LES JUIFS ALLIES DES ALAOUITES AU MAROC
Aveux : un ancien militaire sur la dictature au Maroc
Un sultan Alouite au Maroc : « le plus français des Marocains, c’était moi » ! Interview accordé par Ahmed Rami au grand quotidien Algérien « Alkhabar » et publié le 20 Juin 2007. Révision Ribaat.
Alkhabar : Pour vous, le règne de Mohamed VI est-il radicalement différent de celui de son père ? Après son accession au trône, vous avez adressée une lettre à Mohamed VI. Quel en était le sens et le but ? Votre lettre a-t-elle eu des conséquences ?
Ahmed Rami : On se souviendra que le Maroc, sous Hassan II, a été une abominable dictature, d’une férocité systématique. Les opposants tombaient dans un monde sombre de cauchemar et de torture que l’ignoble souverain appelait benoîtement son « jardin secret », quand il parlait aux journalistes-carpettes des médias français. On gardera aussi à l’esprit le fait que Hassan II avait amassé l’une des plus grosses fortunes du monde, comme son acolyte Mobutu, en prélevant systématiquement une dîme sur toutes les activités de ses « sujets » dont l’appauvrissement régulier est aussi un fait incontestable. Tous les gouvernements français, de gauche comme de droite, ont cautionné ces ignominies.
Après le décès du père de Mohamed VI, je me suis réjouit que l’un des plus grands voleurs de l’Afrique soit enfin mort. Hassan II et son sourire sarcastique, quand il évoquait ses ennemis torturés, ont disparu.
Mais la question que je me suis alors posée était : la tyrannie va-t-elle continuer ?
En réalité, le règne de Mohamed VI n’est que la continuité du régime de Hassan II sous un autre style. La transition, de Hassan à son fils, a été minutieusement préparée par les juifs et par Israël qui se sont chargés de « l’éducation » du « prince héritier » dès sa naissance ! Une délégation israélienne – de plus de 120 membres – est venue participer aux obsèques de Hassan II. Selon les révélations de Mohamed Hassanein Heikal (publiées dans la revue Asheraa) et confirmées par l’ancien chef du Mossad (publiées dans ses Mémoires), Hassan II était un agent du Mossad qui espionnait (rapportait sur son pays, sur les pays arabo-islamiques et sur les sommets arabes) au profit d’Israël !
Après la mort de Hassan II, j’ai adressé à Mohamed VI une lettre ouverte publiée au Maroc : en arabe, par Al-Osboa et Al-Ayam, et, en français, par « Le Journal ». Elle est également publiée sur le net dans : http://rami.tv.
Dans cette lettre, j’ai essayé, en citoyen actif, de formuler des conseils pratiques au nouveau chef d’état pour lui faire éviter de répéter les graves erreurs de son père. Ces « conseils » sont d’ailleurs valables pour tous les dirigeants arabo-musulmans d’aujourd’hui. Depuis je n’en ai reçu aucune réponse et je n’en ai vu aucun effet ! (1)
Alkhabar : Comment évaluez vous les réformes et les changements qu’a connu le Maroc ? Et pourquoi Ahmed Rami n’est pas retourné au Maroc à l’instar d’autres opposants ? Le Maroc est il en train d’instaurer une vraie monarchie constitutionnelle ? Quelles sont les limites du rôle de l’armée après les changements qui ont touché les généraux les plus connus tels Hamidou Lâangri et Qadiri avant lui ?
Ahmed Rami : Mohamed VI a suivi, exactement, le même parcours que celui de son père et de ses ancêtres de la dynastie alaouites. Hassan II a aussi commencé son parcours par de beaux discours démagogiques. Mais, dans les faits, Hassan et son fils n’ont fait que renforcer, avec le temps, leur pouvoir tyrannique personnel. Les élections truquées, le « parlement », « les partis » ne sont que des décors de maquillage du régime. Mohamed VI conserve tous les pouvoirs essentiels de l’Etat : la défense, l’intérieur, les affaires étrangères, etc… et ne laisse au Parlement que des pouvoirs formels, chambre d’enregistrement des volontés du roi ! Le premier ministre lui-même ne vient pas du parti qui a « gagné » les élections truquées ; il vient du palais royal !
