Tags : Maroc, Union Africaine, Sahara Occidental, Sénégal, Côte d’Ivoire, Burkina Faso, Sommet de Malabo,
Planning entretiens Union Africaine pour Ministre Déléguée
28/01/2014
Pour votre information :
En pièce jointe le plan de médiatisation que les ministres ont retenue en marge du sommet UA pour la Ministre Déléguée lors de son passage a Addis Abeba.
Il s’agit d’un premier planning des entretiens de Madame la Ministre Bouaida à l’occasion de sa participation au sommet de l’Union Africaine.
En rouge, les entretiens qui auront lieu sur place à Addis Abeba au centre des conférences, Madame la Ministre pourra si elle le souhaite changer de lieu.
Tout le reste des autres entretiens, ça se fera par téléphone :
- 2 enregistrées dans les conditions du direct (Africa24 TV et Radio BBC Afrique). Pour ces 2 interviews les journalistes contacteront directement la Ministre.
- Pour les autres entretiens téléphoniques, la mise en relation entre Madame la Ministre et les journalistes se fera par M. Benjamin Mampuya basé à Paris.
A votre disposition pour plus d’information.
PS : Ce planning a deja été transmis à Monsieur le Ministre et Madame la Ministre Deleguée.
Si Mohamed.
——————————————————————
02/05/2014
Note à Monsieur le Ministre
Objet : Sommet de l’Union Africaine
J’ai l’honneur de vous faire part de ce que le prochain Sommet de l’Union Africaine aura lieu à Malabo du 20 au 27 juin 2014. Conformément à la décision prise lors du Sommet de Janvier à Addis Abéba, le Rapport sur la question du Sahara demandé à la Présidente de la Commission, sera présenté à cette occasion.
Les travaux préparatoires au niveau d’Addis Abeba commenceront dès le 9 juin 2014.
Aussi et dans le but d’anticiper des décisions qui pourraient être prises lors du Sommet de Malabo, je vous suggère le programme de travail suivant :
1 Entreprendre dès que possible, une mission à Malabo pour examiner avec les autorités équato-guinéennes les modalités de la présence de la délégation marocaine en marge du Sommet (Appui, facilités etc.…)
Cette visite pourra être l’occasion de présider la 6ème Session de la Commission Mixte dont les travaux préparatoires avaient eu lieu à Malabo du 09 au 11 janvier dernier, et procéder à la signature des accords qui avaient été finalisés (liste en annexe).
2- Envoi d’une délégation dès le 4 juin 2014, à Addis-Abeba pour suivre le travail préparatoire au niveau des Ambassadeurs Représentants Permanents auprès de l’Union Africaine.
Cette délégation qui sera composée du Directeur des Affaires Africaines, de l’Inspecteur Général, du Directeur des Nations Unies, du Directeur Général de l’AMCI et du Chef de Cabinet de Madame la Ministre déléguée, aura pour mission de faire échec à toutes les tentatives du camp adverse de saper les acquis du Maroc au niveau des Nations Unies, sur la question du Sahara et d’empêcher aussi les modifications du format des partenariats bilatéraux avec l’Afrique.
Une fiche détaillée sur les aspects confidentiels de cette mission vous est présentée en annexe.
Une lettre de cadrage de la mission à destination de l’Ambassadeur de Sa Majesté le Roi à Addis Abeba, vous sera également proposée.
Haute considération.
——————————————————————————————
Fiche sur la Mission à Addis Abéba
⦁ Période : du 4 au 10 juin
⦁ Composition de la délégation : Directeur Afrique – Inspecteur Général – Directeur des Nations Unies – Directeur Général de l’AMCI – Chef de Cabinet de madame la ministre déléguée.
⦁ Objet : Mobilisation des Ambassadeurs Représentants des pays amis.
⦁ Objectifs :
1 Contrer toute décision contraire au processus onusien de recherche d’une solution politique au différend du Sahara.
2 Promouvoir et vulgariser la Résolution 2152 du 29 Avril 2014.
3 Empêcher la modification du format des Partenariats et l’atteinte au Format du Caire.
4 Continuer les contacts avec les délégations des pays qui reconnaissent encore l’entité fictive.
5 Maintenir la connivence avec les délégations amies.
6 Contacter les Représentants des autres pays extra-africains (France ; Espagne ; Etats-Unis ; Russie ; Chine, et plus si nécessaire).
7 Effectuer quelques visites de courtoisies à des responsables d’institutions telles que la CEA et du Ministère des Affaires Etrangères Ethiopien.
⦁ Déroulement :
⦁ Plusieurs visites.
⦁ Une ou deux réunions avec les Représentants Permanents.
⦁ Organisation de déjeuners : – avec le Groupe des Pays amis – avec certains leaders de ce groupe.
⦁ Moyens :
⦁ Prise en charge intégrale des frais d’hôtellerie.
⦁ Enveloppe pour les frais généraux : location d’un ou deux véhicules, déjeuners….
⦁ Enveloppes individuelles de 5.000 Euros pour les amis dont la liste est ci- jointe (30 pays).
Liste des pays
Sénégal, Guinée, Côte d’Ivoire, Gabon, Burkina Faso, Benin, Togo, Comores, Djibouti, Niger, Mali, Erythrée, Gambie, Burundi, RDC, Congo, Cameroun, Guinée Bissau, Guinée Equatoriale (Pays hôte du Sommet), Tchad, Sao Tomé et Principe, Sierra Léone, Liberia, Somalie, Soudan, Madagascar, Malawi, Maurice, Seychelles, Mauritanie (Préside le Conseil de l’UA).
——————————————————–
Rabat, le 2 juin 2013
Stratégie pour contrer l’offensive de l’Algérie et de l’Afrique du Sud au sujet de la question du sahara marocain
Le 21ème Sommet de l’Union Africaine à Addis-Abeba (22 au 28 Mai 2013), a été le révélateur de l’existence d’une véritable offensive, généralisée et planifiée par les adversaires du Maroc dont l’objectif est de faire d’abord adopter à l’UA une position prônant l’indépendance du sahara et de l’imposer, par la suite, au reste de la communauté internationale, comme seule et unique solution à ce conflit.
