Fiche sur le Madagascar

Tags : Madagascar, Maroc, Sahara Occidental, RASD,

REPUBLIQUE DE MADAGASCAR

Données géographiques, économiques et politiques :

  • Nom officiel : République de Madagascar
  • Superficie :592.000Km²
  • Capitale : Antananarivo
  • Villes principales : Tananarive, Tamatave, Majunga
  • Langues officielles : malgache, français, anglais
  • Langues courantes : malgache, français
  • Monnaie courante : Ariary (2.938 ariary pour 1 €, en décembre 2012, Banque de France)
  • Fête nationale : 26 juin
  • Population : 21.3 millions d’habitants (Banque mondiale, 2011)
  • Croissance démographique : 2,9 % (Banque mondiale, 2011
  • Taux d’alphabétisation : 66 % (Banque mondiale, 2010)
  • Religion : Fond commun traditionnel axé sur le respect des ancêtres (50 %) ; Christianisme (45 %), dont 25 % de Catholiques et 20 % de Protestants ; Islam (5 %)
  • Indice du développement humain : 151ème sur 187 pays (PNUD, 2011)
  • Date d’indépendance : 26 juin
  • Président :Hery Rajaonarimampianina ( 17 janvier 2014)
  • Premier Ministre : M. KOLO Laurent Roger Christophe
  • Ministre des Affaires Etrangères : Madame Arisoa Lala Razafitrimo
  • Type de régime politique : présidentiel
  • Principaux partis politiques : TIM, TGV
  • PIB : 9,94 Mds $ (Banque mondiale : 2011)
  • Taux de croissance : 1,0 % (Banque mondiale : 2011) :
  • Taux d’inflation : 9,48 % (Banque mondiale : 2011) 
  • Balance commerciale
  • Principaux clients : France (32,8% en 2010), Allemagne (7,4%), Chine (6,3%), Etats-Unis Principaux fournisseurs : Chine (15,4%), Etats-Unis (8,3%), France (7,4% en 2010, contre 6% en 2009), Afrique du Sud (7,1%), Bahreïn (6,5%)
  • Part secteurs d’activité : agriculture : 28 % (Riz) ; industrie : 15 % (Textile), services : 57 % (Tourisme, TIC…).

Données sur les relations bilatérales :

  • Communauté marocaine à Madagascar: 20
  • Communauté malgache au Maroc : 250
  • Date d’établissements des relations diplomatiques : janvier 2003
  • Ambassadeur du Maroc à Antananarivo : Mohammed AMAR

Situation interne à Madagascar

  • Histoire :

Le peuplement de Madagascar par des Indonésiens et par des Africains est très ancien (avant JC). Dès le XIIème siècle, des comptoirs commerciaux arabes sont fondés, la grande Ile devient un territoire auquel s’intéressent les Européens, après sa découverte par un portugais, Diego Diaz, en 1500.

En 1643, les Français fondent Fort Dauphin, et au XIXème siècle l’île passe peu à peu sous influence française. Tamatave est occupée par la France en 1883, et Madagascar devient un protectorat français en 1885, pour finalement devenir une colonie française en 1896. Cependant, en 1947 et 1948, une insurrection indépendantiste et sa répression auraient provoqué plusieurs milliers de morts.

Le 14 octobre 1958, la République malgache est proclamée. Le 29 avril 1959, la constitution de la première République est adoptée et Philibert Tsiranana est élu Président. Le 26 juin 1960, l’indépendance de Madagascar est proclamée.

M. Didier Ratsiraka, accède au pouvoir en 1975, après 3 années d’instabilité politique, marquées par des grèves, la contestation du régime politique et le rejet de la présence française.

La république socialiste de Ratsiraka et ses orientations marxistes ont eu, entre 1975 et 1980, des répercussions négatives sur les relations entre la France et Madagascar : nationalisation des entreprises françaises, confiscation des terres et collectivisation des plantations des anciens colons, sortie de la zone franc et de la mouvance francophone, « malgachisation » de l’enseignement, avec notamment la suppression de l’enseignement du français dans le primaire et le secondaire.

En 1991, le régime du Président Ratsiraka est contesté. Les manifestations entraînent la fin du régime et la mise en place d’une période transitoire entre 1991 et 1992, pendant laquelle l’ancien Président et l’homme fort issu de la contestation, Albert Zafy, « cohabitent ». Le 19 août 1992, la loi fondamentale de la République de Madagascar est adoptée par référendum. Elle marque le début de la troisième République et permet l’élection comme Président en février 1993 d’Albert Zafy. Cependant, en janvier 1997, à la faveur de la destitution de Zafy par la Haute Cour Constitutionnelle, M. Ratsiraka est réélu à la présidence de la République pour cinq ans (1997-2002).

