Mois : juillet 2022

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    Maroc : Le monarque et les rumeurs

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    En comparaison avec la majorité des pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, la vie politique marocaine est un lit de roses. La couverture médiatique des activités gouvernementales et parlementaires plaît peu au grand public. Les médias préfèrent donc focaliser leur attention sur les activités du roi Mohammed VI et de la famille royale. En raison de sa position centrale dans le système politique marocain, la monarchie suscite l’enthousiasme des médias marocains et du grand public en général. Cet intérêt même l’a conduit à être au cœur de rumeurs, parfois relayées dans la presse écrite. Ces fausses histoires trouvent un terreau fertile dans un système politique verrouillé marqué par l’absence de communication politique de la part de la monarchie1 et un manque de professionnalisme des médias.

    La rumeur initiale

    Nous sommes en 1993, et le roi Hassan II prépare la passation du pouvoir à son fils, Mohammed VI. Des négociations avec l’opposition ont eu lieu au cours des dernières années pour assurer leur participation à ce qui est qualifié de « gouvernement alternatif ». Pendant cette période, une rumeur circule dans les salons de Rabat et de Casablanca, « Le roi est malade », se murmure dans les réunions privées de la classe politique et économique. Khalid Naciri, l’un des dirigeants du Parti du progrès et du socialisme (PPS) propose cette prise de position : « C’était un secret de polichinelle que le roi était malade. En effet en 1993, en recevant les chefs de la Koutla2, Hassan leur dit : « Il ne me reste plus que quelques années à vivre et je souhaite les passer avec vous. » Cette information n’a pas été rendue publique à l’époque, néanmoins la nouvelle se répandit de manière assez structurée. Cependant, la presse n’a pas été autorisée à publier cette nouvelle, de sorte que la véracité de la rumeur n’a pas été officiellement confirmée. Cet obscurantisme a-t-il été levé depuis l’arrivée de Mohammed VI ?

    Rumeurs et culture des célébrités en politique

    Lors de son accession au trône en 1999, le jeune roi a nommé Hassan Aourid comme porte-parole du Palais Royal. C’était une première dans l’histoire du pays et une décision qui s’inscrivait dans la politique d’ouverture du nouveau règne. Cet intermède ne durera que cinq ans, et le porte-parole n’exercera en fait ses fonctions que les deux premières de ces années.

    Les médias marocains et étrangers n’ont donc plus d’interlocuteur au cœur du palais. La monarchie choisit de nouveaux moyens de communication. Savamment orchestré par des cabinets de conseil en communication3, Mohammed VI est baptisé « Roi des Pauvres ». Contrairement à son père, le monarque opte pour la proximité avec ses sujets. Dans chaque ville qu’il visite, le roi se mêle de manière informelle à la foule et fait des visites en voiture privée. Ce mode de communication laisse la porte ouverte aux « légendes urbaines » sur le personnage de Mohammed VI.

    La presse s’intéresse vivement au « côté célébrité » du roi. Ses goûts vestimentaires, alimentaires et musicaux sont décrits sur la base de déclarations de citoyens qui l’ont soi-disant croisé, ou de sources secondaires, mais rarement sur la base d’un contact de première main. Photographies à l’appui, la presse marocaine réalise ses meilleures ventes grâce à ses « enquêtes » sur « M6 ». de Mohammed VI], vendus comme des petits pains5. » Une seule fois le palais a réagi à un tel article, c’était en 2005, lorsque l’hebdomadaire Jarida Al Oukhra a publié un portrait de l’épouse de Mohammed VI. Ce fut l’un des premiers écrits sur la princesse Salma, l’épouse du roi. Ici, la famille royale a réagi rapidement, et une missive, d’un ton menaçant, a atterri sur la rédaction du journal. Le journaliste indépendant Ali Amar revient sur l’incident : « Cet état de fièvre sans précédent illustre la distance que la monarchie souhaite maintenir avec les médias du royaume au sujet de la princesse, même si le trône n’hésite pas à s’exposer avec ostentation dans les magazines étrangers. Son approche commerciale avisée au-delà de ses frontières contraste avec la sacralité du Roi pour les sujets marocains qui restent infantilisés par la loi. »6 Il ajoute : « Le Palais cherche un moyen de communication à sens unique. »7 même si le trône n’hésite pas à s’exposer avec ostentation dans des magazines étrangers.

    Dans le système politique marocain, le Roi est de loin l’acteur prédominant. Aucun autre élément du système n’a de poids à côté de lui. Cette domination a un prix, et ses vies privées et publiques déclenchent des fantasmes. L’absence de relations publiques royales institutionnalisées oblige la presse à se lancer dans un jeu d’interprétation sans fin des actes et gestes du monarque. Ainsi le public s’est-il habitué à lire dans la presse privée les prétendues « colères royales » contre son entourage proche ; conseillers, gardes du corps, gouverneurs, etc. Cette « nouvelle » n’a cependant jamais été démentie par le Palais Royal. « Les journalistes marocains sont très prudents lorsqu’il s’agit de la monarchie. S’il y a une rumeur sur l’institution, elle est traitée avec prudence car la monarchie a également été victime de commérages malveillants », prévient Maria Moukrim, une journaliste d’investigation marocaine. Quelle crédibilité faut-il accorder à de telles « nouvelles » ? La rumeur prend-elle le pas sur la recherche de la vérité ?

    La santé du roi et le procès de la presse

    A une occasion, une dépêche de Maghreb Arab Press (MAP) a fait l’effet d’une bombe dans les rédactions marocaines. Le 29 août 2009, l’agence officielle annonçait que « le souverain avait été placé en convalescence pour cinq jours en raison d’une infection ne menaçant pas sa santé ». Le texte, signé par le médecin personnel du Roi, précise la nature de la maladie.

    Le roi « est infecté par le rotavirus, ce qui lui cause des troubles digestifs et une déshydratation aiguë », indique le communiqué. Cette déclaration du médecin du roi, relayée par l’agence de presse officielle, a donné l’impulsion à une série de rumeurs relayées par la presse. Certaines rumeurs circulaient déjà, mais uniquement dans les salons. Avant cette dépêche, il n’y avait jamais eu – à ma connaissance – d’articles dans la presse marocaine sur la santé du Roi.

    Maria Moukrim, alors journaliste à l’hebdomadaire al-Ayam, suivait l’histoire : « Le communiqué était un événement. Le fait divers était d’abord une rumeur qui circulait depuis un certain temps », se souvient-elle. Afin d’établir la vérité, des journalistes ont publié de fausses informations sur le sujet. Citant une source médicale anonyme, le quotidien al-jarida al-Oula a publié un article proposant une explication sensiblement différente, affirmant que « l’origine du rotavirus contracté par le roi est due à son utilisation de corticoïdes contre l’asthme qui provoquent un gonflement du corps » et une diminution de l’immunité. L’hebdomadaire al-Michaal publie alors un article dont le titre était ‘al-Michaal révèle les raisons de la déclaration du Palais sur la santé du roi qui a suscité l’inquiétude du grand public». L’article citait un journaliste espagnol qui colportait des rumeurs sur la santé du roi8 et était accompagné d’un entretien avec un médecin intitulé : « Le rotavirus est causé par une immunodéficience ou des allergies. Le tissage de rapports initiaux (mêlant rumeurs, hypothèses et sources secondaires), couplé à un manque de sources officielles fournissant plus d’informations aux journalistes sur la maladie du roi, aura un effet fatal sur la presse écrite de l’époque.

    Quelques jours plus tard, le procureur général a annoncé l’ouverture d’une enquête sur les hebdomadaires al-Michaal et al-Ayam, en raison de la publication de « faits trompeurs et de fausses informations », qui faisait suite à une enquête sur l’éditeur et un journaliste du quotidien al-Jarida al-Oula.

    Ce marathon judiciaire se terminera par la condamnation de Driss Chahtane, rédacteur en chef d’Al Michaal, à un an de prison ferme pour « publication d’articles douteux sur la santé du roi ». Des condamnations à trois mois de prison fermes ont été prononcées contre deux autres journalistes de l’hebdomadaire et à un an avec sursis contre Ali Anouzla, rédacteur en chef d’al-Jarida al-Oula. Entre-temps, le journaliste qui avait rédigé l’article incriminé a été condamné à trois mois de prison avec sursis. Ce feuilleton vérifierait les esprits des deux côtés.

    Le Palais, s’estimant jouer franc jeu avec une déclaration sensible sur la santé du monarque s’estimait déçu par l’attitude de certains médias qui, selon lui, cherchaient à tout prix à faire du sensationnalisme. Les médias indépendants se sont fait dire sèchement qu’ils ne pouvaient pas franchir certaines « lignes rouges ». Cet accident serait une étape déterminante.

    Cinq ans plus tard, l’effet de l’épisode se fait toujours sentir. Ainsi en 2013, lorsque la sortie publique du roi avec une béquille n’a pas conduit le médecin du roi à présenter un rapport sur la santé du roi, la porte s’est ouverte aux rumeurs les plus folles sur la santé de Mohammed VI. Aujourd’hui, la confusion persiste ; des rumeurs circulent sur la prétendue maladie du Roi, soi-disant « évidente » de par sa prise de poids, et des difficultés respiratoires au cours des dernières années, et peuvent être lues dans la presse étrangère.