L’arrivée de Madame Zuma à la tête de la Commission de l’UA constitue un élément clé de la mise en œuvre de cette stratégie, conçue et mise en œuvre essentiellement par l’Algérie et l’Afrique du Sud, appuyés massivement et activement par la quasi-totalité des pays de la SADECet par certains pays de l’Afrique orientale.
Les travaux de ce Sommet ont dévoilé la collusion totale entre l’Afrique du Sud et l’Algérie d’une part et le Secrétariat de l’UA d’autre part qui d’ailleurs n’hésite plus à se départir ouvertement de la neutralité à laquelle il est normalement astreint. Cette collusion d’intérêt entre une partie des Etats membres et le Secrétariat de l’organisation, est un cas unique dans les annales des institutions internationales qu’il conviendra également de dénoncer.
Cette note se propose de faire le point sur les travaux du Conseil Exécutif au sujet du Sahara, d’en tirer quelques enseignements, de décrire la stratégie poursuivie par les adversaires du Maroc, de proposer les éléments de la contre-offensive de notre pays et un plan d’action pour la mener à bien.
Mission de la délégation marocaine à Addis-Abeba en marge des travaux du Sommet de l’UA
Une délégation conduite par le Ministre des Affaires Etrangères, a effectué une mission à Addis-Abeba à l’occasion de la tenue du Sommet de l’Union Africaine et de la célébration du cinquantenaire de l’unité africaine.
Cette mission intervenue dans un contexte très particulier, suite à l’inscription, pour la première fois, de la question du Sahara à l’ordre du jour de l’UA, s’est assigné trois objectifs essentiels :
⦁ Demander aux pays africains, amis du Maroc, d’exprimer leur refus de voir l’UA se saisir à nouveau de la question du Sahara et de demander, par conséquent, la suppression de ce point de l’ordre du jour du Conseil Exécutif de l’UA ;
⦁ Contrer l’adoption par l’UA de toute décision qui ne prendrait pas en considération l’évolution de la question du Sahara au Conseil de Sécurité des Nations Unies ;
⦁ Faire entendre solennellement au sein de l’UA, par l’entremise de pays amis, la position du Maroc sur cette question.
En préparation à ce Sommet, les démarches ci-après avaient été entreprises par le Maroc auprès des pays africains pour demander la suppression de ce point de l’ordre du jour du Conseil Exécutif de l’UA :
⦁ Des messages écrits ont été adressés par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l’Assiste, aux Présidents du Sénégal, de la Cote d’Ivoire, du Gabon et du Burkina Faso.
⦁ Des lettres ont été adressées par le Ministre à l’ensemble des Ministres des Affaires Etrangères des pays africains ;
⦁ Les Ambassadeurs de Sa Majesté le Roi en Afrique ont été instruits pour entreprendre auprès de leurs pays d’accréditation, des démarches pour appuyer cette demande.
⦁ Une lettre de réponse a été adressée par le Ministre à la Présidente de la Commission de l’UA, lui expliquant les raisons pour lesquelles le Maroc considère qu’il n’est pas opportun pour l’UA de réintroduire dans son agenda l’examen de la question du Sahara.
Dans ces démarches, l’argumentaire du Maroc s’articulait essentiellement autour des points suivants :
- L’OUA a échoué dans sa médiation pour résoudre le conflit du Sahara et s’est départie de son rôle d’arbitre en préjugeant de l’issue du processus d’autodétermination en admettant en son sein une entité ne disposant d’aucun attribut de souveraineté et ce en violation de sa propre Charte et du principe même de l’autodétermination ;
- La question du Sahara a divisé et a failli faire éclater l’OUA et qu’il n’est pas opportun de réintroduire à nouveau cette question controversée au sein de l’organisation panafricaine ;
- La question du Sahara est aujourd’hui du ressort du Conseil de Sécurité des Nations Unies qui œuvre à la recherche d’une solution politique négociée et que l’UA devrait éviter d’être en déphasage avec le processus onusien et gagnerait au contraire, en crédibilité, à soutenir ce processus.
Au plan opérationnel et lors des travaux du Conseil Exécutif, la délégation du Sénégal a fait une déclaration demandant la suppression pure et simple de la question du Sahara de l’ordre du jour du Conseil. Le Sénégal a été appuyé par un grand nombre de pays amis, en l’occurrence, le Gabon, la Cote d’Ivoire, le Togo, la Guinée, la Gambie, le Benin, le Burkina Faso, Djibouti, la Lybie, la RDC, le Congo et les Comores.
Cette demande a été violemment combattue par les partisans du maintien de cette question à l’ordre du jour. Il s’agit des délégations de l’Algérie, de l’Afrique du Sud, de l’Angola, du Mozambique, de la Tanzanie, de la Namibie, du Zimbabwe, du Lesotho, de la Zambie, du Botswana, du Soudan du Sud, en plus de la pseudo « rasd ».
Devant cette division, un compromis a été trouvé consistant en l’adoption d’un projet de décision dont les éléments sont :
⦁ Maintien de la question du Sahara à l’ordre du jour et report de son examen à la prochaine session du Conseil Exécutif en Janvier 2014 ;
⦁ Suppression dans le projet de décision initial présenté par le Secrétariat, de deux paragraphes hostiles au Maroc ;
⦁ Demande à la Présidente de la Commission de l’UA de présenter à la prochaine session du Conseil Exécutif d’un rapport complet sur cette question, c’est-à-dire devant tenir compte du point de vue de toutes les parties ;
⦁ Introduction d’un paragraphe faisant référence à la résolution 20.99 du Conseil de Sécurité des Nations Unies du 25 avril 2013.
⦁ Soutien aux résolutions des Nations Unies sur la question pour parvenir à une solution politique à travers des négociations directes, comme moyen d’autodétermination.
A l’issue des travaux du Conseil Exécutif, il peut être avancé à juste titre que les démarches entreprises dans ce cadre ont permis la réalisation d’objectifs importants.
