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Qui sont les affiliés de l’État islamique au Congo et en Ouganda ?

Qui sont les affiliés de l’État islamique au Congo et en Ouganda ? – Forces démocratiques alliées, ADF,

KINSHASA, 1er décembre (Reuters) – L’Ouganda et la République démocratique du Congo ont annoncé des opérations conjointes contre une milice liée à l’Etat islamique et basée dans l’est du Congo, à laquelle on impute une série d’attentats récents à Kampala et la mort de centaines de civils congolais.

Après des frappes aériennes et d’artillerie conjointes mardi, le Congo a déclaré que des forces spéciales des deux pays seraient déployées pour sécuriser les bases appartenant à la milice d’inspiration islamiste des Forces démocratiques alliées (ADF).

Les ADF ont commencé par un soulèvement en Ouganda, mais sont basées au Congo depuis la fin des années 1990 et ont prêté allégeance à l’État islamique à la mi-2019.

IS a à son tour revendiqué la responsabilité de certaines des violences de l’ADF, y compris une récente série d’attentats à la bombe en Ouganda. Mais les chercheurs de l’ONU n’ont trouvé aucune preuve de commandement et de contrôle de l’IS sur les opérations des ADF.

Les ADF ont commencé à s’opposer au gouvernement ougandais au début des années 1990, sous la direction de leur chef de l’époque, Jamil Mukulu.

Mis en déroute par l’armée ougandaise, ils ont fui au Congo et se sont intégrés dans les réseaux économiques et politiques locaux, se lançant dans la contrebande de bois, d’or et de produits agricoles.

Après plusieurs années de calme, elle a perpétré une série de massacres dans le territoire congolais de Beni en 2013. L’armée congolaise a lancé une opération contre elle l’année suivante.

Mukulu a fui en Tanzanie. Il a été arrêté en 2015 et extradé vers l’Ouganda. Seka Musa Baluku, qui était auparavant le principal responsable juridique islamique du groupe, a pris le contrôle.

DES LIENS AVEC L’ÉTAT ISLAMIQUE ?

Sous Baluku, l’ADF a changé d’orientation, passant de la tentative d’installer un gouvernement islamique en Ouganda à la promotion de lui-même en tant que mouvement djihadiste international.

En avril 2019, IS a revendiqué sa première attaque au Congo, et trois mois plus tard, Baluku est apparu dans une vidéo de propagande d’IS lui prêtant allégeance.

Les ADF – aux côtés des combattants du Mozambique – ont été désignés comme la « province d’Afrique centrale » (ISCAP) d’IS, bien que les deux groupes soient distincts sur le plan opérationnel.

En octobre 2019, l’armée congolaise a monté une deuxième opération contre les ADF, qui ont riposté en déclenchant des attaques contre les civils. Les ADF ont tué plus de 800 personnes l’année dernière, selon les Nations unies.

En juin, IS a revendiqué un double attentat à la bombe à Beni dans une église catholique et à une intersection très fréquentée. Personne n’a été tué, à l’exception d’un suspect qui, selon les experts, pourrait être le premier kamikaze du Congo.

Les experts de l’ONU affirment que des combattants venus de l’extérieur du Congo ont aidé les ADF à faire de modestes progrès dans le développement d’engins explosifs improvisés au cours de l’année dernière, mais ils n’ont pas trouvé de preuves concluantes que l’IS contrôle les opérations des ADF.

POURQUOI L’OUGANDA S’EN PREND-IL À EUX AU CONGO ?

L’EI a déclaré que ses combattants locaux étaient à l’origine de l’attentat suicide du 16 novembre à Kampala, qui a tué sept personnes, dont les trois attaquants, et en a blessé des dizaines d’autres.

Les autorités ougandaises ont déclaré qu’elles avaient des preuves irréfutables que les ADF étaient responsables, et qu’elles pouvaient entrer au Congo en tant que légitime défense, sur la base de la poursuite.

Des colonnes de troupes ougandaises ont été vues franchissant la frontière du Congo mardi après-midi et mercredi matin, après des frappes aériennes conjointes et le bombardement de bases des ADF.

Toutefois, la longue histoire d’intervention de l’Ouganda au Congo a suscité l’inquiétude de certains Congolais, dont le prix Nobel Denis Mukwege, qui l’a qualifiée d’inacceptable.

Kinshasa réclame toujours à Kampala plus de 13 milliards de dollars de réparations pour l’implication de l’Ouganda dans le conflit de 1998-2003.

Reuters, 02/11/2021

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