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En faisant tenir le 16e Sommet de la Ligue arabe un 1er Novembre, le président de la République lançait déjà un message symbolique fort pour signifier la reconstitution de l’union sacrée autour de la question palestinienne et de la poursuite de la lutte pour faire aboutir la revendication arabe de la reconnaissance internationale d’un Etat palestinien et de la libération des territoires arabes spoliées.
Dans son allocution devant les participants au 31e Sommet, le président Abdelmadjid Tebboune n’a ainsi pas manqué de rappeler au monde, en ces temps où s’intensifient les tentatives de provoquer la dissolution totale de la revendication du peuple palestinien, de délégitimer sa lutte et surtout de criminaliser sa résistance, que «la question palestinienne demeure notre cause centrale, au cœur de nos préoccupations et en tête de nos priorités, au moment où elle fait l’objet de tentatives de liquidation, du fait de la poursuite de graves violations par les forces d’occupation qui étendent leurs colonies illégales, tuent des innocents, envahissent villes et villages palestiniens, confisquent des terres et des biens, démolissent des maisons et des bâtisses et forcent le peuple palestinien autochtone à l’exode, notamment à AlQods occupée».
Cette description forte de la situation clarifie aussi la problématique que le sionisme et ses supports ont toujours tenté d’en brouiller le sens et de dénaturer l’objectif de la lutte du peuple palestinien, qui est fondamentalement un combat contre l’oppression d’un système colonial et d’apartheid et pour la libération de sa patrie injustement spoliée avec la complicité de puissances étrangères désireuses de maintenir leur mainmise sur une région stratégique et riche en ressources.
Face au «mutisme assourdissant» de la communauté internationale, face à l’inertie du Conseil de sécurité et des Nations unies, «qui peinent à imposer la solution à deux Etats, objet de consensus international», estime le président Abdelmadjid Tebboune, il ne reste aux Arabes comme alternative qu’un regain de soutien, politique et financier, au peuple palestinien à même de lui permettre «de résister aux crimes systémiques de grande envergure» et de renouveler «notre engagement collectif et notre attachement à l’Initiative arabe de paix, en tant que référence et fondement de la relance du processus de paix au Moyen-Orient, et unique moyen d’instaurer une paix juste et globale permettant au peuple palestinien de réaliser ses aspirations légitimes à un Etat indépendant sur les frontières de 1967, avec Al Qods Est pour capitale, et la décolonisation de tous les territoires arabes occupés, y compris le Golan syrien». Voilà, la messe est dite, le ton est clair : les accords d’Abraham n’apporteront pas la paix et les négociations ne reprendront et n’aboutiront que sur la base de l’Initiative arabe de paix.
C’est dans cette optique que le président de la République a émis le vœu que ce 31e Sommet aboutisse à la création d’un Comité arabe de liaison et de coordination en soutien à la cause palestinienne, en assurant que l’Algérie est prête à assumer l’initiative de «soumettre cette revendication vitale au Nations unies pour convoquer une assemblée générale extraordinaire aux fins d’accorder à l’État palestinien la qualité de membre à part entière aux Nations unies». Cette mission, pour autant qu’elle soit difficile à faire aboutir, peut aujourd’hui être prise en charge grâce à l’Accord d’Alger qui a réunifié les différentes factions palestiniennes préalablement à la tenue du 31e Sommet dont il est attendu des travaux qu’ils donnent jour à un nouveau consensus dans le camp arabe autour de la question palestinienne.
Ouali Mouterfi
Horizons, 02/11/2022