⦁ Le compromis arraché par les amis du Maroc est en soi une victoire notable ;
⦁ Les adversaires du Maroc ont échoué à faire adopter une décision préparée par la Présidente de la Commission de l’UA et qui était totalement en faveur des thèses séparatistes ;
⦁ Les débats qui ont eu lieu ont permis de constater que malgré son absence de l’OUA/UA depuis 1984, le Maroc continue de disposer d’importants appuis et soutiens en Afrique et d’une grande capacité de mobilisation de pays amis. Ces débats ont été une opportunité pour présenter, par le biais des pays amis, la position du Maroc sur la question du Sahara.
Au-delà des péripéties des travaux proprement dit du 21ème Sommet de l’Union Africaine à Addis-Abeba (22 au 28 Mai 2013), un constat plus profond et alarmant s’impose qui décèle la présence d’une stratégie dangereuse menée par les adversaires du Maroc contre ses intérêts vitaux. L’arrivée de Madame Zuma à la tête de la Commission de l’UA et la tentative de reprise par l’UA de la question du Sahara, ne sont que les éléments apparents de ce puzzle.
La stratégie anti-marocaine menée par le biais de l’UA
La stratégie des adversaires du Maroc qui se joue sur plusieurs registres, vise comme objectifs principaux, de faire échouer le processus onusien de recherche d’une solution politique négociée, de dépasser la demande du référendum en la remplaçant par l’option de l’indépendance et d’imposer en fin de compte, celle-ci comme la seule et unique alternative possible.
A cette fin, les instigateurs de cette stratégie (Algérie – Afrique du Sud) entreprennent étape par étape avec la complicité avérée de la Présidente de la Commission de l’UA, la déconstruction de l’acquis du Maroc aux Nations Unies, l’imposition de l’UA, au demeurant acquise à leur cause, comme partie prenante du conflit en vue de l’adoption de l’option de l’indépendance comme position commune de l’Afrique pour la porter plus tard, quand les circonstances le permettront, au niveau de l’Assemblée Générale des Nations Unies.
En vue d’atteindre ces objectifs, la stratégie adverse poursuit la réalisation de séquences qui peuvent être énumérées comme suit :
- L’adoption par l’UA d’une position commune, radicale et hostile à l’intégrité territoriale de notre pays, vise à mettre fin à tout débat ou divergence au sein de la famille africaine sur la question du Sahara. L’adoption d’une telle position deviendrait ainsi un engagement contraignant qui obligerait tous les Etats membres à s’y conformer ;
- L’anéantissement des positions du Maroc en Afrique et de ses soutiens au sein de l’UA à propos de la question de l’intégrité territoriale ;
- L’utilisation de cette position, comme fondement politico-juridique, pour influer sur les décisions des institutions internationales et sur les opinions publiques.
La contre-offensive du Maroc
Sur la base du constat décrit ci-dessus, le Maroc n’a d’autre choix que de mettre au point une contre-offensive d’envergure visant fondamentalement à faire échouer la stratégie adverse et à réaliser l’objectif d’évincer la prétendue « rasd » de l’UA et imposer la souveraineté du Maroc sur le Sahara.
La contre-offensive du Maroc devra s’appuyer sur l’ensemble de ses atouts et capitaliser sur les acquis réalisés aux Nations Unies dans le cadre du règlement de la question du Sahara.
Une des conditions préalables pour amorcer cette contre-offensive, réside dans la prise de conscience par tous les décideurs du danger et des risques que comporte pour notre pays la stratégie des ennemis du Maroc.
La clé de réussite de la contre-offensive passe par l’organisation et le rassemblement des différents intervenants et la convergence de tous les efforts vers un seul et même objectif, celui de faire échec à la stratégie adverse et de faire consacrer par la communauté internationale, la souveraineté du Maroc sur le Sahara.
La contre-offensive à engager, compte tenu des forces et des atouts dont dispose notre pays, et des handicaps et difficultés qu’il faudra surmonter, devra être menée sur les fronts diplomatiques et médiatiques et utiliser également la question des populations séquestrées dans les camps de Tindouf pour dénoncer, auprès du HCR, du Conseil des droits de l’homme, de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des peuples et des ONG internationales, ce crime contre l’humanité dont sont coupables l’Algérie et le Polisario.
1/ Les atouts qui consolident la position du Maroc
⦁ La légitimité du recouvrement par le Maroc de son Sahara (fondements juridiques et historiques) ;
⦁ L’effectivité de la présence du Maroc sur le territoire (le processus d’intégration et d’inclusion des populations ainsi que les grandes réalisations économiques et d’infrastructures) ;
⦁ L’unanimité nationale autour de la question du Sahara, qui constitue une question vitale et déterminante pour l’ensemble des marocains ;
⦁ La pertinence et la crédibilité de l’initiative marocaine d’autonomie comme solution de compromis réaliste, viable et démocratique à la question du Sahara, qualifiée de sérieuse et crédible et soutenue par une grande majorité de pays ;
⦁ Le soutien implicite dont bénéficie le Maroc au niveau international en ce qui concerne la question du Sahara. Aucun pays européen, ni aucun membre permanent du conseil de Sécurité ne reconnaît la « rasd ». En Afrique, 35 pays sur 53, ne reconnaissent pas cette entité.
⦁ La solidité et la stabilité des institutions marocaines, qui lui permettent d’être cité en modèle dans un environnement régional instable et fragile ;
⦁ La crédibilité du Maroc au niveau international en tant que partenaire fiable et pôle de stabilité et de sécurité dans la région, ainsi que le rôle positif du Maroc en tant qu’acteur actif dans la promotion de la paix et de la sécurité en Afrique ;
⦁ La vigueur et le dynamisme économique et social du pays et l’attractivité qu’exerce le modèle de développement politique, économique, social et culturel du Maroc, dans son environnement régional ;
⦁ La forte présence du Maroc en Afrique de l’Ouest et Centrale, où il compte des alliances sûres qui s’appuient sur les liens historiques ancestraux et sur des relations culturelles profondes, renforcés par une coopération et des partenariats économiques exemplaires.
2/ Les handicaps du Maroc en Afrique
⦁ Le retrait du Maroc de l’OUA/UA, tout en étant fondé, légitime et irréversible tant que dure l’illégalité qui a motivé ce retrait, laisse les mains libres à ses adversaires au sein des instances panafricaines.