    Moukrim, directeur du site d’information Febrayer.com, fait le constat suivant : « Le problème des rumeurs concernant le palais, c’est que nous n’avons pas d’interlocuteur avec qui communiquer. Même si le rôle de porte-parole existe, nous ne sommes toujours pas en mesure d’obtenir des réponses à nos questions. Le Palais a toujours été une institution fermée. C’est une constante depuis le règne d’Hassan II. De son côté, Naciri, ancien porte-parole du gouvernement, défend la politique de la monarchie en matière de relations publiques : « La stratégie de communication du Palais Royal obéit à des règles protocolaires très précises. Traditionnellement, le Palais n’est pas une institution ouverte aux quatre vents ».

    La modernité et la démocratie peuvent coexister avec un système qui n’est pas opaque, mais protège tout de même la vie interne de l’institution monarchique. L’aura de mystère entourant la monarchie marocaine et le roi contribue à façonner et à perpétuer les mythes sur son personnage et l’institution.

    Livres sur le roi : révélations et rumeurs

    Ne pouvant l’interviewer9, des journalistes marocains et étrangers se lancent dans des enquêtes pour résoudre le mystère qu’est « M6 ». Les portraits réalisés sur la base d’enquêtes sérieuses peuvent également répéter de nombreuses rumeurs. Cette littérature rencontre un succès auprès du public marocain avide d’informations sur Mohammed VI et sa cour.

    Un recueil de condamnations avec sursis et d’approximations abondent, « La rumeur veut que Hassan II ait confié à Basri la tâche de veiller sur l’héritier du trône », « Mohammed VI, souhaitant apparemment prendre un peu plus de temps pour prendre cette décision brutale », « Une rumeur persistante affirme qu’une nappe de pétrole a été découverte et que Mohamed VI a ordonné la fermeture des puits, en raison de leur proximité avec la frontière algérienne. »
    Si Graciet et Baud ont écrit dans leur livre de 2007 une enquête globalement de bonne qualité, même ces deux journalistes chevronnés cèdent parfois à la rumeur, comme en témoignent les extraits suivants : « Mohammed VI et ses conseillers semblent avoir préféré se protéger. ‘ En évoquant le frère du roi, Moulay Rachid : « Un fêtard compulsif, dont tout Rabat fantasme sur les frasques, gérait avec son frère les relations entre le Maroc et l’Arabie saoudite. »10

    Une arme pour « l’ennemi étranger »

    Le roi Mohammed VI a fait l’objet de nombreuses rumeurs. A plusieurs reprises, l’origine de ces fausses histoires a été la presse algérienne. Dans le climat de tension qui règne entre les régimes des deux pays, la presse du voisin oriental du Maroc ne manque que rarement une occasion de lancer des rumeurs sur le chef de l’Etat marocain et inversement.

    Ce fut le cas en avril 2014. Lors d’un voyage privé aux Emirats Arabes Unis, des rumeurs circulaient sur la santé du monarque dans la presse algérienne. Puis deux mois plus tard, en juin, lors d’une visite officielle en Tunisie, la presse algérienne a affirmé qu’un malentendu s’était installé entre le président tunisien et le roi. Cette rumeur obligerait la présidence tunisienne et le cabinet royal marocain à publier des communiqués démentant ces allégations. Moukrim estime que la réaction du Palais n’a pas été assez rapide, il déclare que « les rumeurs vont vite. Ils doivent être tués très rapidement ; sinon ils vont grandir et se propager. Dans ce cas, notre ennemi a gagné son pari ».

    Facebook dément les rumeurs

    Pour répondre à ces rumeurs, la communication Royale a choisi ces derniers mois d’utiliser les réseaux sociaux. Ainsi, plusieurs pages Facebook non officielles proposent aux internautes marocains des images du roi lors de ses visites privées, comme ce fut le cas à Dubaï et en Tunisie cette année. Ces banalités à caractère privé remplissent une fonction de communication politique, car elles répondent aux rumeurs du moment. Naciri, ancien ministre de la communication, reste prudent sur le sens à donner à ces photos : « Des événements futurs confirmeront ou non l’existence de liens entre les rumeurs et ces photos. Il est certain aujourd’hui que la circulation de ces banalités s’est faite pour mettre un terme à la campagne débile contre le Maroc. Abdelhamid Jmahri, rédacteur en chef du quotidien partisan al-Itihad al-Ichtiraki, stipule que « nous devons distinguer le « corps » public du Roi du privé. L’un appartient à la vie publique et l’autre à la vie privée. Dans le cas des photographies du Roi en Tunisie, le Cabinet Royal les considérait comme faisant partie de sa vie privée. Moukrim se montre critique vis-à-vis de cette méthode : «Communiquer par l’intermédiaire de Facebook a des avantages et des inconvénients. C’est un outil qui contribue certainement à démocratiser l’accès à l’information. Il n’en demeure pas moins que d’un point de vue stratégique, faire de Facebook son épine dorsale indique un problème de communication. »

    Rumeurs et vie politique

    Malgré son manque d’animation, la vie politique marocaine au-delà de la monarchie n’échappe pas non plus à la rumeur. Ici, la rumeur est un instrument dans les batailles politiques entre ennemis, à la fois des camps opposés et ceux des mêmes camps. Des rumeurs émergent et évoluent avec les circonstances politiques. « L’une des premières rumeurs politiques de l’histoire du Maroc a été la démission du gouvernement Bekkay11 », explique Adil Benhamza, chef du parti Istiqlal.

    La formation des gouvernements est toujours la « haute saison » des rumeurs politiques au Maroc. La presse annonce une dizaine de fois la « liste définitive » du prochain gouvernement. « A ce moment de la vie politique, on est dans la rumeur dans toute sa splendeur », commente Khalid Naciri.
    Pour Moukrim, les mécanismes de la rumeur politique au Maroc obéissent aux mêmes règles qu’ailleurs dans le monde. « Les rumeurs peuvent émaner des services de renseignement ou des acteurs politiques. Ils sont utilisés comme des ballons d’essai ou comme un moyen de détourner l’attention du grand public», dit-elle. Ces raisons obligent le journaliste à analyser les rumeurs d’un point de vue politique. « Il faut comprendre son contexte, ses moyens de diffusion, saisir ses fondements et spéculer sur sa finalité. Pour moi, c’est un baromètre de la vie politique.

    Au-delà des partis politiques, le directeur du quotidien du parti et membre du bureau politique de l’USFP, Jmahri, affirme que « les rumeurs ont détruit des vies dans la sphère politique marocaine. Ils équivalent à un assassinat politique. Il cite en exemple les cas d’Abderrahim Bouabid12 et de Fathallah Oualalou13, deux chefs de partis victimes de rumeurs. « Les rumeurs avaient un but précis et leur timing n’était pas une coïncidence », insiste-t-il.

    Naciri revient amèrement sur son expérience des rumeurs pendant son mandat au gouvernement : « Un certain nombre de journalistes en ont fait un sport national. Les rumeurs étaient passées au-delà de l’imaginable. Nous étions dans un nuage de pollution politique et médiatique. Au début, je réagissais mais à la fin de mon mandat, la désinformation s’était tellement répandue que je n’ai plus prêté attention aux rumeurs, par découragement et par choix politique.

    Face à ce déluge de rumeurs, journalistes et hommes politiques marocains se rejettent la responsabilité les uns sur les autres. Les premiers considèrent les acteurs politiques « encore inconscients du rôle vital de la communication ». Jmahri, directeur d’Al Itihad déclare : « Les rumeurs s’intensifient lorsque la communication institutionnelle est absente. Naciri ne partage pas son avis : « La classe politique a l’obligation de communiquer. Cependant, une absence de communication ne peut jamais justifier la désinformation. Les politiciens, pour leur part, accusent les professionnels des médias de « tomber trop facilement dans la désinformation ». Alors que Moukrim insiste sur le fait que « face aux rumeurs, les journalistes doivent être prudents. Ils doivent recouper les informations et prendre le temps de parler à toutes les personnes concernées. En d’autres termes, revenez à l’ABC du journalisme ».

    Conclusion

    L’analyse des rumeurs dans la sphère politique marocaine apporte un éclairage important sur plusieurs aspects de la vie publique. Politiquement, la monarchie reste désengagée de toute communication publique significative. Il s’agit d’un processus qui devrait idéalement consister en un échange continu plutôt qu’une simple « communication » à sens unique. Le statut de la monarchie et ses expériences antérieures et actuelles renforcent ce statu quo. Le seul changement notable ces dernières années a été l’utilisation par le roi de nouveaux canaux de communication afin de dissiper les rumeurs.
    L’absence d’une stratégie de communication structurée contribue à la propagation de rumeurs dans les milieux politiques. La vie politique au Maroc, en tant que telle, offre un terrain de jeu ouvert pour l’utilisation des rumeurs comme une arme au service des concurrents politiques.

    Enfin avec les médias, la pratique journalistique reste caractérisée par des manquements à la déontologie, ce qui permet de relayer facilement les rumeurs. Malgré le contexte marocain où l’accès à l’information est un combat ardu, le journalisme doit surmonter cet obstacle pour mener à bien sa mission principale, la recherche d’informations vérifiées, corroborées et ordonnées – c’est l’antidote le plus efficace à la rumeur.