Face au sultan on a une classe politique pourrie et totalement domptée par le régime. C’est ainsi que nous tournons dans un cercle vicieux de « roi » en « roi » alaouite. La monarchie au Maroc n’est pas légitime et ne représente pas notre peuple. Elle ne représente que les intérêts des puissances dominatrices juives et étrangères. Ce dont nous avons bien besoin au Maroc, c’est d’un régime vraiment démocratique choisi et directement élu par le peuple. Et la démocratie est totalement incompatible avec ce régime dictatorial et féodal fondé sur l’anachronique, stupide et dépassé principe de l’héritage dynastique de crapule en crapule ! La légitimité ne peut pas se transmettre par héritage. Donc au lieu de plus de maquillage et de replâtrage de ce régime pourri qui est prêt à s’effondrer, ce dont nous avons bien besoin au Maroc, c’est d’une véritable révolution économique, sociale, culturelle et politique, et comme je l’ai dit dans ma lettre à Mohamed VI (2) :
La stabilité des États modernes s’établit sur la force de la loi et non sur la loi de la force et de la répression ; leurs constitutions doivent être fondée sur les valeurs spirituelles bien ancrées de la nation et des hautes valeurs de leur époque ; leur dignité doit être fondée sur celle de ses citoyens et non sur ces vieilles marques d’esclavage qui consistent à baiser les mains, à se prosterner devant un être humain et exercer l’hypocrisie à outrance. (3)
Pourquoi ne suis je pas retourné au Maroc après la Mort de Hassan II ?
Parce qu’au Maroc il n’y a pas encore de démocratie et d’État de droit qui garantisse le droit à la vie et à la sécurité de tous les citoyens.
Malgré les apparences et la propagande de ce régime terroriste, le Maroc, exactement comme en Palestine, est encore aujourd’hui, une véritable grande prison. Mohamed VI a fait sortir quelques prisonniers des prisons de son père pour les remplacer par ses propres prisonniers ! La dictature est une sorte d’occupation. C’est toujours et encore la même maffia criminelle, mais plus maquillée, qui gouverne le pays ! Les « généraux » Lâangri et Kadiri – ainsi que Driss Basri, avant eux – ne sont pas des hommes d’Etat, mais de simples esclaves et de petits exécutants de la volonté du pouvoir personnel du roi ! Ces qualités sont d’ailleurs leurs seules « compétences » qui les ont qualifiés à leur poste dans le Makhzen Alaouite. Le policier Lâangri et le commerçant Kadiri sont, avant tout des hommes d’affaires corrompus qui n’avaient aucune emprises ou racine dans l’armée. Quant à l’armée, après les deux tentatives de coup d’état de 1971 et 1972, et l’assassinat de Dlimi, la monarchie a appris à se méfier d’elle, à la corrompre, à l’affaiblir et à la surveiller de très près ! C’est pour cela qu’un corrompu, comme Kaderi, a eu une telle importance après la mort du général Dlimi. Ce qui est sûr, c’est que les bases qui constituent la majorité représentative de l’armée – que ce soit au Maroc, en Algérie ou en Turquie, elles, ne sont pas isolées du peuple, et elles représentent en fait, les mêmes courants politiques et idéologiques qui traversent la société.
L’expérience que le Maroc a eue avec les crapuleux sultans alaouites nous démontre que la monarchie – « constitutionnelle » ou non – est catégoriquement incompatible ave l’Islam, avec les temps modernes et la démocratie. (4)
En Suède, où j’habite actuellement, la monarchie n’est devenue qu’un musée pour les touristes, pour voir les restes d’une époque tyrannique et révolue. Le « roi » – en Suède d’aujourd’hui – n’a pas même le droit de se mêler de politique ! La monarchie Suédoise ne s’est pas effacée volontairement d’elle même. C’est un coup d’état – dirigé par le général Adelcrutz – qui a renversé la monarchie corrompue et qui a instauré la constitution qui est encore aujourd’hui en vigueur en Suède. Il est de même en Angleterre où la monarchie n’a abdiqué que par la force ! Mais, dans le monde arabe d’aujourd’hui, faible et divisé : ce ne sont pas seulement les monarchies corrompues et tyranniques qui essaient de s’éterniser – au 21ème siècle – en se camouflant sous des airs de « constitutionnelles ». Ce sont mêmes des « républiques » actuelles qui essaient aussi de s’éterniser en « républiques » monarchiques, en instaurant le principe monarchique de succession du pouvoir par l’héritage dynastique ! (5)
Alkhabar : Dans vos écrits vous avez posé la question : « qui gouverne le Maroc ? » Êtes-vous même arrivé à une réponse ?
