Maroc Confidentiel

Maroc-diplomatie : Fiche de présentation de la République du Pérou

Tags : Maroc, Pérou, Sahara Occidental, RASD,

FICHE DE PRESENTATION DE LA REPUBLIQUE DU PEROU

1. Données institutionnelles.

· Régime présidentiel (Constitution de 1993).
· Pouvoir exécutif : le Président de la République est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans. Il ne peut pas constitutionnellement prétendre à un deuxième mandat consécutif. Le Président nomme les membres du gouvernement.
· Pouvoir législatif : Congrès monocaméral de 130 membres élus pour cinq ans au scrutin de liste à la proportionnelle. Le Congrès ne peut être dissous par le Président de la République qu’une seule fois par mandat présidentiel.
· Pouvoir judiciaire : Cour suprême (un président et 18 juges).
· Dernières élections générales : 10 avril 2011.

Nom officielRépublique du Pérou
Superficie1 285 220 km2
Population29.88 millions d’habitants
Taux de croissance de la population1.229 %
Espérance de vie70.74 ans
Taux de population urbaine71 %
LanguesEspagnol (officielle), Quechua (officielle), Aymara
ReligionRoman Catholique 81.3%, Evangélique 12.5%
MonnaieNouveau Sol avec usage du Dollar américain
Fête nationale28 juillet (Indépendance, 1821)
Président de la République Président du Conseil des MinistresOllanta Humala Tasso (GANA PERU) M. Juan Jimenez (INDEPENDANT)
Ministre des Relations ExtérieuresRafael Roncagliolo (INDEPENDANT)

2. Indicateurs économiques (2009)

PIB174 Milliards de dollars
Taux de croissance économique7% (2010)
Inflation2.4%
Taux de chômage7.6 %
Taux de pauvreté30 %
Exportations31 585 milliards de dollars
Partenaires à l’exportationEtats-Unis 19%, Chine 11%, Suisse 9%, Japon 8%, Canada 7%, Chili 6%, Espagne 4%, Brésil 3%
Importations25,823 milliards de dollars *28.44 milliards de dollars (2008)
Partenaires à l’importationEtats-Unis 23.4%, Chine 10.5%, Brésil 8.7%, Equateur 6.4%, Chili 5%, Argentine 5%, Mexique 4.5%

Fortunato Rafael Roncagliolo Orbegoso
Ministre péruvien des Relations Extérieures


Fortunato Rafael Roncagliolo Orbegoso (né le 14 novembre 1944 à Lima, au Pérou) est un sociologue, journaliste et professeur universitaire péruvien, marié et père de trois enfants.

Professeur dans divers établissements, notamment à l’Ecole Diplomatique péruvienne, à l’Université de Lima, à l’Université du Québec à Montréal et à l’Université Catholique de l’Equateur.

Au cours de sa carrière journalistique, il dirige plusieurs medias dont différents quotidiens, des revues et des programmes télévisés.

Il occupe plusieurs postes au sein de la fonction publique péruvienne, notamment au sein du Conseil National de la Science et de la Technologie, à l’institut National de la Culture et à l’Institut National de la Planification.

Entre 1982 et 1986, il est vice-président de l’Association Internationale de la Recherche en Communication.

En 1995, il fonde avec plusieurs personnalités péruviennes l’Association Civile « Transparencia » pour une plus grande transparence électorale et un monitoring développé au sein des pays latino américains.

L’ancien Président Alejandro Toledo le nomme à la tête du Secrétariat Technique de l’Accord National – pacte pour la démocratie signé par tous les partis politiques péruviens.

Il a été conseiller politique au sein de plusieurs organismes internationaux, notamment l’Institut Interaméricain des Droits de l’Homme, le PNUD, et de l’Organisation des Etats Américains.

Le 20 juillet 2011, Rafael Roncagliolo est nommé Ministre des Relations Extérieures par le Président péruvien élu Ollanta Humala. Il est issu de la gauche radicale péruvienne.

NOTE DE CADRAGE POLITIQUE MAROC/ PÉROU SEPTEMBRE 2012

Les relations diplomatiques entre le Royaume et le Pérou ont été établies en 1963. Les deux pays ont ouvert leur Ambassade, à Rabat et à Lima, en 1986.

Il convient de rappeler que la visite d’Etat effectuée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Que Dieu L’assiste, au Pérou du 29 novembre au 1er décembre 2004, qui a marqué un tournant décisif dans l’histoire des relations entre les deux pays, a permis d’insuffler une véritable dynamique au partenariat notamment politique avec le Pérou.

