Espagne, Algérie, Pedro Sanchez, José Manuel Albares, Maroc, Sahara Occidental,
par Abdelkrim Zerzouri
Depuis la brouille diplomatique entre Alger et Madrid, qui dure depuis le revirement de la position espagnole sur le dossier du Sahara Occidental, publiquement assumé le 18 mars dernier, à travers son soutien au plan d’autonomie proposé par le Maroc, le gouvernement de Pedro Sanchez ne s’est pas lassé de chercher maladroitement une voie de rapprochement avec l’Algérie. Tout en craignant de fâcher le Maroc, qui surveille de très près les faits et dires des responsables espagnols sur ce registre.
Ainsi, jeudi dernier, le ministre espagnol des Affaires étrangères a réitéré le souhait du gouvernement espagnol d’entretenir les meilleures relations avec l’Algérie, qui sont mutuellement bénéfiques pour les deux pays, a-t-il estimé, non sans souligner que cette bonne relation que son gouvernement tente d’établir avec l’Algérie ne doit pas être au détriment de la relation avec le Maroc.
Pourtant, le gouvernement espagnol a bien pris une décision (soutien au plan d’autonomie) en faveur du Maroc et au détriment du droit international que respecte l’Algérie ! Il s’agit là d’un message réconfortant pour le Maroc, qui pourrait signifier que la position de l’Espagne sur le dossier du Sahara occidental ne changera pas. «Nous souhaitons avoir avec l’Algérie les mêmes relations que nous entretenons avec tous nos voisins, de respect mutuel et de non-ingérence. Nous ne voulons pas que la relation solide que nous construisons avec le Maroc et qui profite à l’Espagne, et surtout à l’Andalousie, soit un obstacle pour celle avec l’Algérie», a-t-il affirmé dans une tentative de mettre ses deux voisins sur le même pied d’égalité. Une demande à l’Algérie de faire comme si de rien n’était ? Voilà à quoi se résument les vaines tentatives du gouvernement espagnol pour apaiser les relations entre les deux pays.
Plus perspicace est la déclaration du plus haut représentant européen pour les Affaires étrangères Josep Borrell, lui-même ancien membre du gouvernement espagnol en tant que ministre des Affaires étrangères, et qui a estimé dans ce sens, à la fin du mois d’août dernier, que «la position du gouvernement espagnol, et celle de l’UE, est de défendre la tenue d’une consultation pour que le peuple sahraoui puisse décider de la manière dont il souhaite son avenir».
Mais, ce responsable a apporté des rectifications à sa déclaration, en sautant le passage qui parle de la «la consultation pour que le peuple sahraoui puisse décider de son avenir», et dire que «la solution au problème du Sahara soit une solution convenue entre les parties dans le cadre des résolutions des Nations unies». Malgré cela, le Maroc n’a pas digéré la position de Borrell, et a procédé à l’annulation de sa visite prévue au courant du mois de septembre. L’Espagne reste avec ses pieds enlisés dans les sables du Sahara occidental. Car, l’Espagne ne peut arriver à aucun rapprochement avec l’Algérie tant que sa position sur le Sahara occidental n’est pas rectifiée. C’est l’un des caractères forts de la diplomatie algérienne.
Le Quotidien d’Oran, 10/09/2022
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