Ahmed Rami : Depuis que la bande criminelle des alaouites au service des envahisseurs s’est emparée, par la terreur, du pouvoir – avec l’aide des puissances coloniales occupantes – ce sont les étrangers qui – directement ou indirectement – gouvernent notre pays ! La seule forme « d’alternance » du pouvoir que nous avons connu, jusqu’à présent, est l’alternance entre colonialisme et le néo-colonialisme.
Quand la dynastie des ancêtres de Mohamed VI s’est sentie sérieusement menacée par la révolution du peuple marocain, en 1911 et 1912, elle a fait appel à l’envahisseur étranger pour la protéger. C’est de là quarante ans de la résistance du peuple marocain, le colonialisme qui se sentait incapable et menacé, a fait appel à son tour à la dynastie alaouite pour protéger les intérêts essentiels du colonialisme sous forme d’un néo-colonialisme plus masqué et camouflé ! C’est ainsi, qu’en 1956, Mohamed V a joué le rôle d’un véritable « Cheval de Troie » des occupants. Et c’est ainsi que la révolution de la résistance marocaine a été avortée en faisant appel à la même dynastie qui avait livré le Maroc aux occupants en 1911 !
Souvenons nous que lorsque les Français occupèrent Fèz – notre capitale d’alors – le 21 mai 1911, la France avait déjà les mains totalement libres au Maroc.
Le Sultan Hafid – qui s’appelait, lui-même, « le victorieux » – reçut son ami juif F.Weisberger, l’envoyé spécial du journal « Le Temps », pour lui expliquer et lui faire répéter que « le plus français des Marocains, c’était moi » ! Le « commandeur des croyants » ajouta : « Mon désir le plus sincère est de marcher la main dans la main avec la France, mais je suis entouré de gens malfaisants qui ont intérêt à me brouiller avec la France » [sans doute les Rifains et le peuple marocain en armes contre l’invasion]. « J’apprécie à leur juste valeur les services que me rend votre mission militaire. »
C’était en Mars 1911. Et ce n’était pas un lapsus, quelques mois plus tard Hafid « le victorieux » recevait le même juif Weisberger (voir Le temps du 24/12/1911), son inspirateur et haut-parleur préféré, pour lui dire combien il était décidé à aller jusqu’au bout …de sa collaboration avec les français. Il commença par faire l’éloge le plus dithyrambique du commandant Mangin. Normal : Mangin l’avait sauvé du désastre puis du ridicule.
La grande fête de l’Aïd El Kebir ; de cette année-là, avait été complètement boycottée par ses sujets : le mechouar de son palais aurait été vide, si Mangin ne l’avait fait occuper par les troupes « new-look » formées par les occupants et dont les beaux uniformes tout neufs avaient été fournis par la mission militaire française, tout exprès pour la circonstance.
L’armée française s’occupait même du décor et fournissait des figurants mal salariés. Hafid « le victorieux » tenait absolument à ce que la France sache combien il lui était infiniment reconnaissant. Il termina l’entretien (publié dans le Temps le 24/12/1911) en disant : « Je suis fermement décidé à profiter du précieux concours de votre mission militaire pour réorganiser mon armée, réorganisation qui est elle-même la base de toute réforme fiscale. Je réussirai, si la France veut bien m’y aider. »
Ces déclarations du Sultan Hafid sont très révélatrices du qui et du comment le Maroc a toujours été gouverné sous le pouvoir de la dynastie alaouite actuelle !
Cela s’est passé au début du 20ème siècle. Mais avec ce qui ce nous arrive actuellement, cent ans après, et au début de ce 21ème siècle, nous montre que l’histoire se répète pour les peuples et les pays qui n’en tirent pas les leçons adéquates !
