Sahara Occidental, Maroc, ONU, MINURSO, Front Polisario,
Deux envoyés spéciaux du secrétaire général de l’ONU, tous deux de nationalité américaine, en sont arrivés à la même conclusion, à peu de détails près. James Baker et Christopher Ross, pleinement imprégnés du dossier sahraoui, en sont arrivés à la même conclusion. A savoir, que c’est le Maroc, force occupante de ce territoire non-autonome qui a toujours œuvré et manœuvre pour empêcher tout règlement légal et/ou mutuellement acceptable de règlement de ce conflit qui perdure depuis la marche verte de Hassan II en 1975.
Au reste, ce n’est pas un hasard si ces deux diplomates « poids lourds » US en sont arrivés au même regrettable constat. C’est que Washington, au regard de son histoire particulière, a toujours sympathisé avec les droits des peuples à décider librement et souverainement de leur propre destin c’est, du reste, la principale raison pour laquelle les représentants américains au sein du conseil de sécurité de sont adroitement acquittés du rôle primordial de « pen holder », avant que les choses ne changent quelque peu sous le règne chaotique de Donald Trump.
Fort heureusement, ce cap est désormais dépassé, et bien dépassé. Cela, même si la prochaine session du conseil de sécurité relative au Sahara Occidental, prévue pour la fin de ce mois, s’annonce problématique au regard du contenu « fourre-tout » du projet de résolution, dont nous avons obtenu copie il y a de cela plusieurs jours. Mais, là n’est pas le propos.
Il est avant tout question des manœuvres dilatoires et illégales exercées depuis toujours, non sans la complicité de la France, pour empêcher la tenue du référendum d’autodétermination du peuple sahraoui.
La pierre d’achoppement avait toujours été le recensement des citoyens sahraouis jouissant de ce statut et, partant, du droit de voter. Il s’agit des réfugiés vivant dans les camps de Tindouf et des Sahraouis se trouvant dans les territoires occupés. Leur recensement s’est révélé problématique, à cause du Maroc et de lui seul. Celui-ci, à l’aide de mesures incitatives nombreuses et alléchantes, à l’image de ce que propose l’entité sioniste aux juifs vivant partout dans le monde s’ils ne sont pas noirs venus d’Ethiopie, a procédé à une vaste opération de colonisation de peuplement.
Cette opération, assimilable en elle-même à un véritable crime contre l’humanité, ne visait rien moins qu’à inverser les équilibres démographiques en cas de tenue de ce référendum. Mais, après coup, e Makhzen, à cause de son régime corrompu et antisociale, même les sujets marocain, illégalement « naturalisés sahraouis » finiraient par voter en faveur de l’indépendance pour se débarrasser du joug et de la prédation incommensurable de Mohamed VI.
C’est ce que nous avait déjà déclaré Abdelkader Taleb Omar, ambassadeur de la RASD (république arabe sahraouie et démocratique) en Algérie, dans un entretien accordé à La Patrie News. Et c’est la principale maos tacite raison pour laquelle ce projet de référendum a fini par être « occulté » par le Maroc au profit de son inacceptable « large autonome ».
L’idée originelle, au reste, avait été reprise au vol, t pervertie (comme toujours) par Rabat. Il s’agit du plan d’autonomie de cinq ans suivi par un référendum, de James Baker. A présent, ce sont les armes qui s’expriment, et non pas les urnes.
La patience du peuple sahraoui, grignotée par la passivité de l’ONU et les dépassements, toujours recommencés a fini par atteindre ses limites. Tout éventuel cessez-le-feu à négocier fermement et pied à pied, doit faire l’objet de préalables absolument incontournables.
Il s’agit de définir un agenda très précis pour le nouvel envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU Stefan de Mistura. Il s’agit aussi d’accorder des prérogatives plus larges à la MINURSO, tout en élargissant son pouvoir à la question du respect des droits de l’Homme au niveau des territoires occupés sahraouis.
La finalité est la tenue de ce référendum avec un agenda et des échéanciers précis. Faute de quoi, les armes ne se tairont jamais jusqu’à la libération totale de la plus infime parcelle du Sahara Occidental…
Mohamed Abdoun
La patrie news, 25/10/2021