Mois : juillet 2022

  • Autres temps, autres mœurs

    Conseil de Coopération des États arabes du Golfe, CCG, Moyen Orient, Etats-Unis, Joe Biden, Arabie Saoudite, Jamal Khashoggi, Mohamed Ben Salmane,

    Le président américain, Joe Biden, entamera dans les tout prochains jours, une tournée au Moyen Orient qui le conduira notamment chez l’entité sioniste et en Arabie Saoudite. Il serait même prévu au programme de sa tournée, sa participation au sommet du Conseil de Coopération des États arabes du Golfe (CCG).

    Le président américain après ses virulentes critiques contre l’Arabie Saoudite et en particulier contre le prince héritier Mohamed ben Salmane, en raison de l’assassinat de l’opposant saoudien, le journaliste Jamal Khashoggi se veut aujourd’hui pragmatique et surtout fidèle à la politique des États-Unis dans la région, premiers protecteurs d’Israël et connus pour leur grande influence dans les politiques extérieures des capitales du Golfe. Il faut dire que les développements en Europe et le conflit russo-ukrainien ont grandement changé la donne. Contrer Moscou et l’affaiblir devient une obsession pour Washington.

    Dans une tribune publiée dans le Washington Post, le président américain a voulu répondre aux critiques écrivant, « je sais que beaucoup ne sont pas d’accord avec ma décision d’aller en Arabie Saoudite. Mes vues sur les droits humains sont claires et durables, et les libertés fondamentales sont toujours au programme quand je voyage, et elles le seront pendant ce déplacement ».

    Mais ce ne sont là que de belles phrases de circonstance destinées à l’opinion occidentale, car la realpolitik a clairement pris le dessus et Biden fait ce voyage avec deux objectifs clairs. Pousser les Arabes à aller plus loin dans la normalisation de leurs relations avec Israël, mais aussi leur signifier qu’il faut ouvrir à fond les vannes du pétrole pour faire contre-poids aux menaces énergétiques exercées par la Russie.
    Deux objectifs qui trouveront à coup sûr l’approbation des capitales arabes. Mais à en croire certains écrits d’intellectuels et journalistes du Golfe, Riyadh et ses alliés exigent en contre partie que les sanctions contre l’Iran soient maintenues et même accentuées. En résumé, ces capitales arabes, tout comme Israël, souhaitent l’arrêt des discussions autour du programme nucléaire iranien. Ils ne veulent pas revivre le coup «qui leur a été joué par l’ancien président américain Barack Obama».

    Il faut dire que l’ennemi juré des Arabes a changé. Ce n’est plus Israël, qui est même devenu un allié pour beaucoup, mais c’est l’Iran. Un pays qui menacerait la stabilité des royaumes et émirats de la région. A voir de plus près, Biden joue sur du velour et n’aura aucune peine à retourner à la Maison Blanche en général romain victorieux. Les situations ont bien changé. Et comme dirait le proverbe, autres temps, autres mœurs.

    Par Abdelmadjid Blidi

    Ouest Tribune, 12/07/2022

    #Etats_Unis #Joe_Biden #Moyen_Orient #Arabie_Saoudite #CCG #Russie #Ukraine

  • Bolton admet avoir aidé à planifier des coups d’Etat à l’étranger

    Bolton admet avoir aidé à planifier des coups d’Etat à l’étranger

    John Bolton, Etats-Unis, coup d’Etat, Donald Trump,

    L’ancien conseiller à la sécurité nationale des Etats-Unis, John Bolton, a admis mardi avoir contribué à planifier des coups d’Etat a l’étranger.

    Cet aveu est intervenu alors qu’il débattait avec Jake Tapper de la chaîne CNN pour savoir si l’ancien président Donald Trump était capable d’avoir planifié un coup d’Etat le 6 janvier 2021.

    M. Bolton a déclaré que ce serait une erreur de croire que l’ancien président avait orchestré un “coup d’Etat soigneusement planifié” visant la Constitution.

    “Ce n’est pas comme ça que Donald Trump procède”, a-t-il dit. Avec lui, “on divague d’une (…) idée a une autre. Un plan qui tombe à l’eau, un autre surgit”.

    Contestant l’argument de M. Bolton, le présentateur de CNN rétorque qu’”il n’est pas nécessaire d’être brillant pour tenter un coup d’Etat”.

    “Je ne suis pas d’accord”, a répondu M. Bolton. “En tant que personne qui a aidé a planifier des coups d’Etat, pas ici, mais, vous savez, dans d’autres endroits, ça demande beaucoup de travail”.

    Echouroukonline, 13/07/2022

    #John_Bolton #Etats_Unis #Coup_d_Etat #Donald_Trump

  • L’axe Alger-Moscou se précise

    L’axe Alger-Moscou se précise

    Algérie, Russie, Ukraine, Union Européenne, Etats-Unis, Chine, BRICS, Mali, France, nouvel ordre mondial,

    Les relations entre l’Algérie et la Russie ont atteint le niveau d’un « partenariat stratégique approfondi », a affirmé hier, à Alger, l’ambassadeur de la Fédération de Russie à Alger, Igor Beliaev, dans une déclaration à l’issue de l’audience que lui a accordée le président de la République, Abdelmadjid Tebboune.

    Beliaev, qui lui rendait une visite d’adieu au terme de sa mission en Algérie, a précisé que la rencontre avait porté sur les relations bilatérales qui « se sont considérablement développées au cours des cinq dernières années, atteignant le niveau d’un partenariat stratégique approfondi. »

    « Le travail en cours pour l’élaboration d’un nouveau document stratégique reflétant la qualité des relations algéro-russes », qui servira de « base pour l’intensification des interactions entre nos deux pays à l’avenir », en est la parfaite illustration, a-t-il dit. Le diplomate russe s’est en outre félicité du haut niveau de coopération et de coordination entre l’Algérie et la Russie sur la scène internationale, soulignant la « convergence » des positions des deux pays sur les questions internationales et régionales d’actualité.

