Libye, élections présidentielles – Seif al-Islam Khadafi évincé de la présidentielle libyenne
La commission électorale libyenne a annoncé, mercredi, avoir rejeté la candidature de Seif al-Islam Kadhafi, le fils du défunt dirigeant, qui comptait se présenter à l’élection présidentielle du 24 décembre en raison des peines de prison contre lui. Ce prétexte a été dénoncé par la direction de campagne du fils de l’ancien dirigeant libyen assassiné en 2011 tout en rendant public un casier judiciaire vierge.
Seif al-Islam Kadhafi, qui avait présenté sa candidature le 14 novembre, figure parmi les 25 candidats dont les dossiers ont été rejetés, selon un communiqué de la Haute Commission électorale (HNEC)
La HNEC a expliqué avoir rejeté ces candidatures sur la base de plusieurs textes de loi notamment les articles 10 et 17 ainsi que de lettres qui lui ont été adressées par le procureur général, le chef de la brigade criminelle de la police et le président de la Direction des passeports et de la nationalité. L’article 10 stipule que le candidat ne doit pas avoir fait l’objet de condamnations par la justice tandis que l’article 17 exige du candidat un casier judiciaire vierge.
Des lors, la direction de campagne de Seif al-Islam Khadafi a dénoncé la décision de la commission électorale évoquant des pressions exercées par les puissances occidentales notamment les Etats-Unis et la France. Elle a également rendu public un casier judiciaire vierge fourni par le ministère de l’intérieur datant du 2 novembre 2021.
L’éviction de Khadafi “remet en cause la souveraineté et la neutralité des institutions libyenne et porte un coup à la crédibilité du ministère de l’intérieur comme elle jette la suspicion sur le processus électorale en cours”, a estimé la direction de campagne de Khadafi.
À la surprise générale et alors qu’on ignorait où il se trouvait ces derniers temps, Seif al-Islam, 49 ans, avait présenté son dossier à Sebha (sud), l’un des trois centres de dépôt des candidatures, avec Tripoli (ouest) et Benghazi (Est).
Fin juillet, Seif al-Islam avait évoqué, lors d’un entretien au New York Times, son possible retour sur la scène politique. Aboutissement d’un processus laborieux parrainé par l’ONU, la présidentielle du 24 décembre et le scrutin législatif prévu un mois plus tard sont censés tourner la page d’une décennie de chaos et luttes fratricides depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi, tué en 2011 lors d’une révolte populaire.
La HNEC a annoncé mardi, au lendemain de la clôture du dépôt des candidatures, que 98 candidats, dont deux femmes, avaient soumis leur dossier pour briguer le poste de chef d’État.
Parmi les candidats les plus en vue figurent encore le maréchal Khalifa Haftar, qui contrôle de facto l’est et une partie du sud libyen, l’influent ex-ministre de l’Intérieur, Fathi Bachagha, et le chef du gouvernement intérimaire, Abdelhamid Dbeibah. Les dossiers de ces trois derniers ont été validés par le HNEC, a-t-elle annoncé
Par S. Ould Brahim
Le Jeune Indépendant, 24/11/2021
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