Sur le plan interne, M. Ollanta Humala a remporté les élections présidentielles en juin 2011 avec 51,18% des voix, contre 48,81% pour sa rivale, Keiko Fujimori, marquant, ainsi, le retour de la gauche au pouvoir, cinq ans après sa défaite contre le Président sortant, Alan Garcia (centre droit), qui ne pouvait briguer un deuxième mandat consécutif. Conscient de la nécessité de forger des alliances au Congrès, où son parti de gauche nationaliste « Gana Peru » n’a obtenu que 47 sièges sur 130, M. Humala a constitué un « gouvernement de concertation », en s’alliant avec le parti « Peru Posible » de l’ancien Président Alejandro Toledo et perdant, dès le premier tour, des élections présidentielles de 2011.

Depuis son arrivée au pouvoir, le Président Humala a dû faire face à plusieurs crises internes suscitées par des mouvements de protestations contre la politique gouvernementale en matière minière et ayant engendré plusieurs remaniements ministériels. Une première crise a secoué le mandat d’Humala, en novembre 2011, lorsque des allégations de corruption ont été émises à l’encontre de M. Omar Chehade, deuxième Vice-Président, qui a été amené à démissionner de son poste. Une seconde crise, qui perdure jusqu’à présent, oppose le Gouvernement aux populations de la région de Cajamarca, qui manifestent contre un projet de mine d’or et de cuivre, ayant amené le Président à décréter l’état d’urgence, en plus de la démission du Premier Ministre Salomón Lerner Ghittis et son remplacement par M. Oscar Valdés, un ancien militaire censé redonner à l’équipe gouvernementale une image d’autorité et d’efficacité. A cela s’ajoutent les difficultés liées à la recrudescence du narcotrafic et du terrorisme suite notamment à la prise de 36 otages par des éléments du groupe terroriste « Sentier Lumineux » dans la région de La Convención, en avril 2012, qui a conduit à la démission du Ministre de l’Intérieur et du Ministre de la Défense, Alberto Otárola, le 12 mai dernier.

Sur le plan international, le Pérou accorde une priorité au renforcement de ses relations avec les Etats-Unis, premier partenaire commercial et premier pays d’accueil de la diaspora péruvienne. Membre de « l’Alliance du Pacifique », regroupement régional intégré par le Chili, la Colombie en plus du Mexique, le Pérou s’est toujours prononcé en faveur des processus d’intégration régionaux dans le cadre des Organisations régionales américaines existantes. Les relations avec le Chili, dont les entreprises sont très présentes au Pérou, sont marquées par le litige sur la délimitation des frontières maritimes entre les deux pays, porté en janvier 2008 par le Pérou devant la Cour Internationale de Justice. La Chine est le second partenaire commercial du Pérou devant l’Union Européenne (UE) qui constitue pour Lima un partenaire majeur en termes de commerce, d’investissements ou d’aide au développement. Le Pérou est membre du forum de coopération économique de l’Asie Pacifique (APEC) et a, dans ce cadre, fortement développé ses relations politiques et commerciales avec les pays asiatiques. S’agissant du continent africain, il est à signaler que le Pérou dispose d’Ambassades en Algérie et au Caire notamment.

Les relations bilatérales entre nos deux pays ont connu un réel dynamisme sous les Gouvernements des Présidents Alejandro Toledo et Alan Garcia, tant sur le plan politique qu’en matière de coopération scientifique et technique, de même qu’au niveau parlementaire avec la réalisation de plusieurs échanges de visites de délégations. Le Maroc et le Pérou maintiennent actuellement une étroite coordination dans le cadre des préparatifs du prochain Sommet Amérique du Sud /Pays Arabes (ASPA).

Concernant notre Cause Nationale, le Pérou, qui avait reconnu la pseudo « RASD », en août 1984, sous le gouvernement du Président Fernando Belaunde Terry, avait suspendu cette reconnaissance en octobre 1996 sous le Gouvernement du Président Alberto Fujimori. L’arrivée au pouvoir du Président péruvien, M. Ollanta Humala, en juillet 2011, a soulevé des inquiétudes quant au risque d’une éventuelle reconnaissance de la pseudo « RASD » du fait que le programme gouvernemental du Parti de gauche «  GANA PERU » du Président Humala, prévoit, dans un point intitulé « solidarité internationale », « l’appui à l’indépendance du peuple sahraoui ». A cela s’ajoute le fait que le parti « Gana Peru » du Président Ollanta Humala (première force politique au Congrès avec 47 sièges), compte parmi ses rangs d’activistes acquis aux thèses des séparatistes.

Lors de sa visite au Maroc, du 31 janvier au 02 février 2012, le Ministre péruvien des Relations Extérieures, M. Rafael Roncagliolo, a écarté toute reconnaissance par son pays de la pseudo « RASD », en indiquant que « le gouvernement péruvien ne compte pas changer sa position traditionnelle sur la question du Sahara » et que « cette affaire doit être traitée dans le cadre des Nations Unies ».

