L’Algérie, la France, le Maroc et la situation régionale – Abdelmadjid Tebboune, Makhzen,
La dernière rencontre de Monsieur le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avec les médias nationaux a suscité l’intérêt des milieux régionaux et internationaux, non parce qu’elle est porteuse d’importants messages mais en raison de la clarté et de la rigueur par lesquelles les positions de l’Etat algérien ont été exprimées, notamment à l’adresse des intrigants et des comploteurs.
Les réponses du Président de la République aux questions des journalistes ont été marquées par la précision et la transparence, dans un cadre répondant à l’ampleur des défis internes et des menaces extérieures, tout comme elles ont dévoilé une vision anticipée et prospective face à l’évolution des événements.
A l’issue de cette rencontre, les observateur auront relevé l’impact incontestable qu’elle a laissé auprès de nos ennemis et la panique qui s’est emparée de leurs mercenaires parmi les traîtres, conscients de la teneur de chaque mot prononcé et pesé par le président de la République, à travers lesquels il a voulu lever le voile sur les orientations stratégiques de l’Algérie, en réponse à l’évolution de la situation.
Ces nouvelles orientations ont reflété les aspirations et les ambitions du peuple algérien, loin des slogans et de la langue de bois. Le Président de la République a réaffirmé les positions de l’Etat avec le langage d’un pur Algérien, au point que chaque citoyen s’est senti concerné, contrairement à certaines personnes aux vues étroites, qui ont critiqué le langage du discours, dans une tentative de maquiller les faits et de falsifier le sens et la profondeur des messages forts adressés à l’opinion publique interne ou à certaines parties étrangères.
Pour comprendre la portée et les objectifs de ces orientations, nous nous arrêterons sur trois axes parmi l’ensemble des questions traitées par le président de la République, et qui ont fait sensation, car intimement liés aux orientations stratégiques de l’Etat. Le premier axe concerne la crise qui marque les relations algéro-françaises, le deuxième, les répercussions des plans hostiles du régime du Makhzen et le troisième, l’avenir de la région et la nature des relations unissant les différents acteurs.
S’agissant du premier axe, Monsieur le Président a souligné que «nous devons fidélité au serment de nos 5 630 000 Martyrs dont nous tenons à exalter la mémoire». S’il est vrai que les pages de l’Histoire sont tournées, il n’en demeure pas moins qu’elles ne sont pas déchirées et les crimes de la France coloniale à l’encontre du peuple algérien ne peuvent être effacés ou tus. C’est un héritage colonial sensible qui pèse sur la mémoire collective de la Nation algérienne et constituent une partie de la crise qui caractérise les relations algéro-françaises, qui sont entrées dans une nouvelle ère et une étape de reconstruction.
L’Algérie, de son côté, a fixé clairement sa position quant à la nature de cette reconstruction ainsi que les conditions objectives pour tout dialogue conduisant à tisser des relations pérennes et solides, selon les exigences que dicte toute relation de bon voisinage. Il est possible de résumer ces points par un total respect de la souveraineté nationale.
Concernant le deuxième axe, l’Algérie est un solide rempart contre toutes les tentatives désespérées du projet de «sionisation de la région» et elle est prête à faire face à tous les complots sionistes et du Makhzen, y compris aux violations des valeurs et des principes continentaux. Notre pays est prêt à répondre avec force et fermeté à toute menace, en tenant compte de toutes les éventualités et plans, y compris ceux qui cherchent à entraîner la région dans «guerre globale». Le président de la République a été clair en déclarant : «Celui qui nous cherche nous trouve…et si nous commençons, nous n’arrêterons pas» et ce, en réponse à une question posée par l’un des journalistes sur la coopération militaire maroco-sioniste. Si le régime corrompu du Makhzen pense pouvoir compter sur l’aide des sionistes, il se trompe infiniment, sachant que les Algériens n’ont pas peur des alliances de «carton» et, comme dit le vieux adage «L’heure de la colère n’a pas d’aiguilles». L’Algérie dira son mot lorsque l’heure de vérité sonnera et lorsqu’on tentera de lui imposer une autre «logique» qu’elle aurait suivie.
