Tags : Maroc, Espagne, relations bilatérales, coopération,
La géographie et l’histoire donnent au Maroc et à l’Espagne l’opportunité de bâtir un partenariat d’avant-garde dans la région euro-méditerranéenne.
Les deux pays ont en commun un héritage culturel partagé et des intérêts bien compris. Ils ont surtout des aspirations pour un avenir commun.
De par la similarité de leur structure étatique, les deux Royaumes du Maroc et de l’Espagne sont tout à fait prédestinés à travailler étroitement ensemble et à capitaliser sur les atouts qui les singularisent à l’échelle de la Méditerranée :
Les deux pays ont développé une vision du long terme et un horizon temporel très large pour traiter les enjeux bilatéraux et régionaux. Quelles que soient la sensibilité de la thématique à traiter, le Maroc et l’Espagne ont toujours veillé à ce que l’avenir soit préservé.
La relation maroco-espagnole se caractérise aussi par le développement d’une culture de négociation et d’appropriation, dans laquelle responsables gouvernementaux et parlementaires, acteurs de la société civile et représentants des entités territoriales, académiciens et représentants des diasporas dans les deux pays… sont impliqués, instituant ainsi une véritable culture de dialogue et d’ouverture sur l’autre.
Cette double particularité a permis l’établissement d’un maillage de plus en plus dense, d’un matelas d’intérêts de plus en plus imbriqués, et a permis surtout la création d’un socle de confiance renforcée entre les deux pays.
Cette confiance se reflète sur le terrain économique, eu égard à la densité, à la diversité et à la vitesse de la relation économique bilatérale. L’Espagne est devenue en 2012 le premier partenaire commercial du Maroc. Des investissements de grande ampleur sont programmés. De gros contrats publics sont conclus.
Pour la période à venir, le Maroc et l’Espagne ont tout le potentiel pour constituer un binôme économique, s’articulant, tout à la fois, sur l’attractivité conjointe des IED, sur la compétitivité partagée et sur une articulation optimale des systèmes productifs respectifs. Ils devraient, pour ce faire, s’inspirer des mécanismes de convergence qui ont fonctionné dans d’autres régions du monde, à l’instar du Mexique-États-Unis ou de l’Allemagne-Pologne.
C’est de cette manière que le Maroc et l’Espagne sauront relever ensemble les enjeux auxquels ils sont confrontés, certes avec des intensités différentes : l’enjeu de la croissance, l’employabilité de la jeunesse, la création de la richesse, la solidarité intergénérationnelle, la cohésion spatiale et territoriale, la sécurité énergétique….
Le rapprochement entre le Maroc et l’Espagne devrait s’articuler aussi sur une nouvelle « infrastructure humaine » (jumelages de villes, mobilité des étudiants, création de comités d’étude et d’instituts) et sur un paradigme davantage ambitieux en matière de coopération décentralisée, au moment où le Maroc entame le chantier de la régionalisation avancée.
Également, les deux pays sont appelés à s’ouvrir sur d’autres régions du monde et travailler en commun avec l’Afrique, avec les pays d’Amérique latine et avec les pays arabes.
C’est de cette manière que le Maroc et l’Espagne vont démontrer comment deux pays voisins sont en mesure de faire une lecture vertueuse de la géopolitique, en adoptant « un jeu à somme positive », et en s’écartant des schémas tordus de l’exacerbation de la rivalité et de l’antagonisme stérile.