Toutefois et dans une lettre de réponse adressée, en mai 2012, au Président de la Commission des Relations Extérieures au Congrès péruvien, au sujet des relations entre le Pérou et la pseudo « RASD », M. Rafael Roncagliolo a mis en exergue une série d’éléments favorables aux thèses des séparatistes, affichant, de cette manière, une position ambiguë qui contredit les propos tenus à Rabat et qui laisse à craindre que les autorités péruviennes seraient plutôt enclins à opter pour une éventuelle reconnaissance de la pseudo « RASD » dans un proche avenir.

Le Pérou, où l’Algérie maintient une forte présence sur le plan économique par le biais de la compagnie de gaz « Sonatrach », fait l’objet d’un activisme acharné des séparatistes qui n’ont cessé de multiplier les manœuvres pour obtenir une reconnaissance par le Pérou de la pseudo « RASD ». La dernière tentative en date fut la visite du dénommé Mohamed Yeslem Beissat, soi-disant « ministre » de la pseudo « RASD » pour l’Amérique latine, qui a été reçu, en mars 2012, par M. José Beraun Aranibar, Vice-ministre péruvien de Relations Extérieures au siège de son Département.

Auparavant, une délégation péruvienne, composée de M. José Beraun Aranibar, à l’époque, Directeur Général de l’Afrique, du Moyen-Orient et des Pays du Golfe, et du congressiste du parti au pouvoir « Gana Peru », M. Roberto Edmundo Angulo, a effectué, en octobre 2011, une visite à Tindouf. Des démarches avaient été menées par le Maroc pour demander la réalisation d’une visite similaire par la même délégation péruvienne au Maroc, ce dans un souci d’équité et d’objectivité, afin de compléter la vision globale que souhaitent se faire les autorités péruviennes sur la question du Sahara. Aucune suite à cette demande du Maroc n’a été jusqu’à présent accordée par les autorités péruviennes.

Dans ce contexte, de nombreuses démarches se sont poursuivies auprès du parti « Gana Peru » et particulièrement auprès du parti « Peru Posible » de l’ancien Président Alejandro Toledo, ami de notre pays, qui a effectué une visite au Maroc en novembre 2011, afin de les sensibiliser sur notre Cause Nationale et de les alerter sur l’inopportunité d’une éventuelle reconnaissance de la pseudo « RASD » par le Pérou.


S’agissant des échanges commerciaux entre nos deux pays et bien qu’ils aient enregistré une évolution positive ces dernières années (41 millions USD en 2010), ils restent en deçà des potentialités réelles.

Plusieurs secteurs porteurs pourraient être ciblés tels que le secteur agricole, des pêches et le secteur de l’énergie renouvelable pour entreprendre une coopération économique. Le Pérou est intéressé par une coopération dans ces trois secteurs, eu égard à l’expérience acquise par notre pays et au niveau atteint par le Maroc dans la modernisation de l’agriculture et la gestion des ressources renouvelables. L’organisation du prochain Forum Economique ASPA ouvre de réelles perspectives pour le renforcement de la coopération économique et commerciale. Le Tourisme et les mines constituent des secteurs porteurs dans le cadre de la Coopération Technique.

Derniers échanges de visites intervenus de 2009 à 2012 :

Au Pérou:

du 21 au 25 octobre 2009, du Président du CCDH, M. Ahmed Herzenni,
du 18 au 25 novembre 2009, de Dr. Fatiha Benlabbah, Directeur-adjoint de l’Institut des Etudes Hispano-Lusophones () (Voir activité culturelles)
les 5 et 6 mai 2010, de Monsieur le Secrétaire Général du Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération, M. Youssef Amrani, accompagné de M. Fouad Yazourh, Directeur des Affaires Américaines au même Ministère.
du 13 au 17 novembre 2010, du Dr. Mohamed Cherkaoui pour animer des conférences sur la question du Sahara marocain.
du 13 au 16 février 2011, de M. Mohamed Cheikh Biadillah, Président de la Chambre des Conseillers, accompagné d’une délégation parlementaire, à l’invitation de M. le Président du Congrès péruvien.
du 05 au 08 juillet 2011, de M. Bensalem Himmich, Ministre de la Culture, à la tête d’une délégation du Ministère de la Culture pour représenter le Maroc à la IIème Conférence Internationale sur la protection et le rapatriement du Patrimoine Culturel.