Le Sultan « Hafid » d’hier est le « Karzaï » d’aujourd’hui, le « Abbas », le « Allaoui », le « Malki », le « Séniora », le « Moubarak », le « Ben Ali »… de la Palestine, au Liban, de l’Afghanistan en Iraq et de la Somalie au Darfour en attendant le tour du Maghreb. Les juifs et les occupants ayant réussi – pour l’affaiblir – à diviser le monde arabo-islamique en des petits entités, ils visent maintenant à diviser ces petits Etats en de micro-entités faciles à dominer, manipuler et dévorer !
Alkhabar : Quelle est votre lecture de la décision du prince Moulay Rachid de quitter le Maroc ainsi que sur les positions du prince Moulay Hicham et d’Idriss Basri ?
Ahmed Rami : La monarchie constitue le plus grand obstacle pour la libération, la liberté et l’indépendance du Maroc. Cette monarchie doit tomber et avec elle tous ses princes tomberont ! Le « prince » Hicham et le « prince » Rachid font partie de cette monarchie pourrie et corrompue !
Israël et le lobby juif croient avoir besoin d’un nouveau Cheval de Troie au Maroc et sont en train de « préparer » un autre prince en réserve de la monarchie et qui soit comme une « roue » de secours du régime au Maroc. Quant à Basri, il n’est qu’un ancien vulgaire « flic » du régime.
Mais le plus important n’est pas de savoir :
– qui gouverne un pays ?
Mais :
– comment un pays est-il gouverné ?
La liberté et la démocratie doivent être définies non pas comme contenu abstrait mais comme méthode concrète. C’est-à-dire en tant que règles de jeux démocratiques définies par une constitution élaborée par une constituante librement et directement élue par le peuple. Les contenus des programmes politiques et idéologiques des gouvernements doivent être ouverts aux changements, aux débats et aux choix des partis politiques, selon leurs idéologies pour que les citoyens choisissent – par des élections libres – les programmes et leurs représentants, pour les appliquer. (6)
Alkhabar : Si nous retournons en arrière, regrettez-vous aujourd’hui d’avoir participé aux deux tentatives du coup d’état contre Hassan II, surtout que vous étiez un militaire qui devait normalement obéissance au commandant général des forces armées ?
Ahmed Rami : Tout ce que je regrette aujourd’hui ,c’est de ne pas avoir réussi à renverser ce régime corrompu et de ne pas avoir fait davantage que ce que j’ai essayé de faire pour la liberté et la dignité de notre peuple !
Avant mon entrée à l’Académie militaire de Méknès (en 1966) pour devenir officier, j’étais déjà actif au sein du mouvement nassérien. Professeur au lycée Mohamed V et dans le lycée Fatima Zahra (entre 1963 et 1965) j’ai été arrêté et torturé plusieurs fois pour avoir manifesté contre le régime.
Donc mon but secret essentiel quand je suis devenu officier n’était pas de faire une carrière militaire, mais de renverser la dictature monarchique corrompue, d’abattre la tyrannie. Suivant le principe : « penser globalement et agir localement », je crois que tout citoyen, tout être humain peut et doit agir, dans son domaine, pour le bien et pour la justice ! En Suède, aussi, je suis le même principe ! (7)
Alkhabar : Vous vous concentrez sur le rôle du pouvoir juif dans les prises de décisions dans beaucoup de pays. Certains considèrent que cela est une exagération. Quelle est votre opinion sur cela ? Jusqu’à quel degré cela est-il vrai pour le Maroc ? Cela joue-t-il un rôle dans le rapprochement entre le Maroc et Israël ? Des personnalités, telles qu’André Azoulay et Serge Berdogo, ont-t- elles effectivement un poids ou une influence sur la prise des décisions au Maroc ?
Ahmed Rami : Quand j’étais au Maroc, j’ai constaté qu’on peut tout critiquer sauf celui qui a le pouvoir réel : Le roi !
En arrivant en Suède j’ai, aussi, découvert qu’on peut également tout critiquer : sauf celui qui ont le pouvoir réel : les juifs !
Au cours d’un interrogatoire, à la police de Casablanca en 1964, quand on m’a arrêté pour avoir manifesté contre le roi, je me rappelle qu’un policier, me reprochant cela, me lança : « vous vous croyez en Suède ? » !
Mais maintenant, je suis vraiment en Suède !
