Maroc, Union Africaine, UA, corruption – UA: Les pots-de-vin versés par le Maroc pour son adhésion
Malgré son piétinement flagrant des objectifs de l’acte constitutif de l’Union africaine qui stipule de « défendre la souveraineté, l’intégrité territoriale et l’indépendance de ses États membres », le « respect des frontières existant lors de l’accession à l’indépendance » et l’« interdiction de la recours à la force ou menace de recours à la force entre les États membres de l’Union » Le Maroc, qui, au moyen de la force militaire, occupe toujours une grande partie de la république fondatrice du Sahara Occidental, membre de l’UA, a adhéré en douceur à l’Union africaine.
Malgré, également, la déclaration de Joachim Chissano, envoyé spécial de l’Union africaine au Sahara occidental, persona non grata dans les territoires occupés sahraouis et même au Maroc, le roi marocain a été hébergé dans les locaux de l’Union africaine en libérateur africain. Un aveu qui, bizarrement, a eu lieu avec une majorité relaxante.
Pourquoi, alors, l’Union africaine a admis l’adhésion d’un pays qui non seulement piétine l’acte constitutif fondamental de cette institution mais méprise également son rôle dans la cause sahraouie, sachant que le plan de paix mis en place pour résoudre cette question de décolonisation prolongée est sous les auspices de les Nations Unies avec l’Union africaine ?
Certains hauts responsables de l’Union africaine se sont montrés lyriques sur l’adhésion du Maroc au motif que cela pourrait être une bonne occasion de convaincre les Marocains de respecter le plan de paix pour le Sahara occidental dont l’Union africaine est le deuxième partenaire pilier.
Dans la même veine, certains experts politiques qui apparaissent souvent dans divers médias s’accordent sur ce point de vue basé sur l’allégation selon laquelle l’adhésion du Maroc est une reconnaissance tacite de la république sahraouie puisque le parlement marocain a ratifié l’acte constitutif de l’UA dans lequel la république sahraouie est un État membre.
D’un autre côté, certains autres analystes ont une position opposée estimant qu’une telle démarche entraînera même la destruction de cette institution panafricaine car le statut du Maroc va à l’encontre de la charte très fondamentale de l’Union africaine.
Néanmoins, au milieu de toutes ces opinions et spéculations contradictoires, une voix silencieuse, à travers un compte twitter baptisé « Chris Coleman » et qui a récemment attiré l’attention du monde entier sur une cache d’authentiques documents secrets de la diplomatie marocaine, a en effet la preuve réfutable ; Le Maroc a réussi à recueillir des soutiens pour son adhésion à l’Union africaine grâce à une longue série d’actes de corruption colossaux.
Comme en témoigne clairement le contenu des documents joints, on peut voir les courriers d’un diplomate marocain qui semble avoir réussi à mettre en place un réseau de relations en coulisses à chaque sommet de l’Union africaine. A travers ces courriers qui ont été envoyés par la suite à son patron à Rabat, on apprend que, au moins à une occasion, de l’argent liquide a été remis à certaines délégations africaines pour faire basculer la pendule en faveur du Maroc ou, pire encore, espionner et divulguer des informations secrètes. et les dossiers internes de l’Union africaine aux responsables marocains.
L’adhésion du Maroc à l’Union africaine a été le résultat d’une politique de lobbying dans laquelle une campagne de corruption omniprésente a été sa pierre angulaire.
Comme le montrent les courriers, c’est Moha Tagma, directeur des Affaires africaines au ministère des Affaires étrangères du Maroc, qui informe son supérieur hiérarchique du ministre marocain des Affaires étrangères de son plan d’action.
Dans une note qu’il a adressée à son ministre le 05 mai 2014, il a fait des « propositions pour les préparatifs entrepris au prochain sommet de l’Union africaine » qui se tiendrait à Addis-Abeba. Il propose de donner « des enveloppes individuelles de 5000 euros pour chaque ami » et il liste les « amis » qui représentent les délégations des pays suivants : Sénégal, Guinée, Côte d’Ivoire, Gabon, Burkina Faso, Bénin, Togo, Comores, Djibouti, Niger Cameroun, Guinée équatoriale, Guinée-Bissau, Tchad, Sierra Leone, Libéria, Somalie, Soudan, Madagascar, Malawi, Maurice, Seychelles, Mali, Erythrée et Mauritanie (Président du Conseil de l’UA) ».
Dans une autre note datée du 4 juin 2014, Moh Tagma a proposé de donner à Jean-Baptiste Natama du Burkina Faso, 2 500 $ « en guise d’incitation pour qu’il continue à travailler avec nous ». Jean-Baptiste Natama a été chef de cabinet du président de la Commission de l’Union africaine (UA), Nkosazana Dlamini-Zuma, d’octobre 2012 à février 2015. Il a été chargé de filtrer les documents confidentiels de la Commission africaine vers le Maroc. le diplomate Moha Oualki Tagma, actuellement ambassadeur du Maroc au Nigeria.
Le 29 juillet 2016, l’« ONG » marocaine Nouvelle Vision de l’Afrique (NOV AFRIQUE) a décerné à Jean-Baptiste Natama le « Prix international PADEL 2016 du meilleur promoteur de la diplomatie en Afrique ».
Néanmoins, malgré toutes ces magouilles, le Maroc n’a pas su changer le soutien indéfectible de la majorité des Africains à la juste cause du peuple sahraoui. Le rôle de l’Union africaine, au contraire, s’est intensifié et son envoyé personnel, l’intervention de M. Chissano devant le Conseil de sécurité de l’ONU en 2016 a accentué l’isolement du Maroc face à une Afrique unifiée sur le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance.Le Maroc, ainsi, a acheté un siège à l’Union africaine par son arme meurtrière et méprisable habituelle de corruption. Le développement économique supposé pour le bien-être de la nation africaine n’est qu’un écran de fumée à l’agenda principal marocain ; entravant le rôle croissant de l’Union africaine dans la décolonisation du Sahara Occidental occupé en plus de convoiter et de s’emparer de la terre du peuple sahraoui.
Khalil Asmar
Source: Marocleaks, 21/11/2021
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