Du 26 au 29 juillet 2011 : le Président de la Chambre des Représentants, M. Abdelwahad Radi, a représenté Sa Majesté le Roi, Mohammed VI, que Dieu L’Assiste, aux cérémonies d’investiture du Présidente péruvien Ollanta Humala Tasso qui ont eu lieu le jeudi 28 juillet 2011, à Lima. M. Radi a remis à cette occasion un message de félicitation de Sa Majesté le Roi au nouveau Président du Pérou.
du 03 au 10 juillet, d’une délégation de la Chambre des Représentants composée par M. Abdellah Wadii (RNI) et M. Salek Bolon (Istiqlal).

Au Maroc :

La Défenseur du Peuple, Mme Beatriz Merino, a réalisé, du 31 octobre au 4 novembre 2009, une visite de travail au Maroc à l’invitation du Wali de Diwan Al Madhalim.
du 04 au 08 juillet 2010, d’une délégation parlementaire péruvienne composée de M. José Augusto Vargas Fernandez, Président du Groupe parlementaire APRA, de M. Victor Andres García Belaunde, du Parti Action Populaire et de M. Walter Menchola Vasquez du Parti Solidarite Nationale, à l’invitation de Monsieur le Président de la Chambre des Conseillers, Dr. Mohamed Cheikh Biadillah.
du 01 au 06 juin 2010, du Vice-ministre péruvien de l’Emploi, M. Javier Barreda.
du 20 au 25 juin 2010, de M. Ismael Benavides, ancien Ministre péruvien de l’Agriculture et actuel Ministre de l’Economie et des Finances.

les 01 et 02 novembre 2010 du Président du Groupe d’Amitié Parlementaire Maroc/Pérou, M. Luis Gonzales Posada, et du Dr. Luis Solari, ancien Premier Ministre péruvien, pour participer au Forum d’Agadir sur le Développement Humain. Durant sa visite, M. Gonzales Posada a pu rencontrer les autorités parlementaires marocaines et s’entretenir avec Monsieur le Président de la Chambre des Conseillers.
Maroc, le 10 décembre 2010, de l’ancien Ministre des Relations Extérieures, M. José Antonio García Belaunde.
Visite de l’intellectuel et politologue Juan Velit Granda, du 27 juin au 05 juillet 2011, pour rencontrer des responsables marocains à Rabat et participer au 33ème Moussem Culturel d’Assilah.
Visite de la journaliste péruvienne Paola Rodriguez Bernal, pour participer, à l’invitation du Ministère de la Culture marocain, au Festival International de Meknes Volubilis et réaliser à cette occasion un reportage spécial sur le Maroc.

Septembre 2011 : magistrat, M. Fernando Calle pour prendre part au Forum sur les Processus Démocratiques organisé à Rabat.
Visite de l’ancien Président péruvien, M. Alejandro Toledo, en novembre 2011.
du 31 janvier au 02 février 2012 : Ministre péruvien des Relations Extérieures, M. Rafael Roncagliolo Orbegoso,
du 31 au 23 avril 2012, Luis Alberto Falconi, Ministre de la culture
du 13 au 18 avril 2012, Francisco Miro Quesada, Directeur du Groupe El Comercio
du 15 au 19 septembre 2012 : M. Diego Garcia Sayan, Président de la Cour Interaméricaine des Droits de l’Homme et éminent académicien (ancien Ministre des Relations Extérieures du Pérou 2001/2002).

Ces échanges de visites ont permis de contrecarrer les diverses manœuvres des séparatistes, de créer de larges réseaux de lobbys favorables au Maroc et de préserver, jusqu’à présent, la position maintenue par le Pérou sur la question du Sahara, ce, dans l’attente de la tenue du Sommet ASPA.


FICHE CAUSE NATIONALE ET DIPLOMATIE PARLEMENTAIRE
MAROC/PÉROU
SEPTEMBRE 2012


1. Position du Pérou sur la question du Sahara.
Le Pérou, qui avait reconnu la pseudo « RASD », en août 1984, sous le gouvernement du Président Fernando Belaunde Terry, avait suspendu cette reconnaissance en octobre 1996 sous le Gouvernement du Président Alberto Fujimori. L’arrivée au pouvoir du Président péruvien, M. Ollanta Humala, en juillet 2010, a soulevé des inquiétudes quant au risque d’une éventuelle reconnaissance de la pseudo « rasd » du fait que le programme gouvernemental du Parti de gauche «  GANA PERU » du Président Humala, prévoit, dans un point intitulé « solidarité internationale », « l’appui à l’indépendance du peuple sahraoui ».

