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Par Mohamed Kouini
La Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures du Parlement européen débattra, ce jeudi, du drame migratoire de Nador-Melilla en juin dernier.
Ce carnage aurait fait au moins 23 victimes, parmi des migrants subsahariens, certaines sources avancent la mort de plusieurs dizaines. 70 autres migrants sont portés disparus depuis ce massacre. Ces migrants ont été brutalement tués par la police marocaine alors qu’ils tentaient de franchir les frontières espagnoles depuis le Maroc. La majorité des tués sont de nationalité soudanaise.
Depuis cet horrible carnage, les autorités du Makhzen refusent toute enquête indépendante de la part des organisations internationales, alors que les familles des victimes et des disparus ne cessent de porter cette affaire dans les médias et les instances onusiennes et européennes.
Selon l’agence Europa Press qui a rapporté l’information, “les eurodéputés examineront cette question en l’absence du ministre espagnol de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, qui a décliné l’invitation qui lui a été adressée formellement par la Commission parlementaire le 25 octobre dernier”.
Le dossier du drame de Melilla a été examiné pour la première fois par la Commission parlementaire en juillet dernier, à l’initiative du Groupe pour la gauche unitaire européenne.
“En examinant le dossier, les eurodéputés ont confirmé leur volonté de discuter cet automne de ce qui s’est passé, en présence du ministre espagnol de l’Intérieur, de la Commission espagnole d’aide aux réfugiés (CEAR) et de l’Association marocaine des droits de l’Homme (AMDH)”, a indiqué Europa Press.
Mais Fernando Grande-Marlaska a finalement rejeté l’invitation et ne sera pas présent.
Mardi, le procureur général de l’Etat, Alvaro Garcia Ortiz, a assuré que la mort d’au moins 23 migrants le 24 juin dernier près de la clôture de Melilla méritait une “enquête approfondie”, faisant savoir que ses services “ont ouvert une enquête, afin de contribuer à l’enquête menée jusqu’ici par le ministère de l’Intérieur”, dont la gestion a été largement critiquée par l’opposition espagnole, particulièrement après la diffusion d’un documentaire de la chaîne de télévision BBC et une visite de parlementaires sur les lieux.
Alvaro Garcia Ortiz a précisé, à ce sujet, que ses services sont “dans la phase d’analyse du matériel disponible”, ajoutant qu’ils continueront “à faire des recherches et ce, de la meilleure façon possible pour comprendre toutes les circonstances difficiles dans lesquelles ces événements pitoyables se sont produits”.
Le nombre de 23 morts avancé par les autorités marocaines est contesté par de nombreuses organisations de défense des droits humains au Maroc et ailleurs.
De nombreuses vidéos et images ont circulé sur les réseaux sociaux montrant des dizaines de migrants au sol, quasiment inertes. Certaines montraient également les forces de sécurité marocaines en train de tabasser des migrants.
De nombreux pays et organisations internationales ont exigé l’ouverture d’une enquête internationale indépendante, afin de faire la lumière sur ce qui s’est réellement passé et sanctionner les auteurs des crimes commis le 24 juin.
Le Jeune Indépendant, 16/11/2022
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