2. Situation politique :

Au pouvoir depuis 1976, Didier Ratsiraka, a dû, après sa défaite aux élections présidentielles de 1992, céder son poste à M. Albert Zafy, leader de l’opposition. Toutefois et suite à une crise constitutionnelle entre la majorité parlementaire hostile au régime et l’exécutif, l’Assemblée nationale a destitué le chef de l’Etat en septembre 1996. Ainsi, Albert Zafy fut remplacé par son Premier Ministre Norbert Ratsirahonana, Président par intérim.

Les élections présidentielles anticipées, qui ont été organisées, en janvier 1997, se sont soldées par le retour de Didier Ratsiraka à la tête de l’Etat.

Par ailleurs, une autre consultation a été organisée le 16 décembre 2001, en vue d’élire un nouveau Président de la République et la Haute Cour Constitutionnelle avait alors prononcé les résultats officiels qui donnaient à Marc Ravalomanana, représentant du parti de l’opposition (TIM), 46,21% des voix contre 40,89% pour le Président sortant Didier Ratsiraka.

Cependant, le candidat de l’opposition, se déclarant vainqueur avec 52,15% des suffrages, assure qu’il était déjà élu au premier tour et rejette les résultats officiels qui le contraignaient à un second tour.

Après l’annulation par la Cour Suprême des résultats du premier tour, les deux protagonistes sont parvenus à signer à Dakar, le 18 avril 2002, un accord prévoyant la mise en place d’un gouvernement de réconciliation nationale de transition chargé de l’organisation d’un référendum.

Par la suite, et, à l’issue d’un nouveau décompte des voix par la Cour Constitutionnelle, M. Ravalomanana a été déclaré vainqueur et a été investi officiellement, le 6 mai 2002.La contestation de l’investiture de Ravalomanana par le Président sortant a déclenché des affrontements meurtriers entre les deux camps.

Toutefois, le soutien apporté à Ravalomanana par la majorité de l’armée malgache conjuguée à la reconnaissance de son régime par un bon nombre de pays a largement contribué au dénouement de cette crise.

Après le départ définitif du Président sortant pour la France, Ravalomanana a dû prendre, sous la pression de la communauté internationale et des bailleurs de fonds, une série de mesures susceptibles d’assurer au pays une certaine stabilité politique notamment la formation, le 14 mai 2002, d’un gouvernement d’Union Nationale et la convocation des élections législatives anticipées.

Ainsi, l’Assemblée Nationale a été dissoute le 16 octobre 2002 et des élections législatives ont été organisées le 15 décembre 2002, au terme desquelles le parti « TIM » de Ravalomanana et ses alliés de l’Alliance nationale ont obtenu la majorité des sièges en remportant 132 sur les 160 que compte le parlement.

Le nouveau pouvoir a relancé la décentralisation, avec la création en juin 2004, de 22 régions qui sont à la fois des collectivités territoriales décentralisées et des circonscriptions administratives.

Lors du scrutin qui s’est déroulé le 3 décembre 2006, le Président candidat M. Marc Ravalomanana a remporté, dès le premier tour, les élections présidentielles avec 54,80% alors que le candidat de l’opposition, M. Jean LAHINIRIKO n’a recueilli que 11,68%. La cérémonie d’investiture s’est déroulée le 19 janvier 2007.

En avril 2007, les malgaches ont adopté une réforme sur la constitution, prévoyant un renforcement des pouvoirs du Président de la République. Le « oui » a recueilli 75,38% des suffrages exprimés contre 24,62% pour le « non ». La participation a été de 43,72%.

En décembre 2008, le Ministre de la Communication de Marc Ravalomanana a fermé la TV Viva du Maire d’Antananarivo, Andry Rajoalina, ayant diffusé un reportage sur l’ancien Président Didier Ratsiraka s’en suivent protestations et manifestations. Ainsi, en janvier et février 2009, des violentes émeutes ont secoué la capitale ce qui a entraîné la mort d’une centaine de personnes.

Le rejet par la Haute Cour Constitutionnelle (HHC), le 03 février 2009, du dossier déposé par le Maire d’Antananarivo réclamant la destitution du Président Ravalomanana a été suivi plutôt par la destitution de M. Andry Rajoelina de ses fonctions par le Ministère malgache de l’Intérieur.