⦁ Les effets de cette absence sont accentués par la réduction du niveau de l’Ambassade du Maroc à Addis-Abeba, au moment où il fallait au contraire le renforcer.
⦁ La sous-représentation du Maroc en Afrique Australe et Orientale (6 ambassades pour 24 pays), régions qui comptent le plus grand de pays hostiles à notre cause nationale, constitue une autre difficulté à laquelle il serait nécessaire d’y remédier.
⦁ Le faible poids sur l’échiquier africain des pays francophones qui composent le socle des soutiens du Maroc et qui se reflète par le niveau de moins en moins important de leur influence sur la scène africaine et au sein de l’UA. De plus, ce groupe fait montre d’une certaine mollesse, de timidité voire même d’une certaine indifférence pour défendre ses points de vue.
⦁ La montée en puissance des pays anglophones qui composent le socle des soutiens du clan hostile à notre pays et qui se traduit par le leadership et l’influence prépondérants qu’ils exercent sur l’agenda africain. En outre ce groupe fait montre d’une grande détermination et d’un engagement virulent et agressif voir d’un activisme pour imposer ses points de vue. Les péripéties de l’élection de Madame Zuma à la tête de la Commission de l’UA, en est une parfaite illustration.
⦁ La collusion manifeste entre les adversaires du Maroc et la Présidente de la Commission de l’UA, rend plus difficile la tâche de contrer l’offensive adverse.
⦁ L’enlisement du processus onusien de recherche d’une solution politique négociée à la question du Sahara, est présenté par les adversaires du Maroc comme étant un échec de la proposition marocaine du plan d’autonomie et leur sert d’argument pour demander la réappropriation par l’UA de cette question.
⦁ Le blocage à dessein de l’UMA, en tant qu’organisation africaine régionale, prive le Maroc d’un levier considérable, à travers lequel il pouvait contourner son absence de l’UA et influer sur la décision africaine.
Les éléments de la contre-offensive du Maroc
La contre-offensive que le Maroc est appelé à engager pourra être menée sur plusieurs niveaux et viser à mettre en échec les tentatives de l’implication de l’UA dans la question du sahara, faire reconnaître par l’UA la centralité du processus onusien de recherche d’une solution politique négociée au conflit et acculer l’Algérie sur la question des populations séquestrées dans les camps de Tindouf.
- Les actions pour contrer l’offensive au sein de l’UA
Le premier échelon de la contre-offensive marocaine devra viser d’abord de faire échec à la stratégie adverse à l’occasion de la prochaine session du Conseil Exécutif de l’UA en janvier 2014.
Un premier objectif consiste à empêcher l’adoption par ce conseil d’une décision qui réintroduit dans le débat le plan de règlement de l’OUA devenu caduc ainsi que les résolutions de l’UA de 2009 appelant à l’organisation d’un referendum d’autodétermination dans le territoire du sahara. La décision qui devra être adoptée à cette occasion devrait prendre en compte exclusivement, en les soutenant, les efforts de la communauté internationale visant la recherche d’une solution politique négociée.
Pour atteindre ce premier objectif, il est nécessaire d’entreprendre une vaste campagne diplomatique visant la mobilisation d’un maximum de pays africains y compris ceux qui ont montré un certain agacement à voir à nouveau l’UA s’embarquer dans des combats idéologiques d’un autre temps. Cette action devrait viser également la neutralisation de la Présidente de la Commission de l’UA par la dénonciation de son parti pris en faveur des adversaires du Maroc.
A cet effet, sur le plan opérationnel, il peut être procédé à l’engagement des actions suivantes :
Des émissaires porteurs de Messages Royaux pourraient être dépêchés auprès des Chefs d’Etat des pays amis, en l’occurrence, le Sénégal, la Cote d’Ivoire, le Burkina Faso, le Gabon, la Guinée, la Guinée Equatoriale, La Gambie, le Congo, la RDC, le Benin, du Cap Vert, le Togo, le Niger, le Tchad, Les Comores, Djibouti, de l’Erythrée, le Cameroun, les Seychelles, de la Lybie, de la Tunisie de l’Egypte, du Sierra Léone, du Liberia, du Soudan du Kenya et Rwanda.
Cette démarche devrait être relayée au niveau des Ministres des Affaires Etrangères de ces pays ainsi qu’auprès de tous les autres échelons : les Ambassadeurs africains à Rabat, les Ambassadeurs du Maroc en Afrique et les Représentants permanents à Addis-Abeba.
Un mémorandum complet sur la question du Sahara devra être préparé et remis à tous les interlocuteurs comme support à ces démarches.
Un rapport exhaustif sur la question du Sahara devra être adressé à la Présidence de l’UA et à la Présidente de la Commission de l’UA, pour qu’il soit pris en compte dans le rapport complet que cette dernière devra présenter devant le Conseil Exécutif en janvier 2014. Ce rapport devra également être remis aux représentants de tous les Etats membres, à l’exception de l’Algérie.
Il serait indiqué de faire en sorte de mieux organiser le groupe des pays amis du Maroc comme l’est celui des adversaires de notre pays, afin d’en faire le véritable relais de la stratégie marocaine. A cette fin, une réunion regroupant les Ministres des pays qui constituent le noyau dur des soutiens du Maroc, devrait être organisée dans une capitale africaine pour asseoir, de manière concertée, le plan d’action à engager au niveau de l’UA.
Cette action qui n’a comme but que de contrer l’offensive des adversaires du Maroc à l’UA, devrait être accompagnée par une contre-attaque sur d’autres fronts afin de mettre en difficulté l’Algérie et le Polisario.
2/ La contre-offensive du Maroc
⦁ La dénonciation de la situation des populations séquestrées à Tindouf
Le Maroc devra par l’intermédiaire des pays amis entreprendre une action auprès de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) pour l’amener à prendre en charge la question du déni de protection dont sont victimes les populations séquestrées dans les camps de Tindouf. Un mémorandum devrait être remis à cette instance sur cette question pour lui demander de s’acquitter de ses obligations à l’égard de ces populations maintenues de force dans ces camps.
