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Après l’affaire d’espionnage au logiciel Pegasus, l’enquête sur les soupçons d’ingérence à BFMTV et qui a coûté son poste Rachid M’Barki apporte de nouvelles preuves de la collusion du régime du Makhzen avec les officines israéliennes, puisque le journaliste marocain a présenté des informations fournies par une agence de désinformation de l’entité sioniste.
L’enquête du consortium Forbidden Stories a dévoilé hier que BFMTV a diffusé des informations fournies par une agence de désinformation israélienne… avec l’appui du journaliste d’origine marocaine Rachid M’Barki.
Oligarques russes, Qatar, Soudan, Cameroun, Sahara «marocain»… sont autant d’informations biaisées qui ont été diffusées à l’antenne sans validation de la rédaction en chef et au mépris de la ligne éditoriale de la chaîne d’information en continu.
Rachid M’Barki présentait les journaux de la nuit sur la chaîne, entre minuit et 4h30 du matin. Il a été suspendu le 11 janvier 2023 par le directeur de la chaîne, Marc-Olivier Fogiel.
Le Polisario dans la ligne de mire
La direction du média lui reproche particulièrement la diffusion d’un sujet relatif à un forum économique entre le Maroc et l’Espagne organisé en juin 2022, et dans lequel le journaliste défend les thèses du Makhzen concernant le Sahara occidental occupé.
Dans une vidéo largement partagée sur les réseaux sociaux, Rachid M’Barki évoque la tenue de ce forum dans la ville occupée de Dakhla qu’il a présentée comme relevant du territoire marocain.
Selon le directeur général de BFM TV, Marc-Olivier Fogiel, le présentateur « s’arrangeait pour demander des images à la dernière minute » pour illustrer des brèves, « une fois que le rédacteur en chef était pris sur une autre tranche et avait validé l’ensemble de son journal ».
L’enquête publiée par les médias internationaux a révélé que la société israélienne a ainsi fourni des services au Maroc en publiant de fausses informations et des hashtags sur les plateformes de réseaux sociaux pour déformer la lutte du peuple sahraoui, le représentant du peuple sahraoui, le Polisario, et tenter de le lier au Hezbollah et à l’Iran.
Le cas du Kenya
Fait important aussi, l’enquête à laquelle ont participé des dizaines de journalistes a révélé que la société israélienne ‘Team Jorge’ avait piraté le compte d’un conseiller de la présidence kényane sur la plateforme Telegram, et publié une fake-news portant la suspension des relations diplomatiques avec la RASD au lendemain de la visite du président sahraoui. Un fait qui avait nécessité une mise au point de Mombasa pour rétablir les faits appuyant le maintien de sa reconnaissance de la République sahraouie.
Parmi les exemples d’ingérence, les journalistes du consortium révèlent aussi que Rachid M’Barki a fait part en septembre 2022, images à l’appui, des difficultés que connaît l’industrie du yachting à Monaco après la mise en place des sanctions contre les oligarques russes. Une fois diffusée, la séquence a été isolée et diffusée massivement sur Twitter par la société israélienne afin de la rendre virale.
Ingérence dans une dizaine d’élections
L’enquête baptisée «Story Killers», coordonnée par le consortium Forbidden Stories, réunissant 100 journalistes de 30 médias internationaux, révèle ainsi que ces fausses informations sont l’œuvre d’une «officine spécialisée dans la désinformation» basée à Tel-Aviv, et dénommée «Team Jorge».
Le consortium a révélé l’existence de «Team Jorge», une très discrète société israélienne qui revendique son ingérence dans plusieurs dizaines d’élections à travers le monde.
Les membres de Team Jorge se vantent d’avoir participé au sabotage de plusieurs scrutins, dont notamment le premier référendum sur l’indépendance de la Catalogne organisé le 9 novembre 2014.
Ils se proposent encore de « donner un coup de main sur le Kenya » où une élection présidentielle doit bientôt avoir lieu.
Les journalistes d’investigation ont pu rencontrer le responsable de cette officine, désignée donc sous le nom de « Team Jorge ». Décrit comme le maître d’œuvre de ces opérations de diffusion de ces « informations » distillées par l’agence sioniste de désinformation, il leur a affirmé, démonstration à l’appui, pouvoir créer automatiquement de faux comptes en ligne, générer automatiquement du contenu sur les réseaux sociaux ou pirater des emails ou des comptes Telegram, pour influencer des campagnes électorales notamment.
Il se fait aussi appeler « Michael », « Joyce Gamble » ou « Coral Jaime » et dispose de plusieurs adresses email et de numéros de téléphones dans différents pays mais se nomme en réalité Tal Hanan et est à la tête de deux sociétés opérant dans la sécurité et le renseignement : Sol Energy et Denoman.
Il est entre autres décrit comme un spécialiste des explosifs ayant servi dans les forces spéciales sionistes et comme ancien officier de liaison de Tsahal, l’armée sioniste, auprès du commandement des forces spéciales de la sixième flotte des Etats-Unis.
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