Algérie : FFS, le conclave de la dernière chance – Front des forces socialistes, Hakim Belahcel, Aït Ahmed, Ali Laskri, Rachid Halet, Mohand- Amokrane Cherifi, Aziz Baloul et saïda Ichalaman
Le sixième congrès du Front des forces socialistes (FFS) est prévu en automne prochain. La date a été fixée par la direction de ce parti politique.
Ce conclave aura lieu donc les 29, 30 septembre et le 1er octobre. L’annonce en a été faite par le membre de l’Instance présidentielle (IP), Hakim Belahcel, ce week-end à l’occasion de la commémoration du 35e anniversaire de l’assassinat de l’avocat Ali Mecili. Ce congrès est fort attendu par les militants et les cadres de ce parti. Il intervient en effet dans un contexte politique marqué par les tensions et les luttes intestines qui minent le plus vieux parti d’opposition. C’est le premier congrès ordinaire depuis la disparition du leader charismatique feu Aït Ahmed.
Le 5e congrès s’est tenu, pour rappel, il y a presque dix années maintenant puisque c’était au mois de mai de l’année 2013. Un congrès durant lequel Hocine Aït Ahmed, qui est décédé en décembre 2015, a transmis le flambeau à une nouvelle direction incarnée par une instance présidentielle composée de cinq membres.
Il s’agissait de Ali Laskri, Rachid Halet, Mohand- Amokrane Cherifi, Aziz Baloul et saïda Ichalaman. Mais depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts et le FFS, notamment depuis le décès de Hocine Aït Ahmed, a traversé moult turpitudes et crises internes qui ont même failli le faire imploser à maintes reprises. En effet, les animistes sont tels que plusieurs dirigeants ont dû jeter l’éponge comme c’était le cas de Rachid Halet, qui était un cadre du temps de la clandestinité.
Ali Laskri, a lui aussi disparu des radars et se retrouve à – guerroyer – contre la nouvelle direction. De 2013 à aujourd’hui le FFS a organisé, notamment depuis l’éclatement de la crise interne au grand jour avec l’exclusion, en 2016, de Rachid Halet de l’IP, plusieurs congrès extraordinaires. Et de congrès en congrès la crise n’a fait qu’agrandir le fossé entre les différents belligérants qui se disputent le leadership au sein du FFs.
En juillet 2020, lors d’un congrès extraordinaire, une nouvelle instance présidentielle a pris le relais de celle qu’animait Ali Laskri auparavant. Et alors que l’on croyait que le FFs avait peut être transcendé sa crise interne, il n’en fut, finalement, rien, puisque les luttes intestines repartaient de plus belle encore. Des divergences ont en effet éclaté au grand jour lors des dernières élections locales du 27 novembre 2021.
Des élections auxquelles le FFs a participé alors qu’il a boycotté, durant la même année, les élections législatives anticipées. En décidant de prendre part aux élections locales la direction du parti a pris le risque de s’attirer l’animosité de larges pans au sein du parti qui étaient ouvertement contre l’option de participation.
Tout récemment encore lors du renouvellement partiel des membres du Conseil de la nation les divergences sont de nouveau remontées à la surface entre la direction participationniste et ses détracteurs. Le fils d’Aït Ahmed est monté au créneau il y a juste une quinzaine de jours pour indiquer que le « FFS est à la dérive ». selon lui, et après un constat accablant, « des manœuvres se mettent en place pour que certains puissent faire main basse, bureaucratiquement sur le prochain congrès du FFS ».
Par : KAMEL HAMED
Le Midi libre, 10/04/2022