Criminaliser le colonialisme menace le partenariat avec Paris – Alger se repositionne en Afrique et profite d’un panafricanisme renaissant qui rejette la France et directement ses intérêts.
Un homme politique en Algérie a annoncé mardi qu’un parti algérien avait initié une tentative de réintroduction d’une mesure criminalisant le colonialisme français de l’Algérie.
“En tant que députés (du Mouvement pour une société pacifique), nous avons lancé une initiative pour relancer un projet de loi criminalisant le colonialisme français en Algérie”, a déclaré à Aldjazair.org Youssef Ajeisa, vice-président de la chambre basse du parlement algérien.
Il a justifié cette décision en affirmant que c’était en réponse à “l’assaut flagrant” des présidents français successifs, n’y voyant aucun progrès au fil du temps et quelle que soit la classe politique. Le problème est sur le plan français.
Macron, dont l’Algérie, vu son jeune âge, attendait beaucoup au niveau mémorielle a dû se résigner à regarder ailleurs après avoir déclaré :
« L’émergence de l’Algérie en tant que pays est une chose fascinante à voir. Est-il vrai qu’il y avait une nation algérienne avant la colonisation française ? » « Telle est la question », a déclaré Macron, selon le journal Le Monde.
La criminalisation du colonialisme sonne comme le plan B de la classe politique, en plus des projets de clore le partenariat avec la France en Afrique.
“Les déclarations de Macron sont une insulte inexcusable à la mémoire de plus de 5,63 millions de martyrs qui ont donné leur vie dans une vaillante résistance au colonialisme français”, a déclaré la présidence algérienne dans un communiqué.
L’ambassadeur Antar Daoud est toujours en consultation et l’espace aérien algérien toujours interdit aux avions militaires français. Les déclarations de Macron, selon Ajeisa, étaient “intentionnelles” et visaient à influencer les électeurs de droite avant les élections d’avril 2022.
Il a souligné que sous le mandat de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika, un projet de loi criminalisant la colonisation française avait été préparé, mais que l’Etat “l’a gelé en raison de calculs politiques”.
Toute mesure proposée par les législateurs est d’abord examinée par le président du parlement avant d’être acceptée par le gouvernement, conformément aux règlements parlementaires.
Ajeisa a déclaré que la France reconnaissait que ses intérêts en Algérie étaient en péril, se référant aux paroles de Macron mardi dans lesquelles il a appelé à une désescalade des hostilités.
“Ils (les Français) augmentent, et quand la réponse de l’Algérie est forte, ils reculent, car ils sont conscients du danger d’une aggravation des liens avec l’Algérie affectant leurs intérêts”, a expliqué Ajeisa.
Mais, il faut noter toutefois, que tous ces atermoiements de Paris pour reconnaître ses crimes sans nom, lassent sérieusement Alger qui veut clore le débat sur le sujet en passant par le législatif.
Alger se repositionne en Afrique et profite d’un panafricanisme renaissant qui rejette la France et directement ses intérêts. La Chine, les USA et la Russie profitent grandement de la perte d’influence française sur le contient … Et l’Algérie est un pays ami de ces puissances alternatives.
Aldjazair, 01/11/2021