    Beliaev a, par ailleurs, relevé la volonté des deux pays d’augmenter le volume de leurs échanges commerciaux bilatéraux : « Nos deux pays attachent un intérêt particulier à la tenue de la 10e session de la Commission mixte algéro-russe de coopération économique, commerciale, scientifique et technique prévue en Algérie », a-t-il déclaré à ce propos, estimant que la rencontre « boostera la coopération bilatérale dans de nombreux domaines d’intérêt mutuel. »

    Voilà de quoi conforter l’Algérie dans un partenariat qui peut être (il en donne déjà les prémisses) d’une portée stratégique inestimable. Le monde est en train de connaître un chambardement jamais égalé depuis la Seconde Guerre mondiale, et de ce fait, les cartes changent de main. D’autres puissances alternatives multipolaires émergent, la Chine et la Russie, les Brics s’imposent de fait, les pays d’Afrique imposent leur tempo, comme le fait, contre vents et marrées, le Mali face à la France, ou les anciennes colonies francophones qui ont opté récemment pour le Commonwealth. Des Etats s’émancipent de leur « tutelle » à la sueur du front, d’autres chutent après avoir consommé leur temps.

    La guerre en Ukraine, qui devait être pour les Etats Unis, le piège à loups pour la Russie, a ouvert la boîte de pandore et rebattu les cartes, au préjudice de ceux qui donnaient l’impression de maîtriser le jeu comme des maestros. L’Europe, maillon faible des stratégies de blocs, en sortira meurtrie, perdante. Les signes sont là, comptabilisés et touchés du doigt. Une nouvelle carte se déroule sous nos yeux. Rester vigilants et attentifs serait également un acte de foi.

    L’Express, 14/07/2022

    #Algérie #Russie #Ukraine #Chine #BRICS #Mali #France #Europe #UE

  • Sahara: La MINURSO et la question des droits de l’homme

    Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, ONU, MINURSO, droits de l’homme, mandat,

    Dix sénateurs, démocrates et républicains, ont récemment écrit au Secrétaire d’Etat Blinken pour demander que la surveillance des droits de l’homme soit ajoutée au mandat de la Mission des Nations Unies pour le Référendum au Sahara Occidental (MINURSO). PassBlue, un site de journalisme en ligne, a récemment mis en évidence leur lettre, mais a également cité un ancien chef de la MINURSO selon lequel cette action ne ferait qu’ajouter « un autre élément inapplicable » à son travail. Cela m’a incité à écrire le commentaire suivant.

    J’ai servi en tant qu’Envoyé Personnel du Secrétaire Général des Nations Unies pour le Sahara Occidental de 2009 à 2017. Ma mission, telle que définie par le Conseil de sécurité, était de faciliter les négociations pour parvenir à « une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental. » Les propositions que le Maroc et le Polisario avaient présentées en 2007 s’excluaient mutuellement, et leur rigidité a assuré une impasse durable à chaque session de négociation en face à face que j’ai convoquée et dans toutes les navettes diplomatiques que j’ai entreprises dans une recherche chimérique de flexibilité.

    En l’absence de progrès substantiels sur l’avenir du Sahara occidental, la question des droits de l’homme est devenue un front de bataille de substitution, chaque partie accusant l’autre de graves violations des droits de l’homme. Pour répondre à ces préoccupations, les rapports du Secrétaire général au Conseil de sécurité ont constamment appelé à une surveillance indépendante soutenue des droits de l’homme. Le Polisario a été prêt à accepter une telle surveillance, mais, par directive royale, le Maroc ne l’a pas fait.

    Dans l’article de PassBlue, Wolfgang Weisbrod-Weber, ancien représentant spécial du Secrétaire Général au Sahara Occidental, a abordé une situation hypothétique dans laquelle le Conseil de Sécurité aurait ajouté les droits de l’homme au mandat de la Mission des Nations Unies pour le Référendum au Sahara Occidental (MINURSO). Il a déploré que cela ajouterait encore un autre élément impossible à mettre en œuvre dans le travail de la MINURSO. Ce n’est pas tout à fait exact. Pourquoi l’ajout des droits de l’homme serait-il impossible à mettre en œuvre ? Parce que le Maroc trouverait un moyen de le bloquer sur le terrain, comme il l’a fait en 2000 avec les préparatifs de la MINURSO pour un référendum. Pourquoi le Maroc refuserait-il d’organiser un référendum ? Parce qu’il craint que le résultat soit l’indépendance. Et pourquoi le Maroc bloquerait-il un mandat relatif aux droits de l’homme ? Parce qu’un tel mandat donnerait aux résidents sahraouis opposés à la présence marocaine un moyen transparent d’informer le monde extérieur de leur point de vue, ce que le Maroc a fait tout son possible pour empêcher, de peur que sa revendication sur le territoire ne soit affaiblie.

    Cet aspect et d’autres de la position du Maroc sur le conflit du Sahara Occidental sont parfaitement logiques pour Rabat, mais ils font fi non seulement des recommandations de deux secrétaires généraux successifs de l’ONU pour la surveillance des droits de l’homme, mais aussi des appels répétés du Conseil de Sécurité pour des négociations sans conditions préalables. Rabat a court-circuité ces négociations en tentant d’imposer sa proposition d’autonomie comme seul point à l’ordre du jour, à l’exclusion de la proposition de référendum du Polisario. Il n’a pas souffert des conséquences de cette attitude car l’attachement de la France à la stabilité du Maroc l’incite à empêcher tout effort sérieux visant à rappeler le Maroc à l’ordre pour son incapacité à suivre les conseils du Conseil de sécurité. À moins que le Conseil ne prenne des mesures correctives, peut-être en élargissant le mandat du nouvel Envoyé personnel au-delà de la simple convocation de réunions et de navettes à la recherche de flexibilité, il sera confronté à la même situation d’impasse que ses trois prédécesseurs.

    Christopher Ross, 24 oct 2021

    #Sahara_Occidental #Maroc #Front_Polisario #ONU #MINURSO #Droits_de_lhomme

  • La MINURSO y los DDHH, según Christopher Ross

    Sahara Occidental, Frente Polisario, Marruecos, ONU, MINURSO, derechos humanos,

    Diez senadores, demócratas y republicanos, escribieron recientemente al Secretario de Estado Blinken para instar a que se añada la vigilancia de los derechos humanos al mandato de la Misión de la ONU para el Referéndum del Sáhara Occidental (MINURSO). PassBlue, un sitio de periodismo en línea, destacó recientemente su carta, pero también citó a un antiguo jefe de la MINURSO en el sentido de que tomar esta medida no haría más que añadir « otro elemento inaplicable » a su trabajo. Esto me llevó a escribir el siguiente comentario.