Souvent, dans les constitutions et les lois, il y a la liberté d’expression, à condition de ne pas s’en servir ! Il y a des gens qui défendent la liberté d’expression, mais sans l’exercer. Souvent par peur ! Avec l’autocensure qui s’ensuit ! En Suède, j’ai décidé de m’engager à fond sur le front de la résistance intellectuelle médiatique dans le cadre de l’Intifada palestinienne. Et j’ai décidé, coûte que coûte, d’appeler chat un chat et d’exercer mon droit humain à la liberté d’expression ! C’est aussi ce qu’essaie de faire, avec courage, la presse indépendante en Algérie et au Maroc.
Au début de 1987, j’ai fondé une Station radio en Suède : « Radio Islam ». La réaction des juifs et d’Israël a été immédiate et violente ! Dans le débat qui s’ensuivit, j’ai réussi à écrire en Suédois et à publier cinq livres sur la question palestinienne qui ont été plus tard traduits en allemand, en russe et partiellement en français et en anglais. Au cours d’un procès marathon, qui duré six mois, la cour d’appel de Stockholm me condamna à six mois de prison ferme que j’ai purgés « pour avoir manqué de respect » à l’occupation juive de la Palestine !
Je n’exagère pas et je n’ai pas besoin d’exagérer dans mes critiques et mes analyses du judaïsme et du sionisme. C’est la situation crée par l’occupation juive de la Palestine qui dramatique, catastrophique et tragique où la réalité dépassent la fiction ! (8)
Quant au rôle des conseillers juifs de Mohamed VI, il faut savoir que ce « sultan » ne sait ni parler, ni lire ni écrire..! Toutes les décisions et les discours lui sont directement ou indirectement préparés par le juif Azoulay !
La revue Jeune Afrique a rapporté que – pendant la visite de Mohamed VI en France – Azoulay avait tenue une conférence de presse le matin, et le soir le roi a prononcé un discours. Jeune Afrique relève que les journalistes français qui ont écouté le discours royal ont remarqué que le roi a répété, mot à mot, le texte qu’Azoulay leur lut le matin !
Alkhabar : Depuis deux ans, le Maroc connaît l’apparition des organisations armées et des événements sanglants. Quelle est votre lecture de ces événements, et selon vous, quelles sont leurs causes ?
Ahmed Rami : Quand il n’y a pas de démocratie dans un pays, quand le régime n’a aucune légitimité populaire, quand l’État se comporte en force occupante et qui n’a que des reflex sécuritaires, la dictature est alors à comparer avec une occupation étrangère. Et là où il y a occupation, il y a résistance ! (9)
La situation économique, politique et sociale de notre peuple est tellement explosive que le Maroc, lui-même, est devenu, aujourd´hui, une véritable bombe prête à exploser à n´importe moment. Il ne lui manque plus qu´un détonateur ! Les causes et les vrais responsables en sont ceux qui ont créé cette situation explosive. Les exécutants de cette explosion du 11 mars n´en sont que des « fusibles », des « détonateurs » et des victimes. Si la Suède était aujourd´hui occupée ou sous la dictature, elle aurait certainement connu les mêmes problèmes que nous vivons actuellement au Maroc !
Alors, ce qui s´est passé à Casablanca, le 11 mars 2007, n´est qu’un symptôme, parmi d’autres, de la grave calamité abattue sur notre pays et du mal dont il souffre. Au lieu de s´attaquer à l´infection, le pouvoir essaye d´exploiter cet événement pour détourner l´attention des vrais problèmes. (10)
Notre nation islamique est constamment agressée et humiliée, surtout par l´arrogance et l´occupation terroriste juive en Palestine. Nos peuples sont persécutés et violentés par des dictatures stupides au service de nos ennemis. Nous sommes occupés militairement (mécaniquement) en Palestine, en Irak, en Afghanistan, en Tchétchénie et en Somalie etc. Le reste de nos pays islamiques, et de nos peuples, vivent dans des grandes prisons et sont politiquement, c´est-à-dire « chimiquement » occupés. Donc, ce sont les dictatures terroristes locales – alliées à la domination étrangère – qui constituent le problème essentiel dont découle notre crise générale. Face à cette inacceptable et insupportable situation – qui n´a que trop duré – notre jeunesse ne voit plus aucun espoir d´un avenir meilleur ni aucun moyen ou instrument démocratique et civilisé de changement ou d´alternance du pouvoir. Nos peuples vivent sous des dictatures imposées par des régimes illégitimes et terroristes qui ne représentent ni leurs peuples ni les intérêts de leurs pays. En réalité, ce sont les régimes terroristes et les occupations terroristes étrangères qui exercent le véritable terrorisme :
Physiquement, policièrement, intellectuellement, politiquement et militairement. Ce qui me surprend, ce n´est pas l´explosion du 11 mars, c´est plutôt cette étrange et honteuse passivité de nos sociétés ainsi que l´absence d´une véritable résistance – à la hauteur des défis – de la part de notre société civile face à cette catastrophique situation qui menace notre existence même en tant que peuple et nation ! Il y a eu – par exemple – des manifestations, en Occident, contre la guerre sioniste et l´occupation en Irak : car – en Occident – les citoyens ont la liberté d´expression.