Parallèlement, il faudrait entreprendre avec détermination des démarches auprès du HCR, du CDH et des ONG d’audience internationales pour les contraindre à se saisir sérieusement de la question de la violation des droits des populations séquestrées dans les camps de Tindouf, à la protection internationale et de la responsabilité de l’Algérie et du Polisario sur ce crime. Cette démarche renforcée par les résolutions du Conseil de Sécurité, vise à acculer l’Algérie et à la mettre au banc des accusés sur une question où elle la plus inconfortable et la plus vulnérable.
La mobilisation des médias nationaux et internationaux ainsi que les ONG marocaines et internationales de défense des droits de l’homme, est à cet égard indispensable.
⦁ Les relations Maroc-Algérie
Dénoncer auprès des différents interlocuteurs africains et étrangers et à travers les médias l’attitude belliqueuse et hostile de l’Algérie à l’égard de l’intégrité territoriale du Maroc et dévoiler la duplicité de son langage tendant à faire le distinguo entre les relations de bon voisinage avec notre pays et la question du Sahara.
Cette posture de l’Algérie tend à faire croire aux pays amis du Maroc que la question du Sahara n’est pas un casus belli entre le Maroc et l’Algérie et vise en fin de compte à les démobiliser.
Le durcissement du ton à l’égard e l’Algérie accréditera la thèse que la question du Sahara est déterminante pour notre pays et que toute solution qui ne prend pas en compte les droits du Maroc sur son territoire constituera une menace pour la paix et la sécurité dans une région très fragilisée. L’objectif étant d’amener la communauté internationale à prendre ce risque très au sérieux.
⦁ La confirmation de la centralité du processus de l’ONU dans le règlement de la question du Sahara
Crédibiliser le processus onusien d’une solution politique en le remettant d’actualité et en évitant son enlisement afin de donner à la communauté internationale les raisons de continuer à y croire. Ce processus est actuellement en panne, ce qui tend à faire accréditer l’idée, véhiculée par l’Algérie, de son échec. Sa réactivation d’une façon ou d’une autre peut à ce titre ôter un argument de taille aux adversaires de notre pays.
Des démarches doivent être entreprises auprès du Secrétaire Général des Nations Unies pour l’informer des manœuvres visant à saboter le processus de négociation et justifier ainsi la réappropriation par l’UA du dossier du Sahara. Il faudra également faire part au Secrétaire Général des Nations Unies du refus du Maroc de voir son Envoyé Personnel rendre compte à l’UA de son mandat.
La mise en œuvre de cette stratégie du Maroc devra s’appuyer sur une task force composée de diplomates chevronnés et de personnalités nationales et étrangères ayant une grande expérience de la politique régionale et internationale et d’académiciens. Cette task force devra disposer de ressources et moyens conséquents à la hauteur des enjeux.
Le succès de cette entreprise dépendra également dans une grande mesure du renforcement substantielles des capacités opérationnelles de l’appareil diplomatique marocain en Afrique et du renforcement de la présence marocaine dans les régions africaines ou notre pays est sous représentée. L’Ambassade du Royaume du Maroc à Addis-Abeba doit constituer un élément central de la mise en œuvre de cette stratégie et devra être dotée de ressources et de moyens lui permettant de jouer pleinement cette nouvelle mission.
--------------------------------------------
05/06/2014,
Réunion avec les ambassadeurs du Sénégal et du Côte d’Ivoire
Honneur porter votre attention que nous avons Monsieur Sitri et moi-même en présence de l’Ambassadeur eu des entretiens approfondis avec les Ambassadeurs du Senegal et de la Cote d’Ivoire au sujet des préparatifs du Sommet de l’UA.
Ces entretiens ont permis de savoir que le projet de l’Ordre du Jour adopté par le Comité des Représentants Permanents ne comporte pas de point concernant la question du Sahara.
Malgré cela il n’y a aucune certitude qu’un Rapport distinct sur le Sahara prévu par la décision de Janvier 2013 ne soit présente par le Conseil Paix et Sécurité (CPS)qui est une instance a composition restreinte et dont le Commissaire est M. Chergui de nationalité algérienne et qui a succédé à Laamamra. C’est un risque toujours d’actualité.
De commun accord les contacts seront poursuivis notamment avec les représentants des pays amis membres du CPS pour s’informer sur ce point particulier. Les Ambassadeurs du Senegal et de la Cote d’Ivoire nous ont renouvelé leur détermination à contrer toutes les manœuvres tendant a instrumentaliser l’UA sur la question. L’Ambassadeur du Senegal m’a affirmé avoir attiré l’attention de Mme Zuma sur le risque pour elle de s’embarquer dans une croisade contre notre pays.
En outre un déjeuner de travail sera organisé a la Résidence du Senegal le Samedi auquel seront conviés un grand nombre d’Ambassadeurs des pays amis. Ce déjeuner sera déterminant pour la mobilisation des amis. M. Kadmiri qui a été retenu arrivera Jeudi.
Une délégation est également attendue pour demain.
Nous avons également rencontré la délégation du Ministère de l’Energie conduite par le Ministre Aamara venue dans le cadre du volet Énergie du Sommet USA-Afrique. Cette réunion se déroule sans accroc.
Haute considération
———————————————————————-
06/06/2014
Dîner avec les pays du noyau central
Honneur porter votre connaissance qu’un diner en l’honneur des Ambassadeurs des pays africains représentant le noyau central des amis du Maroc a été organisé ce jour dans un restaurant de la ville. Étaient présents outre l’Ambassadeur Abdeljabar Brahim et les membres de la délégation marocaine, les ambassadeurs du Senegal,de Cote d’Ivoire, du Burkina Faso, du Benin et du Gabon, et les charges d’affaires du Niger, de la Guinee et de la Gambie. Les Ambassadeurs de ces derniers pays se trouvent à New York dans le cadre de la mission du CPS dont ils sont membres aux Nations Unies.
L’Ambassadeur Abdeljabar Brahim a été désigné pour présider le diner dans le but renforcer sa position auprès de ces collègues. Mission dont il s’est acquitté avec beaucoup de talent.
