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Algérie, liberté religieuse et la suspicieuse posture de Blinken

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Les États-Unis ont placé plusieurs pays, dont le Pakistan, la Chine, l’Iran, la Corée du Nord et le Myanmar, comme ayant volontairement orchestré des violations de la liberté religieuse comme ils ont décidé de placer l’Algérie “sous surveillance” en matière de liberté du culte. C’est ce qu’a fait savoir le secrétaire, américain Antony Blinken.
Cette posture américaine qui cible l’Algérie en matière de liberté religieuse depuis des années, a essuyé, à chaque fois, une vive condamnation des autorités algériennes.

« Je désigne la Birmanie (Myanmar), la République populaire de Chine, l’Érythrée, l’Iran, la RPDC (Corée du Nord), le Pakistan, la Russie, l’Arabie Saoudite, le Tadjikistan et le Turkménistan comme pays particulièrement préoccupants pour avoir commis ou toléré « des violations systématiques, continues et flagrantes de la religion liberté », déclare Blinken dans un communiqué diffusé vendredi.

« Je place également l’Algérie, les Comores, Cuba et le Nicaragua sur une liste de surveillance spéciale pour les gouvernements qui se sont livrés ou ont toléré de « graves violations de la liberté religieuse » a ajouté le diplomate américain sans pour autant citer ce qu’il qualifie de «violations».

Le secrétaire d’Etat américain a également ciblé le groupe terroriste Etat islamique au Grand Sahara parmi les «entités particulièrement préoccupantes», aux côtés d’al-Shabab, Boko Haram, Hayat Tahrir al-Sham, les Houthis, ISIS, ISIS-West Africa, Jamaat Nasr al-Islam wal-Muslimin.

« Nous continuerons de faire pression sur tous les gouvernements pour qu’ils corrigent les lacunes de leurs lois et de leurs pratiques et qu’ils encouragent la responsabilité des responsables d’abus. Les Etats-Unis restent déterminés à travailler avec les gouvernements, les organisations de la société civile et les membres des communautés religieuses pour faire progresser la liberté de religion dans le monde et remédier au sort des individus et des communautés confrontés à des abus, du harcèlement et de la discrimination en raison de ce qu’ils croient ou non et de ce qu’ils pensent », conclut Antony Blinken.

Chaque année, le secrétaire d’État a la responsabilité d’identifier les gouvernements et les acteurs non étatiques qui, en raison de leurs violations de la liberté religieuse, méritent d’être désignés en vertu de l’International Religious Freedom Act, rappelle ce communiqué.

Or, les rapports établis par l’administration américaine sont basées exclusivement sur des témoignages de personnes qui ne sont jamais vérifié par des sources indépendantes ou confirmé par l’ambassade des Etats-Unis à Alger.

La lectures des rapports publiés par le département d’Etat révèle qu’il s’agit des mêmes conclusions qui se répètent depuis des années sans aucune mise à jour notamment pour ceux qui est des progrès réalisés par l’Algérie en matière de liberté de culte.

L’Archevêque d’Alger, Monseigneur Paul Desfarges avait affirmé que le problème de la liberté de culte “ne se pose pas” en Algérie et les lieux de culte de l’église catholique sont reconnus par les autorités algériennes.

L’église protestante d’Algérie (EPA) est une association également reconnue par les autorités algériennes.

Les rapports sur la liberté religieuse ou autre sur la traite humaine tout comme le travel warning ( mise en garde) pour les voyageurs ont toujours été actionnés par l’administration américaine comme moyen de pression contre l’Algérie notamment lorsqu’il s’agit d’aborder la question du Sahara occidental ou la cause palestinienne ainsi que les questions régionales.

Les Etats-Unis avaient en 2020 accordé une faveur au Maroc en reconnaissant la marocanité du Sahara occidental en contrepartie d’une normalisation avec Israël, ce qui rend suspicieux toute posture américaine à l’égard de l’Algérie sur le chapitre de la liberté religieuse.

Cela d’autant que la liste des pays ciblé s’agissant de la liberté religieuse à l’image de la Chine et de la Russie donnent à penser qu’il s’agit d’un alibi dans la guerre d’influence menée contre eux par Washington depuis des années. Dans la liste, Israël est étrangement absente alors que l’Etat hébreu a judaïsé El Oods occupée et interdit la réhabilitation des vieilles mosquées palestiniennes ou la construction de nouvelles.

Le 4 novembre dernier à l’aube, l’armée d’occupation israélienne a démoli une mosquée et deux installations agricoles, dans le quartier Al-Shakara dans le nord de la Cisjordanie occupée.

Le ministère palestinien des affaires religieuses et du waqf a condamné la démolition de la mosquée.
« La démolition de la mosquée et de la salle de prière de Douma est un nouveau crime qui s’ajoute aux délits de l’occupation contre les lieux saints », a souligné le ministère dans un communiqué publié à la suite de cette agression.

Le ministère a aussi qualifié la démolition de la mosquée « d’atteinte odieuse contre les lieux saints et religieux des musulmans ». Ces incidents ne sont pas visiblement suffisants pour épingler Israël aux yeux du département de Blinken.

Par ailleurs, il convient de signaler que le nombre de crimes de haine aux Etats-Unis notamment pour des motifs religieux a atteint en 2020 son plus haut niveau depuis 2008, montrent des données publiées par le Federal Bureau of Investigation (FBI).

Selon ces chiffres, compilés par la police fédérale américaine à partir des données de plus de 15 000 agences de maintien de l’ordre dans le pays, 7 759 crimes de haine, définis aux Etats-Unis comme des agressions physiques, dégradations de biens ou autres délits commis en raison de l’appartenance ethnique de la victime, de son orientation sexuelle, de sa religion ou encore de ses opinions politiques, ont été identifiés en 2020 aux Etats-Unis, soit une hausse de 6 % par rapport à 2019.

Par S. Ould Brahim

Le Jeune Indépendant, 20/11/2021

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