Mois : juillet 2022

  • L’Espagne accuse l’Algérie de couper ses relations commerciales

    L’Espagne accuse l’Algérie de couper ses relations commerciales

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    L’Espagne a accusé hier l’Algérie de bloquer la quasi-totalité du commerce bilatéral, à l’exception de ses exportations de gaz, à la suite d’une importante impasse diplomatique entre les deux pays au sujet du Sahara occidental contesté.

    « Malgré les déclarations de l’Algérie selon lesquelles il s’agit de fantasmes mal intentionnés imaginés par l’Espagne, il y a effectivement un blocage des opérations », a déclaré le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, à la radio officielle espagnole RNE.

    En juin, l’association bancaire algérienne a annoncé des restrictions sur les transactions avec l’Espagne, quelques heures seulement après avoir suspendu un traité d’amitié avec Madrid.

    En réponse, l’Union européenne a mis en garde l’Algérie contre les répercussions des restrictions qu’elle impose à l’Espagne, prévenant qu’elles constitueraient une « violation de l’accord d’association UE-Algérie, notamment dans le domaine du commerce et des investissements ».

    L’Algérie nie le bien-fondé de ces accusations.

    Cette escalade intervient après que le gouvernement espagnol a changé de position sur le territoire contesté du Sahara occidental.

    Auparavant, l’Espagne avait soutenu l’indépendance du Sahara Occidental. Cependant, suite aux tensions diplomatiques accrues avec le Maroc l’année dernière, le gouvernement a été persuadé d’accepter la position selon laquelle le Sahara Occidental devrait être une région autonome avec le Maroc.

    L’Algérie, fervente partisane de l’indépendance du Sahara occidental, a qualifié le revirement de l’Espagne de « trahison ».

    Monitor de Oriente, 01/07/2022

    #Algérie #Espagne #Maroc #SaharaOccidental

  • Ukraine: Le Marocain condamné à mort fait appel

    Ukraine: Le Marocain condamné à mort fait appel

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    Un Marocain et un Britannique font appel des condamnations à mort dans l’est de l’Ukraine sous contrôle séparatiste

    LONDRES, 1er juillet (Reuters) – Un combattant marocain et un Britannique condamnés à mort par un tribunal séparatiste soutenu par la Russie dans l’est de l’Ukraine pour avoir combattu pour l’Ukraine ont fait appel de leur condamnation, a rapporté vendredi l’agence de presse étatique russe TASS.

    Selon l’agence TASS, la Cour suprême de la République populaire autoproclamée de Donetsk (RPD), un territoire reconnu uniquement par la Russie et la Syrie, a reçu des appels des avocats de Brahim Saadoun et Shaun Pinner.

    Elle a indiqué qu’un autre Britannique condamné, Aiden Aslin, n’avait pas encore fait appel, citant l’avocat d’Aslin.

    Les trois hommes ont été condamnés à mort le mois dernier pour « activités mercenaires » dans le cadre de la lutte pour l’Ukraine contre la Russie et les forces soutenues par celle-ci, dans le cadre d’un procès que les responsables politiques occidentaux ont qualifié de spectacle.

    Leurs proches affirment qu’ils étaient sous contrat pour combattre pour l’armée ukrainienne et qu’ils n’étaient donc pas des mercenaires mais des soldats réguliers ayant droit à la protection des conventions de Genève sur le traitement des prisonniers de guerre.

    Selon l’agence TASS, la Cour suprême de la RPD a déclaré que les appels seraient examinés dans un délai maximum de deux mois.

    Elle a ajouté que Pinner avait demandé que sa peine soit commuée en une peine de prison à vie.

    Selon une mise à jour du code pénal de la RPD publiée sur un site Internet officiel et entrée en vigueur vendredi, la peine de mort sera appliquée à partir de 2025. en savoir plus

    Ce que cela signifie pour les trois hommes n’est pas clair. La RPD, contrairement à la Russie, a inscrit la peine capitale dans ses textes de loi depuis 2014, mais n’avait pas de législation décrivant comment l’appliquer jusqu’à présent.

    Jeudi, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a indiqué qu’elle avait ordonné à la Russie de veiller à ce que les deux Britanniques ne soient pas condamnés à la peine de mort. lire la suite

    La Russie, dont le parlement a adopté le mois dernier une loi visant à la soustraire à la juridiction de la CEDH, a déclaré qu’elle n’était pas liée par cet ordre et que l’affaire était entre les mains de la RPD.

  • Tunisie: Saïed prend la plupart des pouvoirs dans le projet de constitution

    Tunisie: Saïed prend la plupart des pouvoirs dans le projet de constitution

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    TUNIS, 30 juin (Reuters) – Le président tunisien a publié jeudi un projet de nouvelle constitution qu’il soumettra à un référendum le mois prochain, élargissant ses propres pouvoirs et limitant le rôle du parlement dans un vote que la plupart des partis politiques ont déjà rejeté.

    Kais Saied a gouverné par décret depuis l’été dernier, lorsqu’il a écarté le parlement et la constitution démocratique de 2014 dans une étape que ses ennemis ont appelé un coup d’État, se dirigeant vers un gouvernement à un seul homme et jurant de refaire le système politique.

    Son intervention l’été dernier a plongé la Tunisie dans sa plus grande crise politique depuis la révolution de 2011 qui a renversé l’ancien autocrate Zine al-Abidine Ben Ali et introduit la démocratie.

    Les électeurs seront invités à approuver la nouvelle constitution lors d’un référendum le 25 juillet pour lequel il n’y a pas de niveau minimum de participation.

    Alors que la plupart de l’establishment politique s’oppose à ses mesures et exhorte ses partisans à boycotter le vote, les analystes affirment que la mesure est susceptible d’être adoptée, mais avec une implication publique limitée.

    Aucun des principaux partis, y compris le parti islamiste Ennahda, qui est le plus important au parlement et a joué un rôle majeur dans les gouvernements de coalition successifs depuis la révolution, n’a émis de commentaire immédiat sur le projet de constitution.

    Pendant ce temps, de nombreux Tunisiens sont beaucoup plus concentrés sur une crise économique croissante et des menaces pour les finances publiques qui ont entraîné des retards de salaire et le risque de pénurie de biens subventionnés essentiels.

