Tags: Algérie, diaspora, communauté algérienne – Algérie: La dignité de la communauté à l’étranger
Dramatiquement affligée par la pandémie de Covid-19 qui l’a isolée davantage par rapport au pays et aux racines familiales, la communauté nationale à l’étranger revêt une importance stratégique majeure pour l’Etat et sa diplomatie. Dans son intervention devant les chefs de mission diplomatique, le président Abdelmadjid Tebboune n’a pas manqué de mettre l’accent sur cette exigence, quelque peu oubliée durant les décennies écoulées, et d’exhorter les diplomates à accorder une importance «véritable et pratique» à cette communauté dont l’apport est essentiel, hier comme aujourd’hui.
«Vous n’êtes pas seulement appelés à prendre en charge les préoccupations de notre communauté, mais de renforcer ses liens avec la patrie, en sus de l’implication de ses membres au processus du développement socio-économique de notre pays et aux efforts visant la consolidation de la place et du poids de l’Algérie sur la scène internationale», a-t-il insisté. C’est un fait que ses compétences reconnues par les pays d’accueil lui permettent d’apporter à son pays d’origine, dans le cadre d’un entrepreneuriat innovant, une expertise et un talent avéré. C’est pourquoi le chef de l’Etat n’a pas manqué de souligner combien il importe de «mettre en place les cadres et les mécanismes» indispensables à cette mobilisation des énergies et des volontés dont l’économie nationale peut grandement profiter.
Aussi, les diplomates sont-ils appelés à agir en tant que leviers des initiatives étatiques dans tous les domaines, non seulement auprès de la diaspora mais aussi à l’adresse des sociétés étrangères et autres investisseurs potentiels qu’il convient d’accompagner efficacement.
En ce qui concerne la communauté à l’étranger, et plus particulièrement celle en France, un débat ancien a revêtu, ces temps derniers, une dimension particulière. Il s’agit de la cherté exorbitante des billets d’Air Algérie, un problème récurrent mais qui relève, désormais, de l’indécence.
Le Premier ministre a, d’ailleurs, annoncé une enquête à ce sujet, en droite ligne, par-là même, de la déclaration du président Tebboune qui a mis les diplomates face à leur responsabilité en leur affirmant qu’il situe «la dignité de nos citoyens à l’étranger au-dessus de toute autre considération», et cela au moment où l’Algérie est confrontée à de multiples défis internationaux visant à entraver son rôle d’acteur influent sur la scène régionale et africaine ainsi que sur la scène arabe et méditerranéenne, notamment.
L’Algérie aux côtés de sa diaspora
En opérant sa mue, la diplomatie algérienne s’est fixé des objectifs clairs: défendre les intérêts de l’Algérie, consolider la place du pays sur la scène internationale, promouvoir les échanges économiques et protéger la communauté algérienne à l’étranger. Et à l’adresse de cette communauté, beaucoup de choses ont été réalisées, d’autres sont en phase de l’être.
En premier, il y a lieu de rappeler qu’à la nomination des sept envoyés spéciaux, sous l’autorité directe du ministre des Affaires étrangères, chargés des axes reflétant les intérêts et les priorités de l’Algérie, une chargée de la communauté internationale, Taos Haddadi-Djellouli, a été désignée. Cela démontre, on ne peut plus clairement, que les préoccupations des Algériens vivant sous d’autres cieux demeurent l’une des priorités des gouvernants de leur pays d’origine. Afin d’améliorer la prise en charge des problèmes et de faciliter la circulation de l’information, il a également été décidé de mettre à disposition des enfants de la communauté nationale un numéro vert au niveau des ambassades et consulats. Ce qui leur garantira une protection permanente et immédiate et une écoute continue de leurs préoccupations en cas de problèmes à l’étranger.
En adoptant, en Conseil des ministres, cette proposition, le président Tebboune n’avait d’ailleurs pas manqué d’ affirmer «s’intéresser de très près à la prise en charge optimale des préoccupations de notre communauté et à la protection de ses intérêts». Il avait aussi salué hautement les positions nationalistes «honorables» affichées à maintes reprises par les membres de cette communauté qu’il dit receler des compétences et talents avérés qui peuvent apporter un plus qualitatif aux efforts de développement du pays. Il a exhorté à ce propos, la mise en place des mécanismes idoines pour permettre à la diaspora d’apporter sa contribution. Lundi et à l’ouverture de la conférence des chefs de missions diplomatiques et consulaires, le président a, encore une fois, exhorté ambassadeurs et consuls à ne pas seulement prendre en charge les préoccupations de la communauté algérienne, mais «de renforcer ses liens avec la patrie en sus de l’implication de ses membres au processus du développement socio-économique», non sans leur rappeler «vous devez communiquer avec la communauté en mettant à leur disposition des numéros verts outre l’ouverture de canaux de communication directs ou électroniques.
La dignité de nos citoyens à l’étranger doit être placée au-dessus de toute autre considération», a insisté le chef de l’Etat. Et pour mettre à exécution les orientations du président, le Premier ministre a annoncé l’ouverture d’une enquête sur la cherté des prix des billets de voyage, notamment de la destination Paris-Alger s’engageant à «prendre les mesures nécessaires concernant ce problème». Aïmene Benabderrahmane a également fait état d’un travail mené visant à trouver une solution aux obstacles liés à la communication avec les différents organismes officiels du pays dans l’objectif de faciliter l’acte d’investir et les échanges commerciaux. Pour le Premier ministre «il est désormais nécessaire de mettre en place une nouvelle réglementation permettant à la communauté de contribuer à l’édification nationale dans un climat de confiance, en recourant à la technologie comme instrument garantissant la transparence lors des interventions des émigrés, en assurant un débit suffisant de données et d’idées».
De même qu’il est primordial d’assurer «l’accès des ressortissants aux marchandises, services et opportunités, et la création de réseaux durables à long terme entre les émigrés et les parties prenantes locales», a-t-il soutenu. Toutes les mesures prises en faveur de la diaspora certifient que l’Algérie n’abandonnera pas ses enfants, là où ils sont.
L’Expression, 11/11/2021
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