L’atmosphère était très cordiale et l’ambiance très détendue. Après avoir remercié les Ambassadeurs et Charges d’Affaires d’avoir répondu à l’invitation, notre délégation a souligné que notre pays les considère comme ses représentants et qu’il compte sur leur engagement pour la défense de sa juste cause et pour faire entendre la voix de la raison et de la justice et faire contrepoids aux manœuvres de ceux qui tendent a diviser les rangs de l’Afrique et a l’embarquer dans des querelles d’un autre temps.
Tous ont été anonymes pour remercier notre pays et Sa Majesté le Roi pour son engagement pour la prospérité et la paix en Afrique et ont fait part de leur détermination sans faille a contrer toutes les tentatives visant à réintroduire la question du Sahara dans l’agenda de l’organisation panafricaine. Ils ont souligné toute leur détermination à rester vigilants face aux manœuvres occultes des adversaires dont ils ont saisi les motivations.
Ils ont fait part de leur assurance et optimisme du fait que la question n’est pas inscrite à l’ordre du jour du Sommet et qu’il n’a pas encore été fait mention de la présentation du Rapport sur le Sahara pour le Sommet de Malabo. Ils n’ont cependant pas exclu que la question soit à nouveau évoquée au sein du CPS comme cela a été tenté l’année passée mais ils vont rester vigilants et prêts à rejeter toute tentative allant dans ce sens.
Tous ont apprécié que notre pays ait délégué une délégation de haut niveau pour maintenir le contact avec eux et ont été très reconnaissants pour cette marque d’estime et de confiance.
Demain un déjeuner plus élargi aura lieu à la résidence du Senegal qui a de sa propre initiative décidée d’y inviter le Kenya et le Ghana car a t il estime pour montrer que le Maroc n’exclut personne.
Certains ambassadeurs en aparté ont estimé qu’il est nécessaire que le Maroc soit représenté à Malabo par une forte délégation pour continuer à marquer notre intérêt pour l’Afrique et aussi pour être en mesure de contrer toute tentative d’introduction de la question a la dernière minute devant les Chefs d’Etat. Le Senegal a cependant ajouté qu’étant membre du Comité de rédaction il sera aux aguets pour donner l’alerte à tout moment.
En conclusion nous proposons que MMS Taleb chef de division et ancien d´Addis ainsi que Farahat chef de division se rendent à Addis des Mardi prochain pour assister l’Ambassadeur dans le suivi des travaux du COREP qui débutent dès le Lundi.
Il serait également souhaitable de prévoir qu’un émissaire se rende en Guinee Équatoriale pour rencontrer le Président Obiang et s’assurer de sa coopération pendant le Sommet.
L’optimisme reste de mise mais la vigilance est nécessaire pour faire face aux manœuvres adverses dans un terrain ou ils conservent l’initiative.
Haute considération
-----------------------------------------------
07/06/2014
Dîner organisé par l’ambassadeur du Sénégal
Honneur porter a votre connaissance que comme convenu l’Ambassadeur du Senegal a organisé aujourd’hui un déjeuner-debat auquel ont pris part les Ambassadeurs du Kenya (sœur du President), du Ghana, de Cote d’Ivoire, du Benin, de Mauritanie, de Guinee, du Gabon, du Burkina Faso, de Gambie, de Tunisie, du Niger et de Centrafrique,
A cette occasion les membres de la délégation marocaine ont pris chacun la parole pour expliquer l’ensemble des aspects de la question nationale et de répondre aux nombreuses interrogations des diplomates precites . Les éclaircissements apportes par la délégation marocaine ont porté essentiellement sur la responsabilité de l’Algerie dans la persistance de ce differend , l’évolution du dossier au niveau des Nations Unies (résolution 2152), la situation des populations séquestrées dans les camps de Tindouf au mépris du Droit International humanitaire, et surtout des efforts déployés par le Maroc pour parvenir à une solution politique definitive .
L’objectif principal de cet exercice consistait à démontrer le refus catégorique du Maroc de toute ingérence de l’Union Africaine dans le règlement de cette question et de sauvegarder le processus de négociation mene , exclusivement par les Nations Unies sous la responsabilité du Conseil de Sécurité
La présence des Ambassadeurs du Kenya et du Ghana, voulue par l’Ambassadeur du Senegal a eu l’effet escompte dans la mesure où ils ont affirmé que ce débat leur a permis de saisir les enjeux de la question et de comprendre certains aspects qu’ils ignoraient.
Tous ont promis d’oeuvrer pour que cette question ne soit pas réintroduite dans l’Agenda de l’Union Africaine.
Les Ambassadeurs présents se sont felicités du role de Sa Majesté le Roi en Afrique et de l’impact très positif que les dernières visites Royales ont eu auprès des opinions publiques africaines.
Ils ont également exprime leur satisfaction de l’initiative de la visite de la délégation et ont tous fait part de leur souhait de disposer de façon régulière de documents et d’informations sur la question du Sahara afin de mieux défendre la position de notre pays au sein des instances de l UA
Cet exercice nous a permis de tirer les enseignements suivants :
1- L’Ambassadeur du Senegal , leader du camp des amis du Maroc , a été conforte dans cette position aux yeux de ses collègues
2-La présence de la délégation marocaine a été hautement appréciée par tous. Le groupe des amis s’est senti valorisé et renforcé. Les autres interlocuteurs ont saisi l’importance que le Maroc accorde à son Continent d’appartenance
3-Cet exercice a permis de relever le déficit en matière de communication qui handicape l’action du Maroc en Afrique ce qui nécessite qu’un effort substantiel soit fait dans ce domaine
Il serait souhaitable d’envisager dans un proche avenir d’inviter un groupe d’Ambassadeurs en
poste à Addis Abeba à effectuer une visite au Maroc y compris dans les provinces du Sud pour se rendre compte de la réalité sur le terrain et de démystifier la propagande des adversaires de intégrité territoriale de notre pays
En conclusion on peut affirmer que cette visite a atteint ses objectifs à savoir mobiliser et sensibiliser le plus grand nombre possible des Ambassadeurs Représentants Permanents pour que la question du Sahara ne soit pas récupérée au sein de l UA par les adversaires du Maroc, et pour mieux défendre les positions et les intérêts de notre pays au sein de cette organisation notamment à l’occasion du Sommet de Malabo
Haute consideration
TAGMA – KADMIRI -SITRI
----------------------------------------------
15/06/2014,
Dîner avec Jean-Baptiste Natama
J’ai l’honneur de porter a votre connaissance que suite a mon initiative de vouloir rencontrer M. Jean-Baptiste Natama, Chef de cabinet de Mme Dlamini-Zuma, Présidente de la Commission de l’Union africaine (CUA), celui-ci a eu l’amabilité de répondre en m’invitant à déjeuner, ce jour, chez lui en famille.
