La prostitution au Maroc : La loi d’un silence pas comme les autres. Au-delà de ses 16 ans et de ses talons, Aicha se batifole dans sa courte djellaba rouge.
La prostitution est un métier, certes, pas comme les autres. Vendre son corps pour des fins commerciales n’est point décent. Toutefois, plusieurs facteurs interviennent. Au Maroc, le taux de prostitution a grimpé ces dernières années de façon frappante. A travers une série d’exemples, découvrez des faces cachées du phénomène social, des notions camouflées et des pensées travesties … A vous.
Caste aisée, merci prostitution …
« Tignasse blonde au vent, démarche gracieuse d’une Marilyn Monroe de ces temps, des regards furtivement lancés en quête d’une proie à la hauteur, Shéhérazade s’apprête à inaugurer sa soirée. Tout coule de source pour la jeune demoiselle de 26 ans. D’un air faussement indifférent, elle réussit à accrocher le regard de Yacine. Le jeune Alain Delon version Maarif ne perd pas de temps. Ils se dirigent illico presto à son appartement luxueux à bord de sa Mercedes. Quelques paroles échangées une fois arrivés, formelles certes, le couple passa à l’action et Shéhérazade fit monter son partenaire au septième ciel. Le coup du coup : 4000 DHS avec préliminaires très avancés accompagnés d’une fellation… »
Les Twins du Maarif représentent le lieu sacré des bonnes affaires. Les prostitués les plus chics s’y offrent de temps en temps des shoppings d’hommes. Le « triangle d’or » casablancais rejoint également la mise. Les boutiques se font un plaisir de guetter ces femmes devenues du jour au lendemain une clientèle d’une bonne fidélité. Seules ou accompagnées, elles n’hésiteraient guère à s’acheter une Chopard à 40000 DH, la traditionnelle « medem’ma », ou plus encore les accessoires sexy dont le prix peut infiniment s’élever. Tout cela se passe sous le regard hagard du payeur. En un clin d’œil, elles arrivent à se faire choyer tout en choyant le vendeur. Ces clins d’œil ou ces moues sont un laissez-passer, un code entre la prostituée et le vendeur qui comprend parfaitement ce qui se passe.
Le quartier Maarif est l’un des quartiers qui abrite la crème des prostituées. Quelques uns de ses appartements chics se convertissent parfois en lieux de folies sexuelles. « S’envoyer en l’air » est devenu un business implacable dans notre pays. L’industrie du sexe est désormais un commerce pas comme les autres. Les soirées casablancaises incarnent ainsi le moment propice pour plusieurs personnes ayant comme seules ressources ou pas, les nuits chaudes de plaisirs pas toujours partagés. Est-ce les seules ressources ou pas ? Telle est la question… Plusieurs prostituées jouissent d’un niveau favorable. Pourtant, elles choisissent un destin qui ne leur appartient pas. Ici, plusieurs facteurs peuvent intervenir : frustration, manque d’affection (ou excès ?), inceste… De belles femmes se retrouvent en effet accrochées aux griffes d’un quotidien conjugué à tous les temps. D’une autre part, on trouve des richards errants, en quête infinie et indéfinie de l’introuvable. « Je reconnais que je me suis tapée les piliers de la jet-set casablancaise. J’exerce mon métier librement et la police n’a pas à se mêler de ce que je fais. J’ai des clients fidèles qui m’évitent tout problème avec les flics » assure Sofia, jeune femme de 28 ans et « ancienne combattante » dans le domaine. On lui promet de ne pas révéler les quelques personnes connues qu’elle a citées. Motus et bouche cousue… Néanmoins, elle ne put s’empêcher de noter les risques courus et les dangers du domaine.
