Tags : The Wall Street Journal, pétrole, Arabie Saoudite, OPEP, OPEC, EAU, prix, bourse, intox,
par Abdelkrim Zerzouri
A qui a-t-elle profité cette fausse information livrée, la semaine dernière, par le très sérieux Wall Street Journal’, selon lequel les Emirats Arabes Unis (EAU) songeraient à quitter l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) du fait de dissensions avec l’Arabie Saoudite ? Premier effet direct, les cours du pétrole ont commencé à reculer, confirmant que le marché obéit à l’homogénéité au sein de l’OPEP, et que ses membres ont tout intérêt à rester unis. Dans ce même ordre d’idée, les cours ont repris leur hausse dès vendredi dernier (+1,27%), suite au démenti catégorique apporté par les EAU à cette information.
Les milieux qui ont induit en erreur le Wall Street Journal’ ont donné du sérieux à leur intox en se basant sur les dissensions publiquement assumées, en 2021, entre les EAU et l’Arabie Saoudite, voire entre les EAU et tous les membres de l’OPEP, si l’on se fie au principe de l’unanimité des décisions prises au sein du cartel énergétique, qui ont refusé d’augmenter les quotas de production de pétrole comme le souhaite l’un des membres, en l’occurrence les EAU. Non, les EAU n’ont aucune intention de provoquer un clash au sein de l’OPEP, et les points qui réunissent sont plus importants et plus nombreux que ceux qui divisent au sein de l’OPEP et l’OPEP+. Mais cela n’empêche pas de chercher à comprendre qui a glissé cette fausse information au Wall Street Journal’ et dans quel but ? Et si le Wall Street Journal’ a sciemment véhiculé une information infondée ou a-t-il été induit en erreur ?
De toute évidence, il s’agit d’une manipulation à travers laquelle on cherche à créer des tensions entre les membres de l’OPEP, et plus, peut-être. L’alliance entre les deux pays du Golfe est très solide, même s’ils sont en désaccord sur le plan de la réduction des volumes de production de pétrole. Les EAU cherchent à augmenter les volumes de production pour financer de grands projets en chantier, alors que l’Arabie Saoudite est en accord avec la majorité absolue des membres de l’OPEP qui refusent d’ouvrir les vannes afin d’assurer un équilibre entre l’approvisionnement du marché et les prix du baril. Un point faible, en quelque sorte, que certains tenteraient d’exploiter pour créer la zizanie.
Le Wall Street Journal doit bien avoir des explications à ce sujet, il lui suffit de bien sonder les sources qui ont divulgué cette fausse information pour mesurer l’étendue de la manipulation dont il a été victime et du tort qu’il a causé à d’autres parties. Au-delà du clash véhiculé au sein de l’OPEP, l’information peut faire gagner gros certains et causer des pertes importantes à d’autres en une seule journée en bourse. Car, après tout, il s’agit d’actions boursières soumises à la vente et à l’achat. Et, quand on sait que telle action a chuté suite à une fausse information, et qu’elle va sûrement reprendre sa hausse après le démenti de la partie concernée, on peut gagner gros en quelques heures, en achetant à prix réduit et revendant avec des bénéfices les actions à la hausse. Un jeu d’enfants quand on se fait aider par le Wall Street Journal.
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