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Les présidents Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron ont décidé hier, après un entretien téléphonique, de reprogrammer la visite d’Etat du président Tebboune en France prévue initialement au mois de mai avant d’être reportée, « d’un commun accord », selon un communiqué de la présidence de la République.
Les deux chefs d’Etat ont ainsi, selon un nouveau communiqué du palais d’El-Mouradia, opté pour la seconde moitié du mois de juin prochain pour cette visite, sans caler sa date exacte dans la fourchette de ce calendrier.
PAR DJILALI B.
Le communiqué ne donne pas plus de détails sur cet entretien téléphonique entre
les deux présidents qui semblent par ailleurs privilégier ce mode de communication, qui a d’ailleurs porté ses fruits si on compte le nombre de fois où ils ont réussi à surmonter les crises entre Alger et Paris par le truchement d’un simple appel téléphonique à travers lequel les deux responsables réussissent à dépasser avec une facilité déconcertante les tensions et leurs sources.
Les deux présidents ont évoqué lors de ce nouvel entretien les relations bilatérales et les moyens de les renforcer, selon la formule consacrée, reprise régulièrement dans les communiqués de presse.
Après les souhaits exprimés par le président Macron à l’occasion de l’Aïd El-Fitr, les deux interlocuteurs ont abordé la question de la visite d’Etat de Tebboune en France.
Les raisons d’un report
Un événement contrarié, une première fois, selon diverses sources, par le front social en ébullition en France en raison de la controversée loi sur la retraite qui a donné lieu à des actions de rue dans tout l’Hexagone.
La même raison a également motivé le report à « une date indéterminée » de la visite du roi Charles III du RoyaumeUni en France.
Le motif des manifestations sociales est suffisant pour annuler cet important rendez-vous, surtout pour Abdelmadjid Tebboune, dans la mesure où, selon les rares détails disponibles sur cette visite, figurent au programme de ce séjour des rencontres hors circuit politique, dont la rencontre de la communauté algérienne en France, une visite à la mosquée de Paris, la descente des Champs Elysées ou encore ce discours devant les parlementaires que les manifestants pourraient perturber.
Il serait hasardeux de s’aventurer, en effet, dans les rues de Paris dans un tel climat social. Cela d’autant également que deux jours avant l’annonce du report de la visite, la secrétaire générale des Affaires étrangères française était reçue par son homologue algérien pour les derniers réglages des préparatifs de l’événement.
Rien n’est cependant perdu.
Les commissions des deux côtés vont continuer à travailler sur des dossiers qui ont déjà avancé. Il restera à les finaliser d’ici la mi-juin.
Outre le dialogue politique qui figure bien entendu parmi les priorités des deux présidents qui l’ont consigné d’ailleurs dans la déclaration d’Alger qu’ils ont paraphée lors de la visite en août 2022 de Macron en Algérie, il y aura au menu la question de la mémoire sur laquelle se penche la commission commune et les spécialistes désignés des deux côtés pour la prendre en charge dans toutes ses dimensions et à compter de la date de l’occupation française de l’Algérie en 1830.
Selon le programme avancé par des médias français, les deux présidents devraient rendre hommage à l’émir Abdelkader au château d’Amboise où il était assigné à résidence.
Les questions régionales seront également au menu, particulièrement les zones de tension et de crises. C’est le cas de la Tunisie, de la Libye, des pays du Sahel, de la Syrie, de l’Iran et sans doute des deux causes indiscutables pour l’Algérie : la Palestine et le Sahara occidental. L’on pourra ajouter à la liste les dangereux développements dans le Soudan qui s’achemine vers une guerre civile.
Une rencontre avec le Medef devrait amorcer le renforcement de la présence économique française en Algérie. La partie algérienne mettra en avant l’amélioration du climat des affaires à travers les avantages qu’offre le nouveau dispositif juridique lié aux investissements étrangers, les opportunités et le vaste spectre des secteurs éligibles aux investissements étrangers.
Et plus récemment encore, la décision de privatisation ou d’ouverture des capitaux des banques publiques pour assainir la sphère financière du pays. Des opportunités pour un pays et des opérateurs qui se relèvent difficilement des effets de la crise économique qui affecte l’Europe, la France en premier lieu. Et pour une Algérie en quête de son renouveau économique.
#Algérie #France #Macron
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