    1. Pour plus d’informations sur ce sujet, voir Mouhtadi Najib, Pouvoir et communication au Maroc : Monarchie, médias et acteurs politiques (1956-1999), L’harmattan (2008).
    2. C’est-à-dire le ‘bloc’. Une coalition de quatre partis d’opposition : Istiqlal, USFP, PPS et OADP. Les trois premiers de ces partis s’accorderont plus tard pour former un gouvernement en 1998.
    3. Pour plus d’informations à ce sujet, lire Nicolas Beau et Catherine Graciet, Quand le Maroc sera islamiste, La Découverte (2007).
    4. Surnom donné au roi Mohammed par la presse étrangère en référence à sa décontraction durant les premières années de son règne.
    5. De Quand le Maroc sera islamiste, p.232
    6. Ali Amar, Mohammed VI, le grand malentendu. Calmann-Lévy (2009), p. 78
    7. Slyvain Moullaird, Maroc : parler de la santé du roi reste tabou, Libération (8 septembre 2009) http://www.liberation.fr/monde/2009/09/08/maroc-parler-de-la-sante- du-r…
    8. Pour plus d’informations sur la version des événements du journaliste, voir Ali Amar, Chut ! Le roi Mohamed VI est-il malade ? http://www.demainonline.com/2013/04/05/chut-le-roi-mohamed-vi-est-il-ma…
    9 . La dernière interview accordée par le Roi remonte à 2002. Contrairement à son père, Mohammed VI ne privilégie pas ce mode de communication.
    10. Nicolas Beau et Catherine Graciet, Quand le Maroc sera islamiste, La Découverte (2007), p.206. Traduit par Sarah Morris pour Perspectives.
    11. Le gouvernement de Bekkay Ben M’barek est le premier gouvernement marocain depuis l’indépendance en 1956.
    12. Le leader socialiste a payé le prix d’une rumeur suggérant que son incarcération en 1981 avait été un accord conclu avec Hassan II.
    13. Une rumeur sur les habitudes homosexuelles de ce leader socialiste a été publiée par le journal marocain Akhbar al-Ousbouaa en 2004. Son rédacteur en chef a été condamné à six mois de prison ferme. L’auteur de l’article a été condamné à six mois de prison avec sursis.


    Salaheddine Lemaizi

    5 novembre 2014

    Source

    #Maroc #MohammedVI #Makhzen #Presse #Rumeurs

  • Rapport de Charles Michel à la session plénière du PE

    Rapport de Charles Michel à la session plénière du PE

    Parlement Européen, Charles Michel, rapport, Ukraine, Russie, Moldavie,

    La guerre barbare du Kremlin contre l’Ukraine a marqué un changement tectonique sur notre continent et créé une nouvelle réalité géopolitique. La semaine dernière, avec les 27 dirigeants de l’UE, nous avons pris un certain nombre de décisions géopolitiques majeures.

    Premièrement, nous avons décidé de reconnaître la perspective européenne de l’Ukraine, de la Moldavie et de la Géorgie. L’avenir de ces pays — et de leurs habitants — se trouve au sein de l’UE.

    Nous avons également décidé d’accorder le statut de pays candidat à l’Ukraine et à la Moldavie. Cela envoie un message fort à leur peuple et à nos citoyens européens. Nous sommes également prêts à accorder le statut de candidat à la Géorgie une fois que les priorités de l’avis de la Commission auront été traitées.

    Depuis l’attaque russe, nous avons répondu avec unité pour soutenir l’Ukraine et nous resterons à leurs côtés aussi longtemps qu’il le faudra. Nous continuerons à fournir un soutien militaire – nous avons déjà fait beaucoup, mais l’Ukraine a besoin de plus : nous avons donc appelé à l’augmentation du soutien militaire à l’Ukraine.

    Nous continuerons également à soutenir financièrement l’Ukraine et nous comptons sur la Commission pour présenter prochainement une proposition visant à accorder à l’Ukraine une nouvelle assistance macrofinancière pouvant atteindre 9 milliards d’euros en 2022. Nous nous engageons également à soutenir la reconstruction de l’Ukraine, en collaboration avec des partenaires internationaux.

    Le travail se poursuivra sur les sanctions, afin de s’assurer que toutes nos sanctions sont effectivement mises en œuvre et d’empêcher, autant que possible, les contournements. Et en étroite coordination avec nos partenaires du G7 — nous étions en Allemagne, il y a quelques jours —, nous envisagerons des sanctions sur l’or. Nous explorerons également des mesures, telles que le plafonnement des prix, pour sécuriser l’approvisionnement énergétique et tenter de réduire les flambées de prix.

    L’Union européenne a autant besoin des Balkans occidentaux que les Balkans occidentaux ont besoin de nous, et c’est pourquoi nous avons rencontré les dirigeants des Balkans occidentaux, juste avant notre réunion du Conseil européen. Ce fut un débat franc, ouvert mais aussi difficile avec les dirigeants des Balkans occidentaux. Mais c’était aussi très nécessaire. Nous avons décidé comment redynamiser notre engagement avec cette région et nous avons réaffirmé notre ferme engagement à relancer le processus d’élargissement et à voir comment éliminer les obstacles en cours de route.

    L’ouverture des négociations d’adhésion avec la Macédoine du Nord et l’Albanie est une priorité absolue. Le deuxième jour du Conseil européen, le Parlement bulgare a voté pour annuler son veto à l’ouverture des négociations d’adhésion à l’UE en Macédoine du Nord. Pas plus tard qu’hier et ce matin, j’étais en Macédoine du Nord, pour la deuxième fois au cours du mois dernier, pour tenter d’expliquer la proposition du Conseil visant à ouvrir la voie à l’ouverture de négociations d’adhésion à l’UE avec la Macédoine du Nord.

    Je voudrais remercier la présidence française pour ses efforts inlassables pour contribuer à combler le fossé entre la Macédoine du Nord et la Bulgarie et pour avoir ouvert la possibilité de faire avancer ce processus rapidement tant pour la Macédoine du Nord que pour l’Albanie.

    Des progrès sur les différends bilatéraux et régionaux sont également urgents. La normalisation des relations entre le Kosovo et la Serbie par le biais du dialogue Belgrade-Pristina est d’une importance capitale. Nous avons également eu l’occasion de réaffirmer que nous sommes prêts à accorder le statut de candidat à la Bosnie-Herzégovine. La Commission rendra compte de la mise en œuvre de 14 priorités clés énoncées dans son avis, en accordant une attention particulière à un ensemble substantiel de réformes.

    Ce Conseil européen a aussi été l’occasion d’aborder cette idée de mettre en place une communauté politique européenne. Nous avons eu un débat substantiel, les 27 chefs d’État et de gouvernement, sur ce sujet pour tenter de dessiner les contours d’une telle initiative. Nous avons tenté de répondre aux trois questions centrales qui sont posées au départ de cette idée émise, dans cette assemblée, le 9 mai, par le président Macron.

    Qui a vocation à participer à une telle communauté politique ? Nous pensons que toutes celles et ceux qui, sur le continent européen, partagent les mêmes intérêts et qui souhaitent coopérer, qui souhaitent coopérer dans un certain nombre de domaines, ont vocation à être invités. Cela ne veut pas dire que ce sont nécessairement des pays qui ont vocation à rejoindre l’Union européenne. Certains d’entre eux n’ont pas ce souhait, certains d’entre eux, même s’ils avaient ce souhait, n’auraient pas vocation à la rejoindre. Par contre, certains de ces pays ont vocation et sont même déjà engagés dans des processus en lien avec l’adhésion à l’Union européenne.

    La deuxième question c’est : avec quel mais ? Il s’agit de mettre en place une plateforme politique plutôt souple et flexible sur des thèmes comme l’énergie, sur des thèmes comme la sécurité, comme les infrastructures, sur les thèmes aussi comme la santé, une pandémie : si une telle plateforme politique avait existé au moment de la COVID, je suis totalement convaincu qu’un certain nombre de choses eurent été faites en associant plus directement un certain nombre de partenaires autour de nous, sur le continent européen.

    Et puis, la troisième question c’est : comment ? Nous pensons, c’est la tendance qui se dégage de nos débats, qu’il n’y a pas la nécessité, en tout cas certainement pas dans un premier temps, d’une structure institutionnelle lourde. Il y a plutôt la nécessité, à un rythme régulier, de mettre en place des réunions au niveau des dirigeants. Le mandat m’a été nommé, ainsi qu’au Premier ministre tchèque, dans le cadre de la présidence rotative, de préparer une telle initiative qui pourrait déjà avoir lieu sous présidence tchèque et en tout cas avant la fin de l’année. Nous allons donc avoir l’occasion très certainement de revenir, dans les débats au Parlement, sur ce sujet, de vous en rendre compte lors des prochaines rencontres qui interviendront au sein du Conseil européen en lien avec ce sujet.

    Un mot en lien avec la conférence sur l’avenir de l’Europe et le courrier qui m’a été formellement effectué, ainsi qu’à la présidence rotative tchèque, pour vous indiquer que ce point n’a pas fait l’objet de débats directs, mais des conclusions ont été validées dans le cadre du Conseil européen qui s’est tenu et je souhaite exprimer mon engagement d’être attentif à ce qu’un suivi approprié puisse intervenir sur ce sujet en lien avec nos principes institutionnels. Et je suis certain que là aussi, il y aura nécessité de revenir sur ce sujet. Le Conseil européen, dans ses conclusions, a pris en considération cet effort inédit de consultation citoyenne qui a fourni sur un certain nombre de recommandations.

    Enfin, je voudrais terminer ce compte rendu par un point central qui a fait l’objet de nos échanges le deuxième jour du Conseil européen, le vendredi. Il s’agit de la situation économique et des conséquences sociales de cette situation économique, en lien avec cette guerre qui a été déclenchée par la Russie.

