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– Prochaines élections présidentielles et législatives au Brésil, prévues le 05 octobre 2014.
– Scénario électoral : Le décès du candidat Eduardo Campos, le 13 août 2014, change la donne pour la présidentielle d’octobre 2014 au Brésil. Un sondage réalisé en août 2014, place Marina Silva, écologiste et candidate du Parti Socialiste Brésilien (PSB) à la Présidence, avec 21% des intentions de vote. A la mi-septembre, les enquêtes confirment toujours la grande popularité de Marina Silva, mais elles révèlent aussi un certain rééquilibrage, en plaçant ainsi les deux principales candidates quasiment à égalité technique avec près de 35% des intentions de vote. La Présidente Dilma Rousseff récupère les soutiens dont elle bénéficiait début juillet.
M. Michel Temer, actuel Vice-président de la République, du Parti Mouvement Démocratique brésilien (principal allié du Parti des Travailleurs de la Présidente), a été désigné candidat officiel à la Vice-présidence de la République, au côté de Dilma Rousseff, lors des élections générales d’octobre 2014.
Sur le plan interne, le Brésil a vécu durant les derniers mois des manifestations pour réclamer des mesures contre la corruption et de meilleurs services publics et pour protester contre les fonds injectés dans la construction de stades pour le Mondial 2014 et les jeux olympiques 2016. Pour faire face à ces mouvements de protestations, Mme Rousseff avait promis de combattre la corruption et avait proposé un grand pacte pour améliorer les services publics. Selon plusieurs observateurs ces mouvements de revendications sociales seraient principalement menés par la jeunesse brésilienne loin de toute affiliation politique.
En matière de politique extérieure, le Brésil aspire à un siège permanent au Conseil de Sécurité dans le cadre de la reforme envisagée par l’ONU. Le Brésil veut s’ériger en puissance mondiale, porte-parole d’une réforme de l’ordre international. Pour atteindre cet objectif, il cherche à conclure des partenariats stratégiques avec les grands pays émergents et accorde la priorité à la promotion de la coopération Sud/Sud, dont notamment au sein de l’ONU, de l’OMC et des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud). Le Brésil développe également une ambitieuse politique africaine ainsi qu’une politique plus active envers le Moyen-Orient, où il souhaite jouer un rôle dans la résolution du conflit israélo-palestinien. En revanche, Mme Dilma Rousseff a pris ses distances avec l’Iran en critiquant notamment les violations des Droits de l’Homme dans ce pays. S’agissant de la Syrie, le Brésil a fait savoir qu’il n’appuierait pas une action décidée sans l’accord de l’ONU.
Au chapitre des relations bilatérales, Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Que Dieu L’assiste, accompagné d’une délégation de haut niveau, a effectué, le 26 novembre 2004, une visite d’Etat historique au Brésil. A cette occasion, le Souverain a eu un entretien, en tête à tête, avec l’ex-Président Lula Da Silva, qui L’a décoré de la médaille du « Cruzeiro do Sul », la plus haute distinction décernée au Brésil aux Chefs d’Etat et illustres personnalités étrangères.
La Présidente du Brésil, Mme Dilma Rousseff a effectué une escale technique à Marrakech, dans l’après-midi du 15 décembre 2012. Les autorités brésiliennes avaient exprimé leurs remerciements et profonde gratitude pour l’attention et l’accueil qui leur ont été réservés.
Le Brésil constitue un interlocuteur privilégié et le premier partenaire du Maroc sur le continent latino-américain. En ce sens, le Maroc développe un partenariat stratégique avec ce pays reposant sur un dialogue politique approfondi et une coopération économique en constante évolution, notamment avec la présence de l’OCP au Brésil. Les liens étroits d’amitié entre le Maroc et le Brésil reposent traditionnellement sur des valeurs que les deux pays partagent : promotion des principes démocratiques et des droits de l’Homme, renforcement du droit international et du multilatéralisme, promotion du développement et respect de la justice sociale, défense de la paix et de la sécurité, attachement à la non prolifération des armes de destruction massive et au désarmement, protection de l’environnement et de la diversité culturelle.
Dans le cadre du renforcement des actions de coopération bilatérale, particulièrement en matière de défense, Monsieur Celso Amorim, Ministre brésilien de la Défense, a exprimé, lors de sa visite à Rabat, le 09 février 2012, le souhait du Brésil de développer des initiatives concrètes en la matière et a soumis au Maroc un projet « d’Accord de coopération dans le domaine de la défense » entre les gouvernements des deux pays. Ce projet est actuellement à l’étude par la partie marocaine.
S’agissant de la promotion des flux des investissements entre le Maroc et le Brésil, une délégation brésilienne composée de responsables des Ministère des Relations Extérieures, Ministère du Développement de l’Investissement et du Commerce Extérieur, Ministère des finances, et de la Banque Centrale, a effectué une visite au Maroc du 27 au 30 mai 2014, afin de proposer un « Accord sur la Coopération et la Facilitation des Investissements » entre nos deux pays. Ce projet est actuellement à l’étude par la partie marocaine.
La première session de la Commission Mixte Maroc/Brésil, s’était tenue à Rabat, en juin 2008. Le Maroc avait proposé de pouvoir réunir la seconde session de cette Commission au Brésil, avant fin 2014, le Maroc reste toujours dans l’attente de propositions de dates de la partie brésilienne.
