Maroc: Omar Radi prétend avoir été menacé par Réda Zaireg – Presse, journalistes, services secrets marocains, Médias24,
Selon des twits publiés par le le satiriste marocain Abdelali Achahbi, alias « Crabman », résident au Danemark, le journalistes Omar Radi, qui se trouve actuellement en prison, a été menacé par son confrère Réda Zaireg qu’il accuse d’accointance avec les services secrets marocains. Voici le texte intégral de ces twits:
Message de Omar Radi, 7 novembre 2014, 16:21
Chers amis,
Hier soir (encore), j’ai reçu des appels téléphoniques tardifs dans la nuit, me proférant des menaces orales.
L’appel que j’ai reçu à la nuit du mardi au mercredi, vers minuit heure marocaine, évoque ce petit commentaire que j’ai fait sur le site d’information pour lequel je travaille, où j’ai pointé du doigt les déficits de gouvernance de la Caisse de dépôt et de gestion (CDG), le bras financier de l’Etat qui draine l’épargne et les cotisations de sécurité sociale des citoyens marocains.
La personne qui m’a appelé, m’a demandé ce que j’avais contre l’Etat; qu’il fallait que je regarde comment comment mes autres confrères écrivaient respectueusement et que je fasse pareil, et que j’arrête ma gaminerie. A la fin, mon interlocuteur m’a promis de me faire visiter la forêt de la Maamora (forêt à côté de Rabat, où se trouve l’un des centres de détention secrets de la DST marocaine), pêché par une voiture 4×4 noire avec en plaque M rouge (véhicule banalisé des agents des services de renseignement).
J’ai raccroché. La personne a continué à appeler dans la nuit sans que je en décroche.
Tout cela peut être un canular, mais ce n’est pas la première fois que ça m’arrive, ni à moi ni à d’autres journalistes et activistes.
Il y a quelques mois, en juin, je reçois des coups de fils beaucoup plus violents verbalement, après avoir publié cet article accusant la police d’interdire l’accès au tribunal de Casablanca aux citoyens. Cette fois-là, mes interlocuteurs menaçaient de me violer moi et toute ma famille, ce dont j’avais informé quelques-uns parmi vous.
Bien cordialement.
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C’est de notoriété publique qu’il y a beaucoup de journalistes marocains qui secondent les desiderata de certains “services”, mais ce qu’on en savait pas encore c’est que certains d’entre eux vont jusqu’à faire le sale boulot. C’est-à-dire menacer par téléphone leurs propres confrères.
Demain a publié aujourd’hui une information relatant les menaces téléphoniques reçues par le journaliste et activiste Omar Radi.
Mais il n’a pas fallu longtemps, moins d’une heure!, pour que le coupable se dévoile. Il s’agit de Réda Zaireg, un confrère d’Omar Radi dans le site Médias24.
Radi lui-même a confirmé que c’est bien son confrère, et très peu frère, qui serait à l’origine de ce “canular”. Ce que l’intéressé en dément pas.
Dans un post publié sur sa page Facebook, effacé depuis, Zaireg assurait que:
Il n’y a pas eu de menaces de mort contre Omar Radi: Et il était au courant de ça, mais a voulu jouer au héros. Je vous raconter l’histoire de cet après-midi. Et qu’il cesse de salir les institutions de ce pays.
Copie du post écrit par Réda Zaireg, effacé depuis…
Copie du post écrit par Réda Zaireg, effacé depuis…
Que Réda Zaireg veuille apporter quelques éclaircissements à cette “ténébreuse” affaire est le bienvenu, mais qu’il cherche à défendre les “institutions de ce pays”, voilà un discours qui conforte ceux qui jurent qu’une grande partie des journalistes marocains sont de vulgaires auxiliaires de police.
Le rôle du journalistes n’est pas de défendre les “institutions du pays”, un rôle qui échoit aux forces de l’ordre, mais plutôt d’informer.
D’ailleurs, dans la liste d’amis facebookiens de Réda Zaireg on remarque la présence de personnes peu recommandables pour la santé des “institutions de ce pays”, à savoir Mustapha Adib, Omar Brouksy, Ignacio Cembrero, Josep Tual, et d’autres mal-aimés du régime.
Selon des sources de Médias24, Réda Zaireg a été licencié il y a deux jours du site.
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