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Pour le collectif marocain de défenseurs des droits de l’homme, la condamnation à 3 ans de prison prononcée le 7 novembre contre l’activiste Rida Benotmane est d’aboutissement d’un procès « inéquitable ».
Un tribunal de première instance de Rabat a condamné Me Benotmane, avocat de 47 ans, à cette peine et à une amende d’environ 2 000 euros pour le crime d’« humiliation d’une institution (la police) », pour avoir posté sur Facebook des propos dans lesquels il a appelé à manifester contre le « terrorisme » et « l’extrémisme » policier au Maroc.
Après son arrestation en septembre, Amnesty International avait déjà appelé à la libération de ce membre de l’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH) et qui faisait partie de l’organisation en faveur de la liberté d’expression Freedom Now, fondée par l’historien Maati Monjib, qui a été condamné à la prison pour blanchiment d’argent.
Abdelrazaq Buganbur, président du collectif dénommé Instance Nationale de soutien aux Détenus d’Opinion, a estimé ce jeudi lors d’une conférence de presse tenue à Rabat que Benotmane était « arbitrairement » détenu pour avoir exercé son « droit constitutionnel d’exprimer ses opinions politiques ».
Buganbur a ajouté que l’activiste est également victime de « pratiques de vengeance » en prison -telles que la limitation de ses visites, des communications téléphoniques avec sa famille et son avocat et les sorties vers la cour de la prison-, ce qui fait ques ses conditions de détention sont « dures et porte atteinte à la dignité humaine.
Le défenseur des droits humains a exigé la libération immédiate de Benotmane et l’abandon de toutes les charges retenues contre lui.
Buganbur a regretté que le militant ait été placé en détention préventive sans justification légale et que la justice ait rejeté toutes les demandes, présentées par sa défense, de lui accorder la liberté provisoire.
Il a critiqué le fait que la Cour ait empêché Benotmane et ses avocats d’accéder aux preuves présentées par le bureau du procureur contre lui, et a dénoncé que ni l’activiste ni sa famille n’avaient été autorisés à assister au verdict.
Dans ses messages postés sur sa page Facebook ou diffusés sur sa chaîne YouTube, le militant a estimé que « les violences policières » détournent la société des « questions économiques et sociales, qui sont plus importantes » et a accusé les services de sécurité de « torturer » les citoyens.
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