Ainsi, depuis l’arrivée au pouvoir du parti de gauche « GANA PERU », les séparatistes n’ont cessé d’exercer des pressions à la fois sur le Gouvernement du Président Humala et sur le Congrès péruvien pour obtenir une reconnaissance de la pseudo « RASD » par le Pérou. Les démarches de sensibilisation menées par notre pays, pour alerter les autorités gouvernementales et parlementaires péruviennes sur le fait qu’une telle reconnaissance risquerait d’affecter sérieusement le développement des relations bilatérales entre le Pérou et le Maroc, ont permis jusqu’à présent de contrecarrer les manœuvres des séparatistes.

2. Déclarations des responsables péruviens.

Au niveau Parlementaire :

– Le Président actuel du Congrès péruvien, M. Victor Isla Rojas a été sensibilisé sur tous les aspects de notre Cause Nationale lors d’une récente rencontre avec notre Ambassadeur à Lima. Il a exprimé son appui « à l’intégrité territoriale du Maroc » et que toute décision sur la question du Sahara est du ressort exclusif du Chef de l’Etat. Il a précisé qu’il s’entretiendrait avec le Président de la République sur ce sujet.

L’ancien Président du Congrès péruvien, M. Daniel Abougatas, du parti de gauche au pouvoir « GANA PERU », qui a confié avoir maintenu, par le passé, des contacts avec les séparatistes, a indiqué « qu’à ses yeux, le polisario semble avoir perdu toute crédibilité », en regrettant « qu’il se soit figé dans ses positions sans avoir eu la capacité de faire avancer les choses au moment où l’initiative d’autonomie ouvre de réelles possibilités pour une solution au différend ». Il a, en outre, souhaité pouvoir réaliser une visite au Maroc, sachant qu’une invitation lui a été adressée dans ce sens, mais qu’elle n’a pu se concrétiser pour raisons d’agenda.

– Le Vice-président du Congrès péruvien, M. Yehude Simon a estimé que les efforts pour parvenir à un règlement du différend sur le Sahara doivent se poursuivre, en affirmant qu’il soutient fermement la position du Maroc, en dépit des pressions qu’il subit de la part des séparatistes et de l’Algérie.

Au niveau Gouvernemental :

– Lors de sa visite au Maroc, du 31 janvier au 02 février 2012, le Ministre péruvien des Relations Extérieures, M. Rafael Roncagliolo, a écarté toute reconnaissance par son pays de la pseudo « RASD », en indiquant que « le gouvernement péruvien ne comte pas changer sa position traditionnelle sur la question du Sahara » et que « cette affaire doit être traitée dans le cadre des Nations Unies ».

Toutefois et dans une lettre de réponse adressée au Président de la Commission des Relations Extérieures au Congrès péruvien, au sujet des relations entre le Pérou et la pseudo « RASD », M. Rafael Roncagliolo a mis en exergue une série d’éléments favorables aux thèses des séparatistes, affichant, de cette manière, une position ambiguë qui contredit les propos tenus à Rabat et qui laisse à craindre que les autorités péruviennes seraient plutôt enclins à opter pour une éventuelle reconnaissance de la pseudo « RASD » dans un proche avenir.

3. Activisme des séparatistes au Pérou.

Le Pérou fait l’objet, actuellement, d’un activisme virulent de la part des séparatistes, notamment du dénommé Ali Salem Sidi Zein, soi-disant « ambassadeur » de la pseudo « RASD » en mission au Pérou, appuyé par ses relais politiques, notamment au sein du Congrès péruvien, pour influer sur la position actuelle du Pérou. Ainsi :

– Le 07 mai 2012, le congressiste Roberto Edmundo Angulo, du parti au pouvoir « GANA PERU » et membre de la Commission des Relations Extérieures du Congrès péruvien, a soumis à ladite Commission une demande pour la mise en place d’un groupe d’amitié Pérou/RASD, laquelle a été mise en échec par notre Ambassade à Lima ;

– Le 15 mars 2012, le dénommé Mohamed Yeslem Beissat, soi-disant « ministre » de la pseudo « RASD » pour l’Amérique latine, a été reçu par M. José Beraun Aranibar, Vice-ministre péruvien de Relations Extérieures au siège de son Département ;

– Du 10 au 14 octobre 2011, une délégation péruvienne, composée de M. José Beraun Aranibar, actuel Vice-ministre péruvien de Relations Extérieures, à l’époque, Directeur Général de l’Afrique, du Moyen-Orient et des Pays du Golfe et du congressiste M. Roberto Edmundo Angulo, a effectué une visite à Tindouf ;

– Le 28 août 2011, le dénommé Haj Ahmed Barricalah, ancien soi-disant « ministre » de la pseudo « RASD » chargé de l’Amérique latine, a été reçu par le Ministre péruvien des Relations Extérieures, M. Rafael Roncagliolo et par l’ancien Vice-ministre péruvien des Relations Extérieures, M. Jose Antonio Meier au siège de leur Département ;

– En mars 2010, peu avant l’arrivée au pouvoir du Président péruvien, les dénommés Haj Ahmed et Ali Salem Sidi Zein, ont été reçus au siège du Ministère péruvien, par l’ancien Vice-ministre des Relations Extérieures, M. Nestor Popolizio. Ils ont également été reçu par l’ancienne Présidente de la Commission des Relations Extérieures du Congrès péruvien, Mme Maria Luisa Cuculiza, et par d’autres Congressistes du Parti « GANA PERU », notamment par M. Ollanta Humala, alors député, et par M. Daniel Abugattás Majluf.