    Nous mesurons bien, partout en Europe et partout dans le monde, que l’inflation, la hausse des prix, l’impact sur les produits alimentaires et sur la sécurité alimentaire, mettre sous pression nos familles, mettre sous pression nos citoyens et nos entreprises partout en Europe. Et cela nécessite une mobilisation, une ambition de déployer autant que possible nos politiques, cela nécessite une ambition de pratiquer l’intelligence collective et de veiller à ce que les mesures de soutien, qui sont prises sur le plan national, soient les plus ciblées possibles , afin d’avoir un impact réel et afin d’éviter de provoquer un effet inverse à celui qui est souhaité. Nous voyons bien qu’il y a nécessité de dialoguer, de résoudre, d’agir de concert, d’agir ensemble.

    Et puis enfin, nous avons fait le point sur l’état d’avancement de deux projets que je crois extrêmement importants : l’union bancaire et l’union des marchés des capitaux, qui sont, je le pense, des leviers potentiellement puissants, si on arrive, dans les prochains mois, à progresser encore encore sur ces sujets afin de présenter cette capacité d’unité européenne et de renforcer notre modèle économique.

    Enfin, je conclus ce rapport en vous indiquant que l’Union européenne n’agit pas seule. Les dernières semaines ont aussi été l’occasion d’un agenda international. Cette réunion du G7 qui s’est tenue en Allemagne l’a été. Nous avons participé de manière active pour développer, avec nos partenaires, avec nos amis, et puis dans le même esprit, nous préparons les réunions du G20 qui auront lieu avant la fin de l’année en Indonésie pour veiller à ce que les intérêts, les valeurs, les principes susceptibles de nous permettre d’être portés, susceptibles d’être défendus.

    Je conclus en vous disant que nous les mesurons bien et vous le mesurez bien : les temps que nous vivons sont des temps qui sont troublés, des plaques tectoniques sont en mouvement, parce que cette guerre absurde, cette guerre injustifiée, cette guerre brutale et non provoquée, a été décidée par le Kremlin. Et plus que jamais, l’ambition de l’Union européenne en faveur de notre unité, de notre puissance, doit être l’ambition de la stabilité, de la sécurité, de la paix, de ces valeurs que nous renverrons incarner. Cela va supposer que nous faisions preuve à la fois de lucidité, de sang froid et de capacité aussi d’agir pour se projeter dans l’avenir et pour défendre ce en quoi nous croyons, ces valeurs démocratiques auxquelles nous sommes tellement attachés et cette croyance fondamentale que le droit international est la meilleure garantie pour les libertés et pour les sociétés libres. Je vous remercie.

    Conseil Européen, 06 jui 2022

    #Parlement_Européen #PE #Charles_Michel

  • Droits de l’homme et ressources, le cauchemar du Maroc à l’UE

    Maroc, Union Européenne, Parlement européen, Commission Européenne, Sahara Occidental, droits de l’homme, ressources naturelles,

    Royaume du Maroc
    Ministère des Affaires Etrangères
    et de la Coopération
    Direction de l’Union Européenne
    Et des Processus Méditerranéens

    DG/7/5/N° ……./2014 Rabat, le 27 janvier 2014

    Note à l’attention de Monsieur le Ministre

    OBJET : Appréciation au sujet des questions inscrites à l’agenda des relations Maroc-UE

    L’agenda des relations Maroc-UE peut être qualifié de riche et particulièrement intense. Ceci se manifeste à travers le nombre de réunions et de rencontres qui ont eu lieu notamment celles afférentes aux structures de travail de l’Accord d’Association ainsi qu’à travers la diversité des thématiques abordées et des négociations lancées.

    Force est de constater que si la coopération sectorielle connait une certaine dynamique, le volet politique de ce partenariat mérite davantage d’attention de la part des deux parties en particulier sur des thématiques où elles ont tout intérêt à développer une coopération à la fois au niveau bilatéral et régional

    Dialogue politique avec l’UE : des consultations régulières avec l’UE se tiennent annuellement autour de problématiques d’intérêts communs régionales et bilatérales. Les dernières en date ont eu lieu en marge du Conseil d’association avec la participation de Mr le Ministre. Des consultations sont prévues également avec le Service européen pour l’action extérieure (Dialogue politique renforcé et le Policy review). En dépit de la régularité de ces consultations, celles-ci se limitent à un échange d’information sur les positions respectives en rapport aux questions abordées alors qu’elles devraient contribuer à l’établissement d’une coopération plus développée sur des thématiques d’intérêt pour les deux parties telles que le Sahel, la lutte contre le terrorisme, la gestion des crises, les menaces sécuritaires etc….

    Par ailleurs et conformément au document conjoint du Statut avancé le Maroc devrait être invité à des réunions du Conseil, notamment affaires étrangères, affaires intérieures, agriculture-pêche, énergie, transport afin d’élargir le spectre des échanges au niveau politique. Dans le même sens il pourrait également être invité aux réunions des comités géographiques et thématiques des hauts fonctionnaires tels que le COHOM (Droit de l’homme) COAFR (Afrique) Maghreb/Mashreq et COTER (terrorisme).

    Négociations ALECA : le 4ème round des négociations ALECA se tiendra la semaine du 7 avril à Bruxelles. ces négociations se tiennent à une cadence régulière (au rythme d’un round par mois) La partie européenne qui ambitionne de finaliser ce processus avant la fin du mandat de l’actuelle commission estime ce rythme trop lent. Il y a lieu de souligner que ces négociations portent sur un accord très ambitieux dont la portée aura un impact inévitable à la fois sur le tissu économique mais également en termes de mise à niveau institutionnel et réglementaire. Aussi, le rythme des négociations (dont l’évolution est particulièrement scrutée par le privé) dépendra-t-il en partie de la visibilité dont disposera le Maroc par rapport à l’accompagnement technique et financier qui sera accordé par l’UE à la mise en oeuvre de cet accord. Par ailleurs, il est également important de veiller à s’assurer que les dispositions de l’ALECA viennent compléter les dispositions de l’Accord d’Association dont la primauté sera préservée y compris ses mécanismes institutionnels.

    Partenariat mobilité : Depuis la signature de la Déclaration du partenariat sur la Mobilité en juin 2013, le Maroc et l’UE se sont attelées à finaliser l’annexe portant sur les projets de coopération à développer avec l’UE et ses Etats membres pour la mise en oeuvre équilibrée de ses 4 volets (migration légale, lutte contre la migration illégale, asile, migration et développement) et ce à la lumière des nouvelles orientations royales sur la politique migratoire. Des consultations se tiendront les 1er et 2 avril prochain avec la partie européenne pour la préparation du lancement des négociations en matière de facilitation des visas et la reprise des négociations réadmission. A ce jour, à l’exception de l’annonce faite des 10 Millions d’euros qui seront accordés au Maroc (dans le cadre de la prochaine programmation financière) et quelques projets d’assistance technique au profit du CNDH et de la DIDH et du Ministère chargé de la migration et du département de l’emploi, aucun engagement concret et visible de la partie européenne ne s’est manifesté à l’égard de cette nouvelle politique migratoire. Bien au contraire la partie européenne continue de pointer du doigt les traitements subis par les migrants subsahariens dans certaines régions du nord du Maroc et en occultant les efforts entrepris par le Maroc pour la régularisation de ces migrants.

    Entrée en vigueur du Protocole pêche : Suite à la signature du Protocole Pêche, la partie européenne exerce une pression pour la ratification rapidement alléguant le risque de retard dans le versement de la première tranche de la contrepartie financière. Il y a lieu de rappeler que le processus de ratification. Le Protocole a été adopté par les deux chambres du Parlement et en attente du sceau royal. L’entée en vigueur du Protocole interviendra suite à l’échange de la notification par les deux parties de l’accomplissement des procédures de ratification.

    Coopération financière : Si l’année 2013 a permis de rattraper les retards accusés dans les engagements, celle-ci reste marquée par un taux de décaissement relativement faible qui avoisine les 90Millions d’Euros et ce, en raison de la baisse constatée dans la réalisation des critères de conditionnalité pour les décaissements des fonds, liée à la capacité de certains départements à élaborer ou mettre en oeuvre leur stratégie nationale. Ceci risque de conduire à la perte des fonds alloués à certains projets à cause des reports successifs des fonds engagés et non utilisés. Ceci contribue à entretenir le doute chez la partie européenne sur la capacité d’absorption du Maroc des fonds européens et qui risquent de se traduire par une baisse du montant de l’enveloppe qui sera accordée par l’UE au titre de la prochaine programmation 2014-2017, sachant que l’un des critères arrêtés par l’UE pour l’octroi des financements est le « more for more » . Il y a lieu de souligner qu’un travail de sensibilisation sera mené auprès de l’ensemble des départements pour les amener à remplir leurs engagements. Toutefois, il est essentiel que l’accompagnement financier de l’UE soit maintenu au même niveau voire augmenté afin de refléter l’engagement constant de l’UE à accompagner le Maroc dans ses choix ambitieux de réformes sachant que le Maroc reste à ce jour le partenaire le plus crédible dans la région

    Plan national de convergence réglementaire : Conformément aux engagements pris par le Maroc dans le cadre du plan d’action sur la mise en oeuvre du statut avancé, le Maec en concertation avec le Ministère de l’Economie et des Finances et le SGG a mené une réflexion sur l’approche la plus appropriée pour l’initiation de ce chantier. Cette approche sera partagée avec l’ensemble des membres du gouvernement afin de déterminer la démarche et les étapes futures pour le lancement de ce chantier. Il est important de souligner que ce processus est inédit pour un pays du voisinage qui ne s’inscrit pas dans une logique d’adhésion. Aussi, des efforts considérables seront-ils nécessaires pour mener à bien ce chantier de grande envergure, et dont la maitrise des coûts/bénéfices est essentielle. Dans le même sens, la visibilité que pourrait donner la partie européenne à la finalité et aux perspectives de son partenariat avec le Maroc, contribuerait à conforter les choix de son arrimage à l’Europe.