    Une « consultation » en ligne de Saied, organisée de janvier à mars en préparation de la rédaction de la constitution, a reçu peu d’attention de la part des Tunisiens, avec très peu de participants.

    PUISSANCE
    Le projet de constitution publié au journal officiel jeudi soir apporterait la plupart du pouvoir politique sous Saied, lui donnerait l’autorité ultime sur le gouvernement et le pouvoir judiciaire.

    Auparavant, le pouvoir politique était exercé plus directement par le parlement, qui assumait le rôle principal dans la nomination du gouvernement et l’approbation des lois.

    En vertu de la nouvelle constitution, le gouvernement répondrait au président et non au parlement, bien que la chambre puisse retirer la confiance du gouvernement avec une majorité des deux tiers.

    Saied serait autorisé à présenter des projets de loi, serait seul responsable de la proposition de traités et de la rédaction des budgets de l’État, nommerait ou limogerait les ministres du gouvernement et nommerait les juges, a indiqué la gazette.

    Il pourrait servir deux mandats de cinq ans chacun, mais les prolonger s’il estimait qu’il y avait un danger imminent pour l’État, et aurait le droit de dissoudre le parlement alors qu’aucune clause ne permet la destitution d’un président.

    La constitution permettrait à Saied de continuer à gouverner par décret jusqu’à la création d’un nouveau parlement par le biais d’une élection prévue en décembre.

    Il créerait également un nouveau « Conseil des régions » en tant que deuxième chambre du parlement, mais il donne peu de détails sur la manière dont il serait élu ou sur les pouvoirs dont il disposerait.

    Saied, un indépendant politique, a promis une nouvelle loi électorale. Bien qu’il ne l’ait pas encore publié, il a indiqué que les électeurs ne choisiraient des candidats qu’en tant qu’individus, et non en tant que membres de partis politiques.

    Pendant ce temps, bien que l’islam ne soit plus la religion d’État, la Tunisie sera considérée comme faisant partie de la nation islamique au sens large et l’État devrait s’efforcer d’atteindre les objectifs islamiques. Le président doit être musulman.

    Cependant, Saied a maintenu la plupart des parties de la constitution de 2014 qui énumèrent les droits et les libertés, y compris la liberté d’expression, le droit de s’organiser en syndicats et le droit aux rassemblements pacifiques.

    Cependant, les juges, la police, l’armée et les douaniers n’auraient pas le droit de faire grève. Les juges ont récemment été en grève pendant des semaines pour protester contre les mesures prises par Saied pour restreindre l’indépendance judiciaire.





  • Algérie. L’enjeu des Jeux

    Algérie. L’enjeu des Jeux

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    par El Yazid Dib


    Nous ne cherchons pas à être les premiers, ni tout le temps les meilleurs. Nous voulons être toujours à la hauteur. Nous avons la réussite des jeux. Reste à défier l’enjeu.

    L’humanité n’a jamais cessé d’essayer de ressouder perpétuellement les différents morceaux qui la désagrègent d’un aléa à un autre. Le jeu en était l’un des outils les plus performants dans la construction des harmonies inter-étatiques et l’un des ciments les plus ferments dans la symbiose inter-population. C’est aussi une flamme symbolique qui vient périodiquement illuminer les cieux rendus ténébreux par des complaisances par-ci ou des quiproquos par-là, de pays proie à l’hérésie ou à l’égoïsme. Les turbulences agitant les stabilités régionales le plus souvent en défaveur de ceux pour qui la domination de la puissance est presque devenue un sort et une fatalité de fait accompli à acquiescer sans bouger ; tendent à réorganiser la géostratégie mondiale. Devant ce monde qui bouillonne, qui se translate sans cri ni préavis et qui se travestit en l’absence des peuples ; les « jeux « sportifs universels tiennent à réunir les peuples, non pas autour d’une table de négociation ou à l’hémicycle du conseil de sécurité ; mais dans un village en totale communion.

    C’est d’abord un grand défi qui se juxtapose au sein même d’une crise multiple et sur tous les plans. Ensuite c’est une manifestation internationale qui s’exporte. Elle reflète nos jours et nos nuits, nos sens et nos plats, nos boutiques et nos rues. Certains vont, comme le font ceux qui cherchent à la loupe des poux sur une calvitie ; trouver des failles partout et en faire un roman.

    Même la baptisation du nouveau complexe sportif n’a pas échappé à des argumentaires hypothétiques arguant que l’ancien joueur de l’équipe nationale du FLN, feu Amara serait plus indiqué que celui du libero du Mouloudia d’Oran Miloud Hadefi. L’inverse ou autre nom aurait certainement provoqué à la même intensité les mêmes argumentaires. Que l’on fasse n’importe quoi, l’on mécontente toujours quelques uns. Chez nous, ceci est une empreinte génétique. Il y a même ceux qui après la cérémonie d’ouverture et n’ayant rien à se mettre sous la scie comme valeur à saccager ; se lancent à fustiger que son succès est inutile tant le prix d’un œuf et la cherté d’autres produits saisonniers chapeautent encore la mercuriale. La digression et le négativisme quand ils aveuglent ceux qui refusent de voir clair, qui ne savent que déprécier les prouesses, qui distinguent le mal partout, qui confondent cailles et merles ; tout est noir. Il y a aussi ceux qui tentent par intention de rabat-joie d’accoler la mer méditerranée aux jeux méditerranéens en invoquant, pris soudainement par de l’émotion malvenue ; l’âme des harragas et les nombreux ccadavres qu’elle avale chaque année. Drôle de jugement. L’événement va se finir, les maux subsisteront, le temps d’en parler également.

    Certains, trop alertes, dénichent dans le canevas chorégraphique et y trouvent même de la manipulation dans le feedback de la chanson mythe de Cheb Hosni, imputant au pouvoir via Derouaz, l’éveil sentimental d’une population à faire dormir debout dans le stade.