Devant cette donne, le Maire de la capitale a appelé à de nouvelles manifestations et avait annoncé, le 07 février 2009, la formation d’un gouvernement de transition avec pour Premier Ministre, M. Monja Roindefo.

Depuis lors, les tentatives de médiation se sont multipliées pour trouver une solution à la crise malgache. L’Envoyé spécial des Nations Unies, M. Haïle Menkerios a exhorté les deux rivaux à parvenir à un accord pacifique et conforme à la légalité.

Pour sa part, lacommunauté internationale (Union Africaine, Union Européenne, France, Etats-Unis…) n’ont cessé, depuis le déclenchement de la crise politique malgache, d’exhorter les parties au conflit au respect de l’ordre constitutionnel et à surmonter la crise par le dialogue.

Le 14 mars 2009, le Président malgache Marc Ravalomanana a proposé la tenue un référendum pour résoudre la crise ouverte avec l’opposition. Cette proposition a été rejetée par le chef de l’opposition malgache, Andry Rajoelina qui a demandé aux forces de l’ordre d’arrêter sans retard M. Ravalomanana.

Sous la pression de l’armée malgache, le Président Marc Ravalomanana, a confié le 17 mars 2009, le plein pouvoir à un directoire militaire qui aurait pour mission de préparer les assises nationales supposées aider à résoudre la crise. Ce directoire a transféré, plus tard, le pouvoir au chef de l’opposition Andry Rajoelina pour qu’il devienne Président d’une Haute Autorité de Transition.

L’ensemble de la Communauté internationale a condamné ce changement de régime. Une mission de médiation a été confiée par la SADC et l’UA à l’ancien Président mozambicain, Joaquim Chissano. Des accords de sortie de crise sont conclus fin 2009 entre Andry Rajoelina et les chefs de trois autres mouvances politiques (Marc Ravalomanana, Albert Zafy et Didier Ratsiraka), mais leur mise en œuvre échoue.

En 2010, M. Rajoelina a poursuivi sans la médiation, un travail de réconciliation nationale issu de l’Accord d’Ivato et de la Conférence nationale (août et septembre 2010). Un projet de constitution proposé par la H.A.T est validé par référendum le 17 novembre 2010.

Une nouvelle médiation de la SADC engagée fin 2010 a abouti à la signature d’une « feuille de route », le 17 septembre 2011, par les principales formations politiques malgaches. Elle a réformé les institutions de la Transition et a visé à la tenue d’élections crédibles, avec l’aide de la Communauté internationale.

En application des dispositions de cette feuille de route, un Premier Ministre de Transition, M. Jean-Omer Beriziky, est nommé le 28 octobre 2011 et un Gouvernement d’Union Nationale de Transition est formé le 21 novembre 2011.
Les institutions de la transition (le Congrès de Transition, le Conseil Supérieur de Transition) ont été élargies et ont ratifié la Feuille de Route début décembre. En mars 2012, la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI-T) est mise en place et une loi d’amnistie a été adoptée en avril 2012.

Parallèlement à ce processus, la SADC a obtenu fin 2012 / début 2013 des deux principaux protagonistes de la crise un engagement à ne se pas se présenter aux élections présidentielles – formule dite du « ni-ni » qui crée les conditions d’élections crédibles, dans un climat apaisé. Au terme de plusieurs tractations, la Cour Electorale Spéciale (CES) a finalement publié le 21 août 2013 une liste définitive de 33 candidats qui ont entériné cette formule.

Selon le calendrier électoral défini conjointement par la CENIT et les Nations Unies, le premier tour de l’élection présidentielle se tiendra le 25 octobre et le second tour le 20 décembre, en même temps que les élections législatives (à un seul tour).

Ce processus électoral a bénéficié du fort soutien de la communauté internationale. Plusieurs organisations ont apporté expertise technique (Nations Unies, SADC, OIF/COI) et financement (à hauteur de 17 M€ pour l’Union européenne). Une mission préparatoire à la mission d’observation électorale de l’Union européenne était à Madagascar en janvier-février 2013. La France a prévu de contribuer au financement de ces élections à hauteur de 4,5 millions d’euros (3,3 millions à travers le canal UE et 1,2 M€ à travers les organisations régionales : Union africaine, SADC, COI, OIF).