Concernant les problèmes administratifs rencontrés par notre compagnie aérienne RAM (depuis la reprise de la ligne aérienne directe Casablanca/Sao Paolo), quant à l’achèvement de sa constitution juridique, et après 6 mois de démarches intenses auprès du Ministère des Relation Extérieures et de l’Agence Nationale de l’Aviation Civile (ANAC), la RAM a pu obtenir, fin juillet 2014, les titres lui donnant plein droit d’opérer sur le marché brésilien.
En outre, le Maroc et le Brésil maintiennent une coordination étroite dans le cadre des processus bi-régionaux Amérique du Sud/Pays Arabes (ASPA) et Amérique du Sud/Afrique (ASA), au sein desquels ils se trouvent activement engagés.
Concernant notre Cause Nationale, et en dépit des pressions exercées par l’Algérie, le Brésil n’a jamais reconnu la pseudo « RASD » et adopte une position de neutralité en considérant que « ce différend doit être réglé d’une manière pacifique par les parties concernées, sous l’égide de l’ONU ». L’activisme des séparatistes reste cependant très virulent en direction de ce pays.
Il convient de signaler, en effet, qu’une audience publique s’est tenue, le 29 avril 2014, au sein de la Chambre des Députés brésilienne, sur la question du Sahara, à l’initiative du député de gauche Alfredo Sirkis, du Parti socialiste brésilien. Ont pris part à ce débat le Président de la Commission des droits de l’Homme, de même que le dénommé Mohamed Ould Salek, soi-disant ministre des affaires étrangères de la pseudo « rasd », et le soit disant représentant de la pseudo « rasd » au Brésil, en la présence de notre Ambassadeur à Brasilia.
En outre, une délégation de la soi-disant « union nationale des femmes sahraouies » (UNMS), qui a participé au XVème Congrès de la Fédération Démocratique Internationale des Femmes (FEDIM), à Brasilia, en avril 2012, a été reçue par la Commission des Relations Etrangères et de la Défense Nationale de la Chambre brésilienne des Députés, laquelle a émis un communiqué appelant à la « création d’un groupe parlementaire d’amitié avec le Sahara Occidental pour aider le processus d’indépendance ».
De son côté, le dénommé Hamdi Bueha, ancien soi-disant « ambassadeur en mission » de la pseudo « rasd » au Brésil, a réussi, au début de l’année 2012, avec l’appui du député de gauche Marcio Marinho, du Parti Républicain brésilien, à obtenir les signatures de 137 députés (sur un total de 513) en faveur d’une pétition appelant à la reconnaissance de la pseudo « rasd » par le Brésil et à l’ouverture d’une représentation de cette entité à Brasilia. Ladite pétition a été acheminée, en novembre 2011, à la Ministre-Chef de la « Casa Civile » (Premier Ministre brésilien) ainsi qu’au Ministre brésilien des Relations Extérieures. Le Ministère brésilien des Relations Extérieures a adressé une réponse au Congrès pour réitérer auxdits députés la position officielle du Brésil sur la question du Sahara.
En septembre 2012, le Brésil a octroyé une aide financière d’une valeur de 120.000 US$ pour soutenir les activités du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR) dans les camps de Tindouf. Le Brésil a affirmé que ce don était « une aide humanitaire destinée à renforcer le programme de repas scolaires et de services aux enfants scolarisés ». Auparavant, en juillet 2010, un don similaire, de 300.000 US$ avait déjà été accordé par Brasilia au Programme Alimentaire Mondial (PAM) au profit des séquestrés à Tindouf. L’Ambassade du Brésil à Rabat avait alors informé ce Ministère, par Note Verbale, du « caractère strictement humanitaire de ce don qui outrepasse toute implication politique dans le différend du Sahara », en soulignant que « la position du Gouvernement brésilien vis-à-vis de la question du Sahara demeure inaltérée ».
S’agissant du partenariat économique et technique, un Comité Mixte maroco-brésilien pour la Promotion du Commerce et de l’Investissement a été institué entre les deux pays, le 30 janvier 2009. Ce Comité doit se réunir au moins une fois par an, alternativement, au Maroc et au Brésil (la 1ère réunion de ce comité a eu lieu du 29 au 31 mars 2010 à Brasilia). Le Brésil, devenu le 3e client du Maroc en 2013, souhaite développer la coopération avec le Maroc en matière d’énergies renouvelables et alternatives, d’exploitation des schistes bitumineux, via la compagnie brésilienne PETROBRAS, de même que la coopération agricole (avec notamment l’ouverture d’une représentation d’Embrapa – Entreprise Brésilienne de Recherche Agro-alimentaire -) au Maroc dans le but d’intensifier l’échange d’expertise ainsi que l’identification de produits agricoles pouvant être commercialisés entre le Royaume et le Brésil. En outre, la réouverture en décembre 2013 de la ligne aérienne directe Casablanca/Sao Paulo, permettra de faciliter le flux des échanges commerciaux entre les deux pays.
Concernant la coopération parlementaire, Il convient de signaler qu’un groupe d’amitié parlementaire Maroc-Brésil, a été constitué à la Chambre des Représentants pour la législature 2011-2016. En outre, du coté brésilien, le sénateur M. Cristovam Buarque, s’est engagé à réactiver le groupe d’amitié parlementaire maroco-brésilien au niveau des deux Chambres du Congrès brésilien, en vue de renforcer la coopération parlementaire ainsi que les échanges de visites entre délégations des Institutions législatives de nos deux pays.
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