Mali : »Il est important que la France prenne quelque distance » – Mali, Sahel,
Le ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, a demandé lundi, à la France de prendre quelque distance dans la gestion de la crise malienne.
C’est ce qui ressort d’une interview accordée par Diop au journal »L’essor du Mali », qui a porté sur les relations tendues entre le Mali et la France ainsi que sur la polémique autour du groupe Wagner.
»Nous sentons souvent des interférences par rapport à notre politique intérieure. Il est important que la France prenne quelque distance dans la gestion de la crise au Mali. C’est pourquoi, j’ai rappelé qu’il y a des autorités et qu’il faut que la France travaille avec ces autorités et non avec des parties maliennes ici et là », a affirmé Abdoulaye Diop.
Le ministre malien a encore déclaré : « Nous attendons de la France qu’elle comprenne qu’à Bamako, il y a une autorité de Transition dirigée par Son Excellence, le colonel Assimi Goïta. Qu’il y a aussi un gouvernement dirigé par le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga ».
« Ce sont ces autorités avec lesquelles il faut travailler aujourd’hui pour aller vers un retour à l’ordre constitutionnel au Mali » a annoncé Abdoulaye Diop ajoutant qu’ « il faut que l’action de la France s’inscrive dans ce cadre et qu’elle puisse, inscrire aussi son action dans le cadre du respect de ce qui est convenu dans le cadre régional : la CEDEAO et l’Union africaine. »Même si nous sommes suspendus de ces institutions, il y a quand même un dialogue en cours afin de lever les entraves », a rappelé le chef de la diplomatie malienne.
Il a indiqué que « les relations entre le Mali et la France connaissent des moments difficiles mais cela est dû au fait que nous avons souhaité que ces relations soient fondées sur de bases nouvelles ».
Et d’ajouter : « Nous avons souhaité qu’il y ait davantage de sincérité dans cette relation vis-à-vis du Mali. Nous avons souhaité qu’il y ait plus de clarté dans l’engagement de la France vis-à-vis du Mali, notamment dans les efforts de stabilisation. Nous voudrions aussi que cette relation soit une relation d’égal à égal ».
S’exprimant sur l’arrivée probable du groupe paramilitaire russe Wagner au Mali, Diop a indiqué : »Nous l’avons appris par la presse. Au début, nous avons estimé qu’en tant que gouvernement responsable, nous n’avons pas à répondre à toutes les rumeurs. Et puis cela a pris une toute autre ampleur et c’est devenu pratiquement une campagne d’acharnement contre le Mali ».
« Nous comprenons aussi que ces accusations de recours à des mercenaires sont pratiquement utilisées comme un moyen de chantage pour que le Mali puisse renoncer au renforcement de la coopération avec la Russie », a noté Diop.
»Mais le gouvernement du Mali a clarifié cette question avec nos partenaires français et avec les autres qu’il n’y a pas de contrat signé avec qui que ce soit. Notre politique n’est pas de fonder nos efforts sur une société de sécurité privée, mais c’est plutôt de privilégier le renforcement et l’équipement de nos forces de défense et de sécurité », a-t-il conclu.
AA/Bamako/Amarana Maiga
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