La Commission électorale de Madagascar (CENIT) a annoncé, le 22 novembre 2013, les résultats du premier tour de l’élection présidentielle qui s’est déroulé le 25 octobre 2013. Le second tour, qui est prévu pour le 20 décembre 2013, a opposé M. Robinson Jean-Louis, le candidat adoubé par l’ancien Président malgache, Marc Ravalomanana, à Hery Rajaonarimampianina qui, lui, est soutenu par le Président de la Transition, M. Andry Rajoelina. Selon le décompte officiel, les deux hommes ont recueilli respectivement 21,16 % et 15,85 % des voix. Les deux candidats ont très largement distancé les 31 autres candidats.

Ces résultats ont été proclamés lors d’une cérémonie officielle en présence des représentants de la communauté internationale qui a, en grande partie, financé le scrutin. La présence à cette cérémonie du corps diplomatique et du médiateur de la SADC (Communauté de Développement d’Afrique Australe) pour la résolution de la crise malgache atteste de l’importance que la communauté internationale attache à la normalisation de la vie politique à Madagascar.

A l’issue de second tour des élections présidentielles, qui s’est tenu le 20 décembre 2013, l’ancien Ministre des Finances, M. Hery Rajaonarimampianina, soutenu par l’homme fort du régime de transition, Andry Rajoelina, a recueilli 53,49% des voix devant Dr Jean Louis Robinson, soutenu par l’ancien Président Marc Ravalomanana, qui a été crédité de 46,51% des voix. Le taux de participation étant de 50,72% sur un nombre d’électeurs inscrits s’élevant à 7.971.790.

Le candidat vaincu Dr Jean Louis Robinson, a contesté ces résultats et a interpellé la communauté internationale pour qu’elle réclame un nouveau décompte des bulletins.

De son côté, la communauté internationale, qui a salué les résultats les résultats du scrutin présidentiel, a invité le Président élu et toutes les parties prenantes au processus électoral à la retenue et au respect des procédures juridiques établies dans le cadre de ce processus.

La cérémonie de passation des pouvoirs et d’investiture de M. Hery Rajaonarimampianina, 1er Président de la quatrième République de Madagascar, s’est déroulée respectivement les 24 et 25 janvier 2014 à Antananarivo.

Le Conseil de l’Union Européenne a décidé, le 19 mai 2014, d’abroger la décision qu’il avait prise à l’égard de Madagascar entraînant ainsi la reprise complète de la coopération au développement de l’UE avec ce pays.

De leur côté, les Etats-Unis ont levé, en mai 2014, les restrictions restantes sur son aide directe au gouvernement malgache. Cette suppression des restrictions peut être considérée comme une réussite pour le régime actuel, étant donné que les Etats-Unis étaient le pays le plus hostile à la levée des sanctions et qui étaient, de loin, les plus durs imposées à Madagascar.

  1. Situation économique :

Madagascar continue de figurer parmi les pays les plus pauvres du monde, en 151ème position sur 187 pays selon l’Indicateur de développement humain (PNUD 2011). D’après les chiffres du PAM en 2011, près de 50% des enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition et 76% de la population vit sous le seuil de pauvreté.

Depuis début 2009, la crise politique interne contribue à amplifier les effets de la crise économique mondiale ; la plupart des secteurs économiques sont touchés, qu’ils soient tournés vers l’exportation (les clients internationaux craignant pour la sécurité de leurs approvisionnements) ou vers le marché intérieur qui s’est effondré. En 2011, la croissance a été de 1%, contre 7,1% en 2008 (Banque Mondiale).

Le secteur primaire (agriculture, pêche et secteur forestier) représente 28% du PIB et a augmenté de +4,1% en 2008. L’agriculture occupe 70% de la population active et représente 20% des exportations. Les produits de la mer, dont la crevetticulture et la pêche, sont à l’origine de la moitié des exportations du secteur, en déficit depuis 2008. Viennent ensuite le riz, les fruits tropicaux, les cultures de rente (girofle, cacao, café, poivre).

Le secteur secondaire représente près de 15 % du PIB. Sa croissance a été solide en 2008 (+10,8%) grâce à la construction des grands projets miniers (+28% pour les industries extractives), et une amélioration de la fourniture en électricité aux industries (+6%). Avant la crise, le gouvernement souhaitait développer l’exploitation des ressources minières dont le pétrole, le fer, la bauxite, l’uranium et le charbon.

