Maroc Confidentiel

Hydrocarbures: l’embellie continue

Le pétrole en hausse, les prix du gaz explosent et des réserves très importantes: Hydrocarbures: l’embellie continue. Le PDG de Sonatrach affirme que l’Algérie bénéficie de réserves de gaz non-conventionnel couvrant 150 ans de consommation

Le PDG de Sonatrach affirme que l’Algérie bénéficie de réserves de gaz non-conventionnel couvrant 150 ans de consommation. Le seul point noir tient dans le fait que les technologies actuelles ne permettent pas de les exploiter. Mais les recherches avancent assez vite.

La situation exceptionnellement favorable du marché des hydrocarbures au niveau a permis à l’Algérie de reconstituer une partie de ses réserves de changes. A plus de 84 dollars le baril pour le pétrole et une hausse de plus de 200% pour le gaz, les caisses de l’Etat sortent de la zone rouge. Il reste que cette situation demeure exceptionnelle et ne saurait durer très longtemps. Il est habituellement admis qu’un choc haussier, comme celui auquel on assiste, est suivi par un autre baissier. C’est justement toute la crainte de l’Algérie, pour qui, l’équilibre des prix du brut devrait se situer dans une fourchette comprise entre 70 et 80 dollars. C’est l’estimation du P-dg du groupe Sonatrach, Toufik Hakkar. «Si les prix vont au-delà de ce niveau, il y aura des décisions pour le rééquilibrage entre l’offre et la demande sur le marché, pour revenir à un niveau acceptable de prix», a-t-il affirmé lors d’une interview accordée à la télévision nationale.

Selon le premier responsable du groupe Sonatrach, l’Algérie en tant que membre actif de l’Opep+ travaille avec ses alliés à l’équilibre du marché afin que les prix du pétrole brut ne s’élèvent pas à des niveaux pouvant «encourager la production le pétrole de schiste notamment aux Etats-Unis, ce qui cause un déséquilibre entre l’offre et la demande», insiste M.Hakkar.

Cela au plan conjoncturel, sur le fond le PDG de Sonatrach a souligné que la consommation interne de gaz et de pétrole avoisine la moitié des réserves exprimées. Ce qui est beaucoup et posera dans les dix prochaines années un véritable problème entre la production et l’exportation, puisqu’au rythme actuel, à l’échéance 2030, le pays ne pourra plus exporter ses hydrocarbures, à peine suffisants pour la consommation locale. Mais l’inquiétude que peut susciter cet état de fait est somme toute relative, puisque, selon le PDG de la compagnie pétrolière nationale, chaque année l’Algérie effectue les opérations d’exploration, permettant de maintenir les réserves conventionnelles dans un état plus ou moins important. Mais la véritable assurance ne vient pas des réserves conventionnelles prouvées, mais celles non conventionnelles.

En effet, M.Hakkar affirme que l’Algérie bénéficie de réserves de gaz non-conventionnel couvrant 150 ans de consommation. Le seul point noir tient dans le fait que les technologies actuelles ne permettent pas de les exploiter. Mais les recherches avancent assez vite.

En attendant et au même titre que les autres pays producteurs, l’Algérie profite de l’embellie, tout en se mettant en position d’honorer tous ses contrats, notamment du gaz. A ce propos, le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, a révélé que Sonatrach discutait avec ses clients des moyens de s’adapter aux changements actuels que connaît le marché gazier.

«Nous sommes en discussion avec nos clients sur la façon de s’adapter aux changements du marché. Il faut savoir que dans ce cadre, l’Algérie reste fidèle à ses engagements en termes de fourniture de gaz», a affirmé M. Arkab lors d’un point de presse en marge d’une rencontre régionale tripartite entre la Commission de régulation de l’électricité et du gaz (CREG), les associations de protection des consommateurs et les directions de l’énergie.

Pour le ministre, «il y a un grand changement dans le marché pétrolier et surtout gazier, qui a poussé Sonatrach à ouvrir des discussions avec ses clients, mais je vous assure que l’Algérie, via Sonatrach, est toujours fidèle à ses engagements contractuels».

Nadera Belkacemi

Ouest Tribune, 20/10/2021

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