Alors que la Commission européenne envisage de déménager des bureaux dans le quartier nord de la ville, réputé pour sa délinquance, un responsable belge a suscité un tollé en suggérant que les fonctionnaires européens utilisaient des substances illicites.
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En déclarant récemment que la drogue circule beaucoup parmi le personnel des institutions situées autour du rond-point « Schuman » – où siègent le Conseil européen et la Commission, à Bruxelles –, le secrétaire d’Etat régional Pascal Smet a suscité un beau tollé. Surtout lorsque le responsable belge, chargé des relations avec les institutions internationales, a indiqué que cette drogue serait « probablement un peu plus blanche » que dans d’autres parties de la ville, allusion à la couleur de la cocaïne.
Ce socialiste flamand, qui détient aussi le portefeuille de l’urbanisme, participait le 23 janvier à une réunion de l’organe chargé par la Commission d’envisager le déménagement d’une partie de ses employés dans le nord de la capitale belge. Elle entend à la fois réduire les espaces de bureau qu’elle occupe et mieux répartir ses fonctionnaires dans la ville. Dans une optique « plus verte et plus conviviale ».
« Vert » et « convivial » ne sont pas des qualificatifs qu’utilisent habituellement les Bruxellois pour décrire le quartier de la gare du Nord. C’est pourtant là que la Commission envisage de louer, dès la fin de l’année, le bâtiment North Light pour y relocaliser six de ses agences, des structures chargées d’exécuter les politiques de l’Union.
Délégués syndicaux consternés
Interpellé par des syndicalistes de la fonction publique européenne sur la criminalité et les trafics dans ce quartier de mauvaise réputation, M. Smet a balayé les inquiétudes. A propos des stupéfiants, a-t-il affirmé, « beaucoup de personnes travaillant dans les institutions européennes en font usage. A Schuman aussi, on vend de la drogue. Et probablement pas la même que celle qu’ils vendent là-bas [dans le quartier nord], mais sans doute un peu plus blanche ».
Ces propos ont consterné les représentants syndicaux qui les ont jugés « absolument intolérables ». M. Smet, interrogé par le site Politico, ne les a pas corrigés. Dans un premier temps du moins. Sans doute surpris par l’ampleur de la polémique, il a ensuite confié au quotidien belge Het Laatste Nieuws qu’il avait voulu répondre sur le ton de la plaisanterie à « ceux qui voient des dealeurs à tous les coins de rue ».