    Serví como Enviado Personal del Secretario General de la ONU para el Sáhara Occidental desde 2009 hasta 2017. Mi misión, definida por el Consejo de Seguridad, era facilitar las negociaciones para lograr « una solución política justa, duradera y mutuamente aceptable, que prevea la autodeterminación del pueblo del Sáhara Occidental. » Las propuestas que Marruecos y el Polisario habían presentado en 2007 se excluían mutuamente, y su rigidez garantizaba un estancamiento duradero en cada sesión de negociación cara a cara que convocaba y en toda la diplomacia itinerante que emprendía en una búsqueda quijotesca de flexibilidad.

    A falta de avances sustanciales sobre el futuro del Sáhara Occidental, la cuestión de los derechos humanos se convirtió en un frente de batalla sustitutivo, en el que cada parte acusaba a la otra de graves violaciones de los derechos humanos. Para hacer frente a estas preocupaciones, los informes del Secretario General al Consejo de Seguridad han pedido sistemáticamente una supervisión independiente y sostenida de los derechos humanos. El Polisario ha estado dispuesto a aceptar dicha supervisión, pero, por directriz real, Marruecos no lo ha hecho.

    En el artículo de PassBlue, Wolfgang Weisbrod-Weber, antiguo Representante Especial del Secretario General en el Sáhara Occidental, abordó una situación hipotética en la que el Consejo de Seguridad añadiera los derechos humanos al mandato de la Misión de la ONU para el Referéndum del Sáhara Occidental (MINURSO). Lamentó que al hacerlo se añadiría otro elemento inaplicable al trabajo de la MINURSO. Esto no cuenta toda la historia. ¿Por qué añadir los derechos humanos sería inaplicable? Porque Marruecos encontraría una manera de bloquearlo sobre el terreno, como hizo en 2000 con los preparativos de la MINURSO para un referéndum. ¿Por qué se negaría Marruecos a celebrar un referéndum? Porque si teme que el resultado sea la independencia. ¿Y por qué iba a bloquear Marruecos un mandato de derechos humanos? Porque dicho mandato daría a los opositores residentes en el Sáhara Occidental a la presencia marroquí una forma transparente de informar al mundo exterior de sus puntos de vista, algo que Marruecos ha hecho todo lo posible por impedir para no debilitar su reclamación del territorio.

    Este y otros aspectos de la postura de Marruecos en el conflicto del Sáhara Occidental tienen todo el sentido del mundo en Rabat, pero hacen caso omiso no sólo de las recomendaciones de dos sucesivos secretarios generales de la ONU para la supervisión de los derechos humanos, sino también de los reiterados llamamientos del Consejo de Seguridad a negociar sin condiciones previas. Rabat ha cortocircuitado estas negociaciones al intentar imponer su propuesta de autonomía como único punto del orden del día, excluyendo la propuesta de referéndum del Polisario. No ha sufrido ninguna consecuencia por este comportamiento porque el apego de Francia a la estabilidad marroquí le impulsa a impedir cualquier esfuerzo serio para llamar la atención a Marruecos por su incumplimiento de las directrices del Consejo de Seguridad. A menos que el Consejo tome medidas correctivas, posiblemente ampliando el mandato del nuevo Enviado Personal más allá de la simple convocatoria de reuniones y la realización de lanzamientos en busca de flexibilidad, se enfrentará a la misma situación de estancamiento que sus tres predecesores.

    Christopher Ross, 25 oct 2021

    #Sahara_Occidental #Frente_Polisario #Marruecos #ONU #MINURSO #Derechos_humanos #DDHH

  • Estado de la nación: Sánchez ignora las alusiones al Sáhara

    Sahara Occidental, Espana, Pedro Sanchez, Estado de la Nación, Congreso de los Diputados, Marruecos,

    El Sáhara Occidental fue citado en ocho ocasiones en la tribuna del Congreso de los Diputados, sin atención por parte del presidente del Gobierno.
    Alfonso Lafarga.-

    El presidente del Gobierno, Pedro Sánchez, ignoró cualquier alusión al Sáhara Occidental en el debate sobre el estado de la nación celebrado durante dos días en el Congreso de los Diputados.

    Hasta en ocho ocasiones fue pronunciada la palabra Sáhara en sus intervenciones por diputados y diputadas de diferentes grupos parlamentarios, pero en ninguna de sus respuestas el presidente del Gobierno hizo referencia alguna a la situación creada con el cambio de la postura histórica que mantenía España, al apoyar la propuesta de autonomía para la excolonia española que propone Marruecos, que invadió el territorio a finales de 1975.

    Después de la exposición del presidente del Gobierno en la sesión del día 12, martes, la primera intervención fue la de la portavoz del PP, Cuca Gamarra, que habló de la mayor crisis en nuestra política de vecindad “con el bandazo en la política hacia el Sáhara, que ha puesto en riesgo el suministro de gas y que ha propiciado que Argelia retirara hace meses a su embajador”.

    “Y con todo esto –añadió- no le hemos escuchado, señor Sánchez, ni una sola palabra, no ha hecho usted ni un minuto de autocrítica”. En su respuesta, Pedro Sánchez obvió hablar del Sáhara Occidental.

    Después le tocó el turno al presidente de Vox, Santiago Abascal, que se refirió al Sáhara Occidental y al giro dado por Pedro Sánchez, así como a la estancia en España para ser tratado de COVID-19 del secretario general del Frente Polisario, Brahim Gali. En su respuesta, Sánchez no dijo nada ni del Sáhara, ni de Gali.

    Ese mismo día, el portavoz de ERC, Gabriel Rufián, preguntó “a las señorías del PSOE y del PP” porqué matar a palos y a balazos en la frontera sur de Europa es menos grave que matar con bombas en un centro comercial de Ucrania, y respondió: “Porque necesitaban a Marruecos como vigilante, aún a costa del Sáhara Occidental”. En su respuesta, Sánchez no citó al Sáhara.

    En la sesión del día siguiente, miércoles 13, Míriam Nogueras, portavoz de Junts per Catalunya, enumeró una serie de irregularidades del Gobierno de España, entre las que citó saltarse el derecho Internacional en lo que se refiere al Sáhara Occidental. En su respuesta, Sánchez no se refirió a este punto.