Il est à signaler que le 05 mai 2012, une conférence a été organisée par le Collège des Avocats de Lima sous le thème « les droits humains, l’ONU et le droit international : cas du Sahara Occidental ». Cette conférence a connu la participation du journaliste pro-polisario, Ricardo Sanchez Serra et du dénommé Ali Salem Sidi Zein. Ils ont également organisé un autre cycle de conférences au même Collège des Avocats du 14 au 16 septembre 2012 sur la question des Droits de l’Homme.

4. Principaux relais des séparatistes.

Au niveau du Congrès péruvien :

– M. Javier Diez Canseco, député du Parti de gauche au pouvoir « GANA PERU » qui a toujours montré un acharnement aveugle contre le Maroc et manifesté un appui actif et engagé en faveur des thèses des séparatistes, il est actuellement le Président de la Commission des Relations Extérieures du Congrès péruvien (Juillet 2012/Juillet 2013). Il est l’instigateur principal de toutes les manœuvres au sein du Congrès péruvien pour obtenir l’appui des députés péruviens en faveur d’une reconnaissance de la pseudo « RASD » par le Pérou ;

– M. Roberto Edmundo Angulo, du Parti de gauche « GANA PERU » qui a effectué une visite à Tindouf du 10 au 14 octobre 2011 et qui ne cesse depuis de défendre les thèses des séparatistes au sein du Congrès péruvien ;

– M. Luis Alberto Adrianzen Merino, congressiste du Parti « Gana Peru » et Vice-président du Parlement Andin, en plus d’être conseiller de l’actuel Ministre péruvien des Relations Extérieures, il s’active, de manière virulente, à défendre les thèses des séparatistes au sein du Parlement Andin afin d’obtenir, au profit de la pseudo « RASD », le statut de membre observateur au sein dudit Parlement. Il a été à l’origine de l’élaboration du plan gouvernemental du Président Humala et de l’inclusion, dans celui-ci, du point relatif à « l’appui à l’indépendance du peuple sahraoui ».

Au niveau gouvernemental :

M. Rafael Roncagliolo Orbegoso, Ministre des Relations Extérieures, issu de la gauche radicale péruvienne et qui nourrit une sympathie à l’égard des thèses des séparatistes.

– M. Jose Rafael Eduardo Beraún Aranibar, Vice-ministre péruvien des Relations Extérieures et ancien Ambassadeur du Pérou à Alger, connu pour être totalement acquis aux thèses des séparatistes. Il constitue leur seul véritable relais au sein du Gouvernement péruvien et du Ministère des Relations Extérieures, en maintenant une forte proximité de l’Ambassade d’Algérie à Lima.

Au niveau médiatique :

– M. Ricardo Sanchez Serra, journaliste et défenseur acharné des séparatistes au sein des medias. Proche de l’Ambassade algérienne à Lima, il s’est rendu à Alger et à Tindouf à plusieurs reprises.

5. Coopération parlementaire entre le Maroc et le Pérou.

Groupe d’amitié parlementaire Pérou /Maroc au Congrès péruvien.

Le groupe d’amitié parlementaire Pérou/Maroc a été mis en place au sein du Congrès péruvien en août 2011. Il est présidé par le congressiste, M. Reátegui Flores Rolando du Parti Fujimoriste, « Fuerza 2011 » et comprend des députés de diverses tendances politiques dont du parti au pouvoir « GANA PERU ». Une invitation a été adressée, en mai 2012, à M. Flores Rolando, par Monsieur le Président de la Chambre des Représentants, pour réaliser une visite au Maroc, et à laquelle il a répondu favorablement, en proposant la période du 14 au 19 octobre 2012. Cette période a été acceptée par le Parlement marocain qui prépare actuellement un programme de visite au profit de la délégation péruvienne.


Echanges de visites au niveau parlementaire.

– Du côté marocain :

En Juillet 2011, M. Abdelwahed RADI, ancien Président de la Chambre des Représentants a participé à la cérémonie d’investiture du Président péruvien, M. Ollanta Humala, occasion lors de laquelle il a pu s’entretenir avec divers responsables gouvernementaux et parlementaires péruvien.

