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Deux tiers des emplois marocains se trouvent désormais dans l’économie informelle, a déclaré l’agence de statistiques mardi, faisant sa première évaluation publique d’une tendance que le gouvernement estime priver l’économie de 3,4 milliards de dollars par an.
Presque tous les emplois dans le secteur agricole, qui représente 14 % du PIB du pays, étaient informels, a indiqué l’agence HCP dans son étude, estimant ce chiffre à 97 %. Cependant, en raison des sécheresses récurrentes qui affectent le secteur, elle prévoit que de moins en moins de personnes travailleront dans l’agriculture, avec un nombre croissant de personnes se tournant vers le secteur des services.
Le secteur des services offre maintenant 41 % de tous les emplois dans le pays, principalement dans les « petits commerces de détail et les métiers d’artisanat », a-t-elle déclaré.
Le gouvernement affirme que les travailleurs dans des emplois informels sont victimes de bas salaires et de conditions de travail difficiles, tout en privant les caisses de l’État de recettes fiscales.
« Comparés à leurs pairs sur le marché du travail formel, les employés informels travaillent en moyenne 145 heures de plus par an et reçoivent un salaire cinq fois inférieur », a déclaré le chef de l’HCP Ahmed Lahlimi.
La productivité des travailleurs formels est 3,7 fois supérieure à celle de leurs homologues informels, montre l’étude.
L’économie informelle représentait 30 % de l’économie du Maroc, a déclaré la banque centrale en 2019. L’agence de statistiques n’a pas donné de comparaison sur la croissance de la part de la main-d’œuvre informelle depuis cette période.
Plus tôt ce mois-ci, l’HCP a indiqué que le taux de chômage avait légèrement augmenté à 12,9 % au cours des trois premiers mois de 2023, contre 12,1 % à la même période l’année dernière, alors que le secteur agricole perd des emplois en raison de la pire sécheresse depuis des décennies.
Le taux de chômage était plus élevé parmi les jeunes, à 35,3 %. Il s’élevait à 19,8 % parmi les diplômés et à 18,1 % parmi les femmes, a déclaré l’HCP. Les femmes occupaient 29,7 % des emplois totaux dans le pays, principalement dans le travail manuel, selon son étude.
Lahlimi a déclaré qu’il était nécessaire de créer plus d’emplois dans les petites et moyennes entreprises industrielles, qui pourraient absorber les demandeurs d’emploi quittant le secteur agricole et créer une valeur ajoutée plus élevée. Le secteur industriel représente 11 % du marché du travail au Maroc et 25 % de son PIB.
Reuters
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