    Nestor Rego, en nombre del BNG, entre las recriminaciones que hizo al jefe del Ejecutivo señaló “traicionar al pueblo saharaui”. En su respuesta, Sánchez no dijo ni palabra sobre el caso. Tampoco lo hizo con Sergio Sayas, de Navarra Suma, que mencionó el Sáhara de pasada.

    La diputada Ana Oramas, de Coalición Canaria, recriminó al jefe del Ejecutivo que su organización no fuese informada del “radical cambio” sobre el Sáhara Occidental, a la vez que se quejó de que aunque se había dicho que las Islas Canarias estarían presentes en las negociaciones con Marruecos, “no lo están”. En su respuesta, Sánchez no habló ni del cambio sobre el Sahara, ni de la ausencia de las islas en las negociaciones.

    Oramas llamó la atención del presidente por no haber contestado cual era el motivo por el que Canarias no participó en las negociaciones con Marruecos. En la segunda intervención, Sánchez tampoco respondió.

    En el turno de EH Bildu, Mertxe Aizpurúa mostró su “absoluta crítica y desacuerdo” con algunas decisiones de Pedro Sánchez “que no debieran encontrarse en el balance de un gobierno llamado progresista”, y citó, entre otras, el abandono del pueblo saharaui a cambio del apoyo del gobierno marroquí” y la justificación de la actuación en la valla de Melilla. En su respuesta, Sánchez no aludió ni a un caso ni a otro.

    Lo ocurrido en la valla de Melilla sí fue objeto de respuesta de Pedro Sánchez para Jaume Asens, presidente del grupo parlamentario de Unidas Podemos. Aprovechó para repetir que cuando dijo en sus primeras declaraciones que el asalto a la valla fue un caso bien resuelto lo hizo “antes de conocer lo que luego conocimos”, declaraciones que lamentó.

    Asens tuvo “un recuerdo para los 37 muertos en Melilla, que deben investigarse”, y dijo que necesitaban, más que al presidente del acuerdo con Marruecos, al presidente orgulloso de salvar vidas en el Mediterráneo.

    Pedro Sánchez volvió a señalar como “verdaderos culpables” a las mafias, y dijo que fue el último capítulo de una tragedia que empieza a muchos kilómetros y meses antes. “No se puede atacar con palos, hachas y garfios las fronteras de nuestro país. No podemos desde la izquierda que eso sea una bandera que solo tenga la derecha. Nuestra responsabilidad es defender las fronteras de nuestro país”, afirmó, y pidió reconocer el trabajo de los Cuerpos y Fuerzas de Seguridad del Estado, “que también fueron heridos en el violento intento de asalto a la valla”.

    QUE ESPAÑA RETIRE EL APOYO AL PLAN DE AUTONOMÍA MARROQUÍ

    En una propuesta de resolución tras el debate sobre el estado de la nación presentada por ERC y Eh Bildu se pide la vuelta a la postura que mantenía España hasta el giro dado por el presidente del Gobierno al secundar la propuesta de autonomía marroquí para el Sáhara Occidental, y apoyo al referéndum de autodeterminación para el pueblo saharaui.

    Las dos formaciones reclaman estatus diplomático para la delegación del Frente Polisario en España, que se plantee con urgencia ante las instituciones internacionales correspondientes la descolonización del Sáhara Occidental, así como que el Gobierno marroquí respete los derechos humanos del pueblo saharaui y libere a los presos.

    El BNG, por su parte, en otra propuesta de resolución insta al jefe del Ejecutivo a que retire el apoyo al plan de autonomía marroquí y apoye el proceso de descolonización para que se realice el referéndum de autodeterminación del pueblo saharaui.

    Contramutis, 13 jul 2022

    #Sahara_Occidental #Marruecos #ONU #Frente_Polisario #Pedro_Sanchez #Espado_de_la_nacion

  • Sahara : Ross appelle à respecter le droit à l’autodéterminacion

    Sahara : Ross appelle à respecter le droit à l’autodéterminacion

    Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, ONU, Christopher Ross,

    Pour ceux qui s’intéressent aux négociations bloquées sur l’avenir du Sahara Occidental, voici un message que j’ai envoyé à la « 1ère Journée Européenne d’Amitié avec le Peuple Sahraoui » qui se tient en Italie.

    La population indigène du Sahara Occidental a souffert de dislocation et de difficultés depuis la Marche Verte du Maroc en 1975. Certains ont fui l’avancée marocaine en se réfugiant en Algérie, d’autres sont restés sur le territoire que le Maroc a repris. Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés a calculé que le nombre de réfugiés du Sahara occidental et de leurs descendants vivant dans des camps en Algérie était de 173 600 au 31 décembre 2017. Le nombre restant sous contrôle marocain est à peu près le même. Ceux qui se trouvent dans les camps vivent dans des conditions extrêmement difficiles qui incluent un climat inhospitalier, des conditions de vie misérables et une assistance humanitaire inadéquate. Les personnes sous contrôle marocain vivent sous des restrictions strictes qui punissent toute expression d’hostilité à la présence du Maroc. Les familles sont divisées, certains membres vivant dans les camps et d’autres restant sous le contrôle du Maroc.

    J’ai servi en tant qu’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies de 2009 à 2017 dans une atmosphère d’impasse bien ancrée dans le processus de négociation. Beaucoup m’ont demandé pourquoi j’ai persisté dans mes efforts infructueux pendant huit ans. Pour moi, la motivation était avant tout humanitaire. J’avais visité les camps de réfugiés pour la première fois en 1981 et j’avais constaté de visu les conditions de vie tragiques de la population. J’étais déterminé à faire de mon mieux si l’occasion m’était donnée de contribuer à mettre fin à leurs souffrances et à permettre leur retour dans leur pays dans des conditions honorables. En saisissant l’occasion que m’offrait le Secrétaire général de favoriser les négociations entre les parties, j’étais moins intéressé par le résultat de ces négociations que par l’intégrité du processus de négociation. Pour moi, n’importe quel résultat pouvait être accepté tant qu’il résultait d’un véritable processus de négociation.

    En 2007, avant ma nomination, le Conseil de sécurité avait appelé à des négociations sans conditions préalables et de bonne foi entre le Maroc et le Polisario. Leur objectif, selon le Conseil, était – et reste – de parvenir à « une solution politique mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental ».

