Mauritanie: Des documents embarrassants pour Sahara Media – Maroc, Abdallahi Ould Mohamdy, DGED, Mourad El Ghoul, Agence de Presse Africaine, APA, Algérie
Selon le journal Algérie Patriotique, Sahara Media “n’est en réalité qu’un des nombreux sous-traitants médiatiques des services spéciaux marocains parmi lesquels la Direction générale des études et de la documentation (DGED). Son directeur, Abdallah Ould Mohamdy, entretient des relations très proches avec les différents responsables qui se sont succédé à la tête des services secrets marocains”. “Du statut de directeur de journal, Abdallah Ould Mohamdy a évolué dans la hiérarchie des services d’espionnage marocains et est devenu un agent opérationnel” ajoute-t-il.
Une argumentation compartie par Carlos Ruiz Miguel, Professeur de l’Université de Saint-Jacques de Compostèle qui attribue la création de l’Agence de Presse Africaine (APA) au besoin du Maroc de “rallier l’opinion publique à sa cause”. Pour lui, “la raison en est claire. L’agence de presse officielle du Makhzen, la sinistre MAP, n’ayant aucune crédibilité, il a fallu recourir à une agence de presse apparemment indépendante pour servir de « proxy » ou de « paravent » à la diffusion des dépêches ou consignes élaborés par la MAP et la DGED ».
« La création d’une agence visant à devenir un portail d’information, en anglais et en français, poursuit-il, qui pourrait aspirer à être une « référence en matière d’information africaine » répondait à cet objectif. Cette agence était l’Agence de Presse Africaine (APA), qui a lancé un portail appelé « Apanews ».
Parmi les documents divulgués par « Coleman » figurent le procès-verbal d’une des réunions du conseil d’administration de l’APA, plusieurs rapports sur les dépenses engagées et la lettre de démission d’un des membres (sénégalais) du conseil d’administration.
Selon le professeur Ruiz Miguel, « il y avait déjà de sérieux motifs de suspicion sur la véritable nature de l' »APA » avant les révélations de « Coleman ». À cet égard, il convient de rappeler que la presse espagnole a rapporté que le 1er octobre 2009, Said Ida Hassan, correspondant de l’Agence de presse africaine (APA) à Madrid et ancien correspondant en chef de l’agence officielle marocaine MAP, avait été réélu président de l’Association des correspondants de la presse étrangère en Espagne (ACPE) pour le quatrième mandat consécutif. En effet, le jugement de l’Audiencia Provincial de Madrid du 21 janvier 2008 a certifié les relations entre la MAP (où travaillait Said Ida Hassan, qui est l’une des parties au procès dans le jugement) et les services secrets étrangers du Makhzen (la DGED) ».
« L’information « Coleman » sur l’APA a une retombée singulièrement inquiétante. L’un des quatre membres du conseil d’administration de cette « agence de presse » est le Mauritanien Abdallahi Ould Mohamedi. Ceci est intéressant car Mohamedi est également le président du portail d’information mauritanien « Sahara Medias », qui se consacre à attaquer l’Algérie et le Front Polisario. Et parmi les moyens utilisés à cette fin, il y a celui d’être le porte-parole des actions secrètes qui ont été menées en Mauritanie sous le nom de « terrorisme islamiste ».
– « Parmi les fausses informations diffusés par « Sahara Medias » il y en avait une qui prétendait que l’un des « terroristes islamistes » qui avaient été arrêtés dans le sombre enlèvement des trois coopérateurs à Tindouf en octobre 2011 était « le fils du représentant du Front Polisario en Cantabrie ».
– Le fait est que « Sahara Media » a été le média de prédilection des groupes terroristes pour faire passer leurs messages à l’Occident, ou pour intoxiquer l’opinion publique occidentale. Et bien que sur internet on puisse trouver des témoignages qui qualifient ce média de complice du Makhzen.
– Il est donc curieux que, d’une part, « Sahara Medias » accuse l’Algérie d’être derrière les groupes terroristes de la région, mais que, d’autre part, c’est ce média, dirigé par un agent proche des services secrets marocains, qui diffuse les vidéos et les messages de ces terroristes et dispose d’informations privilégiées sur eux.
Dans ce contexte, un nouveau document révélé par le site Marocleaks prouve l’orientation de Sahara Medias dans ce sens. D’après un texte envoyé par Mohammed El Khabbachi (Gouverneur chargé de la communication, selon ce même document) à Mourad El Ghoul, chef de cabinet de Yassine Mansouri, directeur général de la DGED, le groupe Sahara Media a été proposé afin de mener un programme visant à « réssuciter Moustafa Selma ». Ce dernier se trouve actuellement à Nouakchott depuis plusieurs années. Voici le texte intégral de ce document :
Ressusciter Mostapha Ould Selma
Mostapha Selma est en train de sombrer dans l’oubli. Deux propositions pour le remettre sur le devant de la scène et atteindre quelques objectifs :
1 – Organiser un voyage de Selma au Caire, puis à Tobrok, ville libyenne prés de la frontière avec l’Egypte contrôlée par les révolutionnaires. Du Caire et de Tobrok, Ould Selma fera une déclaration (à préparer) pour dire au peuple libyen que les mercenaires du Polisario qui combattent aux cotés de Kadhafi ne représentent pas les sahraouis, mais sont les envoyés de Mohamed Abdelaziz et de l’Algérie. Il peut annoncer la solidarité de toute la vaste région sahelo-saharienne avec les revendications légitimes du peuple libyen (à préparer également).
Pour cela, la presse audiovisuelle et écrite au Caire et les médias couvrant la guerre en Libye seront sensibilisés (ils sont avides de nouvelles et de nouveaux développements et de nouveaux axes de traitement du conflit).
Sahara Média dispose de relais nécessaires dans la région et peut, si la proposition est retenue, accomplir cette mission loin de tout soupçon.2 – Etant donné les turbulences que vit le monde arabe, Ould Selma doit prendre le leadership d’une contestation dans les camps de Tindouf. On appelle sur Facebook et autres sites internet à une journée de protestation dans les camps dans laquelle la voix de Ould Selma est largement présente, et on lui donnera par exemple le nom de ‘’mouvement du xx avril’’. On ouvrira un site dédié à ce mouvement et on lance les débats sur Facebook et d’autres sites.
Dans les correspondaces interchangés avec la DGED, il y avait de nombreux réservations de voyages vers le Sénégal, les Etats-Unis, la France et surtout Casablanca. Tous payés par le Maroc.
Note: Depuis que le hacker Chris Coleman a dévoilé ses liens avec les services secrets marocains, Sahara Media a procédé à la suppression de beacuoup d’articles embarrassants pour le groupe.
SOURCE : Marocleaks, 31/12/2021
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