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L’onde de choc du Marocgate a dépassé les murs du Parlement Européen pour arriver à Genève. Le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a rappelé mercredi que le bureau qu’il dirige depuis 2022 n’a pas effectué de missions au Sahara occidental depuis huit ans, et a estimé qu’il était très important d’être en mesure de le faire à nouveau, a rapporté mercredi l’agence EFE.
« Étant donné que la dernière visite du bureau remonte à huit ans, il est crucial que nous soyons à nouveau en mesure de mener des missions significatives dans la région », a déclaré Türk dans son rapport annuel au Conseil des droits de l’homme de l’ONU, où il a abordé la situation des libertés fondamentales dans diverses parties du monde.
Le Haut Commissaire a mentionné le Sahara occidental dans son chapitre sur les zones de conflit, où il a cité en premier lieu la guerre en Ukraine, mais aussi les crises dans les pays où « un quart de l’humanité vit », comme la Syrie, le Mali, le Burkina Faso, l’Ethiopie, l’Erythrée, le Yémen, la Libye, le Cachemire et Haïti.
« Le mépris pour les êtres humains atteint des niveaux atroces lorsque la guerre éclate et que la violence devient quotidienne », les civils « souffrant le plus » dans les conflits, a déclaré M. Türk dans son discours.
Pour rappel, le HCDH a été longtemos manipulé par l’ancien représentant permanent du Maroc auprès de l’instance onusienne, Omar Hilale. En 2014, Chris Coleman, le hacker français se trouvant derrière les Marocleaks, a balancé sur la toile des milliers de documents confidentiels de la diplomatie et des services de sécurité du royaume.
Grâce à ce « Wikileaks marocain », nous avont appris que Rabat avait utilisé, selon The Guardian, des « tactiques contraires à l’éthique (…) dans une opération de type «château de cartes visant à amener l’organisation à fermer les yeux sur la situation humanitaire au Sahara occidental ».
Analysant une correspondance confidentielle envoyée par Omar Hilale le 22 août 2014, le Secretariat de Ban Ki-moon avait conclu que les services secrets marocains ont intercepté les communications des Nations Unies.
Sous le titre de « Tentative de délégitimation de la marocanité du Sahaea », le diplomate marocain rappelle les « donations significatives » au Bureau du Haut-Commissariat pour les Droits de l’homme (OHCHR) de l’ONU avec l’intention exprimée d’influencer l’organisme en exerçant de la pression pour annuler des missions d’enquête dans le territoire sahraoui et au Maroc par des hauts responsables onusiens. Parmi ces donations, un petit cadeau de 250.000 reçu en 2011 par Navi Pillay, Haut-Commissaire des Nations unies à l’époque, soit « plus attentif » à ses préoccupations au sujet de la contribution de son bureau au prochain rapport sur le Sahara occidental soumis par le secrétaire général de l’ONU.
Selon la même source, depuis 1998, le gouvernement marocain a fait don de plus de 7 millions de dollars au HCDH.
Citant un rapport du Département d’Opérations de maintien de la paix, The Guardian rapporte que le Maroc a tenté d’empêcher qu’un mandat de surveillance des violations des droits de l’homme soit confié à la MINURSO (Mission des Nations Unies pour le Référendum au Sahara Occidental). Cette dernière opère dans le territoire depuis 6 septembre 1991, date de l’instauration du cesez-le-feu entre le Maroc et le Front Polisario et le déclenchement du processus de paix visant la célébration du référendum d’autodétermination du peuple sahraoui.
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