    En avril de la même année, les deux parties ont présenté leurs deux propositions – le Maroc pour une large autonomie du Sahara Occidental sous sa souveraineté, le Polisario pour un référendum qui incluait l’indépendance comme option et soulignait les relations étroites qu’un état indépendant aurait avec le Maroc. Ces propositions s’excluaient mutuellement et laissaient peu de place au compromis.

    De 2007 à 2019, mon prédécesseur, mon successeur et moi-même avons parrainé 15 sessions entre ces deux parties avec la présence de l’Algérie et de la Mauritanie en tant qu’États voisins. Malheureusement, rien de ce qui pourrait être appelé des négociations n’a jamais eu lieu, et la communauté internationale est en droit de savoir pourquoi. Le Polisario est venu à chaque session prêt à discuter des deux propositions, mais le Maroc est venu avec une condition préalable majeure : qu’il ne discuterait que de sa propre proposition. Inutile de dire que le Polisario a refusé d’accepter ce qu’il considérait comme un diktat, et les négociations ont été mortes dès le début.

    Pour sortir de cette impasse, j’ai insisté pour que les discussions portent sur diverses questions en dehors des deux propositions. Il s’agissait notamment des mesures de confiance, des ressources naturelles et des droits de l’homme. Là encore, les parties ont refusé de s’engager de manière constructive.

    En l’absence de progrès sur l’avenir du territoire, les droits de l’homme en particulier sont devenus un champ de bataille de substitution, chaque partie accusant l’autre de graves violations. Dans chacun de ses rapports au Conseil de sécurité, le Secrétaire général a demandé une surveillance indépendante des droits de l’homme, mais en vain. Alors que le Polisario s’est déclaré prêt à accepter une surveillance dans les camps de réfugiés en Algérie, le Maroc a refusé de l’autoriser dans la partie du Sahara occidental sous son contrôle, affirmant que cela violerait sa souveraineté autoproclamée.

    Le Conseil de sécurité lui-même a également joué un rôle majeur dans la perpétuation de ces 13 années d’impasse en ne parvenant pas à exercer une réelle pression sur les parties concernant la substance d’un règlement en raison des divisions entre ses membres. Certains, notamment la France et ses alliés africains, sont favorables à l’autonomie. D’autres, dont le Royaume-Uni et plus récemment la Russie, plaident pour l’autodétermination. En décembre 2020, comme vous le savez, le président Trump a pris la mesure irréfléchie de reconnaître la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental – une souveraineté qui n’existe pas et qu’il n’avait pas à reconnaître. L’action de Trump était irréfléchie à trois égards. Premièrement, elle a compliqué le processus de négociation en amenant le Maroc et le Polisario, ainsi que l’Algérie, à durcir encore plus leurs positions.

    Deuxièmement, elle a détruit toute perspective d’intégration et de coopération régionales, notamment en matière d’immigration illégale, de stupéfiants, de lutte contre le terrorisme et d’autres questions de sécurité. Enfin, elle a nui aux relations des États-Unis avec l’Algérie, leur autre partenaire important en Afrique du Nord et principal défenseur de l’autodétermination. L’Espagne a imité l’exemple américain en mars 2022, déclarant que l’autonomie est la solution la plus sérieuse, la plus réaliste et la plus crédible et déclenchant une crise dans ses relations avec l’Algérie. Il est instructif à cet égard qu’aucun autre grand pays, pas même la France, n’ait suivi les États-Unis et l’Espagne en déclarant un soutien ouvert à la position marocaine.

    Pour résumer, nous avons deux parties incapables de négocier, le Conseil de sécurité divisé, et les États-Unis et l’Espagne qui compliquent les choses. Mais au-delà du fait d’éviter un engagement et une pression substantiels, le Conseil a permis aux parties, en particulier le Maroc, de ne pas tenir compte de ses directives en toute impunité. Le Polisario et l’Algérie ont pour leur part ignoré l’appel du Conseil en faveur d’un recensement officiel des réfugiés, préférant s’appuyer sur les calculs de 2017 de l’UNHR pour répondre à ce besoin. Pendant ce temps, le Maroc a ignoré l’appel du Conseil à éviter les conditions préalables dans les négociations, son appel à examiner la proposition du Polisario, et son appel à permettre à la MINURSO d’accéder librement à tous les interlocuteurs dans sa zone d’opérations.

    Quelle sera la prochaine étape alors que le dernier Envoyé personnel, Staffan de Mistura, entame son deuxième voyage en Afrique du Nord ?

    Si son mandat doit se limiter à faire la navette d’un endroit à l’autre et à organiser des réunions des parties, comme ce fut le cas pour ses trois prédécesseurs, il sera confronté aux mêmes difficultés qu’eux. Déjà, le Maroc insiste pour que l’Algérie vienne à la table de négociation « ronde » en tant que partie à part entière, et l’Algérie et avec elle le Polisario refusent de procéder sur cette base.

    Je pense que la seule façon pour M. de Mistura d’espérer sortir de l’impasse est que le Conseil lui donne un mandat plus large, similaire à celui de James Baker de 1997 à 2004. Au cours de ces années, la recherche d’un règlement était entre les mains de l’envoyé personnel, et non des parties. Baker a présenté plusieurs variantes d’un plan de règlement et s’est engagé avec les parties sur leurs détails. Ses efforts ont échoué parce que chacune de ces variantes a conduit à un référendum d’autodétermination à un moment donné et parce que le Maroc a révoqué son engagement envers un tel référendum après la mort du roi Hassan II en 1999. Dans des discours successifs au fil des ans, le roi Mohammed VI a fixé des lignes rouges : pas de négociations, sauf sur les détails de l’autonomie, pas de référendum incluant l’indépendance, et pas de surveillance des droits de l’homme. On peut se demander comment de Mistura peut réussir.

    Que doivent donc faire les membres de la communauté internationale, y compris les gouvernements et la société civile ?