Le secteur tertiaire, qui représente 57% du PIB, tirait en 2008 la croissance vers le haut (+15,6%). Les secteurs phares étaient le BTP et les infrastructures (+64%), les télécommunications (+48,7%), les transports (+11%). Le secteur des télécommunications a connu une forte accélération pendant la période 2005-2010 grâce à une progression rapide du nombre d’abonnés de la première liaison internet à débit en fibre optique grâce au câble Lion en service depuis 2009. De nouvelles liaisons haut-débit sont attendues (Eassy, Seacom). Ces nouvelles liaisons de Madagascar aux grands réseaux internationaux constituent un axe de développement clé pour le pays. Les entreprises du secteur prospectent pour implanter des centres d’appel, des plateformes de traitement des données, logiciels et gestion de sites internet. Le secteur a connu un véritable essor ces dernières années.

Le secteur touristique a bénéficié d’une augmentation d’environ 10,5% des arrivées de touristes entre 2006 et 2008. Il est traditionnellement le premier pourvoyeur de devises du pays devant le textile et la crevetticulture. On comptait environ 25 000 emplois directs dans le tourisme en 2008 ? Mais la crise de 2009 a fortement touché ce secteur.

Dans son rapport économique du 2013, la Banque Mondiale qui a suspendu ses financements en raison du coup d’Etat en mars 2009 a indiqué notamment : « les tendances positives observées l’année précédente (2012) semblent même s’inverser et la stabilité macroéconomique acquise au cours des précédentes années se fragilise de plus en plus. Seules les activités minières en cours d’exploitation sont isolées à un certain degré de l’effet de la crise politique. Les finances publiques, qui ont malmenées depuis le début de la crise malgache continue de subir les effets de décisions qui ne servent pas forcément l’intérêt général. Et la faible capacité de l’Etat ne lui permet pas de faire face convenablement à la vulnérabilité de Madagascar aux catastrophes naturelles, dont actuellement le problème lié à l’invasion acridienne ».

  1. Politique extérieure :

Depuis mars 2009, et en raison de la crise politique, certains partenaires bilatéraux ont annoncé le gel total de leur aide. Les Etats-Unis ont annoncé le 23 décembre 2009 le retrait de Madagascar des bénéficiaires de l’AGOA.

Comme l’ensemble de la Communauté internationale, l’Union Européenne a dénoncé le changement de régime anticonstitutionnel au profit de M. Andry Rajoelina. Elle a suspendu, à titre conservatoire, la coopération communautaire : 630 M €, dont 577 M € au titre du 10ème FED (30 % d’ABG -170 M €- ; 40 % pour les infrastructures de transport -240 M €- ; 20 % pour le développement rural, l’agriculture et la sécurité alimentaire -120 M €).

Faute de voir émerger une solution consensuelle à la crise politique, l’Union Européenne a adopté en juin 2010 une décision clôturant les consultations au titre de l’article 96 de Cotonou et pris des « mesures appropriées » en ce qui concerne la coopération (Fonds européen de développement). La signature de la Feuille de Route et la nomination du Premier ministre de Transition ont conduit l’Union européenne à revoir ses mesures appropriées. Ainsi la décision du Conseil du 5 décembre 2011 prévoit une reprise progressive de la coopération (et notamment un soutien au processus électoral) dans le cadre d’un dialogue politique renforcé avec les autorités malgaches. Le Premier ministre de Transition, Jean-Omer Beriziky, s’est à ce titre rendu à Bruxelles, début juillet 2012.

Relations Bilatérales entre le Maroc et Madagascar

  1. Relations politiques :

Les relations maroco-malgaches restent associées à une épopée héroïque de l’histoire du Maroc, incarnée par la déposition et l’exil forcé de Feu S.M le Roi Mohammed V à Madagascar.

Sans qu’il y ait eu des relations étroites, sans doute du fait de l’éloignement entre les deux pays, Madagascar a, cependant, continué à occuper dans la mémoire collective des Marocains une place particulière.

Malheureusement, cette image a été ternie lorsque le régime de l’ex-Président Ratsiraka, a adopté une attitude inamicale à l’égard du Maroc en reconnaissant la pseudo « rasd » le 28 février 1976.

A l’avant garde du courant marxiste en Afrique, Madagascar n’a pas cessé de manifester, depuis lors, une hostilité démesurée envers le Maroc et le parachèvement de son intégrité territoriale.

Dans le but d’une reprise de contact entre les deux pays, un échange de visites a été entamé, dès le début des années 90, entre les hauts responsables marocains et malgaches. Ainsi, plusieurs hauts responsables malgaches ont effectué des visites au Maroc, notamment l’ancien Président Ratsiraka, qui a assisté aux obsèques de Feu Sa Majesté le Roi Hassan II, en juillet 1999, l’ex 1er Vice Premier Ministre F. Ravonyen, en mai 1993, le Ministre des Affaires Etrangères, en avril 1994 et le Ministre de l’Intérieur en juin 1994.

