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Transition énergétique : l’Algérie se met au vert

Tags: Algérie, énergie verte, énergie renouvelable, éoliennes – Transition énergétique : l’Algérie se met au vert

-En Algérie, les énergies renouvelables ne représentent que 3% du mix énergétique
-L’Algérie espère vendre de l’hydrogène au lieu du gaz naturel à l’Espagne et à l’Italie à partir de 2030, en utilisant les mêmes gazoducs
ALGER : L’Algérie a exprimé sa volonté de devenir une plateforme de la transition énergétique. Comment peut-elle relever ce défi et quelle pourrait être sa stratégie pour sortir de sa dépendance quasi-totale actuelle aux énergies fossiles ?

Avant de répondre à ces deux questions, il faut rappeler que 97% de l’électricité de ce pays est produite à partir de combustibles fossiles, la grande majorité à partir de gaz.

D’une part, il est nécessaire de recourir aux énergies renouvelables — le plus tôt sera le mieux. En revanche, la production d’énergie par le solaire, l’éolien et d’autres ressources à la fois « propres » et « respectueuses de l’environnement » est actuellement très faible, ce qui montre l’énorme tâche qui nous attend.

A cet effet, l’Etat algérien a développé une stratégie de transition énergétique et un programme de développement ambitieux impliquant les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique, qui doivent être achevés en 2030.

Les vastes zones du Sahara algérien qui bénéficient d’un ensoleillement maximal se prêtent bien à la production d’énergie solaire, en tant que potentiel énergétique inépuisable pour produire environ 3 000 kWh par mètre carré, selon les prévisions.

La priorité est donc d’exploiter au mieux le potentiel énergétique disponible dans le pays. Le gouvernement algérien table sur un programme d’une capacité de 15 000 mégawatts (MW) d’ici 2035. Le pays étudie actuellement des appels d’offres pour des centrales solaires photovoltaïques pour produire de l’électricité. Le gouvernement algérien met tout en œuvre pour améliorer le climat des affaires tant pour les investisseurs locaux qu’étrangers.

L’hydrogène vert est une autre tendance énergétique qui permettra d’atteindre les objectifs fixés par la COP26. Capable de pallier l’irrégularité des énergies renouvelables, l’hydrogène vert représente un potentiel économique inestimable, notamment pour le secteur industriel, et à terme, pour le secteur résidentiel.

Le plan national de production d’hydrogène vert, obtenu par électrolyse de l’eau, a été approuvé en mai dernier. Il comprend le lancement d’études de marché, de développement et de réglementation. L’Algérie espère vendre de l’hydrogène au lieu du gaz naturel à l’Espagne et à l’Italie à partir de 2030, en utilisant les mêmes gazoducs.

Le Dr Nadjib Drouiche, chercheur au Centre de recherche sur les technologies des semi-conducteurs pour l’énergie et l’énergie (CRTSE), a déclaré à Arab News en Francais que l’Algérie est aisée et a tous les atouts pour réussir ce bond en avant dans la transition énergétique. Il précise qu’il existe déjà quatre sites de production d’hydrogène vert, dans des complexes sidérurgiques comme El-Hadjar (Annaba) ou des verreries comme Larbaa (Blida).

Environ 20 millions de tonnes de CO2 sont générées chaque année par les voitures algériennes. Pour favoriser une transition vers les voitures électriques, l’importation de véhicules hybrides est désormais prioritaire.

Le ministre de la Transition énergétique et des Énergies renouvelables, Benattou Ziane, a déclaré : « De nombreux ateliers de mécanique pratiquent déjà une technique appelée ‘retrofitting’ [rénovation d’équipements], qui consiste en une conversion électrique. Il s’agit d’équiper tout type de véhicule (moteur thermique, essence ou diesel) en énergie électrique.

En termes de solutions intermédiaires, un programme dédié à la reconversion des modes de carburant dans le secteur des transports est inscrit dans le plan d’action du gouvernement. En 2021, 150 000 véhicules roulaient au GPL, qu’ils soient particuliers, taxis ou administrations publiques.

L’Algérie s’est engagée, aux termes de l’accord de Paris, à réduire ses émissions de carbone de 7 % d’ici 2030. Elle pourrait atteindre un objectif de 22 % si le pays parvient à obtenir une assistance financière et technologique. L’Algérie réussira-t-elle à devenir l’eldorado africain des énergies renouvelables ? Seul le temps nous le dira.

Arab News, 18/11/2021

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