    1. Pour permettre la reprise du processus de négociation, ils doivent insister auprès de toutes les parties concernées pour qu’elles évitent toute nouvelle action provocatrice qui pourrait conduire à une escalade des hostilités.
    2. Ils doivent soutenir pleinement M. de Mistura dans ses efforts pour relancer le processus de négociation, notamment en incitant les parties, les États voisins et les principaux acteurs internationaux à s’engager pleinement avec lui.
    3. Conformément aux directives du Conseil de sécurité, ils devraient s’efforcer de convaincre le Maroc de négocier sans conditions préalables et de s’engager sur la proposition du Polisario sur une base de réciprocité.

    4. Si le processus de négociation reste dans l’impasse, ils devraient travailler avec les membres du Conseil de sécurité pour donner à de Mistura un mandat plus large.

    5. Conformément aux directives du Conseil de sécurité, ils devraient s’efforcer de convaincre le Maroc de permettre à la MINURSO d’accéder à tous les interlocuteurs dans sa zone d’opérations. En parallèle, ils devraient encourager le Maroc à ouvrir le territoire sous son contrôle aux journalistes, aux universitaires et aux autres parties intéressées. De telles mesures permettraient au monde de mesurer les désirs des Sahraouis vivant sous le contrôle du Maroc. Toute solution qui ne tiendrait pas compte des opinions de cette population serait intrinsèquement déstabilisante.

    6. Ils devraient s’efforcer de convaincre le Polisario de reprendre son ancienne habitude de recevoir le RSSG/Chef de la MINURSO à Rabouni, en Algérie, plutôt qu’au Sahara occidental à l’est du mur de sable. Ils devraient également faire pression sur le Polisario et l’Algérie pour qu’ils vérifient l’exactitude du calcul de la population réfugiée effectué par le HCR en 2017 par des moyens appropriés. Comme pour les Sahraouis vivant sous contrôle marocain, tout règlement qui ne tiendrait pas compte des opinions de cette dernière population serait également intrinsèquement déstabilisant.

    7. Conformément aux orientations du Conseil de sécurité, ils devraient s’efforcer de convaincre le Maroc d’accepter des mesures indépendantes et crédibles pour assurer le plein respect des droits de l’homme, comme le Polisario reste prêt à le faire sur une base réciproque.

    8. Enfin, mais c’est d’une grande importance, ils devraient s’efforcer de mobiliser une aide humanitaire beaucoup plus importante pour les réfugiés vivant dans des conditions misérables dans les camps.

    La population autochtone du Sahara Occidental a suffisamment souffert, et son droit de participer à la détermination de son avenir a été perdu dans la poussière du conflit et le brouillard des mots. Il est grand temps de mettre fin à cette souffrance et de restaurer son droit à l’autodétermination dans le cadre de l’accord politique mutuellement acceptable que le Conseil de sécurité a appelé de ses vœux.

    #Sahara_Occidenal #Maroc #Front_Polisario #ONU #Christopher_Ross

  • Israël va-t-il poursuivre la normalisation avec ses voisins arabes?

    Israël va-t-il poursuivre la normalisation avec ses voisins arabes?

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    Mes recherches montrent que des liens plus étroits avec Israël donnent aux régimes arabes de nouveaux outils pour réprimer leurs propres citoyens.
    Analyse par Dana El Kurd
    The Washington Post, 11 juillet 2022

    Alors que le président Biden s’apprête à se rendre en Arabie saoudite pour rencontrer neuf dirigeants arabes, des médias saoudiens, américains et israéliens ont rapporté que des pourparlers en vue d’une normalisation plus large sont en cours. L’envoyé américain chargé de la lutte contre l’antisémitisme s’est rendu en Arabie saoudite pour encourager de tels pourparlers, et des responsables israéliens ont évoqué la perspective d’un accord de sécurité régional dirigé par les États-Unis entre Israël et certains pays arabes du Golfe. Biden a mis l’accent sur la sécurité d’Israël, plus encore que sur le pétrole, comme raison de sa visite.

    Les accords d’Abraham de 2020, qui ont normalisé les relations entre Israël et les Émirats arabes unis (ainsi que Bahreïn et le Maroc), constituent la pièce maîtresse de cette vision de la sécurité régionale. La coordination accrue en matière de sécurité, ainsi que la hausse des taux d’échanges bilatéraux, ont amené certains analystes à conclure que « la paix prend son envol. »

    Mais la normalisation n’est pas une question de paix, en soi. Les pays qui normalisent leurs relations n’étaient pas en guerre avec Israël auparavant, et le processus s’est poursuivi sans que des progrès aient été accomplis vers des négociations israélo-palestiniennes.

    Mes recherches sur les accords d’Abraham, ainsi que sur d’autres mesures de normalisation entre Israël et les gouvernements arabes, montrent que de tels accords peuvent avoir un impact négatif sur les conditions dans les pays participants. Plus précisément, ce type d’accords facilite le partage de technologies telles que les logiciels espions de surveillance numérique, qui peuvent permettre aux régimes autoritaires d’accroître la répression. La normalisation avec Israël peut également être un moyen pour les pays arabes de gagner du crédit auprès de Washington sans apporter de changements de politique intérieure sur des questions telles que les droits de l’homme et les prisonniers politiques.

    Le cadre de sécurité régionale que Biden chercherait à construire pourrait être mieux compris, dans cette optique, non pas comme un accord de paix mais comme une forme de gestion autoritaire des conflits. Pour les citoyens des pays qui y adhèrent, les conditions intérieures peuvent empirer.

    Les partenariats en matière de technologies de surveillance se multiplient
    Les relations normalisées entre Israël et ses nouveaux partenaires comportent un volet économique. Le Bureau central des statistiques israélien a récemment publié les chiffres du commerce bilatéral, qui montrent une augmentation de près de 120 % du commerce bilatéral avec les Émirats arabes unis depuis l’année dernière, et un bond de 40 % du commerce entre Israël et le Maroc.

    L’augmentation du commerce bilatéral reflète, dans une large mesure, l’élargissement des liens entre des pays comme les EAU et l’industrie israélienne de la défense. Les investissements émiratis dans les entreprises israéliennes de surveillance et de piratage informatique ont augmenté, de même que les partenariats entre les entreprises émiraties et israéliennes.

    Cela a facilité l’acquisition par les Émirats de technologies répressives, notamment de logiciels espions et de drones de surveillance, que les gouvernements arabes peuvent ensuite utiliser pour harceler les militants et les dissidents dans leur pays et à l’étranger. Un exemple frappant est le cas d’Alaa al-Siddiq, un activiste émirati vivant en exil à Londres, qui a déclaré avoir été piraté par le gouvernement des EAU à l’aide d’un logiciel israélien quelques semaines avant sa mort dans un accident de voiture.