Chez nous, l´on terrorise des journalistes, au Maroc, parce qu´ils ont osé critiquer un président algérien ou libyen ! Ainsi, par manque de liberté, on transforme nos sociétés et nos peuples en des cadavres qui ne réagissent plus et qui ne sentent plus la douleur ! Dans les médias tolérés par ces régimes terroristes on développe actuellement une hypocrisie qui voit le monde à l´envers ! Le terrorisme des dictatures des régimes au pouvoir et des occupations étrangères, les invasions et la trahison deviennent normaux, alors que la résistance et le patriotisme deviennent « terrorisme » !
C´est ce qu´on appelle « la normalisation.. » avec Israël !
À mon avis, il n’y a pas d´Al-Qaïda dans la région. Ce qu´il y a vraiment, dans la région, ce sont des régimes dictatoriaux terroristes et illégitimes qui font le lit des mouvements qui leur parlent leur langage ! (11)
Les conditions que ces régimes, fondés sur la violence, instaurent dans nos pays, développent une culture de violence et légitiment le « terrorisme ».
En réalité, la vraie question qu´il faut se poser est de savoir quels sont les objectifs des régimes actuels et d´Israël qui les manipulent ? Et quelle est la résistance adéquate qu´il faut leur opposer ? La meilleure critique doit être par l´action ! C´est-à-dire de faire mieux ! En plus, cette résistance doit nécessairement se faire sur plusieurs fronts complémentaires. Le front politique ou le front médiatique – par exemple – ne sont que des fronts complémentaires et non uniques dans la résistance totale face à cette guerre totale que les ennemis de la liberté nous imposent !
Évidemment, Israël – en alliance avec les services secrets des régimes arabes – est « capable » – comme ça s’est passé avec la GEA – d´infiltrer et de manipuler n´import quelle organisation dans le climat actuel – de manque de liberté et de transparence et le climat du « secret » – propice à tous les complots possibles pour diviser et anéantir nos états comme l´on voit aujourd´hui en Palestine, en Irak, en Afghanistan et en Somalie ! On n´a qu´à se rappeler de l´affaire Lavone en 1954, pour savoir de quoi, de quelle perversion, les juifs sont capables pour atteindre leurs objectifs sataniques ! La seule solution – pour sauver notre pays de tous ces conspirations – est d´y instaurer une vraie démocratie, la liberté d´expression et d´organisation politique pour tous les citoyens, y compris pour les islamistes ! (12)
Nous pouvons même affirmer qu’Al-Qaïda – telle qu´elle est présentée par les médias sionistes – n´existe pas. N´importe quel groupe ou individu peut se dire d´Al-Qaïda, et n´importe quel action peut être accréditée à « Al-Qaïda ». Donc le Mossad et les services secrets du régime marocain peuvent aussi abuser de ce nom pour intoxiquer, infiltrer et manipuler ! (13)
Alkhabar : Il y a encore beaucoup de points obscurs sur l’affaire Ben Barka. Quelle est votre opinion ?
Ahmed Rami : Depuis Ben Barka, il y a eu des centaines de milliers de victimes, des tyrannies, des occupations et des agressions juives : en Palestine, au Liban, en Irak, en Afghanistan, en Somalie et au Maroc.
A-t-on fait la lumière sur l’assassinat de Sheikh Yassine sur sa chaise roulante ?
