Maroc Confidentiel

Le Maroc se cache derrière le silence

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Commentant l’assassinat par l’armée d’occupation marocaine de trois Algériens à Bir Lahlou, Abdelkader Taleb Omar a vilipendé le silence officiel de la monarchie. «Le Maroc, dit-il, n’a pas le courage de reconnaître ni de démentir ouvertement le crime…»
Pour Ahmed Adimi, le Makhzen fait sienne une «politique de terreur pour barrer la route à tous ceux qui tentent d’accéder au marché mauritanien». L’universitaire a exclu un affrontement militaire direct avec le Maroc, «compte tenu de la puissance de l’Armée algérienne» et de la donne géopolitique.
«La France, explique-t-il, n’a pas intérêt car plus de 6 millions d’Algériens résident en France». H. H.

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Edito : Constance

Sortir de la crise, rétablir la paix et la sécurité en Libye, tourner la page des affrontements fratricides et des luttes sanglantes, retrouver impérativement la stabilité politique et construire un Etat de droit, passent par la concrétisation des priorités de l’étape actuelle consistant en la tenue des échéances électorales prévues le 24 décembre prochain sous l’égide de l’ONU, des élections libres, justes, inclusives et crédibles, le retrait des mercenaires et des forces étrangères, l’unification des institutions et la réalisation de la réconciliation nationale.
Des progrès sont réalisés. La signature de l’accord de cessez-le-feu le 23 octobre 2020, le lancement de la réunification des institutions de l’État et la mise en place du gouvernement d’union nationale en mars 2021 en sont les actes les plus significatifs.

Vis-à-vis de la crise qui secoue la Libye, depuis dix ans, la position de l’Algérie demeure constante. Elle prend appui sur sa doctrine et ses principes cardinaux qui l’ont de tout temps sous-tendu, à savoir le respect de la souveraineté, de l’indépendance et de l’intégrité des Etats, la non-ingérence dans leurs affaires intérieures, le respect des règles de bon voisinage, le règlement pacifique des différends et le soutien aux causes justes.
S’agissant de la Libye, notre pays exhorte toutes les parties étrangères, toutes formes confondues, à respecter la souveraineté de la Libye, son intégrité territoriale et l’indépendance de ses décisions. La période cruciale actuelle que traverse ce pays impose indubitablement une adhésion et un soutien efficace pour lui permettre de préserver sa souveraineté et l’unité de son territoire.

En cela, l’approche algérienne est une référence et un exemple à encourager et à soutenir, notamment en ce qui concerne la tenue d’élections régulières et transparentes qui mèneraient la Libye à bon port. C’est une base importante pouvant contribuer à la résolution de la crise. L’attachement ferme et loyal de l’Algérie et sa solidarité permanente avec uniquement le peuple libyen, jusqu’au rétablissement de la sécurité et de la stabilité, ses efforts en faveur du resserrement des rangs des Libyens ont été réitérés lors de la rencontre entre le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra et son homologue Nadjla Al-Mangoush, en marge de la Conférence de Paris. Pour l’Algérie, la stabilité de la Libye est vitale et son essor économique est essentiel dans une région particulièrement convulsionnée. En effet, les attaques terroristes et l’insécurité croissante dans les pays du Sahel, ainsi que leurs effets déstabilisateurs sont des ingrédients supplémentaires qui alimentent l’instabilité, sapent les fondements des Etats.

La question que se pose la communauté internationale est de savoir quelles sont les chances de succès de ces élections et surtout l’acceptation de leurs résultats par tous les belligérants. Les Libyens sont lassés des conflits et l’on peut supposer qu’ils iront voter le jour «J».
L’espoir le plus raisonnable est que la Libye soit au rendez-vous de l’histoire et au diapason des attentes.
EL MOUDJAHID

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Grand Angle : Le prix des ratages

Le sort de la planète se résumerait-il en un dialogue de sourds entre pays riches et pays pauvres ? La prolongation du Sommet de Glasgow sur le climat résume cette inexorable équation entre développement et réduction des facteurs à effets de serre, responsables du réchauffement climatique. Mettre la main à la poche s’avère un geste difficile, quand bien même le but recherché est de sauver des milliards d’êtres humains d’une extinction certaine à cause d’une élévation du niveau de la mer menaçant les Etats insulaires, ou d’une rareté de l’or bleu qui entraînerait une sécheresse à l’échelle planétaire, et donc la famine, sans évoquer d’autres bouleversements climatiques et les flux migratoires qui en découleraient. Le malaise lors de ce sommet est apparu dès les premières heures, rendant ainsi le terrain d’entente sur l’élimination progressive du combustible fossile, tel le charbon, difficilement réalisable.

L’Inde, pays qui dispose pourtant du plus grand parc de panneaux solaires au monde, ne pourra pas se passer du charbon, qui représente les deux tiers de sa consommation énergétique, de même que l’Australie. Pour parvenir à une reconversion écologique, l’argent doit parvenir au plus vite. Pour certains diplomates, notamment africains, présents au sommet, les pourparlers sont «un peu dans l’impasse», et les États-Unis, avec le soutien de l’Union européenne, les retardent. Les pays les plus pauvres sont plus que déçus par la manière dont la présidence britannique a élaboré des projets, et que cela est devenu une négociation «entre monde de riches». Il a déclaré que les nations les plus pauvres ne peuvent pas accepter ce qui a été proposé. Malgré les propos optimistes du Premier ministre britannique, qui a évoqué «un résultat rassurant», la scission entre riches et pauvres paraît d’ores et déjà consommée.

Un constat confirmé par l’envoyé américain pour le climat, John Kerry, qui a déclaré en coulisses que les pourparlers sur le climat «s’éloignaient». Point de friction : l’argent. Les pays riches n’ont pas réussi à fournir aux pays pauvres les 100 milliards de dollars par an d’ici 2020, comme convenu lors du Sommet de Paris, provoquant la colère des pays en développement. «Ne les appelez pas pays donateurs. Ce sont des pollueurs. Ils doivent cet argent». Quelle que soit l’issue de ce sommet, il est désormais évident que les intérêts nationaux priment sur le sort de l’humanité. Les rencontres de Paris et de Glasgow, tout comme celles de Rio ou de Copenhague en 2009, sont autant de stations ratées dont on finira un matin par payer le prix fort…

Par Mourad Termoul

El Moudjahid, 14/11/2021

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