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Les pays du G7 ont visé, ce vendredi 3 septembre, la manne énergétique de la Russie en convenant de plafonner le prix de son pétrole, provoquant une réaction de Moscou qui a fait trembler les Européens, en annonçant que le gazoduc Nord Stream serait totalement arrêté jusqu’à la réparation d’une turbine. Le plafonnement du prix du pétrole exporté par la Russie est un mécanisme inédit aux effets incertains dont des analystes préviennent qu’il pourrait se retourner contre ses concepteurs. Le dispositif est inédit. Des systèmes ont déjà été élaborés pour empêcher une nation d’exporter, comme c’est le cas pour l’Iran ou le Venezuela actuellement, ou limiter ses échanges, comme l’Irak dans le cadre du programme «pétrole contre nourriture» (1995-2003), mais jamais la communauté internationale n’a encore imposé un prix différencié à un pays, d’après «Capital».
«Aujourd’hui, le G7 a franchi une étape essentielle dans la réalisation de notre double objectif, à savoir exercer une pression à la baisse sur les prix mondiaux de l’énergie, tout en privant Vladimir Poutine de revenus pour financer sa guerre brutale en Ukraine», s’est empressé de déclarer la Secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen. Depuis le début du conflit, Moscou aurait engrangé 74 milliards de dollars grâce à ses ventes de pétrole, selon l’Institut international de la finance, comme le rapporte le Monde.
Pour l’heure, les modalités d’application d’un tel dispositif n’ont pas été dévoilées. «Le plafond des prix sera fixé à un niveau basé sur une série de données techniques et sera décidé par l’ensemble de la coalition avant sa mise en œuvre», ont annoncé les sept pays. Ils ont néanmoins confirmé leur volonté d’interdire aux compagnies d’assurance et de réassurance de couvrir le transport maritime de pétrole russe si ce dernier est acheté à un prix inférieur ou égal à celui «déterminé par la large coalition de pays adhérant au plafonnement de prix ou le mettant en œuvre», reprend «Le Monde».
Pour que le plafonnement devienne réalité, il faut que la Russie s’y plie et continue d’exporter vers des pays qui en ont adopté le principe. Or le vice-Premier ministre russe chargé des questions énergétiques, Alexandre Novak, a prévenu jeudi que la Russie ne vendrait plus de pétrole aux pays plafonnant les prix. «
En ce qui concerne les restrictions sur les prix, (…) nous ne livrerons simplement plus de pétrole ou de produits pétroliers aux compagnies ou aux pays qui imposent de telles restrictions », a-t-il averti, cité par les agences de presse russes, relaye l’AFP. L’effort est “ambitieux”, reconnaît le New York Times : le plan “vise à former un cartel international d’acheteurs pour plafonner le prix du pétrole russe” afin d’“éviter un choc des prix, tout en vidant le trésor de guerre du président Vladimir Poutine”.
Le plafonnement devrait être mis en place “d’ici début décembre”, avant que n’entre en vigueur l’embargo décidé par l’Union européenne et critiqué par le gouvernement Biden qui craint que cela « ne fasse monter en flèche les prix de l’énergie et ne fasse basculer l’économie mondiale dans la récession».
B. Nadir
Le Carrefour d’Algérie, 05/09/2022
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