Est-ce que c’est pour détourner l’attention des massacres israéliennes que l’on médiatise à outrance l’ « affaire Ben Barka » ou l’affaire Hariri ?! La réalité est que l’opportuniste machiavélique Ben Barka est tombé victime du régime néocolonial tyrannique qu’il a lui même contribué à instaurer au Maroc. C’est lui – en tant que président du conseil consultatif désigné par le roi – qui a officiellement demandé d’instituer la fonction (qui n’existait pas avant lui) du prince héritier et de désigner le prince future Hassan II comme prince héritier ! D’ailleurs ce sont les « camarades » – dans l’opportunisme – de Ben Barka qui sont aujourd’hui « au pouvoir » au service de la monarchie et en alliance avec les communistes et les « marxistes léninistes » !!
Alkhabar : Les observateurs, de la politique étrangère marocaine, sont unanimes sur le fait que les relations entre le Makhzen et les dirigeants français ne sont pas ordinaires. Qu’a-t-il donné le Maroc pour obtenir ce privilège ?
Ahmed Rami : Contrairement à ce qu’a voulu faire croire Hassan II dans son livre « Le Défi », le Makhzen des Alaouites n’a pas succédé à la dynastie précédente.
Les Alaouites ont, en réalité, conquis le Maroc, et s’y sont comportés en pays conquis, comme tous les occupants et conquérants. Ses aïeux étaient de petits chefs de bande sortis de leur tanière du Tafilalt.
Hassan II a faussement présenté l’accession des Alaouites au pouvoir dans une espèce de logique de succession, succédant aux nombreuses dynasties, telles que furent celles des Almoravides, des Almohades et des Mérinides, d’illustre mémoire, qui ont régné de Saragosse au Sénégal et d’Agadir à Tunis.
Tout comme si, en France, les Bourbons, dirait-on, ont succédé aux Valois, dans la douceur de la légalité ! Le roi est mort, vive le roi ! Ce n’est pas du tout ça !
Le premier des Alaouites était un chef de bande, un condottiere famélique. Le dernier aussi ! Ce fut un chef de bande qui avait besoin de contrôler la route de Sijilmassa – Fez pour écouler les produits venant du Soudan et y acheter produits et denrées introuvables aux marchés du désert. Et de la contrôler par la force ! La fortune et la puissance de la famille « Alaouite » – base originale de son pouvoir – ne provient donc pas de quelque noble origine dont faussement elle se pare.
La qualité essentielle de l’ancêtre de la lignée – d’Hassan II, et de Mohamed VI – Moulay M’ Hammed, c’est : « son exceptionnelle vigueur physique » (…) « Il peut faire sauter une tête d’un coup de sabre, galoper 60 kilomètres par jour. » ! (…) « Il va courir et batailler partout », dit le très officiel manuel d’histoire du Maroc. C’est vraiment tout ce qu’on en peut dire.
Le premier « grand homme » de la famille Alaouite se comporte en grand voleur et bandit de grand chemin qui amasse son butin, caravane par ci, caravane par là, et finit par se nommer tout seul « sultan du Tafilalet ». Mais l’on se prend à regretter que ce clan dynastique maffieux n’en soit pas resté là. Quand il sorte des limites de son canton pour tenter de s’installer en maître sur la route Sijilmassa-Fez, vieux passage des caravanes Sahariennes.
C’est ainsi que le colonialisme français et toutes les puissances étrangères qui veulent dominer notre pays ont trouvé dans ce Makhzen Alaouite leur instrument idéal pour dominer l’ensemble du Maghreb.
Et il s’est avéré qu’en leur accordant l’« indépendance » les Français avaient trompé les Marocains. Ils avaient transmis le pouvoir au sultan, mais continuaient à tirer les ficelles en coulisse, et lui fournissaient des officiers formés en France et qui avaient aussi servi dans l’armée française, avec toute une armée issue directement de l’armée française. La police se recrutait principalement parmi les traîtres et les collaborateurs qui avaient été les suppôts des colonialistes français et s’installaient désormais aux postes de commande.
Alkhabar : Quelle est votre lecture du livre « Les officiers de sa majesté » qui révèle que les dirigeants de l’armée marocaine ont profité de la guerre du Sahara pour augmenter leur activité dans le commerce et le trafic des armes et drogues ?
