Maroc Confidentiel

Desseigne: Rachida Dati avait jusqu’à 8 liaisons en même temps

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L’histoire commence le 11 juillet 2002 lorsque le président du gouvernement espagnol à l’époque, José María Aznar, ordonne de récupérer l’îlot Persil que les forces Auxiliaires marocaines avaient occupé. Le Makhzen, rancunier, c’est connu, n’a jamais pardonné l’affront et décide de se venger. Six ans plus tard, en septembre 2008 plus précisément, le magazine L’Observateur du Maroc surprend l’Espagne – et la moitié du monde – avec la couverture suivante : « Rachida Dati enceinte… d’Aznar ». Dati, une jolie française d’origine marocaine, était alors ministre de la Justice de France, et sa grossesse avec un père inconnu a suscité un énorme intérêt dans la presse française.

« Rachida Dati enceinte… d’Aznar ». Avec ce titre et un photomontage dans lequel apparaissent la ministre française de la Justice et l’ancien président du gouvernement espagnol, le premier numéro de septembre 2008 ouvrait l’hebdomadaire marocain francophone « L’Observateur du Maroc ». A travers le FAES, la fondation qu’il dirige, Aznar s’est empressé de démentir : « C’est un mensonge total et complet». Le mensonge n’a servi à rien. Les comérages étaient à la une de la presse rose du monde entier, et même des croniques politiques en France. La ministre a refusé de préciser quoi que ce soit : « J’ai une vie privée compliquée et je n’en dirai rien ». Fille d’un immigrant marocain et d’une Algérienne, Dati avait 42 ans à l’époque, était célibataire et sans enfant.

La rumeur a été déclenchée lorsque, dix jours plus tard, l’hebdomadaire espagnol ‘Interviú’ a publié un reportage intitulé « Les photos les plus embarrassantes d’Aznar » dans lequel l’ancien président a été vu en train de dire au revoir à Dati, avec un bisou sur la joue, à la sortie d’un restaurant parisien. Pour aggraver les choses, Bakchich Info, une publication satirique digitale française réputée pour ses exclusivités sur le Maghreb, a semblé prêter foi aux commérages avec une histoire intitulée « Bienvenue à la petite Dati-Aznar ».

En octobre 2014, un tribunal de Versailles a jugé que le père de la petite Zohra, la fille de Dati, est Dominique Desseigne, un veuf de plus de 75 ans, un riche homme d’affaires qui possède des hôtels, des casinos, auquel l’hebdomadaire Challenge attribue une fortune de 630 millions d’euros. Il doit verser à Dati, aujourd’hui maire du VIIe arrondissement de Paris, une pension alimentaire de 2.500 euros par mois. Desseigne est un vieil ami de l’ancien président Nicolas Sarkozy.

En plus de publier le démenti, Aznar a fait appel devant les tribunaux. Il a porté plainte en 2008 en Espagne contre Charai et son hebdomadaire et, trois ans plus tard, il a finalement obtenu une condamnation définitive. Le tribunal provincial de Madrid a condamné le directeur de « L’Observateur du Maroc » à lui verser 90 000 euros pour « dommages moraux » -qu’il a déjà perçus- et à insérer le verdict dans trois journaux marocains et trois journaux espagnols.

L’Observateur du Maroc est l’un de ces hebdomadaires francophones au Maroc qui n’a pratiquement pas de lecteurs, mais il n’est pas sans publicité. Il compte quinze journalistes, auxquels s’ajoutaient trois chroniqueurs français chevronnés qui ont consacré une partie de leur vie professionnelle au Maghreb. Son directeur préside également Med Radio, le quotidien arabe Al Ahdath Al Maghribia et est membre du conseil d’administration de deux think tanks étasuniens.

Ahmed Charaï

En octobre 2014 aussi apparaît un mystérieux hacker, activant sous le pseudonyme de @chris_coleman24, dévoile l’appartenance d’Ahmed Charaï à la Direction générale des études et de la documentation (DGED), les services marocains de renseignement extérieur, dirigé par Yassine Mansouri, un ami d’enfance du roi du Maroc. Il a publié des documents compromettants pour Charaï, la DGED et la diplomatie marocaine.

Charai y apparaît comme un intermédiaire des services de renseignement marocains qui parvient, en échange d’enveloppes avec de l’argent liquide, à ce que des journalistes et des think tanks américains, britanniques et français écrivent des articles favorables au Maroc et préjudiciables à l’Algérie et le Front Polisario. Les noms des bénéficiaires et les sommes qu’ils ont perçues, entre 11 750 et 47 000 euros, figurent dans les documents. A la caisse s’ajoutaient des invitations à passer des vacances au Maroc.

Dans sa défense contre la paternalité que Dati lui a attribuée, Dominique Desseigne a affirmé que Rachida Dati avait jusqu’à huit liaisons en même temps et il cite Aznar parmi ces liaisons. Les détails avec cet article de La Dépêche paru le 2 novembre 2011.

Rachida Dati avait jusqu’à huit liaisons en même temps, selon l’avocate du père présumé

Selon une information du Monde.fr, Dominique Desseigne, assigné en justice par Rachida Dati pour reconnaissance de paternité, ignore lui-même s’il est le père de Zorah. Selon lui, celle qu’il appelle sans jamais la citer « la dame » avait à l’époque plusieurs liaisons en même temps. Son avocate recense, via les informations retrouvées dans la presse, jusqu’à huit relations.

Rachida Dati et Dominique Desseigne

Parmi ces relations, il y aurait « un animateur télé, un ministre, un PDG, un premier ministre espagnol, l’un des frères de Nicolas Sarkozy, un procureur général qatari et l’héritier d’un empire du luxe ».

Pour le PDG du Groupe Lucien Barrière, sa liaison avec l’ex-ministre n’était qu’une « aventure ». L’homme a donc indiqué qu’il contesterait la demande d’expertise, autrement dit qu’il refuserait le test de paternité. « Je ne lâcherai rien. Parce que j’ai été correct et que je n’ai rien à me reprocher » aurait-il confié à ses amis.

De son côté, l’avocate de Rachida Dati, Me Marie-Christine Guillot-Bouhours, a refusé de commenter l’affaire. Une source judiciaire a toutefois révélé que Rachida Dati « invoquera des attitudes de Dominique Desseigne, qui lui a loué un appartement. Elle produira des attestations de son personnel qui raconte qu’il venait souvent voir la petite ». Ce que Dominique Desseigne réfute.

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