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Nous vivons aujourd’hui la commémoration du 39ème anniversaire de la grande catastrophe des sahraouis. Un jour comme aujourd’hui, mais de l’année 1975, le Makhzen avait envoyé ses hordes de colons marocains qui se comptaient par des milliers pour simuler une invasion pacifique des terres du Sahara Occidental pendant que l’armée marocaine mène, plus à l’Est, dans les localités évacuées par les espagnols, un génocide horrible et une épuration ethnique hideuse contre la population civile sahraouie. C’était une invasion en bonne et due forme qui a poussé le peuple sahraoui à l’exil, la mort, la disparition forcée et les détentions en masse en prélude à un série sans fin de catastrophes et de drames individuels et collectifs pour le peuple sahraoui.
En dépit, la résilience et la détermination du peuple sahraoui pour exercer son droit légitime à l’auto-détermination s’est amplifié de plus et la tour touristique que le régime de Rabat avait comptée de faire au Sahara Occidental s’est fut tournée en un cauchemar obsédant. La résistance armée des forces sahraouies menées par son avant-garde révolutionnaire le ‘Front Polisario’ a bouleversée tous les calculs du régime d’occupation coloniale marocain, le Makhzen.
Dès lors, aucun état n’a reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental tandis que la République Sahraoui, qui s’est fut déclaré après l’évacuation du dernier soldat espagnole le 27 février 1976, a engrangé des dizaines de reconnaissances. Néanmoins, comment donc le Maroc a pu maintenir son occupation de ce territoire dénommé par les instances onusiennes comme territoire non-autonome ayant le droit inaliénable à l’auto-détermination ?
Les tactiques de la peur :
Le Sahara Occidental fait part de la fameuse résolution onusienne 1514 qui date des années soixante et qui avait pour objectif la décolonisation. En dépit, le Maroc a agi par tous les moyens pour que la justice internationale n’ait plus le droit de cité. A cet égard, il a eu recours à la tactique de la peur pour induire l’Ouest dans ses rivalités contre l’Est faisant croire que sa guerre contre le Polisario faisait partie de la guerre froide. Cette tactique été on l’occurrence l’argument qui avait poussé l’Ouest à l’échelon onusien de donner le feu vert à la monarchie marocaine d’envahir le territoire sahraoui par peur qu’il maintiendrait un rattachement avec l’Est. Le Maroc a étiqueté le Polisario d’organisation marxiste qui menaçait les intérêts de ses alliés occidentaux et par suite un appui inconditionnel à son occupation devrait s’intensifier à titre définitif. Une campagne d’aide militaire, politique et économique était dès lors, mise en œuvre à la disposition de l’autocratie moyenâgeuse du Maroc et c’est ce qui l’a aidé ultérieurement à maintenir une grande incursion dans les terres sahraouies. En revanche, les pays qui reconnaissent la République Sahraouis (RASD) n’ont été pas seulement ceux qui se sont alliés avec l’Est mais aussi et dans un grand nombre ceux qui s’alliaient avec le bloque occidental. Une reconnaissance qui dénomme le Polisario plutôt un mouvement de libération de tendance nationale.
Après l’achèvement de la guerre froide, il était temps de chercher une autre tactique suivant l’humeur de la peur afin de fayoter les maitres de la nouvelle ère de la mondialisation et conquérir leurs esprits. Dans cette guerre globale contre le terrorisme djihadiste, le Maroc encore une fois a trouvé son élan et cherchait par tous les moyens d’être le gendarme invincible et le parrain incontestable dans la guerre contre ce fléau en Afrique et en Moyen Orient. Pour passer à la mise en scène dans sa nouvelle pièce théâtrale, le Polisario devrait être tiqueté de terrorisme. Un lobbying à tous azimuts s’est mis en place pour objectif de lier le Polisario avec la mouvance terroriste, et faire en sorte que la guerre que la Maroc mène contre le Polisario s’inscrit aussi dans cette guerre acharnée contre le terrorisme. Ce même Polisario qu’on lui avait collé une étiquète de marxisme, miraculeusement deviendra un mouvement Islamiste radicale. Quelle magie!!
