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Le sommet de la Ligue Arabe qui s’ouvrira demain vendredi, 19 mai à Riyad, en Arabie Saoudite s’annonce d’ores et déjà hautement inflammable avec cette liaison dangereuse établie par le prince héritier Mohamed Ben Salman (MBS) avec le très controversé président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Quelle mouche a donc piqué Mohamed Ben Salman pour se permettre l’outrecuidance d’inviter ce personnage, forcément encombrant, à un sommet de la Ligue Arabe dont il n’a absolument rien à faire ?
C’est en effet une première dans les annales- pas très glorieuses du reste- de la Ligue qu’un président d’un pays étranger à ce cartel politique, se voit honoré d’une invitation à assister aux travaux de son sommet.
Facteur aggravant Volodymyr Zelensky, est président d’un pays en plein guerre contre la Russie qui entretient d’excellentes relations avec la majorité des Etats composant la Ligue Arabe !
C’est dire qu‘au-delà du caractère inédit de cette sulfureuse invitation, il y a lieu de s’interroger pourquoi Mohamed Ben Salman à déroulé le tapis rouge au fantasque président ukrainien et «oublié» son adversaire le président russe Vladimir Poutine ? Mystère…
Il serait naïf de croire qu’il n y a aucun calcul derrière ce fait du prince- au propre comme au figuré- de Ben Salman.
Le royaume des Al-Saoud est rompu à ce genre de coups tordus et autres manœuvres diplomatiques qui peuvent paraitre déroutantes à priori mais qui sont tout à fait conformes à son agenda diplomatique calé sur ses intérêts géopolitiques et géostratégiques mais surtout ceux de ses sponsors majeurs américains.
En l’occurrence, il n y a absolument rien qui puisse justifier la présence du président ukrainien au sommet de la Ligue Arabe de Ryad. Kiev n’est ni un pays arabe, ni un pays musulman ni apparenté…
« Saint » Zelensky, malsain MBS !
A quoi diantre joue le prince héritier d’Arabie Saoudite ? De quel droit décide-t-il seul d’inviter Zelensky sans prendre les soins de consulter ses pairs arabes ? Pourquoi se permet-il de fouler aux pieds les statuts de la Ligue Arabe en zappant allégrement son secrétariat général censé valider toutes les résolutions ?
On a beau essayer de comprendre le pourquoi du comment de cette décision unilatérale, on se rend compte inévitablement qu’elle résulte tout simplement d’une arrogance de ce royaume qui se croit tout permis sous le parapluie protecteur US.
Pourtant, l’on pensait que le principe Ben Salman échaudé par l’affaire Khashoggi, avait pris ses distances avec les américains et a commencé à filer le parfait amour avec les russes.
Précisément, depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, Ben Salman à plus au moins arrimé le royaume de son déclinant père au camp des russes.
Du moins n’était-il pas sur la même longueur d’ondes que les occidentaux voire même de certains de ses voisins du Golfe à l’image du Qatar qui a choisi Kiev contre Moscou.
Mieux encore, le royaume dirigé en sous-main par MBS s’était allié avec la Russie sur la question des cours du pétrole dans le cadre de l’Opep+ suscitant même l’ire des américains. Et pour boucler la boucle, il a introduit une demande officielle pour que son pays rejoigne les Brics !
A moins que ce ne soit finalement qu’une simple illusion d’optique de la part du sulfureux royaume qui revient désormais à «Dar al-Tâa» (maison de l’allégeance) après une cure de (fausse) dissidence aux américains.
En accueillant en Guest-star le poulain des américains, Volodymyr Zelensky au Sommet de la ligue Arabe dans un scénario, tout droit sorti des studios hollywoodiens, le prince Ben Salman laisse supposer qu’il reste au service et en service de ses amis étatsuniens. Et aux yeux des américain Zelensky est saint.
Cela étant dit, en invitant Zelenski à un sommet censé consacrer le retour à l’unité des rangs des «frères arabes» entamée lors du sommet d’Alger, MBS va au contraire faire voler en éclat le laborieux et fragile consensus au sein d’une Ligue qui a lâché depuis des années.
Quand le roi se plie devant les « financiers du Polisario » !
Du coup, des questions aussi fumantes que les crises en Libye, au Yémen, au Liban, et bien sûr en Palestine qui agitent le monde arabe, risquent d’être balayées par la guerre en Ukraine et les enjeux stratégiques qui la sous-tendent.
Le prince Ben Salman avait sciemment zappé le sommet d’Alger de la Ligue Arabe pour jouer demain le maître de cérémonie du retour de la Syrie. En coulisse, il multiplie les tractations et les conciliabules avec ses amis «intimes» (Egypte, Jordanie, Maroc, Bahreïn) pour sceller une sainte alliance avec l’Iran.
Jadis diabolisé, Téhéran sera à coup sûr anobli au terme de ce Sommet et le Maroc de «notre ami» le roi sera forcé de se réconcilier avec l’Iran. Rabat avait rompu en mai 2018, ses relations diplomatiques avec Téhéran au prétexte qu’il disposait de «preuves irréfutables» que les iraniens livraient des armes au Polisario via le Hezbollah !
Oubliée désormais cette blague de mauvais gout, et le makhzen doit urgemment se mettre au service de la nouvelle feuille de route américaine et, accessoirement saoudienne pour être dans leurs bonnes grâces.
Quid de l’avenir et de la crédibilité de la Ligue Arabe ? Le sommet de Ryad et la présence grotesque de Volodymyr Zelensky confirme qu’elle n’est plus qu’un «machin» pour reprendre la formule proverbiale du général de Gaulle à propos de l’ONU. Question à un dinar symboloique : Que fait déjà l’Algérie dans ce «truc» diplomatiquement incolore et économiquement inodore ? That’ Is the question.
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