    Fantaisie de ramener toutes nos afflictions intérieures qui ne sont pas à faire taire et les coller perfidement à cet événement. Le comble de l’hérésie est d’attribuer les incendies de Sétif, des bus d’Alger à l’anathème de Dieu et les secousses telluriques d’Oran à la malédiction de Sidi el Houari à cause de la tenue des gymnastes de l’équipe nationale. Le délire dans son ampleur de haine viscérale.

    Il y a eu des hommes et des femmes, de l’énergie et de l’effort, de la passion parfois et de l’opiniâtreté quelque fois qui se sont engagés derrière chaque brique, chaque bout de terrain pour rendre une ville en une attractive métropole du grand bassin méditerranéen. Tant de ministres, tant de walis, tant de directeurs se sont investis dans ce projet depuis 2014. Si l’on déprécie l’acte de vouloir bien faire, c’est que l’on stagne l’ambiance et l’ambition de le refaire. Oran, une vitrine principale du pays pour une durée s’est vue bien représenter tout le corps territorial de ce pays. Les capacités sont là, au même titre que le sont les challenges. Il suffit de positiver, de porter son regard sur ce qui est beau, de semer l’espérance d’avoir toujours des rêves en mieux.

    L’enjeu n’est pas par contre dans les jeux. Ceux-ci vont se revêtir d’un habit traditionnel de compétition sportive et culturiste. Il est, cependant dans ce que ces jeux vont démontrer comme force d’organisation, discipline de conduite et adhésion par engouement populaire. De l’accueil et ses soubassements aux gradins et vestiaires ; le pays va s’exhiber au monde. Peu importe le score ou la finalité d’un uppercut mal endossé ou d’une chute réussie d’un saut gymnastique ; l’important est ce fair-play qui s’interprétera comme une position politique nationale.

    Derouaz, commissaire en chef des jeux n’a jamais affiché une référence professorale l’identifiant comme lauréat de l’université de Damas ou récipiendaire d’un doctorat es-lettres arabes de celle de Bassora. Ses lettres de noblesse sont toujours incrustées dans les annales de compétitions sportives internationales. Qu’il ait charcuté un discours trop long pour la circonstance ou s’est ânonné ; le reproche valable à lui faire c’est qu’il n’a pas osé parler en algérien tout court avec une traduction simultanée. Et puis avoir vécu plus de 60 ans dans un pays ou l’on étudie, l’on parle partout l’arabe et s’embrouiller à lire un texte ; n’est qu’une mauvaise volonté inadéquate. Pas plus.

    Enfin, tout ceci n’enlève en rien son brio managérial à avoir su modérer tous les procédés holographiques et les imbriquer l’une à l’autre au sein de nos us, notre histoire et nos défis.

    Sur un autre chapitre, ces jeux qui ne touchent en fait que les pays du pourtour de la méditerranée ne peuvent laisser insensibles ceux qui ne participent pas. Quoique, à l’apparence tout l’autre monde s’en fiche éperdument. L’on en discute point dans les medias, ni dans les séances spécialisées. Ailleurs les grands décideurs du monde sont en réunion et s’affairent inlassablement à réajuster les équilibres pour les maintenir en leur faveur.

    L’Ukraine plus que tout autre fait actuel retient leur souffle, l’armement et l’élan belliqueux persévèrent à être le seul langage de ces entités. Ainsi les feux de l’actualité mondiale ne sont pas sous les feux des jeux. Aucun fuseau de lumière médiatique de ces chaînes occidentales promptes à diffuser la perte d’un chiot ou l’adultère d’un haut fonctionnaire n’est à braquer sur Oran.

    C’est de cet enjeu là que chaque pays tend bien que mal à se soucier davantage de ses contraintes et contretemps. Assurer sa propre sécurité, son intégrité spatiale, sa souveraineté. L’organisation de ces joutes, sont pour l’Algérie une autre aubaine de prouver ses capacités à même de pouvoir accueillir de grands événements de portée universelle et d’être un pivot autour duquel peuvent se rassembler les synergies populaires. Le village olympique est plus qu’un lieu de rivalité. Il est devenu, du témoignage de ses résidents étrangers un plateau d’amitié et de fraternité. Tous les jeunes venus d’ailleurs vont certainement se faire une autre idée que celle véhiculée, de cette jeunesse algérienne qui développe les mêmes idéaux de paix et de liberté dans un monde, qu’ils souhaitent ouvert à tous. Ainsi ces jeunes de tout bord, d’horizons divers, réunis dans une Algérie qu’ils viennent de découvrir, se feront sans ambages une idée simple que ce pays n’aspire qu’au bonheur malgré les aléas fatidique qui l’entourent.

    Si les jeux ne concernent en primo que les joueurs, pour l’Etat c’est son enjeu qui est principalement en jeu. Il va ainsi affronter une épreuve testant depuis 1975 toutes ses capacités de mobilisation. Nonobstant les jeux panafricains les sommets de chefs d’état arabes, des pays non alignés, il demeure toujours de nouveaux challenges à relever. Autres temps, autres technologies, autres enjeux.

    C’est du gabarit de ces grands rendez-vous que chacun évalue, renforce et valide ses compétences. C’est d’eux que s’exigent par ailleurs les nouvelles performances de juguler les grands rassemblements. Si l’on devait se réjouir d’avoir pu et su tenir haut la barre de ces jeux, qui en somme n’ont qu’un caractère interrégional; il ne faudrait pas tomber dans l’hébétude ou être enivré d’un excès de confiance. Dire pouvoir organiser une coupe du monde; le wali d’Oran semble être obnubilé par les feux de la rampe. L’équation pour ainsi faire ne s’établit pas uniquement dans l’infrastructure ou dans le pack logistique, il y a cette architecture sociétale, cette géométrie comportementale, cette béatitude culturelle, cette tolérance rituelle à garantir. Restons paisibles, sobres et travaillons plus car d’autres haltes événementielles se pointent déjà.

    Quand l’on sait fabriquer ses propres drones, maîtriser leur usage, régler le flux et le séjour de plus de 4500 athlètes, croire en soi et en ses enfants; c’est qu’il y a quelque part une expression de détermination à lancer envers ceux qui prônent le doute et guettent la faille. Tahya Eldjazair ! toc !