Il y a lieu de signaler qu’une invitation a été adressée à M. Victor Isla Rojas, Président du Congrès péruvien pour effectuer une visite au Maroc.
– Du côté péruvien :
– Visite au Maroc d’une délégation parlementaire péruvienne du 04 au 08 juillet 2010 : outre l’Ambassadeur du Pérou à Rabat, la délégation péruvienne était composée des congressistes, M. José Augusto Vargas Fernàndez, Président du Groupe APRA- Parti au pouvoir, M. Victor Andrés Garcia Belaunde du Parti Action Populaire (Centre Droite) et M. Walter Menchola Vasquez, Parti de la Solidarité Nationale.
– Du 31 juillet au 04 août 2009: Monsieur Luis Gonzales Posada, Président du Groupe d’amitié Maroc/Pérou au Congrès péruvien, a pris part au Festival d’Assilah du 31 juillet au 04 août 2009. Lors de cette visite M. Posada a été reçu au Parlement par Messieurs les Présidents de la Chambre des Représentants et des Conseillers.

– Du 28 novembre au 2 décembre 2007 : Visite au Maroc de M. Luis Gonzales Posada, à l’époque Président du Congrès péruvien. 

Eléments complémentaires de rappel :

Les relations diplomatiques entre le Maroc et le Pérou ont été établies le 1er mai 1965. Les deux pays ont ouvert leurs Ambassades respectives, à Rabat et à Lima, en 1986.

Sur le plan économique et bien qu’ils aient enregistré une évolution positive ces dernières années, les échanges commerciaux entre le Maroc et le Pérou restent en deçà des potentialités réelles.

Importations du Maroc depuis le Pérou 2011 (milliers de dirhams) : 192954 (fongicides, plantes, graines de fruits et café décaféiné)
Exportations du Maroc vers le Pérou 2011 (milliers de dirhams) : 364709 (phosphate et dérivés, pantalons, chemises et jupes)
Balance commerciale 2011 (milliers de dirhams) : 171755.

FICHE SUR LE CONGRES ET LES PARTIS POLITIQUES DU PÉROU

SEPTEMBRE 2012

Informations générales

Nom du ParlementCongrès de la République
StructureMonocaméral


PRESIDENCE
PrésidentVictor Isla Rojas – du parti de gauche au pouvoir « GANA PERU », parti du Président péruvien, M. Olllanta Humala


Président de la Commission des Relations Extérieures


M. Javier Diez Canseco du parti « GANA PERU » entièrement acquis aux thèses des séparatistes. (Il vient toutefois de se retirer de ce parti pour en créer un autre avec un groupe d’autres députés de gauche, ce en raison de dissensions internes au sein de Gana Peru).
COMPOSITION
Membres130POURCENTAGE DE FEMMES (Jaune)
Mode de désignationElus au scrutin direct 130
Durée de la législature5 ans
Dernier renouvellement
10 avril 2011

2. Groupe d’amitié parlementaire Pérou/Maroc au Congrès péruvien (2011/2016).
Mis en place le: 23/08/2011

Rolando Reátegui Flores, Président (Parti Fuerza 2011)
Gabriela Pérez del Solar, Vice-président (Parti Alianza Por el Gran Cambio)
Renzo Reggiardo Barreto, Secrétaire
Luciana León Romero, Direction
Víctor Isla Rojas, Direction (Président du Congrès).

Membres:

01. Reátegui Flores, Rolando; 02. Fujimori Higuchi, Kenji Gerardo; 03. Rodríguez Zavaleta, Elías; 04. Chihuán Ramos, Leyla Felícita; 05. López Córdova, María; 06. Cordero Jon Tay, María; 07. Elías Ávalos, José Luis del Pilar; 08. Pérez del Solar, Gabriela; 09. Reggiardo Barreto; 10. Isla Rojas, Víctor Renzo; 11. Simon Munaro, Yehude; 12. Omonte Durand, Carmen; 13. Salgado Rubianes, Luz; 14. León Romero, Luciana; 15. Inga Vásquez, Leonardo; 16. Tan de Inafuko; 17. García Belaunde, Víctor Andrés Aurelia; 18. Carlos Bruce Montes de Oca ; 19. Alcorta Suero Lourdes.

