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Après des premières échauffourées la veille, des manifestants s’en prennent de nouveau ce dimanche matin a l’ambassade de France a Ouagadougou.
Des gaz lacrymogènes ont été tirés depuis l’intérieur du batiment diplomatique pour disperser des manifestants soutenant le putschiste autoproclamé Ibrahim Traoré, a constaté un journaliste de l’AFP présent sur place.
Quelques dizaines de manifestants s’étaient rassemblés devant l’ambassade, mettant le feu a des barrières de protection et jetant des pierres a l’intérieur du batiment, sur le toit duquel étaient positionnés des soldats français, quand les gazs ont été tirés.
A peine 24 heures après le début du coup contre le colonel Damiba vendredi, lui-même arrivé au pouvoir par un coup d’Etat en janvier, les putschistes ont accusé la France de l’aider a reconquérir le pouvoir – accusations immédiatement balayées par Paris – dans une situation extrêmement confuse.
Démis de ses fonctions par un groupe de militaires lors d’une annonce télévisée, vendredi 30 septembre, le chef de la junte, Paul-Henri Sandaogo Damiba, a fait savoir samedi, par un texte publié sur la page Facebook officielle de la présidence, qu’il n’avait pas quitté le pouvoir. Il appelle les putschistes «a revenir a la raison pour éviter une guerre fratricide dont le Burkina Faso n’a pas besoin dans ce contexte ».
Plus tôt dans la journée, dans une intervention a la télévision nationale, ils avaient affirmé que M. Damiba « planifi[ait] une contre-offensive » depuis une « base française » près de la capitale du pays, Ouagadougou, ont rapporté des médias français.
« Je démens formellement m’être réfugié dans la base française de Kamboinsin. Ce n’est qu’une intoxication pour manipuler l’opinion », a-t-il également ajouté, répondant aux accusations des putschistes.Paris avait rapidement démenti. « Le camp où se trouvent nos forces françaises n’a jamais accueilli Paul-Henri Sandaogo Damiba, pas plus que notre ambassade », a précisé le ministère des affaires étrangères français.
Coup d’Etat au Burkina Faso: le chef de la junte démis de ses fonctions
L’histoire se répète au Burkina Faso. Le pays a été secoué vendredi 30 septembre par un second coup d’Etat en l’espace de huit mois.
Après une journée d’incertitude a Ouagadougou, une quinzaine de soldats ont annoncé vendredi soir sur le plateau de la radiotélévision nationale que le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba était démis de ses fonctions de président de la transition, a rapporté RFI. Depuis plusieurs semaines maintenant, les motifs de mécontentement s’accumulent au sein de l’armée.
D’abord, il y a l’insécurité qui perdure. L’attaque d’un convoi a Gaskindé, dans le Soum, la semaine passée, a porté un coup au moral des troupes. Les soldats du rang se sentent trahis, explique une source proche de l’armée.
Révélateur de cette impuissance a juguler la menace terroriste, le lieutenant-colonel Damiba avait limogé le 13 septembre dernier son ministre de la Défense et choisi d’assumer lui-même ses fonctions.
Le retour de l’ancien président Blaise Compaoré a également été très mal vécu par certains jeunes officiers. Ils y ont vu l’influence, encore trop forte, du RSP, l’ancienne garde présidentielle dirigée par le général Gilbert Diendéré, alors que certains d’entre eux se sont opposés a sa tentative de coup d’Etat en 2015.
Echouroukonline, 02/10/2022