Le troisième axe est mis en exergue à travers trois indicateurs. Le premier porte sur le refus de l’Algérie d’abriter une quelconque «base militaire» sur son territoire, rejetant ainsi tout chantage ou marchandage sur ce principe. Et s’il s’agit de la lutte contre le terrorisme, notre pays possède une expérience qui lui permettra de vaincre toute activité terroriste. A ce propos, Monsieur le chef d’étatmajor de l’Armée nationale populaire, le général du corps d’armée Saïd Chanegriha, avait affirmé que «l’Algérie a vaincu le terrorisme seule et sans l’aide de personne». Abordant le deuxième indicateur, le Président de la République a tenu à mettre en exergue l’attachement de l’Algérie envers les pays du voisinage, allant jusqu’à affirmer que notre pays est totalement prêt à faire face à quiconque tentera deporter atteinte à la sécurité du pays voisin, la Tunisie. Pour le troisième indicateur, le Président de la République affirme que des relations d’amitié unissent l’Algérie au reste des pays du monde et que notre pays aspire à construire des relations diversifiées et ouvertes avec tous nos partenaires, à l’Est comme à l’Ouest.
Les trois indicateurs montrent que l’Algérie, en tant que pays pivot, milite pour que la région efface définitivement les séquelles de la colonisation et s’affranchisse des visées hégémoniques. Ceci est possible, et l’occasion est plus que jamais propice, en ce sens que la plupart des théoriciens en relations internationales à travers le monde annoncent l’avènement d’«un nouvel ordre mondial». Sachant que l’objectif principal de la vision de l’Algérie est de sortir notre région de sa triste réalité à travers la fédération des efforts et une action coordonnée avec l’ensemble des partenaires, et ce, pour assurer le développement de la région. Dans ce contexte, l’Algérie œuvre à édifier un modèle économique qui puisse répondre à la nature de ses richesses, et ce, suivant des priorités dont la plus importante est d’assurer la sécurité alimentaire, comme première étape, pour barrer la route à toutes les tentatives visant à mener le pays vers l’endettement. Concernant le commerce extérieur, il est à noter que le pays se dirige vers l’établissement de relations diversifiées et ouvertes avec tous nos partenaires, à l’Est comme à l’Ouest. Il est inconcevable, selon les spécialistes, que depuis l’Indépendance à nos jours, la France continue de dominer dans les échanges commerciaux avec l’Algérie, d’autant plus que ses investissements ne sont pas orientés vers les secteurs producteurs de richesses, une situation qui ne peut en aucun cas durer.
Il paraît que les ennemis du pays appréhendent ces orientations car elles mettraient fin définitivement à leurs «viles pratiques» et à «leurs plans» visant à semer le désordre et le chaos dans notre pays, ce qui expliquerait leur union, malgré leurs différences, dans une tentative de faire taire la voix de l’Algérie et de souiller l’image de ses institutions, à leur tête, l’Armée nationale populaire, utilisant à cette fin tous les moyens les plus bas. Ils ont mobilisé leurs laquais, parmi ceux qui ont vendu leur conscience et leur Patrie, et révélé au grand jour leur soutien multiforme aux organisations terroristes. Les preuves sont accablantes concernant ces plans. Outre la confirmation de l’acte criminel concernant les derniers incendies, notre pays a déjoué dernièrement un complot dont les auteurs sont des agents et des traîtres à la solde d’une partie connue et dont l’objectif était de saper l’unité du peuple et du pays.
Enfin, en dépit des menaces qui la guettent, l’Algérie nouvelle va de l’avant vers l’édification de solides piliers d’un Etat puissant, qui aspire à jouer pleinement son rôle pivot dans la région. Et ce, conformément aux impératifs du bon voisinage et de la coopération avec les pays et les peuples de la région, qui souffrent aujourd’hui des effets négatifs de la politique des «deux poids, deux mesures», dans le cadre d’un conflit stratégique opposant certaines puissances pour des intérêts dans la région