Jeunesse en déperdition, les mineurs …
« Au-delà de ses 16 ans et de ses talons, Aicha se batifole dans sa courte djellaba rouge. A la recherche d’un plaisir furtif, les hommes en quête de chair fraîche ne se font pas rares. 23h du soir, place Verdin, la petite Aicha chassa sa première victime. Le quadragénaire d’apparence modeste lui fila 20 DHS et la jeune fillette l’emmena à un vieil immeuble. Craignant les estafettes de polices qui rôdent à longueur de nuit, la course contre la montre s’annonça. Soulevant d’un mouvement expert sa djellaba, la petite Aicha espérait accomplir son devoir dans un temps record. Anxiété oblige… »
La jeune Aicha reflète l’exemple de milliers d’enfants dans notre pays. Au lieu de passer ses premières années à s’instruire, elle cherche à se faire de l’argent en courtisant son petit corps chétif. Faute de pauvreté, de déscolarisation, de maltraitance…, la prostitution des mineurs n’évolue que davantage. A Marrackech, ce phénomène trouve un terrain fertile. Quelques touristes se dirigent à la ville ocre juste pour goûter aux délices de ces chairs si chastes. Une poignée de sous pourrait faire l’affaire. A Casablanca, les chiffres de mineurs prostitués battent le record. En effet, la misère y est bouleversante et la déperdition des rapports familiaux y est navrante.
Pourtant, la prostitution des mineurs reste un tabou. Les nouvelles associations et campagnes de sensibilisation n’ont pas changé grand-chose. Les MST se propagent entre nos jeunes enfants et le Sida se crée dès lors un territoire concret en rongeant plusieurs vies. La plupart des jeunes n’exigent pas de protection. Est-ce un choix ? Leur jeune raisonnement s’absente le temps d’une passe pour des fins… sexuellement commerciales ! Des fins qui pourraient malheureusement leur arracher la vie, une vie qui vient de s’inaugurer.
Le cas des mineurs qui errent à longueur de temps pour dénicher une victime est nettement considérable. Ces gens appartiennent souvent à une caste sociale très détériorée qui les pousse à accepter l’inacceptable. Quant aux chassés-croisés avec les estafettes de police, c’est une autre histoire. Les courses les fuyant peuvent arriver à six par nuit. Leur anxiété n’est égale à rien au monde. Parfois, les policiers se font tolérants… Avec quelques dirhams, ils seraient cléments. Le prix du prix : une vie brisée, un avenir abîmée. Scandaleuse omerta !
Les « Khalijis », source intarissable …
« Chou baddak habibi ? »… la sulfureuse Siham, alias Doha pour ses clients, tous Moyens orientaux, se pliait à quatre pour plaire à sa toute nouvelle conquête, Fahd. Avec son expérience incontestable dans le métier et son savoir-faire, elle a su se forger une réputation au sein des « Hwalas » (les Moyens Orientaux) abonnés à notre pays. Ses 36 ans n’ont rien changé du charisme de la toute jeune fille. Avec sa chevelure noire ébène, son allure majestueuse et sa grâce orientale, elle pouvait en un claquement de doigt tout avoir de son nouveau quinquagénaire. La soirée s’annonçait prometteuse puisque ce dernier avait invité quelques amis à sa petite villa. Au menu : un festin magique avec comme bonus des déhanchés de la jolie Doha sur les rythmes d’une musique enivrante. Tous les plaisirs y seraient compris… »
C’est devenu monnaie courante. Les Moyens Orientaux se sont bel et bien forgé la réputation de « dépenser sans compter » dans notre pays. Appréciant les chaudes filles marocaines, « les Hwalas » (spéciale appellation pour les « Khalijis ») chouchoutent nos jeunes femmes, avides d’argent et de vie aisée. Contre des plaisirs sexuels variant entre 3000 DHS et 15000 DHS (dépassables), ces dernières omettent complètement leurs familles, leur entourage et se laissent aller. Quoique la plupart des prostituées estiment que le marché n’est plus une source certaine. Les Moyens Orientaux ne sont plus aisés comme avant et d’autres se font passer pour des richards alors qu’ils n’ont pas le moindre sou.
Enrôlant Haroun al-Rachid, calife des Mille et une Nuits le temps d’une nuit, les Moyens Orientaux viennent en quête de fantasmes souvent orientaux. A Rabat, le café « Chamiyat » est la destination de tous les intéressés. Plusieurs filles s’y entassent à la recherche d’un « Walid Ibn Talal » ou d’un « Zayed Al Nahyan ». Sinon, elles se dirigent à gogo à l’avenue Fal Ould Oumeir, avenue phare des boutiques les plus chics et des « Khalijis » les plus cyniques. Ces derniers affichent de plein gré leur accent moyen oriental, leur portable dernier cri et leur voiture hors de prix. Yeux ronds devant tant de confort, nos pauvres marocaines n’hésitent pas à se lancer dans l’aventure et à offrir leur corps dans un plat d’or. Sachant d’ores et déjà leur point faible, les « Hwalas » titillent leur point G, qu’est leur besoin d’argent, et tirent ainsi profit de la situation. « Donnant donnant », telle est l’équation.