Son compatriote, l’ambassadeur Malik Sarr Représentant de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) auprès de l’UA a pris part également a ce déjeuner informel.
En aparté, et me basant sur les éléments d’information contenues dans les comptes-rendus de mission effectuée par M. l’Ambasadeur Moha Ouali Tagma, Directeur des Affaires africaines et le Chef de Cabinet de Madame la Ministre Déléguée, M. Mohammed Sitri, j’ai expose a M. Natama les points suivants :
- Le rapport sur le Sahara devant être presente par Mme Zuma lors du XXIIIe Sommet de l’UA, prévu a Malabo du 23 au 28 juin 2014 ;
- L’hégémonie montante du CPS au détriment des tentatives constructives du Maroc vis-à-vis de l’UA en privilégiant les intérêts du continent et au détriment des propres organes de l’UA qui sont en train d’être relégués au second plan, comme le COREP voire la CUA ;
- La désignation de l’ex-Président mozambicain Chissano qui est appelée à un échec certain et qui ne fera qu’envenimer une ambiance déjà trouble par des actions téléguidées depuis l’Algérie et ses acolytes ;
- Les tentatives du CPS de nuire au processus de règlement onusien en essayant vainement d’introduire la question du Sahara dans l’agenda de la 8eme réunion de consultations entre le CPS et le Conseil de sécurité de l’ONU, en debut du mois courant, s’il n’y avait la vigilance de la MP du Maroc a New York et la compréhension constructive des P5 et surtout du Président du CS.
En réponse, mon hôte a fait le commentaire suivant :
- A supposer que rapport il y ait à Malabo, ce ne sera que de la « littérature de circonstance » sans importance ;
- M. Natama a admis la montée en puissance du CPS sous Achergui. Il en veut au manque de vigilance et de perspicacité du groupe francophone de l’UA qui devait se manifester bien avant, à l’occasion de la passation du témoin par Laamamra. Dans tous les cas M. Natama reste optimiste pour la succession du Commissaire Achergui qui devrait revenir à la région Afrique du Nord ou mieux a celle de l’Ouest puisqu’il ne pense pas qu’il y ait un pays nord-africain qui « oserait » présenter une candidature. Il a concédé que le CPS reste motivé par des intentions hégémonistes et a admis que la question est évoquée mais pour le moment en sourdine. L’échéance des élections en 2016 s’annoncent déterminantes pour l’avenir cet organe et par ricochet de l’UA, selon M, Natama.
- Mon interlocuteur a affirmé comprendre les appréhensions du Maroc quant a la nomination de Chissano mais a reconnu une tendance chez sa présidente à accepter, lors de ses déplacements certaines propositions qui lui sont faites par ses interlocuteurs et qu’il ne peut instruire ni donner son avis qu’a posteriori. En tout état de cause, cette nomination est à mettre sur le compte d’affinités partagées dans un passe « militantiste ».
- M. Natama n’a pas caché sa surprise d’apprendre de moi la mission du CPS a New York et son ignorance d’un quelconque Communique publie a l’issue de cette réunion ni même ayant recu de compte-rendu qui devait normalement être adresse a la Présidente de la CUA. Il a mis la question sur le compte du constat fait de l’hégémonie du CPS.
En réaction, j’ai insisté auprès de M. Natama pour une bonne et intelligente prise en charge de la question du Rapport de sa presidente en continuant, comme il l’a toujours fait, à « le mettre sous le coude » ; ce qui, à terme, le viderait de toute substance et de s’interposer par tous les moyens en son pouvoir, à une présentation dudit rapport par le CPS, lors du XXIIIe Sommet de l’UA à Malabo.
M. Natama s’est montré compréhensif et a promis de faire tout ce qui est en ses moyens ; et ce, en « témoignage amitié sincere pour le Maroc, de la grande idee qu’il se fait de son Roi Sa Majesté Mohammed VI et des sentiments de fraternite non compromise pour les marocains ».
Dans cet élan affectif, j’ai pris sur moi d’inviter M. Natama en compagnie de son épouse au Maroc a une période de sa convenance et de lui organiser, à cette occasion, des contacts « a titre informel » avec des personnalités marocaines indépendantes qui seraient a meme échanger avec le brillant intellectuel qu’il était ; invitation qu’il a affirmé accepter avec joie.
Rendez-vous a été, ainsi, pris a Malabo pour une action concertée qui avortera toute intention velléitaire contre le Maroc.
J’ai pris congé de mon hôte en retenant idée de nous rencontrer avant mon départ d’Addis, le 18 juin, si le besoin se présentait.
Par ailleurs, a l’occasion de nos échanges à table, M. SARR, que j’ai eu l’occasion de côtoyer à l’occasion de mes fonctions à l’Ambassade du Maroc à Paris et de nos rencontres périodiques à l’Agence de la Francophonie, a émis le souhait d’avoir des contacts avec la délégation marocaine et m’a demandé de faire part des à présent du souhait du Conseiller spécial du Président Diouf d’avoir des entretiens avec des membres de la délégation marocaine qui sera présente à Malabo. Le propos est d’avoir un échange autour des possibilités qu’offrirait le Groupe des Ambassadeurs africains en termes de relais des attentes du Maroc.