    Sommet UE-Afrique : Depuis le lancement du dialogue UE- Afrique, et en dépit des multiples tentatives de nos adversaires au sein de l’Union africaine de nous exclure de ce processus et des réunions de ses structures, le Maroc a maintenu son implication et sa participation active à ce partenariat grâce à la préservation « du format du Caire ». Depuis que l’UE a accepté la décision de mettre en oeuvre ce partenariat à travers les instances de l’Union africaine le Maroc s’est vu progressivement exclu de ce processus. Cette tendance a été confortée par la décision de réduire le nombre des thématiques et par là des groupes d’experts. Le Maroc qui a été chef de file du groupe d’experts changement climatique dont il a accueilli la dernière réunion en septembre dernier se voit éjecté de ce processus. Il est de la responsabilité de l’UE de veiller au respect du format qui a été convenu jusqu’à présent afin de préserver la participation du Maroc dans ce partenariat et de ne pas cautionner les multiples subterfuges de certaines parties visant à imposer la présence de la RASD dans ce processus.

    Question nationale : Il a été constaté que la position de l’UE par rapport à la question nationale est de plus en plus influencée par les positions de certaines institutions et de ses états membres qui ne s’inscrivent pas dans une logique constructive visant à soutenir les efforts du Maroc afin de parvenir à une solution politique mutuellement acceptable à ce différend. Les questions liées au respect des droits de l’homme et à l’exploitation des ressources naturelles s’invitent de manière récurrente dans les discussions avec la partie européenne. Si le Maroc a jusqu’à présent toléré les manipulations dont font l’objet certaines parties au sein du Parlement et du Conseil, il considère inacceptable que de telles agissements puissent émaner de la Commission européenne qui doit faire preuve de neutralité. Or depuis quelques temps il a été constaté que des initiatives émanant de la commission tendent à instrumentaliser la question nationale et des droits de l’homme pour porter atteinte à ce partenariat. Ceci de porter préjudice à l’évolution et à la qualité des relations privilégiées qui lient les deux parties.

    Rapport Maroc dans le cadre de la PEV : L’UE a adopté le 26 mars son rapport pays annuel sur la mise en oeuvre de la politique européenne au titre de 2013. Si le rapport Maroc met en exergue un certains nombres d’avancées réalisées par le Maroc , notamment le renforcement du rôle du Maroc au niveau régional, la consolidation des relations bilatérales Maroc UE, notamment le dialogue politique, l’entrée en vigueur du Partenariat pour la Mobilité…, la mise en place d’une nouvelle politique migratoire et quelques reformes dans divers secteurs, le rapport relève toutefois de nombreuses insuffisances que le Maroc est appelé a combler en vue de garantir un processus démocratique fort et une mise en oeuvre optimale de la PEV. L’accent est mis sur la lenteur de la mise en oeuvre des reformes annoncées dans le cadre de la nouvelle constitution notamment concernant les nombreuses lois organiques qui n ont toujours pas fait l’objet d élaborations ou d’adoption. De nombreux retards ont également été relevés dans ce rapport en ce qui concerne le respect des droits de l’homme, le système judiciaire et le rôle de la société civile qui doit être renforcé. Il y est également indiquer que le chantier de la régionalisation avancée a connu très peu d’avancées depuis. La réforme du code de la presse n’a toujours pas été finalisée. Le rapport pointe du doigt les atteintes à la liberté de rassemblement et l’usage disproportionné de la force par les forces de police lors de certaines manifestations pacifiques.

    Le Maroc a toujours exprimé sa désapprobation à l’égard de l’approche prônée dans la rédaction de ce rapport annuel qui est basée sur des appréciations émanant de la société civile, le gouvernement n’étant pas concerté au moment de sa rédaction. Ce qui conduit à la publication de données parfois biaisées voire dépassées. Le contenu du rapport consacre une grande partie de son contenu aux retards enregistrés en matière de réformes démocratiques et de l’état de droit en survolant les autres thèmes de la coopération bilatérale.

    Télécharger le document

    #Maroc #SaharaOccidental #Union_Européenne #Droits_de_lhomme #Ressources_naturelles #Commission_européenne

  • Les vétérans du Mossad investissent la région maghrébine

    Les vétérans du Mossad investissent la région maghrébine

    Mossad, Israël, Maroc, Algérie, Sahara Occidental, NSO Group, Pegasus, Silicone Valley, IAI, Israël Shipyards, Mer Group, Sahel,

    Les vétérans du Mossad à la tête de NSO, Pegasus et Silicone Valley, investissent la région maghrébine: Les technologies israéliennes impactent le quotidien

    Comme on le sait, la question du Sahara occidental a été au cœur de l’espionnage par le Maroc via le logiciel Pegasus de tout le voisinage, y compris la France. Dans la proche périphérie de l’Algérie, au sud, dans la région saharo-sahélienne, IAI, Israël Shipyards, Mer Group et toute l’industrie militaire israélienne tentent de s’implanter.

    Le monde des logiciels israéliens exploités contre les Palestiniens produit de nouvelles armes cybernétiques qui sont rapidement intégrées aux plateformes numériques à l’échelle mondiale.

    Les armes de l’ère numérique développées par Israël pour opprimer les Palestiniens sont rapidement réutilisées pour des applications beaucoup plus larges, contre les populations occidentales qui ont longtemps considéré leurs libertés pour acquises.

    Le statut d’Israël en tant que « nation startup » a été établi il y a plusieurs décennies. Mais sa réputation d’innovation en haute technologie a toujours reposé sur une face obscure, de plus en plus difficile à ignorer.

    Il y a quelques années, le critique israélien Jeff Halper a averti qu’Israël avait joué un rôle central dans la fusion des nouvelles technologies numériques avec l’industrie de la sécurité intérieure. Le danger était que nous devenions tous progressivement des Palestiniens.

    Israël, a-t-il noté, a traité efficacement – comme des cobayes dans des laboratoires à ciel ouvert – les millions de Palestiniens soumis à son régime militaire. Ils ont servi de banc d’essai pour mettre au point non seulement de nouveaux systèmes d’armes classiques, mais également de nouveaux outils de surveillance et de contrôle de masse.

    Comme l’a récemment signalé un rapport publié sur Haaretz, l’opération de surveillance menée par Israël contre les Palestiniens est « parmi les plus vastes du genre au monde. Cela inclut la surveillance des médias, des médias sociaux et de la population dans son ensemble ».

    Commercialiser Big Brother

    Mais ce qui a commencé dans les territoires occupés ne va jamais rester confiné en Cisjordanie, à Jérusalem-Est et à Gaza. Il y avait tout simplement trop d’argent et d’influence à gagner d’un commerce de ces nouvelles formes hybrides de technologie numérique agressive.

    Aussi petit soit-il, Israël est depuis longtemps un chef de file mondial dans un commerce [trafic] d’armes extrêmement lucratif, vendant à des régimes autoritaires du monde entier ses systèmes d’armes testés sur le champ de bataille des Palestiniens.

    Ce commerce de matériel militaire est de plus en plus éclipsé par un marché de logiciels agressifs : des outils pour mener une guerre cybernétique.

    Ces armes de nouvelle génération sont très demandées par les États, non seulement contre les ennemis extérieurs, mais aussi contre des citoyens et des militants des droits de l’homme considérés comme dissidents.

    Israël peut légitimement prétendre être une autorité mondiale en la matière, contrôlant et opprimant les populations placées sous son autorité militaire. Mais il a tenu à marquer ses empreintes digitales sur une grande partie de cette nouvelle technologie à la « Big Brother », en externalisant le développement de ces outils informatiques au profit de diplômés de ses infâmes unités de sécurité et de renseignement militaire.

    Néanmoins, Israël valide implicitement ces activités en fournissant des licences d’exportation à ces entreprises – et les plus hauts responsables de la sécurité du pays sont souvent étroitement associés à leurs travaux.

    Tensions avec la Silicon Valley
    Une fois abandonné l’uniforme, les Israéliens peuvent tirer profit des années d’expérience acquises grâce à l’espionnage des Palestiniens en créant des sociétés développant des logiciels similaires pour des applications à plus grande échelle.

    Les applications utilisant une technologie de surveillance sophistiquée d’origine israélienne sont de plus en plus courantes dans nos vies quotidiennes et numériques. Certaines ont été utilisées pour des usages relativement [et prétendument] bénins. Waze, qui surveille la congestion du trafic, permet aux conducteurs d’atteindre les destinations plus rapidement, tandis que Gett met les clients en liaison avec les taxis à proximité via leur téléphone.

    Mais certaines des technologies les plus secrètes produites par les développeurs israéliens restent beaucoup plus proches de leur objectif militaire initial.