    Le Quotidien d’Oran, 01/07/2022

    #Algérie #Oran #JeuxMéditerranéens

  • Gaz : L’Algérie pourra honorer ses nouveaux engagements d’exportation

    Gaz : L’Algérie pourra honorer ses nouveaux engagements d’exportation

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    Au-delà du volume supplémentaire qu’il apporte, le nouveau gisement de gaz naturel découvert à Hassi R’Mel a plusieurs avantages, estiment deux experts : un économiste et un cadre supérieur de Sonatrach. Il peut être rapidement mis en exploitation et apporte davantage de pouvoir de négociation à l’Algérie, selon des intervenants invités, hier, sur les ondes de la radio. Pour Mahmoud Djidjelli, invité à la radio Chaine 3, avec le nouveau gisement gazier, découvert récemment à Hassi R’Mel, « Sonatrach peut mettre 10 milliards de m³ supplémentaires sur le marché mondial d’ici la fin de l’année ». Directeur de la Division pétrolière ‘Engineering développement’, activité Exploration et Production, à Sonatrach, M. Djidjelli précise que la découverte de ce gisement a été « réalisée à100% par le groupe Sonatrach », notant que le « plus important » n’est pas le volume que ce gisement va apporter mais son « emplacement ».

    « Contrairement aux autres gisements, celui-ci peut être développé en 6 mois, vu son emplacement, car tout est fin prêt, à savoir : le planning des travaux, les installations pour le traitement, le réseau de collecte et de production, qui existent déjà», souligne-t-il. Ce gisement, poursuit M. Djidjelli, permettra, aussi, « à l’Algérie d’honorer ses nouveaux engagements d’exportation », ajoutant que d’autres gisements pétroliers et gaziers sont en cours d’exploration et que « 80% de l’activité de Sonatrach est centrée sur l’exploration ». « Nous avons déjà entamé le développement de la zone de Touggourt, qui a un potentiel de 80.000 barils/j », détaille-t-il en ajoutant, que « le gisement de Aïn Tsila va entrer en production, à partir de l’année prochaine, avec une capacité de 12 millions de m³/j. »

    Par ailleurs, selon l’invité de la Chaîne 3, les travaux d’exploration pétrolière en offshore de Sonatrach vont bon train. « Les travaux en offshore ont déjà été entamés. La sismique 3D a déjà été acquise et évaluée au large de Skikda », dit-il à ce sujet, précisant que « ces travaux se poursuivent à Tlemcen, Mostaganem, Béjaïa, Skikda » et qu’« à l’heure actuelle, les potentiels en offshore ne sont pas importants, vu la cherté des coûts d’investissement. »

    Un pouvoir de négociation supplémentaire

    De son côté, l’expert économique, Dr Ahmed El Haidoussi, qui était l’invité de la radio Chaïne 1, estime que la nouvelle découverte du gisement de gaz à Hassi R’Mel, place Sonatrach, non seulement en tête des « indicateurs arabes et africains en termes de découvertes énergétiques » et « donne à l’Algérie un pouvoir de négociation dans de nombreux dossiers ». L’intervenant relève lui aussi que le nouveau gisement gazier se trouve à proximité des infrastructures de Sonatrach, « ce qui lui permet d’être facilement exploité», « notant qu’il dispose d’une réserve estimée à 3,6 milliards de m³/an, avec une production prévue de 10 millions de m³/jour ». A cela, il faudra ajouter « la qualité du gaz qui a été découvert » qui est « très demandée » sur le marché international, car « utilisée dans la production de dérivés plastiques, ainsi que dans le raffinage du pétrole lourd et de nombreuses autres utilisations de ce type de gaz ». Il a rappelé que Sonatrach a annoncé l’année dernière qu’elle prévoyait d’investir 39 milliards de dollars pour porter la capacité de production de gaz de l’Algérie à plus de 140 milliards de m³/an. Ces découvertes sont également synonymes de « création d’opportunités d’emplois dans les projets de renforcement des infrastructures et de renforcement des secteurs de la Santé, de l’Education, des Transports, du Logement, de la construction de routes et du dessalement d’eau ». Pour M. El Haidoussi, c’est aussi l’opportunité pour l’Algérie de « profiter de cette découverte en ouvrant les portes de l’investissement aux entreprises internationales étrangères, dans le cadre de la nouvelle loi sur les hydrocarbures ».

    Le Quotidien d’Oran, 01/07/2022

    #Algérie #UE #Gaz #Exportations

  • La CEDEAO pour une action urgente pour éradiquer l’insécurité en Afrique de l’Ouest

    La CEDEAO pour une action urgente pour éradiquer l’insécurité en Afrique de l’Ouest

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    Une action urgente est nécessaire pour éradiquer l’insécurité en Afrique de l’Ouest, a déclaré mercredi la présidente du Conseil des ministres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Shirley Ayorkor Botchwey.

    Mme Botchwey, également ministre ghanéenne des Affaires étrangères, a lancé cet appel lors de l’ouverture de la 48e session ordinaire du Conseil de médiation et de sécurité de la CEDEAO au niveau ministériel. En dépit des efforts inlassables des dirigeants de la sous-région, elle a déclaré que les attaques violentes y étaient toujours persistantes.

    Mme Botchwey a souligné que la meilleure garantie pour la sécurité et l’amélioration de la vie des citoyens de la CEDEAO serait la restauration de l’atmosphère de paix et de sécurité dans la sous-région. « La CEDEAO réaffirme que la consolidation de la démocratie et de la bonne gouvernance est cruciale pour le développement, la paix et la stabilité de notre région », a-t-elle indiqué.

    La 48e session ordinaire du Conseil de médiation et de sécurité de la CEDEAO a examiné un mémorandum sur la situation politique et sécuritaire dans la sous-région. Cette session a été l’un des préludes à la session ordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement prévue dimanche, au cours de laquelle un nouveau président devrait être élu pour le bloc sous-régional.