Du côté marocain, on notera la visite, en mars 2000, de l’Emissaire Royal, M. Thami El Khayari et la mission de contact et d’information du Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération en août 1996.

Toutes ces démarches n’ont contribué, ni au rétablissement des relations entre les deux pays, ni au changement de la position de Madagascar vis-à-vis de la question du Sahara marocain.

Lors des discussions sur la question de la présence de la fantomatique « rasd » au sein de l’OUA (34ème Sommet à Ouagadougou, en juin 1998 et Conseil des Ministres d’Addis-Abeba, en mars 1999), Madagascar s’est comportée en alliée de l’Algérie en soutenant les thèses de nos adversaires.

Dès l’avènement au pouvoir du nouveau Président, M. Marc Ravalomanana, en avril 2002, un rapprochement a été amorcé entre les deux pays. Ainsi, Madagascar a proposé l’accréditation du 1er Ambassadeur malgache au Maroc, avec résidence à Dakar.

Par ailleurs, S.A.R la Princesse Lalla Amina a effectué, en janvier 2003, une visite à Madagascar, porteur d’un message Royal au Président Marc Ravalomanana.

Lors de cette visite, S.A.R la Princesse Lalla Amina a assisté à la cérémonie de l’inauguration de la place Mohammed V à Antsirabé et a été décorée par le Président, Marc Ravalomanana, de « l’Officier de l’Ordre du Mérite Malgache ».

M. Taïb Fassi Fihri, alors Ministre Délégué, qui faisait partie de la délégation accompagnant la Princesse, a eu, de son côté, des entretiens avec M. Marcel Ranjeva, Ministre des Affaires Etrangères de Madagascar qui ont porté sur les voies et moyens de promouvoir les relations bilatérales entre les deux pays.

A l’issue de cette visite, le Maroc et Madagascar ont annoncé le rétablissement de leurs relations diplomatiques avec ouverture d’un consulat honoraire du Royaume à Antananarivo.

Au mois de mars 2008, l’Ambassadeur de Madagascar accrédité à Rabat, avec résidence à Dakar, a présenté à Mme.Latifa AKHARBACHE, Secrétaire d’Etat auprès du Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération les copies figurées de ses lettres de créance.

De son côté, le Maroc a procédé, en décembre 2004, à l’accréditation de l’Ambassadeur de Sa Majesté le Roi à Nairobi, en tant qu’Ambassadeur non-résident du Royaume à Madagascar.

A l’occasion de la visite officielle effectuée au Maroc en avril 2005 par le Président malgache M. Marc Ravalomanana, Madagascar a décidé de geler sa reconnaissance de la pseudo RASD.

Dans le cadre du renforcement des liens d’amitié et de fraternité qui existent entre les deux pays et dans le but de consolider davantage les relations de coopération entre le Maroc et Madagascar, le gouvernement marocain a décidé l’ouverture à compter du 1er février 2006, d’une Ambassade à Antananarivo.

Il convient de signaler que le Président de la Transition à Madagascar, M. Andry Rajoelina a fait état en 2011 à notre Ambassadeur à Antananarivo des pressions « considérables » qu’exercent sur lui les séparatistes pour l’acculer à reconnaître la pseudo « rasd » et à les autoriser à ouvrir une ambassade de cette dernière à Antananarivo.

En raison de la crise politique qu a connu Madagascar entre mars 2009 et décembre 2013, il a été décidé de suspendre toutes les actions de coopération avec Madagascar à l’exception de la coopération dans le domaine de l’enseignement supérieur et militaire (des militaires inscrits du temps de l’ancien Président Marc Ravalomanana).

  1. Cadre juridique :

Le Cadre juridique Maroc / Madagascar comprend cinq accords :

  • Accord cadre de coopération ;
  • Mémorandum d’Entente pour l’Etablissement de Consultations entre les MAE des deux pays ;
  • Accord portant Création d’une Commission Mixte de Coopération. 
  • Accord Culturel et Scientifique ;
  • Accord de Coopération Technique en matière de Tourisme.
  1. Coopération bilatérale :
  1. Commission Mixte de coopération :

La Première session de la commission Mixte maroco-malgache était en principe prévue pour le mois d’octobre 2007 à Rabat. La partie malgache a proposé la dernière semaine du mois d’octobre 2008. Mais en vain.

