Résolutions du conseil des ministres en date du 19/12/2021- Algérie, économie, agriculture, commerce,
Interview exclusive, invité de l’économie, à Radio Algérie Internationale le 20 décembre 2020 -13h du professeur des universités, expert international, Dr Abderrahmane MEBTOUL : objet principales résolutions du conseil des ministres en date du 19/12/2021
1.- Le président de la république prévoit de revoir le code de commerce : qu’en pensez-vous ?
L’obstacle majeur à l‘investissement constitue le terrorisme bureaucratique, l’Algérie possédant parfois les meilleures lois mais rarement appliquées. L’aménagement du nouveau code doit avoir pour objectif de libérer toutes les énergies créatrices, réhabiliter l’entreprise qu’elle soit publique ou privée créatrice de richesses en enlevant tous les articles qui font obstacles à l’investissement. C’est le marché qui doit être le guide directeur à tout projet, qui doit s’insérer dans le cadre des avantages comparatifs en termes de coût et qualité l’Etat gestionnaire devant laisser place à l’Etat régulateur, qui doit faciliter les projets . Cela implique la réforme du système institutionnel central et local, surtout le système financier loin des relations de clientèles comme par le passé (pour ce cas beaucoup de paroles et peu d’actes) le système socio-éducatif et le foncier. Les opérateurs attendent toujours le code des investissements qui ne doit pas créer encore d’autres organes bureaucratiques et surtout les décrets d’application. Mais l’important pour éviter les erreurs du passé, est la symbiose avec la réalité de la société expliquant d’ailleurs l’importance de la sphère informelle qui selon les données du président de la république canalise entre 6000 et 10.000 milliards de dinars et entre 40/50% de l’activité économique étant concentré surtout dans le commerce . Car lorsqu’un Etat émet des lois ou des actions coercitives en contradiction avec la morphologie sociale, les acteurs de la société, émettent des codes informels beaucoup plus efficaces car reposant sur un contrat de confiance qui leur permettent de fonctionner
2.-Le président de la république veut encourager la création d’entreprises innovantes notamment les start- up.
La différence fondamentale est qu’une entreprise est organisée pour exécuter et optimiser un Business Model qui fonctionne, alors qu’une startup est organisée pour en trouver un, sa condition de croissance, un marché innovant concurrentiel. Les start-up doivent donc évoluer dans un environnement économique et social performant loin des actions bureaucratiques sinon les découvertes de certains génies algériens risquent de partir vers l’étranger. Sans cet environnement et un tissu productif performant, le risque est de renouveler les expériences de l’ANSEJ ou selon les responsables plus de 70% après avoir bénéficié de nombreux avantages sont soit en faillite, soit en difficultés ne pouvant pas rembourser les prêts bancaires
3.-Le conseil des ministres propose de dynamiser le secteur agricole
L’arme alimentaire est l’enjeu du XXIème siècle, l’investissement est lourd et la rentabilité à moyen et long terme L’Algérie est un pays semi-aride , le problème de l’eau et cela ne concerne pas seulement l’Algérie tous les rapports internationaux montrant que cela sera le problème numéro un au niveau du Maghreb et de l’Afrique qui risque avec le réchauffement climatique de connaître une sécheresse sans précédent. Il ne faut pas être utopique , aucun pays ne peut avoir une autonomie à 100% mais existent des potentialités notamment dans le sud e tels haut plateaux , devant préserver les terres agricoles avec cette urbanisation anarchique , rentrant dans le cadre d’une politique d’aménagement du territoire , devant maîtriser les nouvelles techniques agricoles et résoudre le problème du foncier agricole .
4.-Le conseil des ministres prévoit de dynamiser les universités
Je connais parfaitement ce dossier étant professeur des universités depuis près de 50 ans, l’Université connaissant une gestion bureaucratique, autant d’ailleurs que les centres de recherche. Je vous donne un exemple : après un concours réussi pour le grade de professeur, ce dernier aura un salaire identique durant toute sa carrière, équivalent au professeur qui aura fait d’importantes recherches et publications, jouissant ainsi d’une rente à vie alors que dans les grandes universités mondiales le maintien de poste et le recrutement est fonction de la capacité à innover. L’université est le dernier maillon de la chaîne : si le niveau du primaire est faible, avec d’ailleurs des effectifs dépassant souvent 40/50 élèves sinon plus par classe, alors que la norme internationale est de 15/20, avec le passage à un niveau faible au secondaire , nous retrouverons donc à l’Université des niveaux faibles. Donc le véritable problème est la réforme de l’école, du primaire au supérieur en passant par la formation professionnelle , mère de toutes les réformes où ce XXIème siècle le pivot de tout processus de développement repose sur la bonne gouvernance et le savoir. Il est utopique de créer une université par wilaya où de simples assistants et maîtres assistants sans expérience, le nombre de professeurs étant dérisoire , donnent des cours. Il s’agit d’aller vers cinq ou six d’aller pôles d’excellence régionaux avec une concurrence et se mettre en réseaux avec des universités et centre de recherche de renom , les nouvelles technologies permettant la transmission des connaissances à distance.
4.-Pour conclure
La sécurité nationale étant posée, il faut mettre fin à l’entropie actuelle suicidaire pour le pays, où comme l’a souligné le président de la république, le blocage réside de la volonté de certains, comme ces nombreux projets gelés par le pouvoir bureaucratique lié aux intérêts de la rente, , et je pèse mes mots, un esprit de sabotage de l’économie nationale . Un sursaut s’impose.
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