Tourisme: la Tunisie et le Maroc attendent 2022 avec impatience. À l’heure des bilans, en Tunisie comme au Maroc, l’humeur est morose : la saison 2021 n’a fait que redonner un peu d’oxygène à un secteur ravagé par le Covid-19.
Haykel Akrout est directeur du luxueux Bel Azur depuis plus de vingt ans. Il fait visiter fièrement cet hôtel avec piscines et thalasso, en surplomb de la plage à Hammamet, la célèbre ville balnéaire tunisienne. « 2021 est mieux que 2020. Mais ça reste deux fois moins bien que 2019, à cause des contraintes » liées au Covid-19, dit-il.
Après une flambée épidémique en juillet, son hôtel de 1 000 lits a dû réduire de moitié sa capacité et la Tunisie s’est retrouvée en zone rouge pour toute l’Europe, d’où proviennent ses touristes habituels, surtout français, allemands et italiens.
Comme tous les Russes rencontrés au Bel Azur, Elena Bakurova a choisi le pays du jasmin pour le « très bon prix payé » pour ce « superbe endroit ». Venue de Vladivostok, dans l’Extrême-Orient russe pour fêter ses 44 ans, elle « voulait aussi découvrir l’Afrique ». Yanis Merabti, un ouvrier lyonnais de 28 ans, a aussi opté pour la Tunisie « pour une question de prix ». Mais pas seulement. « On vient tous les ans avec ma mère. La France n’est pas comme ça en octobre. On ne peut pas trouver la plage, le soleil, il fait froid. »
Avec un hôtel rempli à 30 %, dont 130 Russes, « on parle de survie, on n’est pas du tout dans un contexte de rentabilité », déplore M. Akrout. La saison 2021 a connu « un très léger mieux. Mais, par rapport à 2020 (année catastrophique avec une régression de 80 %), on est très loin de l’activité normale avec une augmentation de 11 % cette année », confirme Dora Milad, présidente de la Fédération hôtelière FTH.
Également dépendant du secteur, le Maroc a connu, après la réouverture des frontières mi-juin, une relative embellie. Le pays comptabilisait plus de 3,5 millions d’entrées fin août contre 2,2 millions un an plus tôt, mais quatre fois moins qu’en 2019 (13 millions).
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