    APS

    #CEDEAO #Afriquedelouest #Terrorisme #Sahel #Mali #BurkinaFaso #Niger #Nigeria #Tchad

  • Sánchez fracasa en su intento de movilizar la OTAN contra Argelia

    Espana, Pedro Sanchez, Argelia, OTAN, Marruecos, Sahara Occidental, gas, gaseoducto Maghreb-Europa,

    La reunión de la OTAN, que tuvo como sede la capital española, Madrid, terminó sin hacer referencia a las propuestas que el gobierno de Pedro Sánchez intentó incluir en la agenda de esta cumbre, sobre la cual viene la consideración del empleo de la tarjeta de gas como una amenaza a la seguridad de los estados miembros de este organismo. En cambio, se hizo referencia a la inmigración ilegal, pero sin medidas prácticas.

    El primer día de la cumbre de la OTAN, el gobierno español revirtió el flujo de gas hacia el Reino de Marruecos, a través del gasoducto Magreb-Europa, que estaba suspendido desde el 1 de noviembre pasado, después de que Argelia decidiera no renovar el contrato de suministro de gas a través de él, a España por tierras marroquíes.

    Argelia había advertido a las autoridades españolas, a través de más de un funcionario, que la reexportación de gas argelino a Marruecos podía considerarse un incumplimiento de los contratos celebrados entre Sonatrach y su socio español, Naturgy, lo que podría llevar a la rescisión de los contratos celebrados con España. Madrid respondió que no exportaría ni una sola parte del gas argelino hacia el vecino occidental, y confirmó la presentación de los documentos necesarios con toda transparencia, pero esto no disipó las dudas de la parte argelina.

    Durante la cumbre de la OTAN, no hubo ninguna declaración por parte del presidente del Gobierno español, ni en su declaración final, que indicara una condena al uso del gas como carta política en las disputas entre países, y todo lo que dijo Sánchez no pasó de hablar de la posibilidad de una intervención de la OTAN en Malí, por ser una zona de inestabilidad en la región del Sahel que contribuye a aumentar el fenómeno de la inmigración ilegal, que es una verdadera preocupación para los países del sur de Europa, especialmente España.

    Según el diario español El Mundo, los dirigentes de la OTAN regresaron a sus países sin responder prácticamente a la demanda de Pedro Sánchez. El periódico añadió que « los responsables militares lamentan que la OTAN haya evitado desplegar sus fuerzas en la región del Sahel a pesar del caos que allí se vive ».

    El Mundo explicó que, a pesar del compromiso de la OTAN de abordar el expediente de la frontera sur, de momento, se queda en « meras recomendaciones sobre el papel y sin detalles precisos del plan operativo, en el documento estratégico que se aprobó en la cumbre ».

    El expediente de la inmigración ilegal no se habría planteado en la cumbre de la OTAN si no se hubiera producido el atroz crimen cometido por las fuerzas de seguridad marroquíes del majzén contra cientos de inmigrantes africanos en las murallas de la ciudad ocupada de Melilla frente a sus homólogos españoles, la semana pasada, lo que plantea más de un interrogante sobre la realidad de la espontaneidad de los acontecimientos, ya que muchos observadores y expertos establecieron la hipótesis de que fue gestionado por el gobierno de Madrid y el régimen marroquí del majzén para incluirlo en las discusiones de la cumbre de la OTAN, y presentarlo como un peligro inminente que apunta a las fronteras del sur de la alianza, que parte de las fronteras del enclave ocupado de Melilla, como concluyeron las decisiones de la reciente cumbre de Madrid.

    El otro dato que refuerza la credibilidad de esta hipótesis es que el gobierno de Sánchez revirtió el flujo de gas a través del gasoducto Magreb-Europa hacia el Reino de Marruecos, en el primer día de la Cumbre Atlántica de Madrid. El objetivo de esta decisión está claro por su calendario, que es empujar a Argelia a tomar una decisión decisiva de cortar el flujo de gas a España, como ya advirtió antes, en plena reunión de la cumbre de la OTAN, y esto facilitaría a Sánchez plantear la cuestión de la utilización de la tarjeta de gas por consideraciones geopolíticas, con la esperanza de salir con una condena de Argelia. Aun así, la OTAN dejó pasar la tormenta para ocuparse de Madrid a conveniencia.

    La cuestión que se plantea aquí, simple y objetivamente: ¿Se trata de una bella coincidencia? Cuando se produce una espantosa masacre de miles de inmigrantes africanos, justo tres días antes de la Cumbre de la OTAN, y luego el primer día de la propia cumbre, Madrid echa gasolina hacia el Reino de Makhzen después de meses de anticipación, dos papeles que el gobierno de Sánchez había tratado de incluir en la reunión de los líderes de la OTAN, pero sólo logró incluir uno de ellos, que es el expediente de la inmigración ilegal.

    Mohamed Moslem

    Echouroukonline, 01/07/2022

    #Argelia #Espana #OTAN #Marruecos #SaharaOccidental #Gas

  • Afreximbank accueille l’Algérie comme son 52e État membre

    Afreximbank accueille l’Algérie comme son 52e État membre

    Algérie, Banque, Afrique, Afreximbank, Banque Africaine d’Import-Export,

    Le Caire, 30 juin 2022 – La Banque Africaine d’Import-Export (Afreximbank) a annoncé que la République algérienne démocratique et populaire (Algérie) fait désormais partie de ses États membres actionnaires. L’adhésion de l’Algérie porte le nombre de membres de la Banque à 52 sur les 55 États membres de l’Union africaine.

    L’adhésion de l’Algérie à l’accord portant création d’Afreximbank a été officialisée le 8 juin 2022 par le Décret présidentiel n° 22- 212. La souscription aux actions d’Afreximbank a été également autorisée par Décret présidentiel n°22-222 du 14 juin 2022. L’Algérie devient ainsi actionnaire de classe A de la Banque et sera représentée par le ministère algérien des Finances.

    L’Algérie a la 9e plus grande population et la 4e plus grande économie en Afrique. Elle est en outre membre de l’Union africaine, de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) et de la Grande zone arabe de libre-échange.

    Le nombre d’États membres d’Afreximbank est passé de 38 en 2015 à 51 en 2021. Avec l’adhésion de l’Algérie, il ne manque plus que 3 États à la Banque pour atteindre une couverture continentale complète.