  1. Les échanges commerciaux :

Valeur en Milliers de Dirhams


2008200920102011
Importations65727355624624776209
Exportations28306119571806133753
  • Coopération économique, technique et culturelle  :

La seule action de coopération réalisée par les deux pays porte sur lamission au Maroc, en avril 2004, d’une délégation malgache du Ministère des Finances pour s’inspirer de l’expérience marocaine en vue de préparer la mise en place à Madagascar d’une Inspection Générale des Finances.

En matière de formation des cadres, Madagascar a bénéficié de 37 bourses d’études au titre de l’année universitaire 2007/2008.

L’AMCI a marqué en avril 2006 sa disposition à prendre en charge les frais de séjour de quelques stages de formation (hormis les frais de transports aérien) et à programmer des bourses au profit d’étudiants malgaches, dans les domaines de l’agriculture, des pêches, de l’élevage et du sport.

Plusieurs cadres malgaches ont également bénéficié de stages de formation dans le cadre de la coopération triangulaire (JICA) entre 2001 et 2012.

Au titre de l’année académique 2007/2008, plusieurs officiers militaires malgaches ont bénéficié d’une formation au Maroc.

Dans le domaine protocolaire, 12 cadres malgaches ont suivi un stage au Maroc (la Direction du protocole s’est chargée de cette formation).

Par ailleurs, le Maroc a accordé à Madagascar une aide financière (250.000 $) en guise de don humanitaire suite aux deux cyclones qui ont frappé ce pays successivement en février et mars 2004.

En juin 2005, suite à la visite au Maroc du Président malgache (05-07 avril 2005), un don de 80.000 doses d’insuline humaine à 40 UI a été octroyé à Madagascar.

Le Maroc a, par ailleurs, accordé, en 2005, une aide pour financer un projet sur la valorisation de la soie sauvage des forêts de Tapia d’Ambohitsoa de Madagascar.

En matière de sports, le Maroc a assuré la formation, pendant trois mois (mai- juin – juillet 2006) de dix stagiaires malgaches (huit athlètes et deux formateurs). Le Maroc a pris en charge la totalité des frais y afférents.

D’autre part, en septembre 2006, le Maroc a mis gracieusement à la disposition des 351 malgaches vivant au Liban, un avion militaire C130 pour leur évacuation.

En février 2007, sur Hautes Instructions de S.M. le Roi, une aide humanitaire urgente, constituée de 300 tentes, de 10 tonnes de médicaments et de 150 tonnes de riz blanc, a été accordée à la partie malgache, suite aux inondations généralisées qu’a connues ce pays.

La Fondation Alaouite pour le Développement Humain Durable a construit (5) écoles à Antananarivo et à Antsirabé et ce, sur instructions de Sa Majesté le Roi.

En mai 2009, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a donné ses Hautes instructions pour que des quantités importantes de riz à hauteur de 600.000 dollars américains soient accordées aux populations du Sud de la Grande Ile qui souffrent de la sécheresse qui sévit dans cette région.

En octobre 2013, le Maroc a fait un don en pesticide (200.000 litres) à Madagascar par le biais de la FAO, pour lutter contre l’invasion des criquets

  1. Echanges de visites :
  1. Côté malgache:
  1. Visites effectuées au Maroc par certains responsables malgaches notamment celles de l’ex 1er Vice Premier Ministre F. Ravony en mai 1993, du Ministre des Affaires Etrangères en avril 1994 et du Ministre de l’Intérieur en juin 1994 ;
  2. Participation de l’ancien Président Ratsiraka aux obsèques de Feu Sa Majesté Hassan II, en juillet 1999 ;
  3. Visite officielle au Maroc en avril 2005 de S.E.M Marc Ravalomanana, ancien Président de la République de Madagascar.
  4. Visite au Maroc du 09 au 18 novembre 2005, d’une délégation malgache conduite par le Ministre de la Décentralisation et de l’Aménagement du Territoire (initiation d’une coopération bilatérale entre le Maroc et Madagascar en matière de l’aménagement du territoire) ;
  5. Participation du 15 au 17 novembre 2005 du fils de l’ex- Président malgache, M. RAVALOMANANA aux cérémonies du cinquantième anniversaire du retour d’exil de Feu Sa Majesté le Roi Mohamed V ;
  6. Visite privée au Maroc, en juillet 2011, de Monsieur Andry Rajoelina, Président de la Haute Autorité de la Transition à Madagascar.
  1. Côté marocain :
  1. Mission de contact et d’information à Tananarivo, en 1996, d’une délégation marocaine du Ministère des Affaires Etrangères ;
  2. Mission à Madagascar, en mars 2000, de l’Emissaire Royal, M. Thami El Khayari ;
  3. Visite à Madagascar de la Princesse Lalla Amina, en janvier 2003, au cours de laquelle elle a remis un message de Sa Majesté le Roi au Président Marc Ravalomanana ;
  4. M. Mohamed Benaïssa, a représenté Sa Majesté le Roi à la cérémonie d’investiture de l’ancien Président malgache Marc RAVAOMANANA, qui s’est déroulée le 19 janvier 2007.
  5. Monsieur le Ministre a représenté, en février 2014, Sa Majesté le Roi à la cérémonie d’investiture du Président malgache M. Hery RAJAONARIMAMPIANINA. Il a été reçu par le Chef d’Etat malgache.
  6. Perspectives :
  1. Projet de Visite au Maroc du Ministre des Affaires Etrangères Madame Arisoa Lala Razafitrimo (une lettre d’invitation lui a été adressée en avril 2014)
  2. Le Président malgache Hery RAJAONARIMAMPIANINA a émis le souhait d’effectuer une visite au Maroc pour prendre connaissance de visu des grands projets réalisés par notre pays dans les domaines suivants : Energie solaire, tourisme, habitat social, agriculture ;
  3. Tenue de la 1ère session de la Commission Mixte de Coopération.
  4. Tenue à Madagascar de la commission mixte spécialisée en matière d’Habitat, de l’Aménagement du Territoire et de la Réforme Foncière.