Enfin, sauf objection éventuelle de votre part et en concertation avec M. l’Ambassadeur de Sa Majesté le Roi à Addis Abeba, je compte avoir des entretiens avec l’ambassadeur d’Afrique du sud dont notre relation remonte au temps où on exerçait ensemble à Pékin ainsi qu’avec les ambassadeurs de Tunisie, du Tchad et du Nigeria. L’objectif est d’attirer leur attention sur la dérive de certains organes de l’UA, le CPS en l’occurrence, des desseins et des attentes mis dans cette organisation pour servir les questions de développement, d’intégration régionale et continentale et les besoins en bonne gouvernance et en actions de proximité sociale dont le citoyen africain a le plus besoin comme nous le proclamons, d’ailleurs, ensemble sans discrimination dans le cadre des partenariats régionaux.
Très haute considération
Mohammed Farahat
--------------------------------------------------------
Sommet de l’Union Africaine à Malabo
18/06/2014,
Honneur porter votre connaissance qu’en prévision du Sommet de l’Union Africaine la situation se présente comme suit :
-Le travail de lobbying qui a été effectué tant à Addis Abeba qu’à Rabat auprès des ambassadeurs des pays membres du Conseil de Sécurité et de l’Espagne a donné ses fruits.
- La question du Sahara ne figure pas à l’Ordre du Jour du Sommet
-Le Rapport sur la question du Sahara a été différé à plus tard (Janvier 2015)
-Le Conseil de la Paix et de la Sécurité de l’UA (CPS) aborde la question et reprend comme on pouvait s’y attendre les points du dernier rapport du SG des NU qui sont favorables aux thèses de l’autre partie
-Le CPS dans son rapport essaie d’introduire la question du Sahara comme une question de décolonisation et de façon pernicieuse essaie de faire valider par les Chefs d’État les initiatives de Madame Zuma tendant à interférer dans le processus de règlement.
Malgré qu’il n’y a pas de risque de voir le Sommet traiter de la question il serait souhaitable de maintenir la pression et les contacts avec les pays amis .
Sur un plan pratique il est recommandé de réduire la voilure de la délégation et la limiter au strict minimum.
Des questions intéressant hautement notre pays seront également abordées au cours ou en marge du Sommet :
-Partenariats USA/Afrique
-Désignation du futur Secrétaire Général de l’OIF
-Situation au MALI et dans le SAHEL
-Situation dans le Nord du Nigeria
Au plan bilatéral le Gouvernement Equato Guinéen ne cesse de faire des relances concernant la visite de Monsieur le Ministre pour la tenue de la Commission Mixte
- D’autres dossiers sont en instance : Partenariat dans le Transport Aérien, Partenariat dans le domaine portuaire, Projet de Visite Privée du Président de la République
Conformément à vos instructions je me rendrai à Malabo dès le 19 Juin pour maintenir le contact avec les pays amis et pour veiller à ce qu’il n’y ait pas de surprise de dernière minute
Haute Considération
—————————————————————-
Rapport de mission ( sommet UA de Malabo ,20-27/6/2014
Conformément au plan d’action et a la feuille de route découlant de la stratégie pour s’opposer aux manœuvres de l’UA d’interférer et de s’impliquer dans le processus onusien de règlement de la » question du Sahara » ,nous nous sommes rendus M.Kadmiri et moi même a Malabo des le 19 courant afin de suivre les travaux du 23eme sommet de l UA (20-27juin2014).
L’objectif étant d’assurer le suivi du travail déjà initie par la même délégation à Addis Abeba,une quinzaine de jours auparavant.
En effet,grâce à l’appui du noyau dur de nos amis (les RP des pays amis accrédités auprès de l’UA) avec le Sénégal comme chef de file et grâce a notre présence effective au sein du centre de conférences , les résultats suivants ont été atteints:
-Les dispositions contenues dans le « rapport du conseil de paix et de sécurité sur le Sahara « élaboré et adopté à Addis Abeba n’ont pas été amendées a Malabo
Haute considération
- Le Sommet n’a pas été saisi d’une décision spécifique sur le Sahara -la Commission de l’UA n’a pas reçu de mandat pour interférer dans le processus onusien de règlement de la question du Sahara , -Le Rapport de la présidente de la commission de l’UA sur le Sahara a été reporte au prochain Sommet.
Néanmoins ,a l’instigation de la présidence ougandaise du CPS ,le qualificatif « illégales » a été ajoute a l’expression « l’exploitation des ressources naturelles » dans le texte qui a été soumis aux chefs d États .
Ce préjudice est le résultat de la présence majoritaire de nos adversaires au sein du CPS , lesquels sont : l’Ouganda , l’Algérie ,l’Afrique du sud , la Tanzanie, le Mozambique, la Namibie contre seulement la présence du Niger ….
Des démarches seront entreprises auprès des délégations amies pour tenter de rejeter cet ajout.
Il est a souligner ,que bien que la question du Sahara n’ait pas figure ,officiellement ,dans l’ordre du jour du sommet , la Tanzanie dans son intervention lors de l’examen du point relatif a l’Agenda 2063, a évoqué la question comme étant « une affaire de décolonisation a laquelle il faudrait trouver une solution sans délai. »
Par ailleurs , des contacts ont été principalement entrepris ,au sein de l’enceinte du palais abritant le sommet de l UA ,avec les Ministres et les membres des délégations des pays suivants : le Sénégal,le Niger ,le Kenya,la Gambie ,la Mauritanie et surtout avec le chef du cabinet Mme Zuma, le burkinabé Jean Baptiste Natama.
Ce dernier nous a été d un grand apport notamment en nous remettant a l’avance toute la documentation afférente aux travaux du sommet .A ce titre, je suggére Monsieur le Ministre de remettre au Burkinabé 2500 dollars à titre de prime d’encouragement, afin de l’amener à poursuivre sa collaboration avec nous.
Aussi peut il être avance que la mission a atteint ses objectifs .
Néanmoins des efforts accrus doivent être entrepris par la consolidation des relations et des rapports avec les pays traditionnellement amis et par une ouverture sur ceux de l’Afrique australe ,qui constituent la base des soutiens des adversaires de l’intégrité territoriale de notre pays.
Moha Ouali Tagma