Ahmed Rami : Déjà – avant même la guerre de Sahara – à l’époque où, officier dans les rangs des « Forces Armées Royales », j’étais moi même le témoin direct de la corruption générale qui régnait au sein des officiers supérieures proche du roi où les privilégiés étaient légion, et cela jusque dans les rangs de l’ École d’État-major de Kenitra où , pour ne prendre que cet exemple, figurait en 1970 une promotion spéciale de quarante officiers qui, dans toute l’armée était appelée « la promotion Ali Baba » !
Mais, des hommes de troupe aux officiers supérieurs et aux généraux marocains, tous ceux qui conservaient encore une certaine intégrité morale et un certain honneur avaient été conduits à la révolte, contre le pouvoir personnel corrompu et stupide de roi, en découvrant de près la corruption et l’état de putréfaction de son régime. Les révoltes militaires (de Skhirat en 1971 et du 16 août 1972), auxquelles j’ai pris part, ont exprimé notre indignation, notre colère et notre révolte face au pillage des richesses nationales exercé par le roi, par ses prostitués politiques locaux et par une clique de profiteurs juifs qui gravite autour de sa personne.
A la différence des pays occidentaux, le Maroc ne connaît que peu de hold-up de banques. C’est que les voleurs d’envergure savent qu’aujourd’hui, dans notre pays, la source d’enrichissement la plus sûre, la plus rapide, la seule à vrai dire, est le pouvoir.
Le système féodal (makhzen) que les rois alaouites ont perpétué anachroniquement jusqu’au 21ème siècle fait de la corruption généralisée un système de gouvernement.
Alkhabar : Auparavant, vous avez déclaré que la monarchie au Maroc est l’instrument des colonisateurs français. Considérez vous que c’est toujours le cas ?
Ahmed Rami : Sous l’occupation française et après plus de 20 ans de guerre de « pacification » et de massacres perpétrés par l’armée occupante – pour étendre et instrumentaliser le Makhzen (semblable à ce qui se passe, aujourd´hui même en Irak, en Afghanistan, en Somalie, au Liban, en Palestine, etc…) et après 45 ans de résistance populaire, notre indépendance fut, comme je l’ai dit auparavant, avortée en 1956.
Ce qui fait que le pouvoir n´a pas été alors transmis aux résistants et au peuple, mais à une poigné de traîtres et des « karzaï » traîtres ! Donc les occupants ont tout simplement remis le pouvoir à leur propres agents du néocolonialisme pour protéger (nouveau protectorat « Protectorat ») leurs intérêts. Et la domination étrangère a eu largement le temps de former les « cadres » néocolonialistes nécessaires (sécuritaires, militaires, culturels, médiatique, idéologiques et politiques) pour gérer et protéger le néo-colonialisme !
Tous les militaires qui ont formé le noyau des « Forces Armées Royales » étaient de véritables traîtres. Ils étaient des volontaires mercenaires dans les armées de l´occupation étrangères où ils ont servi – non pas pour défendre leur pays – mais dans des guerres d´invasion et d´extermination criminelles au sein des forces d´occupation en Indochine, au Vietnam, en Afrique, ainsi qu´en Allemagne et en Italie ! Ils ont en fait joué le même rôle que les soldats mercenaires barbares sénégalais ont joué au Maroc dans les massacres perpétrés par les forces d’occupation. Au départ, cette armée « royale » a été conçue comme « ferme » d’ « élevage » d’une caricature de futurs « Pinochet », mais absolument pas de futurs Nasser, Amqran ou Kouira !!
Le colonialisme a aussi eu le temps de former, dans ses écoles, tout son arsenal de division et de destruction – de l´intérieur – culturel et politique pour affaiblir notre système immunitaire et pour mieux gérer le néo-colonialisme sioniste idéologique et bien placer ses pions : ses Ahrdan « berbers », ses « laïques » marxistes, ses « athéistes », « libéraux », ses Benzakine, Azoulay, ses Serfaty etc…(14)
Source :
http://radioislam.org/rami/interview-alkhabar-fr.htm
L’interview en Arabe : http://radioislam.org/rami/interview-alkhabar-ar.htm