    Du côté israélien, ces investissements et ces nouveaux marchés contribuent à renforcer la capacité du complexe militaro-industriel israélien à développer de nouveaux outils et de nouvelles méthodes, malgré la liste noire établie par les États-Unis à l’encontre de sociétés telles que le groupe NSO.

    Les États du Golfe répriment le sentiment pro-palestinien
    Les sondages – et mes recherches sur le terrain – montrent que les publics arabes restent, à une large majorité, pro-Palestine. Les citoyens des pays arabes s’opposent généralement à une normalisation avec Israël avant la résolution du conflit israélo-palestinien. La normalisation menée par le gouvernement, en fait, implique souvent d’étouffer toute dissidence de la part des citoyens.

    De nombreuses recherches ont montré que la question palestinienne mobilise les publics arabes. Il y a une composante intérieure à cela : Le conflit israélo-palestinien non résolu pousse les citoyens des pays arabes à exiger une plus grande responsabilité de la part de leurs gouvernements, et représente donc un risque pour le contrôle autoritaire.

    Cette dynamique est également évidente dans les pays qui ont normalisé leurs relations avec Israël. Au Bahreïn, le gouvernement a pris des mesures pour limiter l’indignation du public à l’égard des Accords d’Abraham en adoptant de nouveaux règlements de la fonction publique interdisant aux employés du gouvernement (une partie non négligeable de la population) d’exprimer des opinions contraires à la politique étrangère officielle. Dans les Émirats arabes unis, les responsables gouvernementaux ont encouragé les citoyens et les résidents à utiliser une application désignée pour se dénoncer les uns les autres pour le crime d’opposition à la politique officielle du gouvernement. Après la signature des accords, les deux gouvernements se sont empressés d’étouffer la dissidence. Au Bahreïn, par exemple, le gouvernement a dissous les manifestations et a mis fin à des événements tels que des tables rondes et des conférences sur la Palestine.

    Les liens sociaux dans les pays en voie de normalisation semblent s’effriter en raison de cette répression. Des militants des Émirats arabes unis rapportent que la peur des sanctions a conduit les familles à couper les liens avec leurs proches qui se sont exprimés sur ces questions. De même, au Bahreïn, les citoyens notent que l’expression publique est « plus restreinte que par le passé » et que les gens sont « confus », ne sachant pas à qui ils peuvent parler en toute sécurité.

    De nouveaux conflits vont-ils émerger ?
    Compte tenu de ces tendances, les accords de normalisation régionale ne signifient pas que la paix est arrivée au Moyen-Orient – ou que les parties ont cessé d’être en conflit. Au contraire, les autoritaires de la région semblent utiliser la politique étrangère pour aider à contenir l’opposition intérieure.

    Il existe également un risque d’attiser de nouveaux conflits. La coordination accrue de la sécurité dans la région permet à Israël d’ignorer la cause profonde du conflit israélo-arabe : l’occupation par Israël des terres palestiniennes et le refus de l’autodétermination des Palestiniens. Les Palestiniens se retrouvent de plus en plus isolés de leurs voisins arabes et ont moins d’espoir quant à la possibilité d’une solution à deux États.

    Israël pourrait se sentir enhardi et prendre des mesures plus rapides et plus agressives, notamment en annexant le territoire palestinien et en confisquant des biens. Cela pourrait déclencher davantage de violence, comme lors des manifestations à Jérusalem-Est et des répressions israéliennes de l’été dernier.

    Les Émirats arabes unis et les autres régimes qui ont normalisé leurs relations avec Israël peuvent penser qu’une répression accrue et la propagande officielle finiront par faire changer les esprits. Mais une nouvelle génération d’activistes dans le monde arabe fait de plus en plus le lien entre ses luttes pour la démocratie et la responsabilité, et les injustices continues envers les Palestiniens. En outre, l’histoire de la région atteste de l’impact du conflit palestinien sur une mobilisation politique plus large, notamment lors du printemps arabe il y a dix ans. En tant que tels, les accords d’Abraham pourraient créer les problèmes mêmes qu’ils prétendent résoudre.

    Dana El Kurd (@danaelkurd) est professeur adjoint à l’université de Richmond et membre senior non résident de l’Arab Center Washington. Elle est l’auteur de « Polarized and Demobilized : Legacies of Authoritarianism in Palestine » (Oxford University Press, 2020).

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  • Avant de quitter le Mali, la France prépare sa future stratégie

    Mali, Sahel, Tchad, Burkina Faso, Afrique de l’Ouest, Niger, Barkhane, France,

    -Les troupes françaises quitteront le Mali à la fin de l’été
    -Les ministres se rendent au Niger, nouveau cœur des opérations
    -Paris consulte ses partenaires régionaux et vise un plan pour septembre.
    PARIS, 13 juillet (Reuters) – Des responsables français se rendent vendredi au Niger pour redéfinir la stratégie du pays dans la lutte contre les militants islamistes au Sahel, alors que des milliers de soldats achèvent leur retrait du Mali et que les inquiétudes grandissent quant à la menace croissante qui pèse sur les Etats côtiers d’Afrique de l’Ouest.

    Les coups d’État au Mali, au Tchad et au Burkina Faso ont affaibli les alliances de la France dans ses anciennes colonies, enhardi les djihadistes qui contrôlent de vastes étendues de désert et de brousse, et ouvert la porte à une plus grande influence russe.

    On craint de plus en plus que le retrait de 2400 soldats français du Mali – épicentre de la violence dans la région du Sahel et bastion des affiliés d’Al-Qaïda et de l’État islamique – n’aggrave la violence, ne déstabilise les voisins et ne favorise les migrations.

    Le retrait devant s’achever à la fin de l’été, la nouvelle ministre française des affaires étrangères, Catherine Colonna, et le ministre de la défense, Sébastien Lecornu, arrivent au Niger vendredi pour sceller le redéploiement régional.

    Le Niger deviendra la plaque tournante des troupes françaises, avec quelque 1 000 soldats basés dans la capitale Niamey, avec des avions de chasse, des drones et des hélicoptères. Quelque 300 à 400 soldats seront envoyés pour des opérations spéciales avec les troupes nigériennes dans les régions frontalières avec le Burkina et le Mali, ont indiqué des responsables français lors d’un point de presse.

