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Plusieurs journalistes de Mosaïque FM ont fait l’objet d’un examen minutieux alors que le gouvernement de Saied réprime les critiques.
Le directeur de la station de radio la plus populaire de Tunisie, Mosaïque FM, a été libéré sous caution, des mois après avoir été emprisonné aux côtés d’une litanie de personnalités , dont des dirigeants de l’opposition, critiques à l’égard de la décision du président Kais Saied de concentrer le pouvoir entre ses mains.
Une cour d’appel tunisienne a décidé de libérer Noureddine Boutar moyennant une caution de 1 million de dinars (324 000 dollars), mais le chef des médias est toujours interdit de voyager, a rapporté Mosaique jeudi.
« Boutar ne dispose pas de cette somme, d’autant plus que la justice a gelé tous ses avoirs. Nous sommes en train de collecter la somme, il sera donc difficile pour lui d’être libéré aujourd’hui », a déclaré son avocate Dalila Msaddek à l’agence de presse AFP.
En mars, le Parlement européen a condamné la « dérive autoritaire » de Saied et a appelé à la libération immédiate de Boutar.
La libération de Boutar fait suite à celle de deux autres journalistes de Mosaïque interrogés par la police la semaine dernière. Haythem El Mekki et son co-animateur de radio Elyes Gharb sont interrogés pour leurs commentaires sur les puissantes forces de sécurité du pays.
Un autre journaliste de Mosaique sous surveillance est Khalifa Guesmi, condamné la semaine dernière à cinq ans de prison pour avoir divulgué des informations sur la sécurité nationale, selon Mosaique.
Alors que le virage autoritaire de Saeid s’approfondit, des dizaines de dissidents, militants, journalistes et personnalités de l’opposition ont été arrêtés ces derniers mois, suscitant la condamnation de la communauté internationale et des groupes de défense des droits.
Bon nombre de ces arrestations sont dues à des accusations de complot contre la sûreté de l’État. Saied, un ancien professeur de droit qui n’a aucune expérience politique préalable, a déclaré que les mesures visent à « préserver l’État et ses institutions ».
L’universitaire devenu politicien a limogé le gouvernement et le parlement démocratiquement élus, étendu le contrôle sur le pouvoir judiciaire et dilué l’indépendance du corps électoral depuis son élection à la présidence en 2019.
Il a également réécrit une nouvelle constitution par étapes considérées comme démantelant les acquis démocratiques de la révolution de 2011.
Le chef du plus grand parti d’opposition Ennahdha, Rached Ghannouchi, a récemment été condamné à un an de prison, tandis que 17 membres actuels ou anciens d’Ennahdha ont été arrêtés depuis décembre.
Human Rights Watch (HRW) a critiqué ces arrestations et a averti que le gouvernement était déterminé à décimer l’opposition.
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