Espagne, Algérie, Pedro Sanchez, Sahara Occidental, Maroc,
Coincé, Sanchez, aidé par ses alliés à l’UE, fait des pieds et des mains pour se sortir du marais dans lequel il s’est mis en décidant unilatéralement de changer la position historique de l’Espagne sur le Sahara occidental pour se rallier aux thèses du Makhzen. Si, comme l’a si bien dit Tebboune, l’Algérie n’a aucun problème avec l’Espagne et les Espagnols, ce revirement brutal et inexpliqué du chef du gouvernent ibérique a fait de lui une persona non grata à Alger qui, à travers son ministre des Affaire étrangères, a conditionné le retour à la normale des relations entre les deux pays par le départ de l’actuel patron de la Moncloa.
Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a exprimé hier depuis l’Allemagne son «souhait d’être reçu en Algérie», confirmant sa volonté de reprendre langue avec Alger, comme le lui ordonne l’Union européenne, en vue de pallier le manque d’approvisionnement énergétique en prévision de l’hiver prochain suite à la menace de la Russie de fermer les robinets du gaz qui alimentaient l’Europe.
«Je dirais que j’aimerais être cette personne qui va en Algérie», a, en effet, déclaré Pedro Sanchez hier, lors d’une conférence de presse conjointe avec le chancelier allemand Olaf Scholz, après avoir assisté en tant qu’invité à une réunion de l’autorité exécutive allemande sur la stratégie de sécurité et d’autres questions telles que la garantie de l’approvisionnement énergétique. Ce souhait du PM espagnol d’être reçu en Algérie conforte la volonté de l’UE de mettre fin à la crise diplomatique née il y a 5 mois due revirement de sa position à l’égard du conflit du Sahara occidental en s’alignant sur les thèses marocaines et s’éloignant du droit international. Ce que lui reproche Alger, qui a décidé de suspendre immédiatement le traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération conclu avec l’Espagne le 8 octobre 2002.
La pression de Scholz
Pour mieux comprendre la sortie de Sanchez, que beaucoup d’observateurs qualifient d’aveu de défaite, il est important de mettre les choses dans leur contexte. En effet, Pedro Sanchez a reçu hier en Allemagne le «plein soutien» d’Olaf Scholz pour le projet de construction d’un gazoduc d’acheminement du gaz de l’Espagne vers le cœur de l’Europe.
«La sécurité des approvisionnements fait partie de la sécurité nationale, allemande et européenne», a déclaré le Chancelier allemand, qui ajoute : «L’exécutif allemand travaille déjà sur une stratégie de sécurité nationale, qui envisage la possibilité de faire de l’Espagne un pays de transit pour le gaz de l’Afrique du Nord vers l’Europe du Nord».
Après quoi, Sanchez a rappelé que «le projet d’étendre le réseau ibérique au-delà des Pyrénées fait partie d’un vieil engagement non tenu envers l’Union européenne», bien qu’il ait évité de blâmer directement la France «pour le goulot d’étranglement» qui empêche l’Allemagne et d’autres pays de l’UE à se libérer du diktat du président russe Vladimir Poutine.
Cependant, il y a deux façons d’étendre les interconnexions de l’Espagne et du Portugal au reste de l’Europe. L’une passe par la France et l’autre par l’Italie. Et il se trouve que l’une comme l’autre passent par l’Afrique du Nord, plus précisément l’Algérie, premier fournisseur espagnol de gaz naturel qui, en raison de la politique de Sanchez, s’est tournée vers l’Italie. La référence au rôle clé de l’Algérie dans l’approvisionnement en gaz du sud vers le nord de l’Europe a été brève mais frappante dans l’apparition de Scholz et Sanchez devant la presse.
Lorsqu’un journaliste a demandé s’ils prévoyaient tous les deux de se rendre dans ce pays, Sanchez a répondu: «J’aimerais être celui qui va en Algérie.»
L’UE s’en mêle
L’Union européenne, qui s’est mêlée de ce conflit qui concerne un de ses membres, a dès l’entrée de jeu blâmé Sanchez pour avoir créé cette crise diplomatique, en lui ordonnant de relancer le dialogue avec l’Algérie afin de résoudre la crise qui s’annonce pour le prochain hiver, suite à la menace de la Russie de couper les approvisionnements en gaz et surtout à l’incapacité de l’Espagne de répondre aux besoins énergétiques de certains des membres de l’UE, notamment l’Allemagne.
Le haut représentant de la politique étrangère, Josep Borrell, a pris sur lui d’aider et l’Europe à s’approvisionner en gaz et Sanchez à sortir de la crise qu’il engendrée depuis cinq mois avec l’Algérie et dont les conséquences économiques pèsent lourdement sur l’exécutif espagnol.
En soutenant que l’Espagne partagerait la position de l’Europe des vingt-sept pour la tenue d’une consultation à même de permettre au peuple sahraoui de s’exprimer au sujet de son avenir, le haut représentant de l’UE agissait en fait pour le compte de Sanchez.
A. R.
L’Algérie aujourd’hui, 31/08/2022
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