3. Principales Forces politiques issues des dernières élections législatives d’avril 2011.

Le 10 avril 2011, 83,72 pour cent des 19,94 millions d’électeurs inscrits sur les listes se sont présentés aux urnes lors des élections générales (législatives et premier tour de la présidentielle). Les résultats définitifs ont donné la victoire aux partis GANA PERU (Gagne Pérou) et FUERZA 2011 (Force 2011). PERU POSIBLE (Pérou Possible) est arrivé en troisième position, tandis que « ALIANZA POR EL GRAN CAMBIO » (Alliance pour un grand changement) obtenait la quatrième position devant le parti « SOLIDARIDAD NACIONAL » (Solidarité Nationale). L’APRA, parti du Gouvernement sortant, a été le grand perdant de ces élections.

GANA PERU : Parti de M. Ollanta Humala, il a formé une alliance avec plusieurs autres partis de gauche. Il a promis de réviser la Constitution sur la base d’un « nouveau modèle économique ». Il s’est engagé à donner un rôle plus important à l’Etat dans l’économie, notamment dans le secteur de l’eau et de l’assainissement, ainsi que de faire passer de 30 à 40-45 pour cent l’impôt actuellement versé par les grandes sociétés minières internationales et d’affecter prioritairement à un usage local, et non à l’exportation, le gaz naturel exploité dans les gisements de Camisea.

« FUERZA 2011 », parti fujimoriste de Mme Keiko Fujimori (perdante de l’élection présidentielle au second tour) a promis de promouvoir la libéralisation des échanges commerciaux et l’ouverture des marchés, ainsi que de réduire les coûts des entreprises de 20 pour cent sur les cinq années à venir, afin d’atteindre 7 pour cent de croissance économique annuelle. Il s’est engagé à réprimer la délinquance en durcissant les sanctions imposées, qui iraient jusqu’à la peine de mort. Il a aussi promis de raccorder davantage de logements à l’eau courante et au réseau d’assainissement.

« PERU POSIBLE », conduit par l’ancien Président M. Alejandro Toledo (perdant du premier tour de l’élection présidentielle), a axé son programme autour de la diminution de la pauvreté et l’engagement de réduire à 10 pour cent le taux de pauvreté. Il a promis de transformer le Pérou en une plate-forme maritime en améliorant la logistique et l’infrastructure et en attirant davantage d’investissements étrangers dans le but de développer l’économie du pays. Ce parti a fait alliance avec celui du Président Ollanta Humala, « GANA PERU ». 

« ALIANZA POR EL GRAN CAMBIO », parti de M. Pablo Pedro Kuczynski, s’est engagé à éliminer en dix ans la misère extrême et à faire passer la taxe à la consommation de 18 à 15 pour cent. Il s’est engagé à donner accès à l’eau courante à tous les Péruviens.
 
4. Répartition des sièges au Congrès.
Alliances : Gana Perú et Perú Posible (68 sièges)
Fuerza 2011, APGC, Solidarité N. (58 sièges)


5/ Contexte politique actuel.

La victoire de M. Ollanta Humala a marqué ainsi un tournant dans l’histoire du pays puisqu’il est devenu le premier Président réellement de gauche du Pérou. Les observateurs rappellent que la dernière victoire de cette même gauche à une élection présidentielle au Pérou remonte à celle d’Alan Garcia en 1985. Loin de l’étiquette de centre droit et du libéralisme économique qu’il a prôné durant son second mandat, Alan Garcia avait en effet gouverné sur la base d’une certaine idéologie de gauche, au nom de son parti, l’Alliance populaire révolutionnaire américaine (APRA), lors de son premier mandat (1985-1990), l’ayant amené à limiter le remboursement de la dette extérieure à 10% des revenus d’exportations du pays et à tenter de nationaliser la banque et les assurances. Certains analystes, qui préfèrent ne pas comparer le premier Gouvernement Alan García à la gauche, rappellent en revanche le nationalisme de gauche, personnifié de 1968 à 1975 par le général Juan Velasco Alvarado, bien qu’il ne puisse être réellement comparé au nationalisme d’Ollanta Humala.

Le Président Ollanta Humala, chef du parti « Gana Peru », de tendance nationaliste représentant la gauche, ne bénéficie en réalité de popularité que dans le sud du Pérou, bien qu’il soit parvenu à gagner des voix parmi l’électorat de Lima et du nord, grâce à l’alliance qu’il a formé avec le Parti « Perú Posible » de l’ancien Président Alejandro Toledo. Ayant souvent été associé au « chavisme », bien qu’il se considère être d’un modèle plus modéré, calqué sur le modèle brésilien, Ollanta Humala, a du faire face, ces derniers mois, à de nombreux mouvements de protestations de la part des populations indigènes travaillant dans le secteur minier, qui contestent la politique menée par le gouvernement en matière d’exploitation du gaz. Cette situation a engendré des remaniements ministériels au sein du Gouvernement actuel ayant touché les postes de Premier Ministre, de l’Intérieur et de la Défense notamment.

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