    Sept cents à mille autres seraient basés au Tchad, tandis qu’un nombre non communiqué de forces spéciales opérerait ailleurs dans la région. Les troupes françaises n’effectueront plus de missions ou ne poursuivront plus de militants au Mali une fois la sortie terminée, ont précisé les responsables.

    « Au-delà du Mali, le recul démocratique en Afrique de l’Ouest est extrêmement préoccupant avec des putschs successifs au Mali à deux reprises, en Guinée en septembre 2021, au Burkina Faso en janvier de cette année. La France continuera néanmoins malgré ces événements, ce retrait du Mali, à aider les armées ouest-africaines à lutter contre les groupes terroristes », a déclaré Colonna lors d’une audition parlementaire mardi.

    « Nous sommes en train de consulter nos partenaires concernés pour définir avec eux, en fonction de leurs demandes et de leurs besoins, la nature du soutien que nous pouvons leur apporter. »

    Une source diplomatique française a déclaré que l’objectif était de présenter une nouvelle stratégie au président Emmanuel Macron en septembre.

    Les responsables français ont déclaré qu’à l’avenir, il incomberait aux pays de la région de prendre en charge la sécurité, tout en se concentrant davantage sur le développement, la bonne gouvernance et l’éducation. Les ministres devraient annoncer une aide de 50 millions d’euros pour améliorer le réseau électrique du Niger ainsi qu’un soutien budgétaire.

    L’un des principaux sujets de préoccupation est de savoir si et comment les troupes françaises et européennes seront utilisées pour soutenir les pays de la zone côtière du golfe de Guinée, tels que le Bénin, le Togo et la Côte d’Ivoire, où l’on a constaté une augmentation des attaques. La branche régionale d’Al-Qaïda a déclaré qu’elle porterait son attention sur la région.

    Les responsables français ont déclaré qu’à ce stade, il n’y avait pas eu de demande officielle d’assistance militaire supplémentaire. Certains pays européens ont manifesté leur intérêt pour la poursuite des opérations régionales après le Mali, ont-ils ajouté.

    M. Lecornu se rendra samedi en Côte d’Ivoire, qui accueille également des troupes françaises, tandis que M. Macron devrait se rendre au Bénin à la fin du mois de juillet, a précisé M. Colonna.

    Reuters, 13 jui 2022

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  • Maroc-Melilla: Le CNDH accuse les autorités espagnoles

    Maroc-Melilla: Le CNDH accuse les autorités espagnoles

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    Rabat, 13 juil (EFE) – Le Conseil national marocain des droits de l’homme (CNDH, organisme public) a estimé que les autorités espagnoles n’ont pas apporté d’assistance et d’aide aux migrants le 24 juin dernier lors du saut massif de la clôture entre la ville marocaine de Nador et la ville espagnole de Melilla, qui a causé la mort de 23 migrants.

    C’est l’une des conclusions préliminaires du CNDH présentées aujourd’hui à Rabat sur la tragédie de Melilla après avoir envoyé une commission exploratoire à Nador et dans les environs pour enquêter sur ce qui s’est passé.

    « Sur la base d’un certain nombre de témoignages, notamment ceux des ONG, la commission invoque l’hypothèse d’une violence au-delà de la clôture, en raison de la réticence ou de l’hésitation des autorités espagnoles à apporter aide et assistance malgré la bousculade et la grande affluence des migrants aux portes métalliques tournantes du poste frontière qui sont restées hermétiquement fermées, entraînant une augmentation des blessures et des décès », a déclaré la présidente du CNDH, Amina Bouayach lors d’une conférence de presse à Rabat.

    Mme Bouayach, accompagnée de membres de la commission, dont un médecin, a expliqué que, selon les témoignages, les autorités espagnoles ont fait preuve de violence et n’ont pas porté assistance aux blessés qui sautaient ou tombaient de la clôture, et qu’au moment de la bousculade, « les portes (d’accès au poste frontière) étaient fermées, mais il leur incombait de les ouvrir », a-t-elle déclaré.

    Par ailleurs, la présidente du CNDH a confirmé le nombre de 23 des migrants décédés que la commission a vu à la morgue de l’hôpital de Nador, et a souligné que les corps n’ont pas été enterrés car ils ont subi une autopsie et des tests ADN, qui sont en cours.

    En ce sens, l’organisme marocain évoque la chute de la clôture ou une « asphyxie mécanique » due à la bousculade comme raisons ayant causé les décès, mais indique la nécessité d’attendre les résultats de l’autopsie en cours.

    Quant aux blessés (140 parmi les forces de sécurité marocaines et 77 migrants), le président de la CNDH a assuré qu’ils ont tous reçu des soins médicaux adéquats.

    Bouayach a souligné que les troupes marocaines n’ont pas utilisé de balles contre les migrants lors de leur intervention.

    Et bien qu’ayant qualifié de « cas isolés » les vidéos montrant l’utilisation d’armes par les agents marocains contre les migrants, l’organisme marocain les a jugées « injustifiées ».

    Les membres de la commission ont également évoqué dans leurs conclusions les nouvelles méthodes utilisées par les migrants, telles que la tentative de forcer la porte du poste frontière au lieu de sauter la barrière, la tentative le matin au lieu de la nuit et le recours à la violence.

    Ils ont également présenté un schéma de Chinatown et du poste frontière où s’est déroulée la tragédie, ainsi que des photographies du parcours des migrants depuis la brousse jusqu’au poste frontière pour reconstituer les événements.

    La présidente du CNDH a averti que la situation de l’émigration « va s’aggraver » en raison de la pauvreté, des guerres et du changement climatique sur le continent africain.

    La présidente de l’instance marocaine a appelé à une révision de la politique migratoire et de la coopération internationale dans ce domaine « loin d’une approche sécuritaire ».

    « Les clôtures et les portes n’empêcheront pas les migrants de traverser l’Europe. Et l’Europe ne peut pas fermer ses portes et laisser les pays voisins gérer les conséquences des flux migratoires », a-t-il déclaré. EFE

    Swissinfo, 13 jui 2022

    #Maroc #Espagne #Melilla #Migrants_africains #CNDH