    Ce logiciel agressif est vendu à la fois aux pays qui souhaitent espionner leurs propres citoyens ou des États rivaux, et à des sociétés privées qui espèrent gagner un avantage sur leurs concurrents ou mieux exploiter et manipuler commercialement leurs clients.

    Une fois intégrés aux plateformes de médias sociaux comptant des milliards d’utilisateurs, ces logiciels espions offrent aux agences de sécurité des États une portée potentielle quasi mondiale. Cela explique la relation parfois difficile entre les sociétés de technologie israéliennes et la Silicon Valley, cette dernière luttant pour prendre le contrôle de ce malware [ensemble des logiciels sur le réseau considérés comme nocifs] – comme le montrent deux exemples récents et assez contrastés.

    « Kit d’espionnage » pour téléphone portable
    Signe des tensions, WhatsApp, une plate-forme de médias sociaux appartenant à Facebook, a engagé la semaine dernière un premier recours de ce type devant un tribunal californien contre NSO, la plus grande société de surveillance israélienne.

    WhatsApp accuse NSO de cyberattaques. Au cours d’une courte période de deux semaines se terminant début mai et scrutée par WhatsApp, NSO aurait sphonné les téléphones mobiles de plus de 1400 utilisateurs dans 20 pays.

    Le logiciel espion de la NSO, appelé Pegasus, a été utilisé contre des défenseurs des droits de l’homme, des avocats, des responsables religieux, des journalistes et des travailleurs humanitaires. Reuters a révélé la semaine dernière que de hauts responsables de pays alliés des États-Unis avaient également été pris pour cibles par la NSO.

    Après avoir pris le contrôle du téléphone de l’utilisateur à son insu, Pegasus copie les données et active le microphone pour enregistrer les conversations. Le magazine Forbes l’a décrit comme « le kit d’espionnage mobile le plus intrusif au monde ».

    La NSO a octroyé une licence d’utilisation de ce logiciel à des dizaines de gouvernements, notamment à des régimes réputés pour violer les droits de l’homme, tels que l’Arabie saoudite, Bahreïn, les Émirats arabes unis, le Kazakhstan, le Mexique et le Maroc.

    Amnesty International s’est plaint de ce que son personnel figure parmi les personnes visées par les logiciels espions de la NSO. Il soutient actuellement une action en justice contre le gouvernement israélien pour avoir délivré une licence d’exportation à cette même société.

    Liens avec les services du renseignement israélien
    NSO a été fondée en 2010 par Omri Lavie et Shalev Hulio, tous deux censés être des diplômés de la fameuse unité de renseignement militaire 8200 d’Israël.

    En 2014, des lanceurs d’alerte ont révélé que l’unité espionnait régulièrement les Palestiniens, cherchant des preuves d’inconduites sexuelles, de problèmes de santé ou de difficultés financières pouvant les obliger à collaborer avec les autorités militaires israéliennes d’occupation.

    Ces lanceurs d’alerte [des soldats] écrivaient que les Palestiniens étaient « complètement soumis à l’espionnage et à la surveillance par les services du renseignement israélien, à des fins de persécution politique et pour créer des divisions au sein de la société palestinienne en recrutant des collaborateurs et en incitant des membres de la société palestinienne contre elle-même. »

    Alors que ce sont les autorités qui ont délivré des licences d’exportation à la NSO, le ministre israélien Zeev Elkin a nié la semaine dernière « l’implication du gouvernement israélien » dans le piratage de WhatsApp. Il a prétendu à la radio israélienne : « Tout le monde comprend que cela n’a rien à voir avec l’État d’Israël. »

    Un « Mossad privé à louer »
    Deux exemples notoires de ce genre d’entreprise ont un court moment fait les manchettes. La société Psy-Group, qui s’est présentée comme un « Mossad privé à louer« , a été fermée l’année dernière après que le FBI a ouvert une enquête pour ingérence dans l’élection présidentielle américaine de 2016. Son « Project Butterfly » [projet papillon], selon le New Yorker, visait à « déstabiliser et perturber les mouvements anti-israéliens de l’intérieur ».

    Black Cube, quant à elle, a fait parler d’elle l’année dernière pour avoir exercé une surveillance hostile sur les principaux membres de la précédente administration américaine alors dirigée par Barack Obama. Cette entreprise semble étroitement lié aux services de sécurité israéliens et a été basée pour un temps sur une base militaire israélienne.

    Un avenir cauchemardesque
    L’élite de la sécurité israélienne tire profit de ce nouveau marché de la cyberguerre, exploitant – comme elle l’a fait pour le commerce des armes classiques – une population palestinienne totalement captive, sur laquelle il peut tester sa technologie.

    Il n’est pas surprenant qu’Israël normalise progressivement dans les pays occidentaux des technologies intrusives et oppressives subies depuis longtemps par les Palestiniens.

    Les logiciels de reconnaissance faciale permettent un profilage racial et politique toujours plus sophistiqué. La collecte et la surveillance secrètes de données effacent les frontières traditionnelles entre les espaces privés et publics. Et les campagnes de doxxing [divulgation sur Internet de données privées avec la volonté de nuire] qui en résultent permettent d’intimider, de menacer et de fragiliser ceux qui sont dans l’opposition ou qui veulent – comme ceux qui défendent les droits de l’homme – que les puissants rendent des comptes.

    Si cet avenir de cauchemar continue de se concrétiser, New York, Londres, Berlin et Paris ressembleront de plus en plus à Naplouse, Hébron, Jérusalem-Est et Gaza. Et nous comprendrons tout ce que cela signifie que vivre dans un État de surveillance, engagé dans une guerre cybernétique contre ceux qu’il a sous sa férule.

    Jonathan Cook a obtenu le Prix Spécial de journalisme Martha Gellhorn. Il est le seul correspondant étranger en poste permanent en Israël (Nazareth depuis 2001). Ses derniers livres sont : « Israël and the Clash of Civilisations : Iraq, Iran and the to Remake the Middle East » (Pluto Press) et « Disappearing Palestine : Israel’s Experiments in Human Despair » (Zed Books). Consultez son site personnel.

    Par Jonathan Cook

    L’Express, 06 jui 2022

    #Algérie #Maroc #Israël #Mossad #Sahel #Pegasus #Espionnage

  • Le Maroc accusé de bloquer la visite de l’ONU au Sahara

    Le Maroc accusé de bloquer la visite de l’ONU au Sahara

    Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, ONU, Staffan de Mistura,

    NATIONS UNIES (AP) – Le Front Polisario, parti indépendantiste, a accusé le Maroc de faire obstacle à la visite de l’émissaire de l’ONU pour la région contestée du Sahara occidental et a demandé aux Nations Unies d’en révéler les raisons.

    Le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, avait déclaré vendredi que l’envoyé personnel du secrétaire général, Staffan de Mistura, allait « mener une nouvelle phase de visites » à toutes les parties concernées dans la région « dans les prochains jours », en commençant par la capitale marocaine, Rabat, samedi.

    Mais lundi, M. Dujarric a déclaré dans une note aux correspondants de l’ONU que M. de Mistura « a décidé de ne pas effectuer de visite au Sahara occidental au cours de ce voyage, mais espère le faire lors de ses prochaines visites dans la région ».

    Le représentant du Front Polisario à l’ONU, Sidi Omar, a répondu dans une déclaration obtenue mardi par l’Associated Press, disant que le groupe « déplore profondément » que le Maroc « a une fois de plus eu recours à l’obstructionnisme et aux tactiques de retardement pour empêcher l’envoyé personnel … de mener sa première visite sur le territoire ».

    Le Maroc a annexé le Sahara occidental, une ancienne colonie espagnole censée posséder des gisements de pétrole offshore et des ressources minérales considérables, en 1975, déclenchant un conflit avec le Front Polisario. Les Nations unies ont négocié un cessez-le-feu en 1991 et mis en place une mission de maintien de la paix pour surveiller la trêve et aider à préparer un référendum sur l’avenir du territoire, qui n’a jamais eu lieu en raison de désaccords sur les personnes autorisées à voter.

    Le Front Polisario a mis fin au cessez-le-feu de 29 ans avec le Maroc en novembre 2020 et a repris sa lutte armée suite à une confrontation frontalière avec le Maroc qui se poursuit aujourd’hui.

    Le Maroc a proposé une large autonomie pour le Sahara occidental. Mais le Front Polisario insiste sur le fait que la population locale, qu’il estime entre 350 000 et 500 000 personnes, a droit à un référendum.

    Omar a déclaré dans la déclaration que l’obstruction du Maroc à la visite de Mistura « démontre sans aucun doute que l’Etat occupant n’a aucune volonté politique de s’engager de manière constructive dans le processus de paix de l’ONU au Sahara Occidental ».

    Le porte-parole de l’ONU a insisté en réponse à une question mardi que de Mistura « n’a pas perdu sa liberté de mouvement » et a dit que « ce n’était pas une visite régionale. » Selon M. Dujarric, l’envoyé de l’ONU a clairement indiqué qu’ »il y aura, en temps voulu, des visites à d’autres parties. »

    Dujarric a déclaré que de Mistura a eu « une réunion utile » mardi avec le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita sur le processus politique sur le Sahara occidental.