Thèmes d’entretien

  • les relations politiques maroco-malgaches ont connu une amélioration notable sous l’ère de l’ex-Président M. Marc Ravalomanana, après la décision prise par Madagascar en avril 2005 de geler sa reconnaissance de la pseudo « rasd ». Il est à signaler que Madagascar était, sous la présidence Ratsiraka, le tout premier pays à reconnaître les séparatistes et à leur ouvrir une « ambassade » à Antananarivo ;
  • Dans le cadre du renforcement des liens d’amitié et de fraternité qui existent entre les deux pays et dans le but de consolider davantage les relations de coopération entre le Maroc et Madagascar, le gouvernement marocain a décidé l’ouverture à compter du 1er février 2006, d’une Ambassade à Antananarivo ;
  • Il convient de signaler que l’ex-Président de la Transition à Madagascar, M. Andry Rajoelina (Mars 2009-Décembre 2014) a fait état à notre Ambassadeur à Antananarivo des pressions « considérables » qu’exercent sur lui les séparatistes pour l’acculer à reconnaître la pseudo « rasd » et à les autoriser à ouvrir une ambassade de cette dernière à Antananarivo ;
  • S’agissant de l’impact que pourraient avoir les derniers développements politiques survenus sur la scène politique malgache sur les relations entre le Maroc et Madagascar, il sied de signaler selon les informations recueillies par notre ambassade à Antananarivo, l’Afrique du Sud et l’Algérie s’apprêtent à réitérer leurs précédentes tentatives de pression sur les nouveaux décideurs malgaches pour obtenir leur accord pour l’ouverture d’une ambassade de la « rasd » à Madagascar moyennant « des offres difficiles à refuser » ;
  • En raison de la confusion qui a régné au sein de la scène politique malgache entre mars 2009 et décembre 2014, le Maroc a préféré suspendre la plupart des actions de coopération avec ce pays et de les limiter à certaines actions dans les domaines de l’enseignement supérieur  et de la formation militaire;
  • afin d’éviter d’entreprendre toute manœuvre susceptible d’affecter, pendant la période de la transition, la position malgache à l’égard de notre question nationale, notre pays n’a opéré aucun changement dans sa politique vis-à-vis de ce pays qui a prôné jusqu’à présent la neutralité et la promotion de la coopération bilatérale.
  • Monsieur le Ministre a représenté, en février 2014, Sa Majesté le Roi à la cérémonie d’investiture du Président malgache M. Hery RAJAONARIMAMPIANINA. Il a été reçu par le Chef d’Etat malgache, qui a émis le souhait d’effectuer une visite au Maroc pour prendre connaissance de visu des grands projets réalisés par notre pays dans les domaines suivants : Energie solaire, tourisme, habitat social, agriculture ;
  • Une lettre d’invitation a été adressée, en avril 2014, au chef de la diplomatie malgache pour effectuer une visite de travail dans notre pays, qui sera l’occasion pour la signature de plusieurs instruments juridiques ;
  • Le Cadre juridique Maroc / Madagascar comprend cinq accords dont celui portant création d’une Commission Mixte de Coopération qui n’a pas encore tenu sa première session).

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