Cembrero: Le Maroc fait peur aux élites espagnoles – Le Maroc a toujours bénéficié d’un intérêt beaucoup plus grand et d’un meilleur traitement que l’Algérie.
Le 26 octobre dernier, les membres du « Club de encuentros Manuel Broseta » ont invité l’écrivain et journaliste Ignacio Cembrero pour connaître les détails de la relation entre l’Espagne et le Maroc. Voici les points les plus importants de son intervention :
-La politique de l’Espagne à l’égard des pays du Maghreb a toujours été déséquilibrée. Le Maroc a toujours bénéficié d’un intérêt beaucoup plus grand et d’un meilleur traitement que l’Algérie.
-Le Maroc est un voisin que la classe politique espagnole, ou du moins les partis au pouvoir, craignent. C’est le cas aussi, dans une certaine mesure, au-delà de l’Espagne. Le Maroc est craint principalement pour deux raisons :
a) Il détient la clé de la coopération antiterroriste et c’est une clé qu’il a utilisée pour faire pression sur l’Espagne et la France.
b) L’immigration irrégulière, qui est aussi un instrument qu’il manipule aisément.
Le normalisation des relations avec le Maroc dont parle le ministre Albares n’est que du vent pour les raisons suivantes:
a)L’absence d’un ambassadeur marocain est un signe qu’il n’y a pas de normalisation ou de signaux positifs concernant les relations avec le Maroc.
b)Le Maroc organise l’opération Traversée du détroit en contournant les ports espagnols. Au lieu d’Algésiras, il choisit Sète et Gênes.
c)Jusqu’à présent, il n’est pas possible de se rendre au Maroc par voie maritime.
-Dans la question du Sahara Occidental, le gouvernement espagnol a deux positions : une position publique orthodoxe, conforme à la doctrine des Nations unies, et une position cachée, qui consiste à prêter main forte au Maroc, mais très discrètement.
-Au Maroc, la prise de décision appartient à un petit cercle de personnes proches du roi : Fouad Al El Himma, Yassine Mansouri et Abdellatif El Hammouchi. Nasser Bourita n’est qu’un simple pion aux ordres.
-L’Espagne peut faire pression sur le Maroc en lui arrachant la gestion de l’espace aérien sahraoui et en bloquant ses exportations dans les ports espagnols.