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Le Département d’Etat américain a informé mardi dernier le Congrès de la vente potentielle d’armes au Maroc, après que deux contrats d’armement se chiffrant à de centaines de millions de dollars ont été approuvés par l’Agence de coopération en matière de sécurité pour la défense (DSCA).
Institution législative américaine disposant de larges prérogatives, le Congrès est informé des principaux accords internationaux sur les armes et a la possibilité de les examiner avant qu’ils ne soient conclus.
En vertu de la loi américaine sur l’exportation d’armes, les membres du Congrès peuvent tenter de bloquer ces ventes en proposant des résolutions de désapprobation.
Le nouveau deal comprend plusieurs types d’équipements militaires dont des systèmes d’armes à distance interarmées (JSOW), commandés par le gouvernement marocain.
Des systèmes «HIMARS»
D’après le site spécialisé en questions de défense «Menadefense», une première commande, estimée à 542,2 millions de dollars, devrait doter l’armée de terre marocaine de 18 lanceurs de roquettes multiples HIMARS ; 40 missiles tactiques ATACAMS (M57 version la plus récente avec une portée allant jusqu’à 300 km) ; 36 M31A2 Guided Multiple Launch Rocket Systems (GMLRS) Unitary, des roquettes avec charge de 90 kg à très grande précision (portée jusqu’à 70 km).
Il s’agit également de 36 M30A2 (GMLRS) Alternative Warhead, qui sont des roquettes de 90 kg avec charge à fragmentation pouvant couvrir une surface de 1,25 km² (portée jusqu’à 70 km) ; 18 systèmes de gestion électronique du champ de bataille pour artilleurs (IFATDS) qui est la version export de l’AFATDS et qui donne la possibilité aux artilleurs de partager et recevoir des données sur les cibles de sources externes et de les traduire en coordonnées précises pour le MLRS.
Chaque véhicule HIMARS sera accompagné d’un véhicule de transport de missiles et roquettes, d’un véhicule de chargement. La commande comprend en outre trois camions blindés de remorquage M1089A2 et d’autres équipements de support.
Toujours selon la même source, la deuxième commande, d’un montant de 250 millions de dollars, portera sur l’acquisition de 40 bombes guidées Joint Stand Off Weapons (JSOW).
L’AGM-154 JSOW est une bombe planante guidée par une centrale inertielle ou par GPS et qui a une portée allant jusqu’à 22 km si elle est larguée à basse altitude ou 130 km si elle est larguée à haute altitude. La version choisie par le Maroc est la JSOW-C qui est la plus performante et qui a en plus un guidage final avec une tête infrarouge.
Elle dispose d’une tête BROACH à deux étages de 225 kg spécialement dédiée à la destruction d’objectifs renforcés. Cette munition sera utilisée par les F-16 de l’armée de l’air marocaine.
«Cette vente proposée soutiendra la politique étrangère et la sécurité nationale des Etats-Unis en aidant à améliorer la sécurité d’un allié majeur non membre de l’OTAN qui continue d’être une force importante pour la stabilité politique et le progrès économique en Afrique du Nord», a écrit l’Agence de coopération en matière de sécurité pour la défense dans son rapport adressé au Congrès et publié sur son site internet.
«La vente proposée améliorera la capacité du Maroc à faire face aux menaces actuelles et futures», est-il ajouté.
Toutefois, il faut rappeler que la conclusion de cet accord de vente d’armes peut être bloquée par les législateurs au Congrès, comme ils l’ont fait pour empêcher un précédent méga contrat de 1 milliard de dollars en 2020, sous l’ère du l’administration Trump, d’achats de drones MQ-9B SeaGuardian et des munitions à guidage de précision par Rabat.
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