Lettre des Sénateurs US à Blinken: Le Front Polisario exprime son satisfécit

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Le représentant du Front Polisario aux Etats-Unis, Mouloud Said, a exprimé, sa satisfaction après la lettre adressée par dix sénateurs américains au Secrétaire d’État, Antony Blinken, dans laquelle ils l’interpellent sur la situation des droits de l’Homme au Sahara occidental et le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui.
Le diplomate sahraoui a indiqué, dans une déclaration officielle, qu’un « certain nombre de sénateurs ont écrit au Secrétaire Blinken au sujet de la situation des droits de l’Homme au Sahara occidental demandant à l’administration de faire en sorte que le volet relatif à la surveillance des droits de l’Homme soit inclus dans le mandat de la Minurso (Mission de l’ONU pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental).
Le diplomate a exprimé au nom du peuple sahraoui « sa gratitude aux sénateurs américains pour leur prise de position ».
Dix sénateurs américains ont adressé mercredi une lettre au Secrétaire d’État, Antony Blinken, dans laquelle ils l’interpellent sur la situation alarmante des droits de l’Homme au Maroc et au Sahara occidental occupé et recommandent de garantir au peuple sahraoui l’exercice de son droit à l’autodétermination.
La lettre a été signée, entre autres, par le président de la Commission de défense du Sénat, James M. Inhofe, le sénateur du Vermont, candidat aux primaires démocrates, Bernard Sanders et le sénateur membre sénior et ancien président de la commission judiciaire du Sénat Patrick Leahy.
« Nous vous exhortons à réaffirmer le droit du peuple du Sahara occidental à l’autodétermination, à plaider pour la libération des prisonniers politiques et à protéger la liberté d’expression pour chaque Marocain et Sahraoui », ont plaidé les sénateurs.
Appelant le secrétaire d’État à se concentrer sur les violations des droits de l’Homme contre les militants Sahraouis au Sahara occidental occupé et au Maroc, les sénateurs ont souligné la nécessité d’inclure un volet relatif à la surveillance des droits de l’Homme dans le mandat de la Minurso (Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental).
« Alors que l’ONU prépare le renouvellement du mandat de la Minurso, nous vous demandons de faire le nécessaire pour permettre à l’ONU de surveiller les conditions des droits de l’Homme dans la région et continuer à soutenir l’autodétermination », ont-ils souligné.
En décembre 2020, l’ex-président américain Donald Trump a reconnu la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental allant à contresens des positions américaines sur la question. Cette proclamation a été largement critiquée dans le monde mais aussi aux États-Unis et au sein même du parti républicain auquel appartient Donald Trump.
Le groupe de Genève très critique à l’égard du SG de l’ONU
Le Groupe de soutien de Genève pour la protection et la promotion des droits humains au Sahara occidental a appelé, le secrétaire général de l’ONU à agir de manière forte en faveur du respect des droits de l’homme au Sahara occidental tout en critiquant son rapport sur la situation dans les territoires occupés. « Les organisations soussignées demandent au Secrétaire général de l’ONU de rétablir la confiance et d’inspirer l’espoir au Sahara occidental en agissant de manière ferme et cohérente pour les droits de l’Homme, y compris le libre exercice du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, conformément à la résolution 1514 (XV) de l’Assemblée générale », soutiennent, dans un communiqué, les 301 organisations qui composent le Groupe de Genève. 
Les signataires « expriment leurs plus profondes préoccupations concernant le silence persistant du Secrétaire Général de l’ONU sur les violations systématiques des droits de l’Homme et du droit international humanitaire de la part du Royaume du Maroc dans le territoire non autonome du Sahara occidental qu’il occupe ». « Le contenu de son dernier rapport sur la situation concernant le Sahara occidental ne permet pas d’identifier le Secrétaire général comme l’incarnation des idéaux des Nations unies et porte-parole des peuples du monde, en particulier ceux qui sont pauvres et vulnérables », ont-t-ils déploré. 
Le Groupe rappelle que, « le Sahara occidental est le seul territoire non autonome listé par le Comité spécial chargé d’étudier la situation en ce qui concerne l’application de la déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux qui n’a pas de puissance administrante faisant rapport au Secrétaire général », relevant que, « l’ONU et son Secrétaire général ont une responsabilité première envers le peuple du Sahara occidental ». « Dans l’accomplissement de son mandat, le Secrétaire général devrait prendre dûment en compte le cadre juridique global et l’impératif du respect et de la mise en œuvre du droit international et de la protection du peuple sahraoui vivant sous occupation militaire illégale », ajoute le communiqué du Groupe de Genève. 
À cet égard, il souligne qu’en présentant les récents développements au Sahara occidental, Antonio Guterres « se limite à énumérer les positions des deux parties au conflit, sans jamais rappeler que le passage de Guerguerat, désormais sécurisé par la puissance occupante par l’extension du mur dans la zone démilitarisée, facilite le pillage illégal des ressources naturelles sur lesquelles le peuple du Sahara occidental exerce sa souveraineté permanente ». 
Dans ce contexte, le groupe n’a pas manqué de rappeler la décision du Tribunal de l’Union européenne dans son récent jugement sur les accords commerciaux entre l’Union européenne et le Royaume du Maroc, assurant
« qu’il aurait été approprié que le Secrétaire général et le Secrétaire général adjoint aux opérations de paix donnent instruction au chef de la Minurso de protéger la zone tampon de toute intervention militaire ». « Lorsqu’il énumère les pays qui ont inauguré ou annoncé leur intention d’inaugurer des consulats généraux dans le territoire non autonome du Sahara occidental, il omet de noter que cela est contraire aux normes du droit international », dénonce le groupe. 
Dans la section consacrée aux activités humanitaires et aux droits de l’homme, les organisations qui composent le Groupe de Genève déplorent le fait qu’Antonio Guterres, « ne juge pas nécessaire de consacrer un seul mot aux violations persistantes de tous les droits de l’homme des réfugiés en raison de l’occupation militaire illégale de longue date du territoire non autonome du Sahara occidental par le Royaume du Maroc ». « Le Secrétaire général reste silencieux sur le caractère systématique des violations graves et continues de la Quatrième Convention de Genève », constate le Groupe. S’agissant des observations et recommandations finales d’Antonio Guterres, les signataires du communiqué notent que « tout en exprimant sa profonde inquiétude quant à l’évolution de la situation au Sahara occidental, le Secrétaire général n’offre aucune perspective à la Minurso de remplir son mandat principal, l’organisation du référendum d’autodétermination ».
« Au contraire, en reproduisant le langage incongru imposé par les membres permanents du Conseil de sécurité qui soutiennent l’occupation illégale du Territoire non autonome du Sahara occidental, à savoir la France et les États-Unis, le Secrétaire général porte atteinte à tout effort possible que le nouvel Envoyé personnel au Sahara occidental pourrait envisager d’entreprendre pour encourager la Puissance occupante à respecter le droit international », ont-ils signalé.
M. B.
Le Courrier d’Algérie, 17/10/2021

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