Par ailleurs, un petit hic s’impose : qui dit « vouloir garder » la source de l’argent dit « devoir entretenir » le socle rare. Dans ce cas-là, le corps s’offre les plus belles des gâteries. Une manucure par-ci, une coloration par là, des massages, des bronzages des shoppings en passant par des liftings, rien ne doit être négligé. Professionnalisme oblige… Ainsi, déplumer le visiteur des pays du Golfe est un objectif cible. Bijoux, vêtements chics, produits cosmétiques, compte en banque, appartement, voiture… Telle est la visée de nos belles petites marocaines ahuries devant tant de fortune. A quand la fin du cauchemar ?! Pas d’indices…
La prostitution masculine : le ballet des hommes masqués…
« Le jeune Amine de 19 ans est un jeune bachelier tout neuf. Il incarne le je-m’en-foutisme par excellence. « Je suis une p****… J’exerce la prostitution pour survivre… rien ne m’empêche de vivre ma vie normalement. C’est un métier comme les autres. Je n’ai aucun complexe et j’assume ce que je fais ». Telles étaient les paroles de Amine qui se présente chaque soir au Boulevard d’Anfa afin de se faire piocher par un ou une cliente. Cherchant vainement du travail (niveau baccalauréat ?!), il s’adonna à ce métier qui rapporte plus que tout autre. Femmes, hommes mariés, divorcés, homosexuels, hétérosexuels ou encore bisexuels, le jeunot fait tout à tous. Il a pu ainsi louer un petit studio, quitter la maison des parents noyés dans une misère accablante et s’offrir un niveau de vie meilleur, mais pas idéal … il a un rendez-vous avec un client qui est devenu un ami à lui après maintes rapports. Avec quelques 150 DH jusqu’à 1000 DH négociables, Amine ne perd jamais le sourire… ou presque. »
C’est simple. A présent, on peut voir un jeune garçon faire « la p**** » dans le boulevard sans que cela ne nous paraisse inapproprié. La prostitution masculine a en effet évolué dans un temps record. On revient toujours aux mêmes facteurs : jeunesse perdue, misère, maltraitance… Actuellement, on peut trouver des hommes exerçant ce métier et assumant leur existence. Se ressourçant du domaine, ils se font des clients et gagnent ainsi leur vie, souvent nocturne. Autrefois, dès qu’on entendait parler d’un garçon qui se prostitue, on pensait aussitôt qu’il est homosexuel. Détrompons-nous … Nos jeunes prostitués ont compris les règles du jeu et affichent ainsi une grille toutes options. Homosexualité, hétérosexualité et bisexualité s’associent désormais afin de satisfaire tous les désirs.
Ces jeunes « travailleurs de sexe », comme les a nommé Othmane Mellouk, président de l’ALCS de Marrakech, se trouvent souvent dans des bars, des cabarets, des hôtels ou encore des boîtes de nuit. Dans ce cas-là, les videurs ont le dernier mot. Pour les laisser entrer faire la chasse, un billet de 100 DHS est vivement exigé. Toutefois, la violence est nettement palpable chez ces hommes. Compétitions et malentendus vont de pair dans ce cas-là. Les MST ne sont également pas épargnables. En effet, comme déjà noté les protections ne sont pas d’envergure et les maladies sexuellement transmissibles se font une joie à l’idée de tâter plusieurs terrains. Ainsi va la vie… Ainsi se dessine la cruauté d’un destin pitoyable…
Bonjour,
Je suis français je travail au maroc c’est vrais c’est immonde ce qui ce passe laba derrière les façades d’un pays qui veut ce dire moderne, de voir tous ses gosses dans les rues livrées à eux même et bien sur à tous ces pourrit européen comme marocains d’ailleurs ce servir d’eux c’est abjecte j’aime vraiment ce pays pour tout la culture l’art les gens mais vraiment je pense qu’il faut passer à l’aire du grand nettoyage politique remetre des règles et cette fois les respecter sinon les inégalités ce feront de plus en plus grande et rien ne pourras arrêter la fuite en avant vers toute ces déviances. salutations
Jeunes du Maroc, 26 – 05 – 2007