    Le Professeur Benedict Oramah, Président d’Afreximbank et de son Conseil d’administration a déclaré :

    « L’adhésion de l’Algérie à Afreximbank est capitale. Elle permet à la 4e plus grande économie d’Afrique d’intégrer la famille Afreximbank et crée une plate-forme pour que l’intervention de la d’Afreximbank dans le cadre de la ZLECAf ait plus d’impact et ouvre la voie à une coopération plus approfondie entre la Banque, le Gouvernement algérien, la Banque centrale algérienne et les importateurs et exportateurs algériens. Nous nous réjouissons d’un partenariat fructueux qui permettra à l’Algérie de s’établir fermement comme un participant solide au commerce et aux investissements intra-africains. »

    – Fin –

    À propos d’Afreximbank

    La Banque africaine d’Import-Export (Afreximbank) est une institution financière multilatérale panafricaine dédiée au financement et à la promotion du commerce intra et extra-africain. Afreximbank déploie des structures innovantes pour fournir des solutions de financement qui facilitent la transformation de la structure du commerce africain et accélèrent l’industrialisation et le commerce intrarégional, soutenant ainsi l’expansion économique en Afrique. Soutien indéfectible de l’Accord sur la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAf), Afreximbank a lancé les opérations d’un système panafricain de paiement et de règlement (PAPSS) qui a été adopté par l’Union africaine (UA) comme la plateforme de paiement et de règlement devant appuyer la mise en œuvre de la ZLECAf. Afreximbank collabore avec l’UA et le Secrétariat de la ZLECAf en vue de mettre en place une ligne de crédit d’ajustement visant à aider les pays à participer de manière effective à la ZLECAf. Au 31 décembre 2021, le total des actifs et des garanties de la Banque s’élevait à environ 25 milliards de dollars US et les fonds de ses actionnaires s’établissaient à 4 milliards de dollars US. La Banque a décaissé plus de 51 milliards de dollars US entre 2016 et 2021. Afreximbank est notée A- par GCR International Scale, Baa1 par Moody’s, A- par Japan Credit Rating Agency (JCR) et BBB- par Fitch. La Banque a son siège social au Caire, en Égypte.

    AFREXIMBANK, 30 JUIN 2022

  • L’étrange « WikiLeaks » marocain

    L’étrange « WikiLeaks » marocain

    Maroc, Wikileaks, Sahara Occidental, Front Polisario, Algérie, diplomatie, lobbying,

    Pas de tremblement de terre, mais de petites secousses régulières qui, semaine après semaine, finissent par ébranler l’édifice. Depuis deux mois, un hacker anonyme publie sur Twitter – sous le compte @chris_coleman24 – des révélations sur les dessous de la diplomatie du Maroc. Celles-ci auraient été obtenues par le piratage des messageries de hauts responsables marocains : des agents des services secrets, des diplomates, des journalistes, jusqu’à celles du ministre des affaires étrangères, Salaheddine Mezouar, et de la ministre déléguée, Mbarka Bouaida. Depuis le 3 octobre 2014, des centaines de documents ont ainsi été mis en ligne (câbles diplomatiques, courriels privés, documents confidentiels) dans une sorte de WikiLeaks marocain qui, s’il n’a ni l’ampleur ni le sérieux de son aîné américain, malmène la politique d’influence menée par le royaume chérifien.

    La grande majorité des documents confirment avant tout l’obsession du Maroc pour le dossier du Sahara occidental, un territoire qu’il revendique et occupe à 80 % contre les visées indépendantistes du Front Polisario, soutenu par l’Algérie voisine. Cette « question nationale » semble être au cœur d’une foisonnante diplomatie parallèle, destinée à s’assurer le maximum de soutiens dans le monde sur le sujet et à contrer les plans de l’adversaire. Pour cela, Rabat déploierait toute une palette de jeux d’influence : auprès de journalistes et de centres de recherche afin qu’ils relaient les points de vue marocains ; de groupes de pression, dont le lobby israélien au Etats-Unis, de gouvernements étrangers ou dans les organisations internationales.

    Précieux relais à l’ONU

    Les documents mis en ligne dévoilent la relation tendue que le Maroc entretient avec le secrétariat général de l’ONU. Dans un fax du 22 août 2014, Omar Hilale, représentant du Maroc auprès des Nations unies à New York, préconise une nouvelle stratégie contre « la tentative de délégitimation de la marocanité du Sahara » menée par le secrétariat général, à l’origine d’un « véritable complot ». Christopher Ross, l’envoyé spécial de Ban Ki-moon pour le Sahara occidental, semble particulièrement détesté. Il faut, écrit M. Hilale, « isoler Ross, l’affaiblir et le pousser dans ses derniers retranchements au sujet de son agenda caché sur le Sahara ». M. Ross est décrit dans un autre document comme un « vieil alcoolique ».

    Le royaume déploie beaucoup d’énergie en direction de ses alliés traditionnels occidentaux, les Etats-Unis en premier lieu. Nombre de documents se réfèrent à l’épisode d’avril 2013, lorsque Washington avait présenté une résolution proposant d’élargir le mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (la Minurso) aux droits de l’homme. Le projet avait échoué mais décidé le Maroc à redoubler d’initiatives alors que les pays du Maghreb « semblent être relégués à une position de moindre importance sur l’échiquier des intérêts stratégiques de la diplomatie américaine ». De « petits » pays a priori très éloignés du conflit au Sahara occidental sont eux aussi courtisés. Ainsi l’Argentine, le Chili, appelés à siéger au Conseil de sécurité. En octobre 2013, on espère obtenir du nouveau gouvernement du Paraguay le « retrait de la reconnaissance de la pseudo-RASD » (République arabe sahraouie démocratique). Rien ne semble laissé au hasard.

    Au sein du système onusien, le Maroc disposerait de précieux relais pour défendre les intérêts du royaume et être informé des faits et gestes de l’adversaire. Ainsi, la visite de Mohamed Abdelaziz, le président de la RASD, au Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme à Genève en mai 2013 fait l’objet d’une intense activité de lobbying. « Les démarches que j’ai effectuées, particulièrement auprès de mes interlocuteurs au sein des deux Hauts-Commissariats aux droits de l’homme et pour les réfugiés », ont permis de faire de cette visite « un échec à tous les égards », se félicite en juin 2013 Omar Hilale, alors ambassadeur auprès de l’ONU à Genève.

