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Derrière le scandale du Qatar, qui non content de corrompre des dirigeants occidentaux pour obtenir le mondial de foot 2022, aurait également corrompu des parlementaires européens, se profile le Maroc. C’est en effet le royaume chérifien que cible en premier lieu l’enquête menée tambour battant par la justice belge, avec l’aide de plusieurs services de renseignement occidentaux. Soupçonné d’avoir couvert, voire initié un vaste système de corruption de députés européens, le roi Mohammed VI se mure dans le silence.
Silence radio. C’est ainsi que réagissent les autorités marocaines et les médias proches du régime de Mohammed VI d’habitude prompts à vilipender les médias Européens. Pourtant il y a le feu au lac ! Le 9 décembre, en fin de matinée, les médias belges Le Soir et Knack lâchent une bombe : « la justice belge a lancé une vague de perquisitions vendredi 9 décembre au matin, à l’issue d’une enquête ouverte mi-juillet 2022 sur une organisation criminelle présumée, infiltrée au cœur du Parlement européen et soupçonnée d’ingérence dans la politique de l’Union et de corruption par le Qatar ».
Ce vaste coup de filet aboutit notamment à la saisie de plusieurs centaines de milliers d’euros en liquide. Mais aussi à l’interpellation puis à l’incarcération de la vice-présidente du Parlement européen, la sociale-démocrate grecque Eva Kaili et de son compagnon italien Francesco Giorgi, collaborateur du député européen social-démocrate Andrea Cozzolino.
L’ancien euro-député social-démocrate italien Pier Antonio Panzeri, qui avait fondé en 2019 Fight Impunity, une ONG cyniquement baptisée « combattre l’impunité », est également interpellé par la police belge. Toutes ces personnes sont présumées innocentes. Quelques jours plus tard, fait rare pour une affaire aussi sensible, la police fédérale belge publie sur son compte twitter des photos des 1,5 millions d’euros saisis comme on montre une saisie de drogue
Derrière le Qatar… le Maroc
Si les projecteurs se braquent sur le Qatar – l’émirat a décroché dans des conditions controversées la coupe du monde de football – le nom d’un autre pays, lui aussi présumé corrupteur, surgit très rapidement : le Maroc.
Comme l’a relaté le site web Politico, en parallèle des arrestations opérées en belgique, la police italienne, agissant sur la base d’un mandat d’arrêt européen, a interpellé l’épouse et la fille de l’ancien eurodéputé Pier Antonio Panzeri en Italie. Le mandat d’arrêt belge accuse explicitement Panzeri et son ONG Fight impunity d’interférer avec des membres du Parlement européen au bénéfice du Qatar et du Maroc. En clair, de faire du lobbying à Bruxelles pour le compte de ces deux États arabes.
Après avoir siégé en commission des affaires étrangères du Parlement et présidé la sous-commission sur les droits humains (2017-2019), Panzeri aurait-il mis son réseau Bruxellois au service d’États autoritaires ? Pourquoi son ONG Fight impunity est-elle domiciliée à la même adresse Bruxelloise que onze autres ONG suspectes, dont No peace without justice, dont le secrétaire général, l’Italien Niccolo Figa-Talamanca, a été interpellé par la police belge, puis remis en liberté le 20 décembre avec un bracelet électronique ? Dans quel but Fight impunity, qui, selon Politico, ne publie pas ses comptes comme la loi belge l’y oblige, a-t-elle ouvert des comptes bancaires au Qatar et au Maroc?
Le site internet italien Verità&Affari souligne que la demande d’extradition belge de Panzeri mentionne des écoutes téléphoniques montrant que son épouse et sa fille « auraient été parfaitement au courant » de ses activités de lobbying. Mais aussi qu’elles auraient « participé au transport de cadeaux remis au Maroc par (…) l’ambassadeur du Maroc en Pologne ». Foutaises ? Ce dernier, Abderrahim Atmoun, a posté entre 2011 et 2013 sur son profil Facebook de nombreuses photos de lui avec Pier Antonio Panzeri, attestant à postériori d’une relation ancienne et suivie.
Les jours suivant, les aveux du compagnon d’Eva Kaili, la vice-présidente du Parlement européen, sont venus compléter le tableau. Selon Le Soir (Belgique) et La Repubblica (Italie) qui ont eu accès aux PV d’interrogatoires du jeune homme, ce dernier « reconnaît avoir fait partie d’une organisation utilisée à la fois par le Maroc et par le Qatar dans le but d’ingérer dans les affaires européennes ».
Après avoir reconnu qu’il gérait lui même l’argent liquide mis à la disposition de ladite organisation, le compagnon de la vice-présidente du parlement Européen a désigné l’ancien eurodéputé Italien Pier Antonio Panzeri, comme le patron de cette organisation présumée criminelle de corruption à grande échelle. Mieux: devant les enquêteurs, il a accusé deux eurodéputés en exercice d’avoir touché des pots de vin de cette organisation défendant les intérêts du Qatar et du Maroc : les parlementaires sociaux-démocrates Andrea Cozzolino (Italie) et Marc Tarabella (Belgique) qui nient.
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