Maroc, Algérie, Union pour la Méditerranée – Barcelone: L’Algérie et le Maroc boudent le Forum de l’UpM
Le sixième Forum de l’Union pour la Méditerranée n’a finalement pas eu la présence de l’Algérie et du Maroc, les deux pays que l’Espagne aspirait à réunir dans la rencontre non seulement pour aborder bilatéralement la relance des relations et la crise énergétique avec chacun d’eux. , mais aussi tenter une sorte de médiation dans les tensions renouvelées qui les confrontent.
Ni le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, ni l’Algérien Ramtane Lamamra, n’ont assisté à la réunion du Forum à Barcelone présidée par le ministre espagnol José Manuel Albares, le haut représentant pour la politique étrangère de l’UE, Josep Borrell, et le secrétaire de la UPM, Nasser Kamel.
L’excuse pour justifier l’absence a été la célébration à Dakar du Sommet Chine-Afrique, un forum qui prend une importance particulière en raison de la présence croissante d’investissements et d’entreprises chinoises sur le continent voisin, une relation qui continue aujourd’hui d’être plus bénéfique. pour les intérêts du pays asiatique que pour les nations africaines, qui maintiennent un déficit commercial annuel avec la Chine de plus de 20.000 millions de dollars. Tenter de rééquilibrer cette situation est un objectif prioritaire de la réunion.
Les Affaires étrangères n’ont jamais voulu confirmer la présence des ministres algérien et marocain au Forum méditerranéen, comprenant que, comme on pouvait s’y attendre, les différences, désormais particulièrement amères entre les deux, constitueraient un obstacle de premier ordre.
Ainsi, la possibilité que le Forum ait été le théâtre du rendez-vous reporté entre Albares et son homologue marocain a été diluée. Un rendez-vous qui, s’il avait eu lieu, aurait pu servir à rétablir les relations diplomatiques entre Madrid et Rabat, boiteuses depuis que le Maroc, le 18 juin, a appelé son ambassadeur en Espagne pour des consultations. Le retrait du diplomate est intervenu après que Rabat a levé ses contrôles aux frontières avec Ceuta et a permis le passage de milliers de citoyens marocains et, plus tard, aussi, après que l’Espagne a décidé d’accueillir le chef du Front Polisario, Brahim Ghali, pour être soigné par le Covid. dans un hôpital espagnol.
Ces derniers mois, la relation triangulaire Espagne-Maroc-Algérie a été éclipsée par la crise énergétique et la fermeture du gazoduc qui transporte le gaz algérien vers l’Espagne via le Maroc, ainsi que l’accusation d’Alger contre Rabat d’être à l’origine de l’attentat dans laquelle trois camionneurs algériens ont été tués.
TENSIONS « ACTIVES »
Ce cumul de circonstances a rendu difficile la rencontre des deux pays à Barcelone, rencontre au cours de laquelle Albares tente de « renforcer la cohésion » entre les nations des deux rives de la Méditerranée en adoucissant, par le dialogue et la collaboration, « les conflits et tensions qu’ils sont toujours actifs dans la région.
A l’ouverture du Forum, le ministre espagnol a souligné que sans l’effort et la coopération de tous « la Méditerranée verra sa propre existence et celle des 790 millions de personnes qui vivent sur ses rives en jeu ». « La fragmentation de la région », a-t-il insisté, « ne profite qu’à ceux qui veulent nous diviser ».
A cette occasion, le sixième Forum de l’Union pour la Méditerranée a réussi à réunir une vingtaine de ministres des Affaires étrangères des 42 pays qui le composent (27 de l’Union européenne et 15 d’Afrique). Son objectif dans cette édition est de relancer une relance économique et sociale « juste et inclusive » qui permettra de surmonter définitivement les graves conséquences de la pandémie.
El Mundo, 29/11/2021
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