    La sphère médiatique n’est pas épargnée par Chris Coleman. Mis en ligne le 29 décembre, des échanges de courriels fournis visent Samira Sitaïl, la directrice de l’information de la chaîne de télévision 2M, apparemment en cheville avec un interlocuteur qui pourrait être le chef de cabinet de Yassine Mansouri, le directeur de la DGED, les services secrets extérieurs.

    « Opération des services algériens »

    Trois mois après le début de l’affaire, l’authenticité des documents publiés continue à faire débat. Le journaliste Jean-Marc Manach, spécialiste des questions de cybersécurité, a publié deux enquêtes sur le sujet pour le site Arretsurimages. Après avoir dénoncé dans un premier temps une « intox », il a estimé à la mi-décembre, après consultation de 58 courriels dans leur format original, qu’une bonne partie étaient « techniquement impossibles [à] authentifier » mais qu’une vingtaine d’entre eux étaient authentiques. « Vu la masse de documents et leur niveau de précision, il est exclu que ce hacker ait pu tout inventer ex nihilo. En outre, s’ils étaient faux, le gouvernement aurait protesté. Celui qui se cache derrière Chris Coleman a bien piraté un certain nombre de boîtes mail, même s’il n’est pas exclu qu’il ait modifié certains messages », estime le journaliste marocain Ahmed Benchemsi.

    Les autorités marocaines ont longtemps gardé le silence sur l’affaire, sans toutefois nier, avant de pointer du doigt l’ennemi de toujours : l’Algérie. Le ministre marocain des affaires étrangères, Salaheddine Mezouar, a dénoncé mi-décembre une « opération des services algériens » d’être derrière cette tentative de « déstabilisation ».

    Si l’identité du hacker reste inconnue, sa sympathie pour la cause indépendantiste du Sahara occidental est évidente. La plupart des observateurs jugent sa démarche très éloignée de celle d’un Edward Snowden ou d’un Julian Assange. Ces lanceurs d’alerte avaient agi à visage découvert et fait appel à plusieurs médias pour authentifier et trier les documents détournés, avec un objectif affiché de transparence. Chris Coleman publie lui en vrac courriels, câbles diplomatiques mais aussi photos d’ordre privé et commentaires parfois acerbes, apparemment sans logique véritable, mêlant le vrai et le faux, dans le but de « déstabiliser le Maroc », a-t-il expliqué. « Après ça, la diplomatie marocaine va devoir reconfigurer ses réseaux d’influence. Elle est certes fragilisée mais elle retombera vite sur ses pattes », estime Ahmed Benchemsi.

    Nouvelle République de Guinée, 5 jan 2015

    #Maroc #Algérie #SaharaOccidental #FrontPolisario #Diplomatie #Lobbying

  • Le Maroc, la Babel des drones de guerre israéliens et turcs

    Le Maroc, la Babel des drones de guerre israéliens et turcs

    Maroc, Algérie, Sahara Occidental, Front Polisrio, Israël, drones, normalisation,

    Deux nouvelles simultanées proviennent du Maroc. La première, rapportée par le quotidien arabe Middle East Monitor, nous informe que le roi et despote Moḥammed VI a conclu un accord avec Israël pour la création de deux unités de production de drones de guerre. La seconde, rapportée par Reuters, révèle un accord de 78,6 millions de dollars signé avec la Turquie pour l’achat de drones, d’armements connexes et de systèmes de contrôle à distance.

    La joint venture entre le Maroc et Israël pour la création de deux usines de production de drones de guerre a été annoncée en avant-première par le site israélien Israel24, puis reprise par le Middle East Monitor et les médias marocains. La construction des unités de production est au stade de l’étude de conception. Il convient d’examiner la possibilité d’utiliser les technologies israéliennes, les zones disposant des infrastructures nécessaires pour accueillir les deux usines, qui doivent être situées dans des zones sécurisées à proximité de ports ou d’aéroports.

    La joint venture des deux industries militaires s’inscrit dans le cadre d’un accord de coopération sécuritaire signé le mercredi 24 novembre entre le Maroc et Israël, lors de la visite du ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, à Rabat. L’accord décrit la coopération en matière de sécurité entre les deux pays « sous toutes ses formes » face aux « menaces et défis régionaux ».

    Selon des rapports israéliens, le Royaume du Maroc a entamé des discussions très avancées avec des sociétés israéliennes sur un certain nombre de questions, notamment le transfert de technologie pour développer et produire localement des types spécifiques de drones, ainsi que l’achat du système israélien de défense aérienne Barak 8, l’étude de la possibilité de développer des avions de combat F5 et l’achat de plus de drones.

    Avec ces deux unités de production, le despote Moḥammed VI entend renforcer la protection territoriale contre les menaces terroristes, résoudre définitivement le conflit qui dure depuis des décennies au Sahara occidental en détruisant le Front Polisario, en anéantissant la République arabe sahraouie démocratique, et devenir le premier exportateur de drones sur les marchés d’Afrique du Nord et d’Afrique subsaharienne.

    En attendant que ces rêves deviennent réalité, le despote marocain a acheté à la Turquie des drones de combat, des armements connexes et des systèmes de contrôle à distance pour une valeur de 78,6 millions de dollars. La Turquie et le Maroc n’ont pas officiellement annoncé d’accord pour l’achat de drones armés, mais plusieurs sources familières avec les transactions ont donné des détails à Reuters. Un responsable turc a déclaré que le Maroc avait demandé l’achat de drones Kayraktar TB2 (conçus par le gendre du président Tayyip Erdogan et donc strictement une affaire de la famille du dictateur ottoman), demandant également des garanties sur les pièces de rechange, la formation et les munitions. Un diplomate requérant l’anonymat a déclaré séparément à Reuters que le Maroc avait reçu le premier lot de drones armés qu’il avait commandé en mai dernier.