L’approvisionnement et la corruption :
Il est d’une évidente clarté que ces Secrétaires Générales de l’ONU ont rendu ces instances onusiennes à des pépinières malades, voir en état comateux. Au lieu de résoudre les conflits encore émanant de la période précoloniale de décolonisation, ils ont contribué pas seulement à maintenir leurs statuquos mais aussi à aggraver leurs situations, et malgré les efforts de réanimation menés par les deux derniers dirigeants de l’ONU, notamment Kofi Anan et Ban Ki Moon, les instances onusiennes souffrent encore des entraves d’un héritage très lourd à changer. En effet, l’approvisionnement dont bénéfice les départements onusiens pour financer les opérations de paix et la sécurité à travers la planète est devenus un moyen de népotisme et clientélisme envers ces donneurs, sources de soutien en dépit de leurs péchés de dérapage contre les lois humains et abus flagrant de la légitimité internationale. Le Maroc, qui n’a rien à perdre, procède au pillage des ressources du Sahara Occidental et avec l’argent qu’il encaisse par la vente de sa richesse volée contribue à promouvoir les opérations onusiennes. Une conjoncture qui rend le Maroc, la source d’instabilité au Maghreb, exonéré des engagements internationales afin de décoloniser le Sahara Occidental, à titre d’obligation immédiate.
Pire encore, et comme vient d’être confirmé par tout un flux de documents accablants pendus sur la toile par le dénommé Chris Coleman, la corruption est au cœur du modus opérandi de la politique marocain. Des sommes faramineuses qui se dilapident vers toutes les directions : journalistes, politiciens, régimes corrompus et bien évidemment des hautes responsables onusiens qui sont devenues, hélas, des complices avec l’occupation par offres de corruption. Toutes ces pratiques sordides confirment, preuves à l’appui, ce qu’on savait déjà à travers des déclarations de quelques responsables honnêtes qui avaient rejeté des tentations ruses du régime marocain et aussi à travers ce silence intrigant de ces départements onusiennes malgré les atrocités flagrantes commis depuis des décennies contre le peuple sahraoui et documentés par les grandes organisations des droits humains.
La propagande et l’oppression :
L’empiétement massif des colons marocains sur la terre du Sahara Occidental qui a eu lieu après des opérations militaires de ratissage sanguinaire de grande envergure contre les sahraouis était accompagné par une campagne de propagande inédite. Une propagande propagée à longueur de journée au cours du quelle toutes les décisions internationales, notamment de l’ONU et la Cour internationale de Justice sont manipulés pour endoctriner le peuple marocain et éloigner le plus grand danger qui avait menacé l’existence de la monarchie Alaouite, l’armée. Ainsi, les propagandistes à la solde du Makhzen pullulent partout pour maintenir à fond les thèses mensongères du régime expansionniste de Rabat.
Incapable de transcender ses thèses coloniales à l’échelon international, le Maroc s’est lancé dans une immense opération de lobbying et achat des consciences pour propager sa propagande. Une campagne qui s’étalait sur plusieurs front et dont laquelle des milliards de dollars ont été dépensé. En dépit, aucun n’est dupe pour en croire ses moindres allégations même ceux qui sont tombés dans ses filets de corruption.
Par ailleurs, vu les facteurs cités ci-dessus, le Maroc perpètre ces crimes contre les sahraouis en toute impunité. Dès lors, le territoire du Sahara Occidental est devenu une prison ouverte au ciel où tous formes de media sont interdits, et où les abus hideux contre les droits humains sont à la quotidienne. Human Rights Watch, Amnesty International, RFK Center et autres ONG internationaux vivement dénoncent les pratiques répressives de dispositif sécuritaire colonialiste marocain. La répression raide est omniprésente dans toutes les sphères et sur tous les niveaux, politique, sociale, culturel et économique.
L’occupation marocaine du Sahara Occidental s’est maintenue donc à travers la répression, la corruption et les mensonges. En revanche et au fil des années, tous les arguments marocains sont démentis, voir même ridiculisés. Toutes ses tactiques qui font usage de la peur, la corruption, la propagande et la répression sont mises à nu où tout le monde n’en croit plus.
Après 47 ans, l’occupation marocaine du Sahara Occidental par conséquent s’avère plus que jamais vouée à sa fin.
Khalil Asmar
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