    Le ministère marocain des affaires étrangères a déclaré que lors de la réunion avec de Mistura, « la délégation marocaine a réitéré son soutien à une résolution politique qui est uniquement basée sur l’initiative marocaine d’autonomie. »

    Le ministère a déclaré que le Maroc a également réaffirmé son engagement envers les tables rondes et la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU adoptée en octobre, prolongeant la mission de maintien de la paix au Sahara occidental et appelant à une résolution politique qui soit « réaliste, pragmatique, durable et basée sur le compromis. »

    Associated Press, 05 jui 2022

    #Maroc #Sahara_Occidental #Front_Polisario #ONU #DeMistura

  • Afrique de l’Ouest et le Sahel : Briefing et consultations

    Afrique de l’Ouest et le Sahel : Briefing et consultations

    Sahel, Mali, Burkina Faso, Tchad, Niger, OWAS, CCP, UNOWAS,

    Demain (7 juillet), le Conseil de sécurité tiendra un briefing et des consultations sur l’Afrique de l’Ouest et le Sahel. Le Représentant spécial et chef du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS), Mahamat Saleh Annadif, fera un exposé. Le président de la Commission de consolidation de la paix (CCP), l’ambassadeur Rabab Fatima (Bangladesh), et un représentant de la Coalition populaire pour le Sahel, une alliance d’organisations de la société civile basées au Sahel, devraient également faire un exposé. Le Ghana et l’Irlande, les co-titulaires du OWAS, prévoient de proposer une déclaration présidentielle à l’occasion de cette réunion.

    Annadif présentera le dernier rapport du Secrétaire général sur l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, qui couvre la période du 22 décembre 2021 au 22 juin. La région a connu une recrudescence des coups d’État, notamment des prises de pouvoir militaires au Tchad, en Guinée et au Mali en 2020 et 2021. Dans un contexte d’aggravation de la violence djihadiste, le Burkina Faso est devenu le dernier pays à connaître un coup d’État, lorsque des soldats ont renversé le président Roch Marc Christian Kaboré le 24 janvier. Quelques jours plus tard, le 1er février, une tentative de coup d’État en Guinée-Bissau a été déjouée après une fusillade au palais présidentiel, qui aurait fait 11 morts et incité la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à déployer une mission de stabilisation dans le pays.

    Lors de la session de demain, l’Annadif devrait rendre compte des décisions que la CEDEAO – qui dirige les efforts internationaux visant à rétablir l’ordre constitutionnel au Burkina Faso, en Guinée et au Mali – a prises le week-end dernier lors d’un sommet des dirigeants ouest-africains à Accra, au Ghana. La CEDEAO a décidé de lever les sanctions économiques et financières que le bloc régional avait imposées au Mali le 9 janvier, tout en maintenant les sanctions de gel des avoirs et d’interdiction de voyager établies en novembre 2021 à l’encontre des personnes appartenant aux autorités de transition. En levant les sanctions économiques plus larges, qui comprenaient la fermeture des frontières terrestres de la CEDEAO avec le Mali, la CEDEAO a cité la soumission par les autorités maliennes d’un nouveau calendrier pour la tenue d’élections visant à rétablir un régime civil d’ici le 29 mars 2024. La CEDEAO a rejeté une prolongation de deux ans en mars, mais les discussions sur un calendrier plus court sont au point mort. Entre-temps, en représailles aux sanctions, le Mali bloque depuis février la rotation de 2400 casques bleus de plusieurs contingents ouest-africains de la mission multidimensionnelle intégrée de stabilisation des Nations unies au Mali (MINUSMA).

    Lors du sommet de ce week-end, la CEDEAO a également accepté le nouveau calendrier proposé par le Burkina Faso pour une transition de 24 mois, à compter du 1er juillet. Le bloc régional continue cependant de rejeter le calendrier de trois ans proposé par la Guinée, et a menacé de sanctions supplémentaires si un calendrier acceptable n’est pas élaboré d’ici le 1er août.

    Dans une déclaration hier (5 juillet), le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a salué les décisions de la CEDEAO concernant le Mali, se disant encouragé par les récentes mesures prises par les autorités pour conclure la transition d’ici mars 2024 « au plus tard ». Les membres du Conseil pourraient également exprimer leur soutien à la CEDEAO lors de la réunion de demain. Les membres pourraient rappeler, comme la CEDEAO l’a souligné dans son communiqué publié à l’issue du sommet de ce week-end, qu’aucun membre des autorités de transition du Mali ne peut se présenter aux prochaines élections.

    M. Annadif devrait faire le point sur l’évolution de la situation sécuritaire dans la région. Le centre du Sahel reste l’épicentre de la violence des groupes affiliés à Al-Qaida et à l’État islamique dans le Grand Sahara. Rien qu’au cours des dernières semaines, les attaques de groupes terroristes ont tué au moins 89 personnes dans la ville burkinabé de Seytenga le 11 juin, et au moins 132 civils dans trois villages du district de Bankass au Mali les 18 et 19 juin. Comme le décrit le rapport du Secrétaire général, il existe un risque croissant de propagation du terrorisme et de l’extrémisme violent aux États côtiers d’Afrique de l’Ouest, comme l’ont montré ces derniers mois les attaques perpétrées dans le nord du Bénin et du Togo. Le Nigeria est également confronté à la violence persistante de Boko Haram et de groupes dissidents dans le bassin du lac Tchad, tandis que le banditisme armé dans les États du nord-ouest et du centre-nord du Nigeria a entraîné la mort de 1 600 personnes entre janvier et mai.

    Security Council Report, 06 jui 2022

    #Sahel #Mali #BurkinaFaso #Tchad #Niger #ONU

  • Quand le Maroc conviait la France à la réunion du Comité Al Qods

    Quand le Maroc conviait la France à la réunion du Comité Al Qods

    Maroc, Palestine, Comité Al Qods, Israël, Mohammed VI, normalisation, Sahara Occidental,

    Quand le Maroc conviait les membres du Conseil de Sécurité à la réunion du Comité Al Qods

    Dans un courrier en date du 14 janvier 2014, le ministre des affaires étrangères français, Laurent Fabius, répodait à l’invitation du Maroc adressée à la France à participer à la réunion du Comité Al Qods présidée par le roi Mohammed VI.

    « je suis convaincum dit-il, que les travaux du Comité permettront d’accompagner efficaceñent les efforts menés par le Secrétaire d’Etat américain afin de parvenir à un règlement définitif du conflit israélo-palestinien ».

    « Comme l’a rappelé le Président de la République, M. François Hollande, lors de sa visite en Israël et dans les territoires palestiniens en novembre dernier, la France est déterminée à faciliter, avec ses partenaires européens, l’aboutissement d’une solution négociée et à particper, le moment venu, à la mise en œuvre d’un accord de paix, dont le statut de Jérusalem constitue un paramètre essentiel. Il ne pourra y avoir de paix excluant Jérusalem qui a vocation à devenir la capitale des deux Etats, Israël et la Palestine », ajoute Fabius.

    Selon le chef de la diplomatie française, « nous devons, par ailleurs, maintenir les équilibres au sein de la ville sainte. Cela implique qu’il soit mis fin aux expulsions de résident palestiniens, aux destructions de maisons et aux restrictions qux mouvements des personnes et des marchandises entre Jérusalem-Est et le reste de la Cisjordanie, ainsi qu’à la colonisation qui met en péril la solution des deux Etats et constitute un obstacle à la paix ».

    « Nous devons également veiller à préserver la dimenstion multiculturelle et religieuse de Jérusalem, son importance pour le judaïsme, le christianisme et l’Islam. Il est primordial, et la France le rappelle régulièrement, que la liberté de culte et l’accès aux Lieux saints soient garantis pour les croyants de toutes les religions, qujourd’hui comme dans le cadre d’un futur accord de paix », affirme-t-il.

    Six ans après, l’obsession du Sahara Occidental a poussé le roi du Maroc à changer de veste et vendre la cause palestinienne pour le prix d’une reconnaissance de Donald Trump de la pseudo-souveraineté marocaine sur l’ancienne colonie espagnole. Et dix ans après, il s’opposa à la réunion du Comité Al Qods à la suite de la proposition formulée par l’Algérie d’inviter le Comité à se réunir sans délai afin d’assumer ses responsabilités et faire face aux graves violations commises par les forces d’occupation sionistes à l’encontre des Palestiniens.

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    #Maroc #Palestine #SaharaOccidental #Israël #Normalisation #MohammedVI #ComitéAlQods

  • Le Grec et le Français, l’Algérien et le Croate…

    Le Grec et le Français, l’Algérien et le Croate…

    Algérie, Oran, Jeux Méditerranéens,

    par Abdou BENABBOU

    Quand on scrute le parfait rassemblement angélique de la jeunesse sportive méditerranéenne, on se surprend à se demander avec désolation pourquoi, cependant, le monde va si mal ? 5Au-delà de quelques gags infantiles perçus ici et là qui ont chagriné quelques officiels, notamment par des protubérances imbéciles dans les tribunes des stades, près de cinq mille athlètes ont uni leurs cœurs pour nous donner une magnifique leçon de sublime concorde et d’amitié profonde. Le gain essentiel à tirer des Jeux méditerranéens est l’osmose humaine gravée en lettres d’or, arme doucereuse qui a pourfendu les différenciations entre les hommes.

    Le Grec et le Français, l’Algérien et le Croate, l’Espagnol et le Monégasque, l’Italien et le Portugais, l’Egyptien et le Libanais et tous les autres en tenues de la sérénité ne sont pas à Oran en ambassadeurs de la paix seulement. Ils ont croisé leurs âmes pour démontrer qu’ils sont présents en grands maîtres à penser et qu’ils sont les représentants d’une génération nouvelle décidée à s’installer dans le monde en porte à faux contre le délire imbécile et la cohorte guerrière des aînés.

