Maroc Confidentiel

Corruption au Maroc : «Le capitalisme de rente accable l’économie»

Tags : Maroc, corruption, inflation, économie de rente,

Le «capitalisme de connivence» ou «de rente», s’est installé depuis les années 60 du siècle dernier au Maroc, où les élites locales ont toujours prospéré dans le giron du Makhzen, qui s’appuie sur elles pour asseoir son autorité, ce qui a propagé la corruption et accablé l’économie du pays, selon un économiste marocain. «Au Maroc, ce n’est pas nouveau, les élites locales ont toujours prospéré dans une grande proximité avec l’Etat, celui-ci s’appuyant sur elles pour asseoir son autorité. Sur cette constance, un système s’est installé depuis les années 1960 qu’on appelle le capitalisme de connivence ou de rente», a relevé l’économiste Najib Akesbi, dans un entretien diffusé récemment par le Comité pour l’abolition des dettes illégitimes (CADTM). Il a précisé que, contrairement à d’autres pays africains, «cette rente au Maroc n’est pas minière ou énergétique, elle est politique», expliquant que «la première source d’enrichissement n’est autre que la proximité avec le pouvoir politique et l’allégeance qu’on lui témoigne». 

De son côté, le Makhzen «favorise l’enrichissement de l’élite économique (rentière) pour maintenir son hégémonie et limiter l’autonomie de cette minorité, a-t-il ajouté, faisant remarquer que «à l’ombre de la rente prospère la corruption, l’autre béquille du capitalisme de connivence». Ce système «a joué contre l’émergence» économique du Maroc, a souligné ce spécialiste des stratégies de développement, des politiques agricoles et fiscales et des relations euro-méditerranéennes. 

La collusion entre l’élite économique et le Makhzen s’est renforcée dans les années 2000, quand des hommes d’affaires se sont mis à s’impliquer de plus en plus dans la vie politique pour être présents, en plus du Parlement, dans les régions, les grandes agglomérations, a-t-il indiqué, regrettant que «les conflits d’intérêts sont désormais partout, notamment avec les dernières élections», qui ont porté l’homme d’affaires Aziz Akhannouch, première fortune du pays, à la tête du gouvernement.

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