    Avec cet accord, la Turquie cherche à concurrencer Israël, la Chine et les États-Unis en jouant sur le fait que ses drones de combat sont moins chers que ceux vendus par ses rivaux. Les chiffres officiels montrent que les exportations turques de défense et d’aviation ont augmenté de manière significative au Maroc et en Éthiopie. Selon l’Assemblée des exportateurs turcs, le total des exportations turques dans le domaine de la défense et de l’aviation a atteint 2,1 milliards de dollars au cours des trois premiers trimestres de cette année, soit une augmentation de 39 % par rapport aux 1,5 milliard de dollars de l’année dernière.

    L’Éthiopie, dont l’économie est pourtant brisée par la pandémie de Covid19 et la guerre civile qui a débuté en novembre 2020, devrait 51 millions de dollars à la Turquie pour l’achat de drones de combat. Il n’y a pas de rapports indiquant que ces drones ont déjà été livrés. Lors de la récente offensive contre le TPLF et l’OLA dans les régions d’Amhara et d’Afar, le régime fasciste d’Amhara a principalement utilisé des drones de fabrication iranienne et chinoise achetés grâce à des triangulations et des garanties financières des Émirats arabes unis.

    Toute livraison de drones à l’Éthiopie risque d’alimenter les frictions dans les relations déjà tendues entre Ankara et Le Caire, qui est en désaccord avec Addis-Abeba au sujet du méga-barrage hydroélectrique GERD sur le Nil Bleu. Deux sources de sécurité égyptiennes ont déclaré que Le Caire avait demandé aux États-Unis et à certains pays européens de l’aider à geler tout accord en vigueur entre la Turquie et l’Éthiopie. Une troisième source égyptienne a déclaré que tout accord devrait être révélé et clarifié dans le cadre des discussions en cours entre Le Caire et Ankara pour tenter de normaliser les relations.

    Les drones, ou UAV, combinent plusieurs fonctionnalités souhaitables en un seul appareil. Il s’agit principalement de caméras de sécurité dans le ciel, capables de transmettre des images haute définition en temps réel au quartier général. Une fois qu’une cible a été identifiée, elle peut être détruite sur place par des munitions guidées transportées par les drones.

    Ce puissant mélange de collecte de renseignements, de reconnaissance et de capacité de frappe peut être décisif dans un conflit si les drones sont utilisés correctement. Les pays ayant le plus d’expérience opérationnelle dans l’utilisation de drones dans des conflits militaires conventionnels sont Israël et la Turquie, qui sont engagés dans une bataille commerciale à mort pour l’hégémonie sur les marchés africains.

    Les drones sont présentés comme des armes bon marché et leur efficacité aurait été démontrée dans divers changements de combat, du Caucase au Moyen-Orient, de l’Afrique du Nord à l’Éthiopie. Des véhicules téléguidés destinés à devenir des armes décisives dans tout conflit moderne. C’est du moins ce que dit la propagande des fabricants de drones.

    En réalité, les drones ne peuvent être une arme décisive que dans les batailles rangées contre un ennemi ne disposant pas de drones ou de systèmes de défense anti-drones, comme ce fut le cas récemment en Éthiopie. Ils ne peuvent être utilisés que contre les chars, les camions et l’artillerie lourde. Ils sont inefficaces contre les unités d’infanterie en raison de leur armement limité. Leur efficacité tombe à zéro contre les tactiques de guérilla. Il y a également beaucoup à dire sur leur rapport coût-efficacité. Leur coût (tenu secret) est estimé entre 45 000 et 80 000 dollars par véhicule. Les drones nécessitent un approvisionnement continu en munitions de missiles.

    Les fabricants ont suivi la même logique que les fabricants d’imprimantes bon marché qui nécessitent sans cesse des recharges d’encre coûteuses. Le faible coût (par rapport à l’achat d’avions de combat traditionnels) sert d’appât. Les drones peuvent transporter un maximum de deux missiles et doivent constamment retourner à leur base pour recharger les munitions dont le coût est prohibitif. Comme pour le fusil d’assaut russe AK47, l’argent se trouve dans les munitions. Enfin, de nombreux pays du tiers-monde, dont l’Éthiopie, n’ont pas d’experts pour les piloter et ont besoin d’une assistance technique permanente en faisant appel à des mercenaires pour piloter à distance les drones pour les clients.

    Les contrats de vente prévoient la formation de pilotes locaux, mais les constructeurs se montrent très réticents à transférer intégralement les connaissances technologiques nécessaires pour agir de manière autonome. C’est notamment le cas des ventes réalisées pendant les conflits. Le gouvernement de Tripoli ou le régime fasciste Amhara n’ont ni le temps ni la force d’exiger une formation adéquate, ils paient donc aux fabricants plusieurs millions supplémentaires pour pouvoir utiliser les services de techniciens mercenaires et tenter de vaincre l’ennemi avant qu’il ne soit vaincu.

    Les fabricants de drones de combat israéliens et turcs s’accordent à dire que les meilleurs accords sont ceux conclus avec des régimes dictatoriaux faibles et menacés. Pour obtenir des victoires immédiates, éphémères ou réelles, ils ne discutent pas du prix et tombent dans les pièges des munitions (non produites localement) et des mercenaires pilotés à distance. Les fabricants vendent des quantités de drones et d’armes jusqu’à ce qu’ils estiment que la capacité financière de la dictature est épuisée. Ensuite, les ventes ne se font que si un pays tiers assure les fonds nécessaires à la dictature (dans le cas de l’Éthiopie, les Émirats arabes unis) ou en échange d’accords (d’aubaine) pour exploiter les ressources naturelles de l’acheteur.

    Le risque pour de nombreuses dictatures, dont l’Éthiopie, est de dépenser des fortunes en drones et en armements en bradant les ressources naturelles destinées au développement de leur pays et en effondrant leur économie, sans garantie de victoires définitives et durables. Une fois le ravitaillement interrompu, l’ennemi a de grandes chances de regagner le terrain perdu et de vaincre l’adversaire. Les drones, sans une armée appropriée, bien armée et motivée, ne sont pas en mesure d’assurer la victoire finale par eux-mêmes.

    Fulvio Beltrami

    Focus on Africa, 11 déc 2021

    #Maroc #Algérie #SaharaOccidental #FrontPolisario #Maghreb #Isrël