    Le témoignage de la chaleur humaine débordante d’amitié, manifesté pour quelques jours à Oran par des milliers de jeunes venus de tous les coins du bassin méditerranéen, rase par sa symbolique les murs et les barrières érigés aujourd’hui entre les peuples. Quelle heureuse enseigne que celle affichée au cours d’un olympisme et d’un regroupement pour signifier que la prépondérance est accordée au respect de l’autre et qu’il suffit de tendre la main à l’autre pour imprégner la concorde et la paix !

    Il est vrai que rien n’est évident. Mais les Jeux méditerranéens qui tirent à leur fin autorisent les rêves sains au moment où le monde entier vit une étape historique pénible. L’utopie cependant n’est pas de mise car la vague de la génération humaine nouvelle qui frappe à toutes les portes arrive armée de recettes bienheureuses pour que le bonheur pour tous se concrétise.

    Le Quotidien d’Oran, 06/07/2022

    #Algérie #Oran #JeunMéditerranéens

  • Maroc : de Mistura reçu par Nasser Bourita

    Maroc : de Mistura reçu par Nasser Bourita

    Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, ONU, Staffan de Mistura,

    Une note rapide de notre ami Staffan de Mistura. Aujourd’hui à Rabat, l’Envoyé Personnel du Secrétaire Général pour le Sahara Occidental, Staffan de Mistura, a eu une réunion utile avec le Ministre des Affaires Etrangères Nasser Bourita du Maroc, dans le contexte du processus politique sur le Sahara Occidental. L’Envoyé personnel attend avec impatience d’autres voyages dans la région visant à faire avancer le processus.  

    Question : Ok. Et ma question sur de Mistura ; considérez-vous qu’il a perdu sa liberté de mouvement parce qu’il n’a pas été en mesure d’aller au Sahara Occidental ? Et pensez-vous qu’il peut poursuivre sa mission sans…

    Porte-parole : Oui, il peut certainement poursuivre sa mission. Il n’a pas perdu sa liberté de mouvement. Je pense que l’Envoyé personnel a le contrôle de l’endroit où il va, et il décidera où il va. C’est lui qui a pris la décision.

    Señor ?

    Question : Plus sur le Sahara Occidental.

    Porte-parole : Votre microphone… il est allumé. Il est allumé. Il est allumé.

    Question : Il est allumé. Ok. Après votre déclaration d’hier, le Polisario a demandé des explications à l’ONU. Je cite – excusez-moi – « Le Front Polisario demande aux Nations Unies de travailler en toute transparence et de révéler les raisons qui ont empêché un envoyé personnel de se rendre dans les territoires. »

    Et encore une question. Est-il vrai que le Polisario et l’Algérie ont refusé cette fois de Mistura dans cette visite ?

    Porte-parole : Alors, tout d’abord, ce n’était pas annoncé comme une visite régionale. Nous l’avons annoncé comme… nous avons annoncé la visite comme nous l’avons fait il y a quelques jours. L’Envoyé personnel a clairement indiqué que, au fil du temps… il y aura, en temps voulu, des visites à d’autres parties.

    Je pense que si le Polisario… le Polisario a le droit de poser des questions, mais je pense que je les encouragerais à contacter directement le bureau de M. de Mistura. Ils n’ont pas besoin de moi comme intermédiaire.

    UN Press, 05/07/2022

    #SaharaOccidental #Maroc #FrontPolisario #ONU #DeMistura

  • Tunisie : Rached Ghannouchi convoqué par la justice

    Tunisie, Kaïs Saïed, Rached El Ghannouchi, Ennahdha, Namaa Tounes,

    Le président du Mouvement Ennahdha Rached Ghannouchi comparaîtra le 19 juillet prochain devant la justice dans le cadre de l’affaire de l’association caritative “Namaa Tounes”, ont rapporté mercredi des médias locaux.

    Selon les mêmes sources, le juge d’instruction près du pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme a décidé d’auditionner le président du Mouvement Ennahdha en tant qu’accusé.

    Rappelons que Rached Ghannouchi présidait, il y a quelques mois, le parlement tunisien avant que le président tunisien Kaïs Saïed ne décide de le suspendre dans un premier temps et finir par le dissoudre fin mars dernier.

    Le 27 juin dernier, la justice tunisienne a décidé d’interdire le voyage pour bon nombre de leaders du parti dans le cadre des affaires liées au “blanchiment d’argent”, “financement de personnes et d’organisations liées au terrorisme” dans l’affaire de Namaa Tounes.

    Tunisie: Ghannouchi maintenu au poste de président du Parlement

    Le vote de motion de retrait de confiance au président du Parlement tunisien, jeudi, a tourné au profit de Rached Ghannouchi qui a gardé son poste a la tête de l’institution, au moment où le chef du gouvernement désigné, Hichem Mechichi, poursuit ses consultations en vue de former un nouvel exécutif.

    Rached Ghannouchi, chef du mouvement Ennahdha, a conservé son siège de président du Parlement, après un vote inédit dans l’histoire de l’institution parlementaire en Tunisie, où les députés sont amenés pour la première fois a s’exprimer lors d’un vote sur le retrait de confiance que lui avaient accordée les membres de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) lors de l’ouverture, il y a près de 9 mois, de la présente session parlementaire.

    “C’est une nouvelle victoire de la démocratie en Tunisie”, a déclaré Rached Ghannouchi a l’issue du vote, selon l’agence (TAP).

    Il a précisé avoir accepté, volontairement, cette initiative étant convaincu que les députés doivent avoir le dernier mot.”Même si la confiance m’a été retirée aujourd’hui, cela n’aurait posé aucun problème compte tenu de ma conviction du principe d’alternance au pouvoir”, a-t-il encore déclaré.

    La motion de retrait de confiance a été rejetée pour n’avoir pu recueillir que 97 voix alors qu’il en fallait 109.

    Un total de 133 députées ont participé au scrutin dont 97 ont voté pour le retrait de la confiance, le reste des voix se présente comme suit: 16 contre, 18 bulletins nuls et 2 bulletins blancs. Les députés d’Ennahdha et de la coalition Al Karama se sont abstenus de voter.

    Agé de 78 ans, Rached Ghannouchi, qui dirige Ennahdha depuis sa création il y a quatre décennies, est devenu le deuxième personnage de l’Etat tunisien en novembre, après avoir brigué son premier mandat électoral lors des législatives d’octobre 2019.

    Il a été critiqué notamment pour sa gestion des débats parlementaires. En conséquence, le président tunisien, Kais Saied avait mis en garde récemment contre un état de “chaos” au sein du Parlement.

    La députée du parti nationaliste Chaab, Leila Haddad, a indiqué que son parti avait voté contre Ghannouchi, car il a eu “des difficultés a gérer les travaux du Parlement en raison notamment d’un conflit idéologique”.

    Pour le porte-parole d’Ennahdha, Imed Khemiri, cette motion est due a “une hostilité idéologique contre Ghannouchi et contre la démocratie acquise par la révolution”.

    De son côté, le député et dirigeant au sein du mouvement Ennahdha, Samir Dilou, a souligné la nécessité pour le Parlement de revoir son fonctionnement.

    Dans un contexte connexe, Dilou a souligné la nécessité d’un renouveau au sein du parti Ennahdha. “Qu’on le veuille ou pas, le mouvement doit se renouveler et il y a une opportunité pour cela au prochain Congrès”, a-t-il dit.

    Former un nouveau gouvernement, l’autre défi

    Le vote de jeudi au parlement intervient deux semaines après la démission du gouvernement, Elyes Fakhfahk, alors que le président Kais Saied a nommé Hichem Mechichi, un de ses conseillers pour tenter de former un nouveau cabinet susceptible de convaincre le Parlement dans un délai constitutionnel d’un mois. A défaut, le chef de l’Etat tunisien pourra dissoudre l’Assemblée élue en octobre dernier.

    Pour ce faire, Hichem Mechichi, le Chef du gouvernement désigné, tiendra, jeudi après-midi des consultations avec des responsables d’institutions financières, d’organisations anti-corruption et de défense des droits de l’homme.

    Durant cette semaine qui s’achève, Mechichi a initié aussi des séances de consultation avec des experts dans les affaires économiques.

    Les Tunisiens s’attendent, selon des médias tunisiens, a ce que Mechichi entame d’autres entretiens avec divers groupes politiques après la fête de l’aid.

    Dans ce contexte, le président de la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (Conect), Tarak Cherif, a appelé a “hater la formation d’un gouvernement restreint de technocrates, qui aura pour mission de faire sortir le pays de la crise économique actuelle”.

    Dans une déclaration aux médias a l’issue de son entretien avec le nouveau chef du gouvernement désigné, Tarak Cherif a estimé que la Tunisie est “capable de surmonter sa crise actuelle”, ce qui nécessite selon lui, “de travailler dans un climat de confiance et de former un gouvernement de technocrates avec des compétences a haute valeur ajoutée”.

    Hicham Mechichi, ministre de l’Intérieur dans le gouvernement de gestion des affaires courantes, est le neuvième chef du gouvernement en Tunisie depuis la révolution de 2011.

    Echoroukonline, 06/07/2022

    #Tunisie #ElGhannouchi #KaïsSaïed